mercredi 4 décembre 2013

Ce que le Coran ne dit pas

"Une incitation à penser et à agir en pleine responsabilité"



Mahmoud Hussein,
pseudonyme commun de Bahgat El Nadi et Adel Rifaat. 

Le Coran est-il un texte imprescriptible dans le temps et l'espace, comme tend à l'imposer le dogme actuel ? En retournant aux sources de la Révélation, Bahgat Elnadi et Adel Rifaat, deux écrivains politologues, qui travaillent sous le pseudonyme de Mahmoud Hussein, remettent les écrits dans leur contexte conjoncturel pour prouver le contraire. Un petit traité de bon sens, didactique et réconfortant.
Transmises oralement avant de trouver leur version écrite définitive deux siècles plus tard, les sourates du Coran ne suivent pas l'ordre chronologique, ce qui les rend souvent indéchiffrables et donne l'impression d'un agencement divin. Or, au lendemain de la disparition de Muhammad, les courants ont commencé à s'opposer, entre les rationalistes et les conformistes face à un message révolutionnaire en son temps qui incitait " à se forger une conscience autonome et à assumer la responsabilité personnelle de ses actes ".

Au XIXème siècle, la philosophie des Lumières a obligé les musulmans à s'interroger sur une Révélation adressée en arabe à un prophète au VIIème siècle, et qui ne pouvait plus être comprise de la même façon mille deux cents ans plus tard, tant le contexte était différent en matière de connaissances et de mœurs. Pour autant, et depuis le XIIème siècle, c'est l'imprescriptibilité du Coran qui domine avec son lot de certitudes, de lois édictées, d'interdits et de réponses type à toutes les situations. Dans ce petit livret, les Mahmoud Hussein s'attachent à démontrer qu'au contraire, le Coran n'exige pas une lecture figée pour l'éternité, mais qu'il " fait appel à l'intelligence du cœur. " En s'appuyant sur les grands texte de l'islam, notamment la Sîra (chronique des faits et gestes du prophète) sur laquelle ils avaient déjà travaillé dans un précédent ouvrage, ils constatent que le parole de Dieu s'adresse à son messager de manière progressive, pour le faire évoluer petit à petit vers un état d'esprit différent. En la remettant dans l'ordre chronologique, il apparaît qu'elle est révélée par étape, qu'elle change en fonction des circonstances et peut même se contredire lorsque ces dernières changent. Une interprétation qui laisse au croyant le choix de réagir en fonction de sa conscience et qu'on aimerait voir débattre plus souvent au cœur du monde musulman dont le libre-arbitre a été confisqué sans scrupule par les traditionalistes depuis la mort d'Averroès.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire