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et moyen politique pour faire taire toutes critiques anti-islamiste.
R.B
Denis Collin
La prétendue islamophobie et la fonction politique des organisations islamiques
La dénonciation de l'islamophobie est devenue un lieu commun de toute une partie de la gauche et
de la gauche radicale qui vient ainsi apporter son soutien au CCIF (comité
contre l’islamophobie en France), cache-sexe de l’UOIF (l’union des
organisations islamiques de France), elle-même très proche – pour ne pas dire
plus – des « Frères musulmans », vieille organisation réactionnaire
patronnée de longue date par la diplomatie des USA.
Le thème de la dénonciation
de l’islamophobie a été mis en circulation à partir de la prise du pouvoir par
les ayatollahs en Iran : toute critique de cette variété d’islam
particulièrement rétrograde et obscurantiste pratiquée par la contre-révolution
cléricale iranienne était dénoncée comme « islamophobe » et
l’islamophobie assimilée à une variante du racisme.
Partie des États islamistes
les plus réactionnaires (Iran, Arabie Saoudite, Qatar) la « lutte contre
l’islamophobie » fait partie intégrante de la stratégie politique de
conquête du pouvoir des diverses tendances de l’islam politique, une stratégie
qui suppose l’extension du gouvernement des corps et des esprits dans les
populations musulmanes de l’immigration dans les pays
« démocratiques » (avec toutes les réserves qu’on y peut mettre).
La
lutte contre l’islamophobie a curieusement rencontré le soutien de toute une
partie de la gauche, jadis laïque et favorable à l’émancipation des femmes. On
y retrouve, par exemple, Philippe Marlière, éminent penseur de la « gauche
de gauche » et professeur à Londres ; Edwy Plenel, ancien directeur
du Monde, fondateur de Mediapart et promoteur de Tariq Ramadan,
agent d’influence des frères musulmans ; une large fraction des Verts
(dont la sénatrice Benbassa) ; une bonne partie du NPA et plusieurs
organisations du PCF, sans oublier le clientélisme des élus PS ou LR. Pour tous
ces gens, critiquer les entreprises islamiques de contrôle des populations
immigrées, c’est être ennemi des musulmans, c’est bafouer la liberté religieuse
et se faire le complice des racistes.
Voyons
un peu ce qu’il en est réellement. Pour commencer on devrait séparer clairement
les musulmans des organisations islamiques. Dans la population française, comme
ailleurs, il y a un certain nombre de musulmans, de nationalité française ou
non, comme il y a des catholiques, des orthodoxes, des protestants, de
bouddhistes, et ainsi de suite, sans oublier ceux, majoritaires en notre pays
qui ne croient ni à Dieu ni au diable et se contentent de leur vie terrestre.
Tous ces individus sont égaux devant la loi qui du reste se contrefiche de
leurs appartenances religieuses.
Qu’est-ce donc qu’un musulman ? Quelqu’un
qui croit en totalité ou en partie ce que dit le Coran et en tire
éventuellement quelques préceptes concernant sa propre vie. La grande majorité des musulmans dans notre pays s’en tient ainsi à cette religion qui se pratique
dans un cadre privé, familial souvent, et n’a aucune envie de s’imposer et
d’imposer aux autres des règles de vie remontant au VIIe siècle de notre
ère ! Il y a ainsi un islam populaire, bon enfant et qui ne pose aucun
problème à quiconque.
Il
y a une autre réalité assez différente qui est celle de la religion islamique
telle qu’est organisée dans ses diverses composantes et organisations
religieuses ou politiques. Cette vaste mouvance, qui est loin de former une
unité puisque, entre factions, on peut se massacrer joyeusement, a une
histoire.
Il ne s’agit absolument pas de l’héritage de « l’islam des
origines » ni de celui de la « Porte Sublime » mais de mouvements
qui se sont développés entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle, des mouvements
qui sont religieux – le salafisme prône le retour à l’islam du VIIe siècle – et
politiques à la fois.
Ainsi, le wahhabisme est à l’origine de la conquête de
l’Arabie par le clan Saoud. Les courants fondamentalistes se constituent en
réaction contre les tendances démocratiques et modernisatrices qui se
manifestent dans l’empire ottoman au cours du XIXe siècle et elles sont
habilement encouragées (par tous les moyens) par les puissances occidentales,
principalement par la Grande Bretagne qui passera le relais aux États-Unis. Il
est inutile de reprendre toute l’histoire des rapports entre l’impérialisme et
les mouvements islamistes fondamentalistes. L’accord historique entre Roosevelt
et la dynastie Saoud signé sur le croiseur Quincy en 1945 va sceller l’alliance historique de l’impérialisme US et de l’islam fondamentaliste. Cet accord
fonctionnera à plein régime dans la lutte contre les mouvements laïques en Égypte,
en Irak, en Syrie, en Iran, et c’est cet accord qui conduit à l’opération
« talibans », une « joint venture » entre les USA et
une des plus puissantes familles saoudiennes soutenue par la monarchie et dont
le plus beau fleuron sera Al Qaïda, opération qui conduira à la liquidation de l'influence soviétique en Afghanistan, mais aussi au 11 septembre 2001. Ce sont
encore les USA et l’Arabie Saoudite qui encouragent et financent le FIS
algérien, responsable de la sanglante guerre civile des années 90. Et on
pourrait encore donner de nombreux autres exemples. L’islamisme est partie
intégrante du jeu des impérialismes à l’échelle mondiale.
