Amor S’habou, directeur du
journal le Maghreb et homme politique était l’invité de Hannibal TV dans
l’émission de Samir El Wafi « Essaraha
raha » :
- Cet
homme très proche de Béji Caid Essebsi, est la cible du parti Ennahdha qui
conteste toutes les critiques que son journal formule à l’encontre de la troïka
au pouvoir et à leur tête, le guide suprême Ghannouchi dont il épingle
régulièrement le double langage et la langue de bois.
- Il
dénonce l’hypocrisie de Lotfi Zitoun (tête pensante de Ghannouchi et Jebali),
qui critique les partis qui récupèrent d’anciens RCD-istes alors qu’Ennahdha ne
cesse d’en récupérer à tour de bras, lui qui les vouait aux gémonies durant
toute la campagne électorale et voulait leur interdire même toute activité
politique. Comme si les RCD-istes que récupère Ennahdha étaient les
« bons » et ceux qui intègrent d’autres partis étaient « les
mauvais » !
- Il
précise que les anciens RCD-istes sont tunisiens eux aussi et ont droit à
l’action politique.
- Ce
n’est pas parce qu’une poignée d’hommes a trempé dans la corruption la
plus scandaleuse, qu’il faille rejeter tout le monde. Il s’en remet à la
justice pour dire cas par cas qui sont les vrais coupables et qu’elle les
condamne pour ce qu’ils ont fait.
- Car,
dit-il, tous les tunisiens étaient à plus de 90 % RCD-istes, par adhésion (3
million de cartes d’adhérents)…ou par leur silence. Donc il faut en finir de
rejeter l’opprobre sur tout le monde en vrac en se lançant
« RCD-iste », comme une insulte.
- Il
juge Lotfi Zitoun vulgaire, sans savoir vivre, imbu de ses certitudes. En
d’autre terme : prétentieux.
- Samir El
Wafi s’est lourdement attardé sur les convictions
religieuses de son invité.
Sans se
défausser, celui-ci a expliqué sa démarche mystique qui l’a mené du
questionnement à propos du Coran (révélé ou création ?) et la
multiplication des religions, à la certitude que le Coran se suffit à lui-même
et qu’il n’a nul besoin d’ « interprètes » autoproclamés (imams,
muftis, cheikhs….) pour pratiquer l’islam.
- Car
depuis, il le pratique avec conviction sans pour autant suivre les
prescriptions des oulémas. Il a fait le pèlerinage….
Il
recommande d’ailleurs à chacun de le lire ou de le relire. (Ce qui, à mon sens,
mettra au chômage tous ces oulémas et autres barbus imbus de leur savoir au
point d’attribuer à Allah leurs conclusions et leurs chariâas !!!)
Ainsi à
propos du vin*, qu’il semble apprécier, il nous dit les trois versets du Coran
le concernant : aucun de ces versets ne mentionne une interdiction
absolue, laissant à l’homme le choix de ses actes, tout en le mettant en garde
contre l’utilisation abusive.
-
Voulant montrer par là, texte à l’appui, qu’Allah accorde le libre arbitre à
l’homme pour qu’il soit responsable de ses actes.
Cet
homme, en homme libre, dit qu'il refuse que qui que ce soit s'arroge le droit
de lui "expliquer" ou lui "traduire" les paroles de Dieu.
Il a lu et relu le Coran et dans les trois versets concernant le vin le mot
"interdit" n’y paraît nulle part !
L'interdit
n'est que l'interprétation ou la conclusion d'hommes qui se sont pris pour les
interprètes de Dieu, et qui s’arrogent le droit de l’imposer aux autres.
- Par
un autre verset, Amor S’habou rappelle à Samir El Wafi (et aux téléspectateurs)
qu’en homme libre, il refuse que qui que ce soit puisse s’immiscer dans sa
relation à Dieu ou qu’il puisse lui dicter comment pratiquer sa foi.
- Il
est libre de ses actes de foi et ne doit en rendre compte qu’à Dieu, son seul
juge. Il entend le rester.
- Il
reproche à Moncef Marzouki d’avoir trahi ses idéaux. Il l’a bien connu dans
l’exil en France. C’était un homme « droit-de-l’hommiste » et laïc
convaincu, dit-il.
