mardi 21 août 2018

Rien ne justifie la torture des animaux : ni la tradition ni l'art !



" L’animal ne possède rien, sauf la vie, que si souvent nous lui prenons "
Marguerite Yourcenar

" On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite 
ses animaux
Gandhi

La tauromachie est l'art scélérat et vénal de torturer et de mettre à mort des animaux,
elle est une fête de la douleur et de la mort.
En cela, la tauromachie constitue un défi majeur à la morale, à l'éducation, 

à la science et à la culture."
Alfred Kastler


Ne peut-on être musulman sans avoir à reproduire des gestes sacrificiels d'un autre âge, répandus chez des peuples qui croyaient calmer la colère des dieux par ignorance, en mettant fin au massacre des innocents dont on dit cyniquement que c'est leur fête ?
Et que dire de la place que réservent les musulmans au chien, ce meilleur ami de l'homme dans les sociétés civilisées; que, si certaines écoles comme le soufisme le respectent, dans d'autres comme le wahhabisme, le considèrent impure; ou pire, le rejettent par phobie de la rage, dont  il est porteur dans leur imaginaire collectif !
Quant au christianisme, lui non plus n'a pas accordé à l'animal l'attention qu'il mérite puisqu'il ne peut partager avec l'homme certaines qualités qui lui sont exclusives étant lui-même à l'image de Dieu, ce qui serait blasphémer que l'animal puisse lui aussi partager ces qualités. Même le siècle des Lumières, qui a été pourtant à l'origine du progrès de l'humanité dans beaucoup de domaines, a oublié l'animal; puisque 
Descartes père de la philosophie moderne, avait développé la théorie de l'animal-machine lui reniant tout sentiment et toute sensibilité même celle à la souffrance, faisant des animaux des machines serviables et corvéables à merci; puisqu'ils ne savent pas ce qu'est la souffrance ! 
R.B
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Deux entrées récentes sur Facebook m’ont fait réagir. La première évoque un entretien avec un « philosophe » dans un journal du midi dans lequel il défend la corrida et la rédaction lui fait dire que « supprimer la corrida serait un assassinat » rien de moins !

La seconde entrée évoque, photo à l’appui, la présence de l’évêque de Bayonne dans son habit de cérémonie à une corrida.

J’avoue que j’ai réagi, assez vivement, à ces entrées mais, dans le fond sur un mode émotionnel, puisque je suis résolument hostile à la corrida depuis toujours.


J’ai voulu dépasser ces réaction spontanées et émotives et réfléchir, de nouveau, à la question et je dois avouer que je n’ai pas trouvé un seul argument qui puisse justifier ces cruautés infligées sans utilité à des animaux.

Reprenons les arguments des partisans de cette cruauté.


Il y a d’abord et toujours mis en avant, le respect de la tradition. D’ailleurs la loi Grammont justifie la corrida dans quelques lieux en France au nom d’une « tradition durable ».

Pour moi cet appel à la tradition ne vaut absolument rien. Le progrès moral des peuples et le progrès tout court, s’est toujours fait en rompant avec les traditions anciennes héritées de temps d’ignorance. Dans la Rome antique et ailleurs, les jeux du cirque qui mettaient en jeu la vie d’animaux mais aussi d’hommes, constituaient une solide tradition. Elle a été heureusement mise à néant par le progrès des peuples. Qui le te contesterai aujourd’hui ?

Dans certains pays la tradition est d’exciser les petites filles. Doit-on au nom du respect dû à la tradition l’accepter ? Evidemment non.
Il n’y a guère, dans nos campagnes, la femme ne s’asseyait pas à table et servait le mari. Devait-on respecter cette belle tradition ancienne ? Evidemment que non !
Malgré l’absence de texte juridique aucune femme n’a été, très longtemps, admise à l’Académie française au nom de la tradition. Aurait-il fallu continuer ?
Marguerite Yourcenar qui, au passage était résolument hostile à toute souffrance animale, fut la première à être admise à l’Académie, a évoqué, avec une forme d’ironie, la place de la tradition dans son magnifique discours de réception : « D’autre part j’ai trop le respect de la tradition, là, où elle est encore vivante, puissante et, si j’ose dire, susceptible, pour ne pas comprendre ceux qui résistent aux innovations vers lesquelles les pousse ce qu’on appelle l’esprit du temps, qui n’est souvent je le leur concède, que la mode du temps ... »; et après avoir donné son coup de chapeau aux vieux académiciens, elle s’attarde sur toutes les femmes qui auraient dû recevoir avant elles cet honneur !