L’islam
fondamentaliste est varié. Les partisans de Khomeiny vont s’opposer aux
États-Unis et devoir affronter l’armée de Saddam Hussein soutenue par la
coalition occidentale. Mais sur le plan social, l’islamisme chiite n’est pas
moins réactionnaire que l’islamisme wahhabite. Khomeiny et ses pasdarans (les gardiens de la révolution
islamique) ne réussiront à s’imposer qu’après avoir écrasé les revendications
sociales des travailleurs, les mouvements d’émancipation des femmes iraniennes
et toutes les formes de mouvements démocratiques et notamment les mouvements
des populations arabes d’Iran. On peut citer aussi cette variante de
l’islamisme qu’est l’AKP de Erdogan, longtemps présenté par les médias
européens comme l’équivalent musulman de la démocratie chrétienne. On sait sur
quelle ligne est engagé aujourd’hui le « sultan » d’Istanbul.
Qu’est-ce
qui est commun à tous ces courants, au-delà de leurs différences ?
- Tout
d’abord tous se réclament d’une lecture plus ou moins littérale du Coran et
font de la soumission des femmes une question centrale de leur propagande –
c’est aussi une thématique que l’on retrouve, par exemple, dans les discours du
président turc.
- En second lieu, ils s’appuient tous sur certaines fractions du
grand capital – pétrolier souvent, si on songe au rôle de l’Arabie Saoudite et
du Qatar.
- Du point de vue de l’analyse de classe, ce sont des partis bourgeois
(l’AKP est le parti des entrepreneurs), mais des partis bourgeois tous
hostiles, à des degrés divers il est vrai, à la démocratie et à ses
conséquences en matière de libertés individuelles.
- Enfin, ils présentent
certains des caractères des organisations totalitaires : ils encadrent les
populations par une propagande qui dispose de moyens importants – l’argent du
pétrole a joué un grand rôle – et par un véritable gouvernement des corps et
des esprits.
Un adhérent de la CDU ou du PS mange comme il veut, s’habille
comme il veut et se promène là où cela lui sied, pas un adhérent d’une
organisation islamique.
Et là encore, la question des femmes, des codes vestimentaires et des pratiques alimentaires est tout sauf secondaire. C’est
bien la clé du contrôle politique total par la contrainte exercée sur les
corps. Cet islam-là, qui n’est pas l’islam fantasmé de la Cordoue du XIIe siècle, mais l’islam réellement existant aujourd’hui n’est pas une foi, mais
bien une organisation politico-religieuse à visée totalitaire.
C’est une des
possibilités de l’évolution d’un capitalisme en profonde crise.
Orwell
se moquait de la gauche qui n’avait pas vu de différences entre le capitalisme
« démocratique » à l’ancienne et le nazisme. Que dirait-il
aujourd’hui face à une gauche pour le moins complaisante envers le totalitarisme
islamique ? Dans les pays d’Europe, cet islamisme conquérant est à la fois
un résultat de la crise du capitalisme et un élément actif de cette crise.
Nul
doute que les « fondations » qataris et autres réseaux salafistes ne
trouvent dans le désespoir d’une jeunesse vouée à la précarité un terreau
fertile, d’autant que les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier
sont aux abonnés absents ou que certains ne trouvent rien de mieux à faire que
flatter ces ennemis jurés de l’émancipation humaine.
On fait des distinctions
subtiles entre les fondamentalistes jihadistes, les fondamentalistes
quiétistes, les islamistes modérés, etc.
En vérité ces distinctions sont plutôt
oiseuses !
Entre les salafistes « quiétistes » qui organisent le bourrage
de crâne des enfants avec les pires sornettes (écouter de la musique vous
transformera en porc ou en singe, la terre est plate, etc.) et les jihadistes,
il n’y que le mince espace du passage à l’acte.
Les salafistes à leur tour sont
protégés par les Frères musulmans qui prennent souvent le masque des
« islamistes modérés ». Sans doute utile tactiquement, cette
typologie masque le fond commun à tous ces mouvements : organiser et
étendre leur emprise sur la société.
