mercredi 20 juillet 2016

Le carnage de Nice : un beau coup de Daech ?

A voir la réaction et l'indécence des responsables politique français de gauche comme droite obnubilés par l'échéance électorale de 2017 ... il faut croire que oui : Dach a atteint son objectif, en divisant la classe politique française !
La classe politique française ne vaut guère mieux que la tunisienne : courte vue et petites ... faisant le jeu des islamistes de tous poils, transformant la Tunisie en premier exportateur de terroristes !
R.B
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DÉNI, INDÉCENCE, ET POSTURE
L’attentat du 14 juillet à Nice est incontestablement une horreur. Tous les attentats le sont, bien entendu, et ils ne sont pas les seuls dans un monde qui en engendre tant, les villes bombardées, les milliers de réfugiés noyés, entre autres spécimens. Cependant la jeunesse joyeuse de victimes issues de la terre entière et fêtant ce soir là l’été, les vacances, le symbole de liberté que représente partout la prise de la Bastille, ajoutent encore à l’effroi ressenti. Sans nul doute, les fusées pyrotechniques retombaient ce soir là en larmes amères et pluie de sang.
Comme si le drame n’était pas suffisant, s’y est ajouté sans délai un florilège presque exhaustif de réactions individuelles et politiques désolantes, parfois scandaleuses, au minimum inadaptées.
À gauche et à l’extrême gauche, de manière singulière, c’est le déni qui a dominé. Le routier n’aurait rien à voir avec l’islamisme, il serait juste un psychopathe patenté, un mari violent, un tueur de masse paranoïaque ou un déséquilibré suicidaire du type du co-pilote de la Germanwings écrasant son avion et ses passagers dans les marnes sinistres des Alpes du Sud. L’homme, sans nul doute psychopathe et violent – connait-on beaucoup d’assassins de cet acabit qui ne le soient pas ? – à prémédité un attentat, l’a monté à la perfection et l’a réalisé avec un redoutable sang-froid et une terrible efficacité. Il a fait assez exactement ce que Daech préconisait, choisi sa cible et la date comme l’organisation terroriste le recommandait. Dans les jours qui ont précédé le 14 juillet, il s’est fait poussé la barbe, a consulté chaque jour des sites jihadistes et des illustrations de massacres, fait des commentaires approbateurs sur l’EI à des tiers. 
L’affaire semble entendue, ce psychopathe violent dans un état psychologique aggravé par ses problèmes familiaux, peut-être rongé aussi par le remord comme j’en faisais l’hypothèse dimanche 17 juillet sur Facebook, est l’archétype de ces nouveaux “soldats” que DAECH appelle à se lever d’eux-mêmes pour frapper l’ennemi avec les moyens du bord, un couteau, une hache (hier encore en Allemagne), une voiture, un camion de 19 tonnes…
Alors pourquoi ce déni ? Certains ont avancé que c’était là un piège pour justifier la prolongation de l’état d’urgence, pour tenter de resserrer les rangs autour de l’exécutif en mal de popularité. Absurde  ! N’importe quel analyste censé savait qu’après déjà deux attaques d’envergure, cette troisième alimenterait le procès d’un pouvoir dénoncé comme laxiste et, en tout cas, inefficace.
Pour d’autres, l’intention du déni était sans doute de ne pas accabler la communauté musulmane de France déjà en but au racisme et à une hostilité croissante d’une partie de l’opinion, victime malgré elle des surenchères politiques. Une “amie Facebook” avançait même que le psychopathe désaxé aurait aussi bien pu être breton. Reste que depuis Toulouse en 2012 et avant, en passant par le 7-1 et le 13-11-2015 à Paris, 22-3-2016 2016 à Bruxelles, presque partout, en fait – quoique la France soit, hors du théâtre d’opérations, la plus touchée – les coupables se prénomment plus souvent Mohamed, Amedy, Chérif, Saïd ….. qu’Erwan ou Loïc. Il faut dire aussi que les pays où vivent les leurs sont plus bombardés, affamés, en