dimanche 29 août 2021

Une démocratie sans partis politiques, est-ce possible ?

" J’ai fondé un État, libre, indépendant et souverain. J’ai construit des relations diplomatiques solides et respectueuses de ce pays, des Amériques à la Chine. S’il survenait un jour malheur à la Tunisie, il ne viendrait que de ses propre enfants, mais jamais de l’étranger. "
Habib Bourguiba

Durant sa campagne électorale, Kais Saied avait étonné tout le monde de se présenter aux élections de 2019 sans parti politique pour le soutenir. De même qu'il a surpris tout le monde d'avec 72,71% des suffrages. Certains se demandent ce que cache ce personnage et qui derrière lui, pour un tel résultat. Une stratégie de l'ombre, qui a failli réussir à un autre avant lui : Abdelkrim Zbidi ...

Or les Tunisiens se souviennent du dada de Kais Saied qui rêve d'une démocratie participative par la base, passant par-dessus la jambe les partis politiques ...

Eh bien, le 25 juillet 2021, les "organisateurs de la révolte spontanée du peuple", lui donnent l'occasion de réaliser son rêve : entre autres décisions prises ce jour-là, le gel des partis politiques, interdits de toute activité ... jusqu'à nouvel ordre; ce qui ne les a pas empêchés de lui concocter un parti sur mesure, regroupant les jeunes auxquels il doit son poste à Carthage !

R.B

UN PEU D'INSTRUCTION CIVIQUE ET POLITIQUE.
On voit de plus en plus clair dans le jeu du Président Kais Saied et de ses conseillers. Le Président n’a pas caché qu’il est « contre les partis politiques » et cette déclaration de principe ne laisse pas d’être très préoccupante. Je vais essayer de dire clairement pourquoi.

Il est certain que la très grande majorité des partis politiques ont donné une piètre image des partis et la plupart se sont déshonorés. Leurs dirigeants ne cherchaient qu’une chose : utiliser la politique pour prendre un peu de pouvoir et pour s’enrichir. Ils n’avaient aucune ligne directrice, ne réalisaient aucune des fonctions des partis politiques, en étant tout simplement des groupes d’intérêt, à la limite de la mafia.

Si l’on veut des exemples on pourra en citer des centaines et des centaines. Il est donc, dans ce contexte, facile de critiquer les partis.

Mais c’est confondre la maladie avec le malade et c’est jeter le « bébé avec l’eau du bain ». C'est en définitif, du populisme de bas étage, de la démagogie destinée à flatter le peuple sans réfléchir à ce qu’est vraiment un parti et à sa grande utilité.

C’est aussi confondre les partis politiques (nécessaires et utiles) avec le régime des partis qui, lui est détestable. Qu’un Constitutionnaliste comme le Président fasse ces confusions et cet amalgame, c’est bien le signe qu’il a un projet caché et parfaitement utopique.

D’abord interdire les partis politiques, c’est porter atteinte et gravement à l’un des principes essentiels de la démocratie : la liberté d’association car un parti c’est, au fond, une association destinée à réunir ceux qui partagent une idée politique. Les interdire c’est porter atteinte à deux droits fondamentaux : la liberté d’association et la liberté de penser.

Interdire les partis c’est dans les faits, ne tolérer que le Parti unique, celui du dirigeant; et chacun sait ou devrait savoir, que cela conduit inexorablement à la dictature et aux dérives autoritaires les plus graves.

Le parti unique ou l’absence de parti, c’est le totalitarisme, la pensée unique ! Et l’histoire récente et ancienne, montre que cela conduit aux crimes et aux violations des libertés.

Les partis sont essentiels pour structurer la vie politique, pour faire s’exprimer la diversité des opinions d’un peuple car il n’y a pas de peuple qui ait une opinion unique, sauf dans les dictatures et ce n’est pas volontaire.

Les partis quand ils remplissent bien leur rôle, ont un rôle éducatif. Ils servent à discipliner les pensées des citoyens et à les structurer : ils évitent la démagogie facile et le populisme. Ils ont d’ailleurs souvent des sections de jeunes et des systèmes d’éducation à la vie des idées politiques.

Enfin, comme on le dit, les partis concourent à la formation d’une volonté générale en créant la discussion, le débat, la réflexion. Sinon les citoyens en sont réduits aux rumeurs, aux discussions de café aux "ya ka ...", " il faut qu'on ..."; c'est à dire au populisme.

Tunisiens méfiez vous comme de la peste de ceux qui vous parlent de supprimer les partis : ils vous conduisent directement à une nouvelle dictature en essayant de vous faire croire que c’est ce que le peuple veut !

Par contre, il est nécessaire de réglementer les partis pour éviter les dérives monstrueuses auxquelles on a assisté. Des partis régénérés, réglementés, actifs ... concourront à la liberté, au débat et au progrès.

