mardi 12 juillet 2016

Brexit : tout change pour que rien ne bouge

Le populisme montre-t-il ses limites ? En tous cas, Brexit ou pas les anglais sauront tirer leur épingle du jeu aux dépens des européens ... comme ils l'ont toujours fait !
R.B

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Jean-Michel Helvig

 

Theresa May présente toutes les caractéristiques d’une Margareth Thatcher et l’on peut s’attendre à des négociations âpres entre Londres et Bruxelles 


Dans la pétaudière politique où a plongé le Royaume-Unis après son référendum, un peu de bon sens a fini par prévaloir au sein du pouvoir conservateur - sans doute sous la pression des milieux économiques - pour siffler la fin de la récréation et désigner au plus vite un nouveau premier ministre. Ce sera donc Theresa May, qui détenait le portefeuille de l’Intérieur, à qui David Cameron cédera sa place dès mercredi, alors qu’il avait prévu de seulement se retirer en octobre, le temps pour son parti de sélectionner celui qui aurait à entamer les négociations avec Bruxelles.

Entre temps, les « ténors » de la campagne pour le « out » ont offert le spectacle grotesque de leur incapacité à mettre en application la rupture qu’ils avaient défendue, en même temps qu’ils dévoilaient sans vergogne les mensonges avec lesquels ils ont abusé les électeurs. Boris Johnson a incarné la caricature de cette irresponsabilité et cette désinvolture, lui qui guignait la place de David Cameron et qui a fini par renoncer parce que, au fond, il ne croyait pas gagner et que son peu de conviction avérée une fois le vote acquis, a suscité des candidatures rivales dans le camps du « Brexit » pour postuler à sa place. Mais celles-ci étaient d’une telle médiocrité, que le parti conservateur au pouvoir a fini par se ranger derrière la candidature de Theresa May qui n’était pourtant pas en faveur du « Brexit », même si elle n’a quasiment pas fait campagne pour le «remain». Elle présente d’ores et déjà toutes les caractéristiques idéologiques, psychologiques et même sociologiques d’une Margareth Thacher et l’on peut s’attendre, comme elle l’a déjà laissé entendre hier, à des négociations âpres entre Londres et Bruxelles. A partir de quand ? C’est normalement à elle d’invoquer l’article 50 du Traité de Lisbonne pour que s’ouvre officiellement le processus de détricotage des relations juridiques, commerciales et politiques entre le Royaume Uni et l’Union européenne.

Du moins veut-on croire que les 27 resteront ferme sur l’exigence du respect de la procédure conventionnelle de retrait pour négocier, et que l’on ne s’engagera pas, dès à présent, dans un jeu de tractations discrètes au nom d’un « pragmatisme » qui a ses partisans à Berlin, Varsovie et même chez un Alain Juppé, où le Royaume-Uni chercherait à conserver tous les avantages du marché unique sans prendre sa part des charges communes, tout en bernant le monde avec un « Brexit » de façade.

Mme May serait bien « profilée » pour ce scénario qui n’est pas à écarter au vu de la difficulté des 27 à élaborer les moyen et les buts d’une ambition commune, alors même que le Royaume-Uni n’est plus en situation de les freiner comme il l’a toujours fait. Enfin, en principe.

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