mercredi 3 août 2016

Une manœuvre nommée Takiyya

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Jallel SAADA

Al-taqiyya, un mensonge halal

(Extrait)

Les Frères musulmans de Tunisie, comme ceux d’ailleurs, se réclament d’Hassan al-Banna, d’Abu al-Alaa al-Mawdudi, de Sayyed Qutb… A des degrés divers et plus ou moins ouvertement, ces maîtres-à-penser qualifient notre société « Jahiliyya », (ère de l'ignorance); c’est-à-dire prés-islamiques. Elles restent donc à islamiser ; c’est la raison pour laquelle la prédication représente la base, le noyau dur des activités fréristes. 

De leur point de vue, la conquête du pouvoir politique vise à éliminer le « tâghoût » (l’Etat moderne et ses institutions) qui se dresse sur leur chemin. C’est sûrement pour mobiliser les courants les plus extrémistes que M. Marzouki a eu recours au vocable « tâghoût » à l’occasion de sa campagne électorale.
A partir du moment où les Frères musulmans comme d’autres courants qui leur sont proches considèrent notre société « Jahiliyya », ce que l’Islam interdit, comme le mensonge par exemple, devient licite, une ruse de guerre pour se protéger de leurs « ennemis ». Ils appellent ça « al-taqiyya » (un principe de dissimulation stratégique dans un contexte de conquête), cette dernière est destinée à endormir la vigilance de leurs adversaires pour les prendre par traîtrise et les terrasser.
Usant de la « taqiyya », Ennahdha a proclamé sa neutralité lors du premier tour de l’élection présidentielle. Ses dirigeants ont proclamé leur neutralité et laisser la liberté de choix à leurs électeurs. Mais nous avons vu la machine électorale nahdhaouie, décrite dans Dalil al-i‘idad lil intikhabat comme une structure pyramidale, hautement centralisée, s’activer, avec l’efficacité constatée, en faveur de M. Marzouki… 
Faut-il rappeler que les structures pyramidales démarrent par le haut et non par le bas ?
A la veille du deuxième tour, en guise de « taqiyya », une rumeur commence à circuler, « Ennahdha va appeler ses électeurs à l’abstention », entendons-nous dire. Même si cette position était proclamée au plus haut niveau du parti, cela n’empêchera pas certains, comme lors du premier tour, de s’apercevoir, que la machine nahdhaouie à faire voter Marzouki ne connaît aucun répit.
Cette déclaration, lancée comme un ballon d’essai, suggère, aux Tunisiens d’une façon générale et aux électeurs de BCE plus précisément, que Monsieur Marzouki va se retrouver, au deuxième tour, seul, abandonné par Ennahdha, avec tout juste les voix du CPR et celles des groupuscules qui se sont détachés de son parti et qu’en conséquence son échec ne fait plus aucun doute…
Sur le fond, ce message subliminal, nahdhaoui, vise à démobiliser les partisans de BCE qui vont considérer la partie gagnée d’avance…
Il y a quelques mois, sur une chaîne de télévision égyptienne, l’animateur de l’émission demande à M. Kamal al-Halabaoui, Frère musulman d’Egypte : que pouvez-vous nous dire M. Rached al-Ghannouchi, vous qui l’avez côtoyé pendant de longues années à Londres ? 

La réponse fut en ne peut plus concise : c'est un renard !

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