samedi 17 décembre 2011

IL Y A UN AN, S'IMMOLAIT Mohamed BOUAZIZI.

 « Un homme simple, comme il y en a des millions, 
qui, à force d'être écrasé, humilié, nié dans sa vie, 
a fini par devenir l'étincelle qui embrase le monde »3
Tahar Ben Jelloun0.

Article paru dans : Kapitalis et Ifriqiya Magazine
et dans : Palestine Solidarité

17 décembre 2010, date du déclenchement d'une révolte sans précédent en Tunisie et qui se terminera le 14 janvier 2011 par la fuite du dictateur Ben Ali à qui la foule demandait de "dégager" !
Depuis, la révolution a fait son chemin.
Un an après on peut dire que le bilan est globalement positif comparé à ce que d'autres peuples inspirés par la révolution tunisienne, ont fait ou sont entrain de faire pour se débarrasser eux aussi de leur tyran. 
- Moins d'un mois du début de la révolution, le tyran est chassé du pouvoir.
- Peu de morts (environs 300 martyres), en comparaison avec d'autres révolutions,
- Il n'y a pas eu de vacation du pouvoir grâce à une constitution existante,
- L'armée a eu une attitude républicaine ; et l'a prouvée en protégeant le peuple, 
- Le pays a continué à fonctionner, grâce à des institutions solidement encrées dans le pays.
- Malgré quelques couacs, les deux premiers ministres provisoires ont aidé à la mise en place du processus démocratique; qui a aboutit 
- 10 mois après, à des élections transparentes qui ont eu lieu le 23 octobre 2011,
- Les élus du peuple, à leur tour, ont désigné un président du parlement,
- Dans la foulée, la constituante a promulgué une "mini constitution" ou règlement interne pour le fonctionnement du parlement de transition ainsi que celui du gouvernement de transition,
- Un président de la République, un premier ministre et un gouvernement furent nommés, à peine un an après l'immolation de Mohamed Bouazizi.

Tout çà, comparé dans le cadre du printemps arabe, à d'autres pays, reste unique à tout point de vue ! La démocratie, quoiqu'on dise sur son imperfection, fonctionne et s'installe petit à petit dans le paysage tunisien.

- L'Egypte : la révolution a été plus longue et le tyran Hosni Moubarak n'a fini par se retirer qu'au prix de millier de morts. Des élections ont eu lieu, mais la démocratie reste incertaine, les militaires tirant les ficelles....
- En Libye : la révolution a duré plusieurs mois avant que le dictateur Mouammar El Gueddefi ne soit assassiné. Avec des milliers de morts et un pays quasi détruit par les bombardements en tous genres, ceux d’un tyran fou tirant sur son peuple avec la réplique des révolutionnaires, puis ceux des mercenaires de Gueddefi et enfin ceux de l'OTAN, venu assister et protéger un peuple en danger...
Tout est à reconstruire et tout est à créer puisque le pays ne possède aucune institution, tout étant dicté et décidé par le "Guide"....
- En Syrie : malgré plus 5000 morts, le tyran Bachar El ASSAD est toujours en place,  avec un pays saccagé à feu et à sang par un régime devenu fou mais qui s'obstine à demeurer au pouvoir, et une armée divisée s’entre-tuant ...
- Le Yémen : malgré des milliers de morts, le tyran Ali Abdullah Saleh ne se décide toujours pas à dégager. 
Les institutions sont paralysées et le pays est à feu et à sang...
- Au Bahreïn : le roi d'Arabie a très vite étouffé la révolte par l'envoi de ses chars...
- Le Maroc : le roi MVI a su anticiper la révolte du peuple, en acceptant quelques sacrifices. Un semblant de démocratie se met en place.
- En Jordanie : le roi veut bien mais ne peut rien, coincé entre des traditions tribales et un parlement qui ne veut pas céder sur ses prérogatives...
- En Mauritanie : çà bouge, mais rien ne vient.
- En Algérie : des velléités de révolte de la part des algériens, que les dinosaures en place calment (pour combien de temps encore ?), en ouvrant la bourse (réduction du prix de matières premières, augmentation de salaires....
Mais l'armée reste toujours omniprésente. La démocratie pour le moment n'est qu'un slogan "officiel" mais creux, définissant la république algérienne.

Et tout çà, les tunisiens le doivent à ce jeune homme qui a stigmatisé dans son geste désespéré l'injustice et la corruption qui gangrenaient le pays ! 
Mais avant tout, pour clamer son droit à la dignité.
Message très vite relayé par tout un peuple en communion avec lui, qui a abouti à la chute du dictateur Ben Ali. Son immolation sera l’étincelle qui déclenchera la révolution tunisienne et bien au-delà.
Puisque les indignations vont gagner les jeunes des pays arabophones : Egypte, Libye, Yémen, Bahreïn, Syrie, Jordanie, Maroc, Algérie, Mauritanie, Palestine, Irak… 
Mais aussi dans beaucoup d’autres pays du monde : Iran, Chine, Espagne, Belgique, Russie, USA, Israël…
Une ère nouvelle s’est ouverte. Elle est aussi importante que fut celle de la « chute du mur de Berlin » le 9 novembre 1989 ! Désormais les peuples s’expriment et veulent influer sur leur destin.

De là où il est, Mohamed Bouazizi a pris sa revanche sur la tyrannie quand par son geste désespéré il a aidé à faire « dégager » celui qui le tyrannisait. Il a redonné espoir aux peuples qu’il est possible d’influer sur leur destin, s’ils le veulent bien comme dit notre poète national Abou El Kacem Echabi.    
Qu’il repose en paix.

Rachid Barnat


3 commentaires:

  1. Tariq RAMADAN : Prélude au "Printemps arabe"

    http://www.dailymotion.com/video/xmcneq_t-ramadan-les-fait-sur-le-printemps-arabe-part-1_news

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  2. Mohamed BOUAZIZA : Fin du mythe fondateur de "la révolution du jasmin" ?

    Commentaire de l'article :

    " Quoique vous dites, cela n'enlève rien à cette icône que l'histoire a enregistré dans ses nobles pages.
    Ne niez pas au moins qu'il est à l'origine de la démocratie en Tunisie !
    Même si le chaos règne ailleurs.
    Tout ce qui a été dit est probablement juste mais cela ne change rien !
    L'Histoire est têtue : elle ne se laisse pas influencer.

    " Un Bac moins 3 a détrôné un Bac moins 3 !
    Est ce une pure coïncidence ?
    Ce qui m'intrigue vraiment dans toute cette affaire, c'est que notre histoire moderne et les grands détours de notre destin, sont l'oeuvre des "Bac moins 3" !!
    Comme si on n'a rien investi dans notre dispositif éducatif depuis 50 ans d'indépendance !!!
    Bizarrrrrrrrrrrrrre !!!!

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  3. Saint Bouazizi, par Hélé Béji

    Publié le 11 janvier 2011 par Michel Debray

    http://le.poil.dans.la.main.over-blog.com/article-saint-bouazizi-par-hele-beji-64756043.html

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