Depuis la nuit des
temps, par sa disposition géographique, la Tunisie a toujours été un lieu de
passage et de brassage des populations venues de tout le bassin méditerranéen et
parfois de plus loin. Les berbères, peuple d'origine de l'Afrique du nord,
ont assimilé ces peuplades venus d'ailleurs en adoptant souvent leur religion,
leur culture, leur langue dans une cohabitation pacifiée. Mais voilà, certains
s'obstinent à nous faire croire que la Tunisie est un pays Arabe et que sa
population est Arabe depuis leur invasion par les hordes des Béni Hilal venues
d'Arabie, effaçant 3 millénaires d'histoire et de culture de ce pays de
tolérance et d'ouverture sur le monde, et réduisant ce melting-pot culturel à
la seule et unique culture d'Arabie, jusqu'à vouloir conformer les Tunisiens à
sa culture et son wahhabisme qui
a façonné ses bédouins d'aujourd'hui !
Bourguiba visionnaire et féru d'histoire, a
très vite compris que la vocation de la Tunisie par son histoire et sa
géographie, est de faire partie du monde occidental. D'où son rejet du pan-arabisme
et du pan-islamisme dont l'objectif est de dissoudre la Tunisie dans
un monde arabe lointain, reniant trois millénaires d'histoire de ce pays !
Et le cri du cœur de Maya Ksouri, de plus en plus de Tunisiens
le poussent pour dire stop à la nouvelle invasion wahhabite qui veut
transformer un peuple pacifiste et tolérant en un peuple complexé producteur de
terroristes !
R.B
Avocate de formation et chroniqueuse de ”Klem Ennas” sur Ettounissia-TV, a déclaré :
Je ne suis pas arabe, je suis peut-être la petite-fille de la reine Amazigh Dihya, ou la petite-fille de la reine Didon, ou peut-être la petite-fille du général carthaginois Hannibal, mais je ne suis certainement pas de la communauté de la pisse de chameau. Ma grand-mère avait un tatouage amazigh sur son front.
La majorité d’entre vous va me dire
êtes-vous musulmane ? Oui musulmane, l’islam n’est pas l’apanage des arabes.
Même les Turcs, les perses, les kurdes, les Philippins, les Indonésiens … sont
musulmans, et même certains européens sont musulmans.
Tous les livres de l’histoire ont reconnu que les berbères et les amazighs étaient les peuples autochtones de l’Afrique du Nord, envahis par les peuples Phénicien, Romain, Byzantin, Andalou, Ottoman …
Les conquêtes musulmanes du 7ème siècle
étaient des invasions de guerre dirigées par des soldats sanguinaires et
n’étaient pas une simple migration des populations du Sahara vers l'
Afrique du nord.
Pour cela tous les Tunisiens qui se prennent pour des arabes, à l’origine, ont intérêt à chercher leur vraie origine, c’est le plus important.
Je peux vous dire que le Liban, la Syrie, l’Irak, la Palestine, l’Iran ne sont pas des pays arabes à la base, leurs civilisations ont été détruites par les hordes venues d'Arabie.
La vérité, est que nous sommes loin de la culture des déserts et des tentes, il n'y a qu’à voir nos monuments historiques en Tunisie ou dans les autres pays que je viens de mentionner. Nous étions toujours des peuples libres, intelligents et sages, gouvernés par des Rois et des Reines à l'image de Dihya (Kahina). Nos pays n’ont rien à voir avec la culture de la mort, l’esclavage inhumain, mais ces gueux insistent pour saisir nos pays et nos civilisations au nom de la religion, comme si nous n’étions pas musulmans.
Je suis une Tunisienne libre et musulmane née d’une grande civilisation amazigh je ne permettrai pas que les arabes disent que je suis awra (à la nudité honteuse), nakissatou aklen wa dinen (manquant d'esprit et de foi), démon, chien … et me dominent avec leurs habits et pensées noir(e)s.
Enfin je ne suis pas raciste, je dis respect et bienvenue aux arabes qui ont une pensée éclairée, une vision de la vie magnifique et qui défendent toutes les femmes du monde arabes et celles en Occident.
La religion est une liberté personnelle et
moi je suis pour la liberté personnelle !