Or son
absence de réaction devant toutes les dérives « religieuses
salafistes » de ses amis d’Ennahdha, l’étonne.
Ce qui
confirme que si Marzouki est président de la république, c’est uniquement par
la volonté de Ghannouchi, précise-t-il.
- A la
question que peut Marzouki au pouvoir limité, contre les dérives du grand
frère ? La réponse : CONTESTER les choix et les dérives qui heurtent
ses convictions profondes et ses idéaux. Sinon démissionner….
- Il a
trouvé grotesque l’affirmation de Marzouki : « qu’il est le premier
VRAI président ! ». Ce qui sous entend que Bourguiba ne l’était pas. Ce
qu’il conteste en rappelant à Marzouki qu’il n’a eu que 7200 voix lors du
scrutin du 23 octobre 2011. Ce qui n’en fait pas un président de tous les tunisiens ;
d’autant qu’ils ont élu un constitutionnaliste et non un président.
- Ce
n’est que grâce à Ghannouchi qu’il fut intronisé Président, en écartant les
prétendants d’Ennahdha à ce poste.
- S’il
soutient l’action de BCS, c’est parce que comme lui, il veut que la deuxième
phase de la démocratisation du pays ait lieu dans de bonnes conditions, comme
le fut la première.
- Pour
cela, il rappelle que BCS a toujours dit qu’en politique la retraite n’existe
pas. Tant que le devoir l’appellera, il répondra toujours présent pour sauver
tous les acquis de la Tunisie.
- En
bourguibiste convaincu, le grand espoir d’Amor S’habou réside dans le sursaut
des progressistes, bourguibistes, de s’unir autour d’un homme charismatique qui
pourrait rassembler autour de son nom le plus grand nombre de tunisiens.
Cet
homme serait BCS, si celui-ci se décidait de reprendre le flambeau,
conclue-t-il.
Rachid Barnat
* PS :
les versets du Coran, concernant le vin :
Vins en islam !!
Concernant
l’utilisation du vin dans le Coran il y a plusieurs ordres. Une fois, il dit :
"ne faites pas vos prières si vous êtes saoul". Une autre fois il dit
que l’utilisation du vin peut porter des intérêts. De même, il dit que
l’utilisation du vin est une affaire du Diable et qu’il est totalement interdit
de le boire.
Mais ce
vin là qui devient interdit, on le voit mentionné dans le Coran comme
récompense pour les musulmans une fois au Paradis !! Là où ils trouvent des
filles toujours vierges et nombreuses.
I / La
" Sourate Al-Maidah verset 90 & 91 (La Table ): "
90. Ô
croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de
divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, pour
réussir.
91. Le
Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard,
l'inimité et la haine, et vous détourner des invocations d’Allah et de la Salat. Allez-vous donc y mettre fin?
II / La
" Sourate Al-Baghareh, Verset 219 " (La Vache ):
219.
Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis: ‹Dans les deux il y a
un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le
péché est plus grand que l'utilité›. Et ils t'interrogent: ‹Que doit-on
dépenser (en charité)?› Dis: ‹L'excédent de vos bien.› Ainsi, Allah vous
explique Ses versets afin que vous méditez.
III / La
" Sourate Mohammad, verset 15 " :
15.
Voici la description du Paradis qui a été promis aux pieux: il y aura là des
ruisseaux d'une eau jamais malodorante, et des ruisseaux d'un lait au goût
inaltérable, et des ruisseaux d'un vin délicieux à boire, ainsi que des
ruisseaux d'un miel purifié. Et il y a là, pour eux, des fruits de toutes
sortes, ainsi qu'un pardon de la part de leur Seigneur. [Ceux-là] seront-ils
pareils à ceux qui s'éternisent dans le Feu et qui sont abreuvés d'une eau
bouillante qui leur déchire les entrailles?
Entre "encourager" et "interdire" il y a une différence que chacun est libre de l'entendre comme il veut. Et pour cela, nul n'a le droit de "préciser" plus avant ce que dit Allah et de l'imposer son point de vue.
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