Par conséquent ce premier argument de la tradition est absolument sans portée, il n’est que le conservatisme, le dogmatisme semblable à celui des Eglises; et qui a été, fort justement combattu.

Le second argument des partisans est le recours à l’esthétique, à la beauté du spectacle dans le sable, sous le ciel bleu, au milieu d’une musique à flonflon et dans le rouge et jaune des couleurs de l’Espagne ! Et cette beauté devrait selon eux, faire oublier la cruauté non pas seulement de la mort qui n’est qu’un mauvais passage mais de tout ce qui précède : la cruauté des engins destinés à meurtrir la chair du taureau, à faire de sorte de le stresser au maximum. Ah vraiment, elles sont belles, en effet les piques semblables à d’horribles hameçons qui s’enfoncent dans les chairs mais qui, il est vrai sont si joliment surmontés de décorations rouges et jaunes. 
Ces mêmes qui admirent l’esthétique de la corrida, s’offusquent sans doute et pince le nez, quand on évoque Céline et son antisémitisme écœurant. Mais la beauté du style ne devrait-elle pas justifier à leurs yeux les pires ignominies !

En conclusion je ne pense pas que la beauté ou la jouissance que donne un spectacle, puisse justifier la cruauté et la souffrance animale. Une telle beauté est salie et n’est plus la beauté.

Je rappellerai que l’on connaît des assassins qui jouissent de la souffrance de leurs victimes et il ne viendrait à l’idée de personne de justifier leur crime par la jouissance qu’ils en obtiennent.

Il y a, enfin, deux derniers arguments : l’argument économique et celui prétendument « écologique ».
L’argument économique est d’ailleurs celui qui a le plus de succès et notamment auprès des élus. La corrida est, en effet, une affaire à la fois pour ses divers participants et pour les endroits où elle se déroule. Cela est indéniable. Mais cet argument peut-il justifier la souffrance infligée ?

Je rappellerai seulement que l’esclavage des noirs d’Afrique a été une grande affaire économique, et qu’il a enrichi des familles et des villes à un point assez difficile à imaginer. Aurait-on dû maintenir l’esclavage pour autant ? Evidemment les taureaux ne sont pas des hommes et ils ne peuvent ni se révolter ni se plaindre.

Enfin il y a le dernier argument hypocrite et cynique qui se voudrait écologique ! 
Faute de corridas on n’élèvera plus de taureaux de combats et ces magnifiques animaux n’existeront plus ! Et puis, pensez-y, certes il meurt dans l’arène mais auparavant ils ont eu une vie de rêve dans les prés verts. Mais que ne les laisse-t-on pas terminer leur vie dans les prés verts si on se soucie tant de leur bien être ? 
Et puis s’ils ne viennent pas au monde, qu’elle importance. Et ne doivent-ils y venir dans ce monde que pour justifier que quelques hommes se repaissent du spectacle de la cruauté et de la mort ? Belle raison en vérité !

Enfin qu’un évêque assiste en grande tenue à une corrida, cela peut en effet choquer mais cela n’étonnera pas ceux qui savent que l’Eglise peut faire bien pire; n’a-t-on pas vu, en Espagne l’Eglise d’Espagne bénir les fusils qui allaient tuer les républicains !

2 commentaires:

  1. Bizarre que certains apprécient la corrida mais condamnent le sacrifice rituel du mouton de l'Aïd chez les musulmans !
    Pourquoi cette discrimination dans la maltraitance animale, les deux relevant de traditions éculées ?
    Où est la cohérence dans tout çà ?

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  2. LA CORRIDA COMME ELLE DEVRAIT ÊTRE : sans le torero et ses instruments de torture et de mise à mort !

    https://www.facebook.com/rachid.barnat/videos/10217624568350601/

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