guerre que Morlaix et Lamballe. Que l’islam wahhabite et le salafisme ne sont pas cette religion de tolérance et de paix dont on pouvait parler comme pour le soufisme et d’autres tendances de la pensée musulmane avant que le renfort des premiers par les pétrodollars et les arrières pensées stratégiques et impérialistes des grandes puissances économiques n’assure désormais, hélas, leur influence dominante. Une telle “pudeur” à dénommer les choses est catastrophique en tant qu’elle dispense de se poser les bonnes questions et à entreprendre ce qui est nécessaire, qu’elle exacerbe l’hostilité de larges pans de la population qui devient enragée.
Les principales victimes de ces affaires et des aveuglements qui les accompagnent sont les Français en général, en particulier ceux de la communauté musulmane, et bien entendu le pouvoir en place, celui d’aujourd’hui comme cela eut été le cas de tout autre. Les principaux bénéficiaires sont les idées et les leader du Front National qui peuvent même se payer le luxe pour eux délectable de rester plutôt en retrait de l’affolante surenchère d’une opposition “républicaine” dont les leaders positionnés dans les starting-blocks de leur primaire font assaut de déclaration ineptes, de propositions absurdes (armer les policiers de bazooka, créer un “Guantanamo” français pour les fichés S….) et d’analyses d’un consternant schématisme. Confronté aux dures réalités d’une situation épouvantable qui a le front de résister à ses coups de menton devenus légendaires, plus efficaces – et encore ! – sur les députés socialistes que sur les “soldats” de DAECH,  le Premier Ministre lui-même se laisse aller à des observations inadaptées à sa position. Dire aux Français exaspérés par le terrorisme de masse qu’il faut se préparer à vivre avec, ce qui est sans doute hélas exact, revient un peu à la déclaration de Lionel Jospin à propos du chômage contre lequel “l’État ne peut pas tout ! Dans tous les cas, la sanction politique à été et sera sévère.
De manière singulière, et pour moi incompréhensible, seule la politique étrangère du gouvernement et son éventuelle influence sur la situation que connait la France restent indemnes des questionnements et critiques. J’ai depuis quelques années bien sûr dénoncé la politique de Nicolas Sarkozy en Libye, mais aussi fait part de mes doutes sur le périmètre de l’engagement français décidé par François Hollande et Laurent Fabius. Non pas au Mali, je crois que notre pays ne pouvait risquer de voir Bamako et ses 5000 ressortissants européens aux mains des islamistes. En Irak, en revanche, puis en Syrie, je suis beaucoup plus perplexe. DAECH a prospéré sur le vide créé par l’intervention américano-britannique et la fureur des sunnites de voir le pouvoir tomber aux mains dès chiites. L’intervention dans ces conditions des pays responsables de ce désastre était probablement nécessaire. Cependant, Jacques Chirac et Dominique de Villepin (leurs successeurs l’auraient-ils faits ? Pas sûr !) avaient gardé la France de participer à la calamiteuse expédition irakienne, notre responsabilité n’était par bonheur pas engagée et nos mirages n’étaient sans doute pas indispensables. Mais que diable sommes-nous allé faire dans cette galère ? Après les premiers attentats, le piège s'était refermé. Comme il ne pouvait être question de “céder à la terreur des assassins islamistes”, nous  avions droit chaque fois à un coup de menton supplémentaire et à la fière affirmation que la Nation française rendrait coup pour coup. Et quelques bombes supplémentaires sur Rakka et les alentours de Mossoul. 
Et pourtant, vivre reste un objectif valable, prioritaire. Si seulement les difficultés rencontrées pour atteindre cet objectif n’étaient pas encore démultipliées par la folie qui semble emparée de tous, un beau coup de DAECH, ma foi.

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