Excellent ! une révision et mise à jour de notre patrimoine commun, la Kahina reine guerrière se retrouve à travers tous les pays d'Afrique du Nord, et surtout dans notre pays les Aurès......
RépondreSupprimerLe 13 août, c’est la Journée de la Femme.
RépondreSupprimerIsabelle Cohen :
Ces Femmes qui ont marqué l’histoire de la Tunisie.
L’histoire de la Tunisie a depuis toujours été marquée par des femmes qui ont participé activement à son devenir exceptionnel.
Chacune, en son époque, a contribué à sa façon au développement social, économique mais également politique de la Tunisie.
La Reine Didon, Elyssa ou la déesse de Carthage.
Elyssa, princesse phénicienne est la fondatrice légendaire de Carthage et première Reine de la cité punique qui a conquis le bassin de la Méditerranée.
La Reine Didon veut dire une femme courageuse. Elle fonda Carthage en passant un accord ingénieux avec le roi berbère. En effet, elle a fait découper une peau de bœuf en une lanière extrêmement fine qui lui permet de couvrir un espace bien plus vaste que celui qui lui avait été vendu.
La Kahena, la reine berbère (686-704).
Dehya (sage, stratège) qui est connue sous le nom de la Kahena, est une reine guerrière berbère qui unifia les tribus berbères de l’Ifriqiya : de la Méditerranée au Sahara, de l’actuelle Tunisie jusqu’à l’actuelle Algérie. Cette unification n’a jamais eu d’équivalent jusqu’à nos jours.
Jezia El Hilalia, la plus célèbre de Béni Hilel (époque sanhagite 973-1148).
Cette héroïne, dont la beauté, la sensualité et la féminité sont légendaires, s’adonne à toutes les activités masculines avec brio. Cavalière et guerrière, poétesse et chef de tribu, sage et aventurière, elle est aussi un personnage de tragédie grâce à son pouvoir féminin et son amour pour l’émir Dyab, son preux chevalier.
Saida Manoubia, ou lella Manoubia la sainte (1180-1257).
De son vrai nom Aicha Manoubia, elle est la fille du Cheikh Abi Moussa Imran Ibn Soleiman Manoubi. Elle montra très jeune, un intérêt pour les textes islamiques et était l’élève des deux érudits soufistes, Abou Said El Beji et Abou Hassen Chedly.
Elle était connue pour sa charité auprès des pauvres et des plus défavorisés alors qu’elle était elle-même dans le besoin.
Aziza Othmana, la bienfaitrice (1606-1669).
Aziza Othmana, la princesse tunisienne, a appartenu à la dynastie beylicale des Mouradites qui régnait à l’époque sur la Tunisie. Recevant l’instruction de la charia et du Coran, elle est connue pour ses œuvres de bienfaisance et sa fondation qui a secouru les malades et les défavorisés jusqu’au XXè siècle.
Elle offrit la totalité de ses biens au profit d’œuvres caritatives et participa au financement et au bâtissage de l’actuel hôpital Aziza Othmana près de la Kasbah.
Bchira Ben Mrad, la pionnière du féminisme (1913-1993).
Fondatrice de l’UMFT (Union musulmane des femmes de Tunisie), cette fille d’intellectuels tunisois (Fille de Cheikh El Islam Mohamed Salah Ben Mrad et petite fille du Mufti de Tunis Hmida Ben Mrad) s’engagea politiquement afin de permettre aux femmes d’adhérer au Mouvement National musulman en commençant par une kermesse pour récolter de l’argent en faveur d’étudiants installés en France.
En mai 1936, l’UMFT naît pour être officialisée en 1951, ce qui permit aux femmes d’être actives au sein du mouvement national.
Radhia Haddad ou la révolte du voile (1922-2003).
Cette militante féministe est connue pour avoir présidée l’UNFT (Union Nationale des femmes de Tunisie) mais aussi pour avoir refusé de porter le voile blanc “safsari”. Elle avait préféré rester chez elle que de mettre un voile pour sortir.
Elle participa activement au mouvement national contre le protectorat français.
Après l’indépendance, elle devient l’une des premières femmes parlementaires en Afrique, dans le monde arabe et siège comme députée.
Émancipées par Habib Bourguiba au lendemain de l’Indépendance, elles représentaient en 2014 déjà 30% du Parlement.