Je dirai enfin que ceux qui ne veulent plus de partis, considèrent au fond que les Tunisiens ne sont pas aptes à la démocratie, au débat. Ils vous méprisent tout en vous flattant ! Ne tombez pas dans ce piège.

Après ces considérations générales, je voudrai que les Tunisiens soient attentifs à cela : Il n'y a qu'un parti, je dis bien un seul, le PDL qui remplit toutes les conditions que préconise la science politique pour être un vrai parti politique :
- D'abord, il a indiscutablement une ligne et un programme politique (Il suffit d'écouter son leader et de lire les textes produits par le parti).
- Son projet est soutenu par des valeurs qui sont celles depuis longtemps du Destour et que l'histoire de ce pays a façonné.
- Son leader Madame Abir Moussi, organise des débats, des conférences avec des personnalités extérieures pour examiner et étudier les problèmes du pays.
- Elle fait ensuite de la pédagogie à destination du peuple en évoquant les problèmes, en donnant des informations, des analyses et dit ce qu'il faudrait faire selon son parti.
- Le parti a même une organisation destinée à ses jeunes pour les éduquer dans le domaine des faits de société et les initier aux idées politiques.

Quel autre parti (je demande qu'on me les cite) fait ce travail fondamental ?

Ma seule question et je n'ai pas la réponse : comment beaucoup de Tunisiens ne se rendent pas compte de cela et ne soutiennent pas ce parti ?

2 commentaires:

  1. KS, NOUVEAU DICTATEUR ?

    Jean-Pierre Ryf :

    TUNISIENS, OUVREZ LES YEUX !

    Hier ce qui s’est passé, devrait ouvrir les yeux de beaucoup de Tunisiens qui se sont laissés emballer par les mesures prises par le Président et qui ont dés lors, sans grande réflexion, cru en lui.

    Dans un premier temps et après qu’une manifestation ait été réprimée, le Président l’a joué démocrate, défenseur des libertés et notamment celle de manifester.

    Mais hier, la police de son Ministre de l’intérieur a empêché les citoyens d’accéder librement à la manifestation organisée par Madame Abir Moussi et le PDL.

    Dés lors la vérité est éclatante au-delà des discours : Le Président n’est pas pour la liberté; et il soutient, par ailleurs l’insoutenable, l'existence de cette école sectaire de Youssef Qaradhaoui, arriéré, hostile aux droits de femmes et qui est la base idéologique du terrorisme. Cela c’est la réalité.

    J'ai lu que le Président subissait des pressions, peut être des EU ! Mais je croyais que la Tunisie était indépendante et je pensais qu'il lui fallait un Président fort !

    Et ne me dîtes pas que c'est une simple bavure ! Les cars qui transportaient des citoyens pour cette manifestation ont été arrêtés sur la route, les gens descendus des cars et l'identité des chauffeurs et des transporteurs relevées par la police !

    C'est extrêmement grave et si vous ne le voyez pas, vous vous en mordrez les doigts très vite !
    Ce sont exactement les pratiques de Ben Ali.

    Et je me demande dès lors, comment une grande partie de la jeunesse et des Tunisiens peuvent encore et malgré ces évidences, soutenir ce Président dont j’ai vu les premières décisions avec intérêt ?

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  2. KS EMPÊCHE LE PDL DE TOUTE ACTIVITE POLITIQUE ...

    Le Congrès du PDL a été interdit !

    Le gouverneur de Zaghouan après avoir accordé l'autorisation pour un rassemblement, il revient sur cet accord !!

    La gouverneure de Sousse refuse d'accorder l'autorisation au PDL de se réunir avec ses adhérents; pourtant elle laisse d'autres réunions se dérouler dans l'espace visé par Abir Moussi !!!

    Lors du sit-in du PDL devant le "centre culturel" de Youssef Qaradaoui, la police harcelait les femmes pour les empêcher de rejoindre ce sit-in !!!!

    Or gouverneurs et policiers, sont tous aux ordres de KS qui cumule tous les pouvoirs.

    Et le pire est que ces harcèlements visent aussi :
    - les sympathisants du PDL dont la police relève les noms pour les intimider;
    - tous ceux qui travaillent avec le PDL : les sociétés de location de bus, de matériels audio, de salles et d'espaces de réunion ... pour les dissuader d'accorder leurs services au PDL.

    Il devient est de plus en plus clair que KS fait tout pour empêcher toute activité au PDL.

    KS se comporte en dictateur et les islamistes (gouverneurs, maires ...) font ce qui leur plaît, alors que les Tunisiens croyaient en avoir fini avec les islamistes le 25 juillet dernier.

    PS : Tous ces harcèlements auront pour effet de rendre le PDL encore plus populaire auprès des Tunisiens qui ne supportent plus les abus de pouvoir d'où qu'ils viennent !

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