Les pays qui ont pratiqué les « accommodements
raisonnables » comme la Grande-Bretagne et le Canada commencent à s’en
mordre les doigts. La charia en vient à régir des pans entiers de la vie
sociale dans des communautés de plus en plus fermées et de plus en plus
exigeantes quant au respect du Coran, des règles coraniques et des lois
coraniques par tous les citoyens qui dans leur grande majorité ne sont pas
musulmans.
En France, les choses sont un peu plus tendues parce que le vieux
jacobinisme et le refus de toute autre communauté que la communauté nationale
sont bien ancrés et rendent plus explosives les confrontations. Mais la tendance de fond est la même. L'islamisme s'impose s’impose – ici horaires de piscine
réservés aux femmes, là disparition totale du porc dans les cantines et surtout
un peu partout auto-censure. Dans de nombreux collèges et lycées, c’est la
bataille permanente pour obtenir que les filles assistent aux cours d’EPS, que
tous aillent en musique ; certains professeurs s’abstiennent prudemment
d’enseigner la théorie de l’évolution en SVT et l’histoire de l’extermination
des Juifs d’Europe est loin de faire l’unanimité dans un « public
scolaire » travaillé par l’antisémitisme que l’islamisme propage
ouvertement dans la quasi indifférence des autorités.
La
question qui nous est posée aujourd’hui n’a rien à voir avec la liberté
religieuse. Dans le respect de la loi de 1905, la liberté religieuse des
musulmans est parfaitement garantie et l’État n’a pas plus à construire de
mosquées que d’églises et n’a pas à contrôler les imams comme il ne contrôle pas
la hiérarchie catholique.
L’idée loufoque d’un « islam de France »
n’a pas plus de sens que celle d’un « catholicisme de France ». Donc,
on doit, comme on le fait déjà aujourd’hui, continuer de garantir la liberté
religieuse des musulmans comme celle de toutes les croyances.
La foi est
affaire de conscience et la liberté de conscience est un principe fondamental.
Mais cette liberté de conscience n’autorise pas les croyants à régenter
l’espace public en fonction de leurs croyances – dans les piscines comme dans
les autres lieux publics, la mixité est la règle. De même, les enfants, quelles
que soient leur religion, doivent être instruits des mêmes programmes fixés par
les autorités politiques.
En ce qui concerne la question du
« voile », il faut en finir avec les confusions savamment entretenues
par les islamophiles de gauche. Le port du foulard ou de toute autre tenue
« traditionnelle » pour les femmes est parfaitement légal en France à
l’exception du « voile intégral » qui masque totalement le visage.
Mais on n’est pas non plus autorisé à se promener, à faire ses courses, etc.,
avec une cagoule intégrale version FLNC.
Prétendre que les républicains veulent
légiférer sur la tenue vestimentaire des femmes est donc une pure calomnie.
En
revanche, les lieux institutionnels exigent souvent certaines règles de tenue.
À l’école on se découvre devant le professeur ; dans de nombreux métiers,
il existe une tenue réglementaire de travail ; les fonctionnaires dans
l’exercice de leurs fonctions ne doivent pas afficher leurs croyances
religieuses (ou politiques d’ailleurs) et on ne voit pas pourquoi les
islamistes seraient fondés à exiger que les femmes musulmanes puissent être
soustraites à ces lois communes.
Il
est grand temps de donner un coup d’arrêt à l’islamisme. Grand temps pour des
raisons de principe évidentes que toute personne de bonne foi partagera.
Mais
aussi grand temps pour des raisons politiques faciles à comprendre. Les
organisations islamiques percutant de plein fouet les traditions nationales
populaires agissent comme de puissants dissolvants des solidarités
traditionnelles et fournissent les instruments de division dont le patronat a
besoin. Un petit entrepreneur constatant que certains de ses ouvriers
« s’islamisent » y voit du bon : ça leur donne de l’espoir (la
bonne vieille fonction « opium du peuple ») et ça fait régner la paix
sociale… Comme les organisations ouvrières traditionnelles désertent le combat,
il ne restera bientôt plus que le FN comme alternative, face à ce que Laurent
Bouvet nomme « insécurité culturelle » qui vient renforcer et
aggraver l’insécurité sociale.
Les fractions de la gauche radicale qui
soutiennent l’islamisme font ainsi, consciemment ou non, le jeu du Front
National…
Notons également que la partie la plus intégrée ou la plus désireuse
de s’intégrer des populations issues de l’immigration commence, elle aussi,
d’en avoir assez de cette pénétration de l’islamisme, si bien que certains
deviennent violemment hostiles aux étrangers, comme on l’a vu en Allemagne ou
en Autriche et sont prêt à apporter leur soutien aux partis d’extrême-droite,
ce que nos benêts et autres idiots utiles de la gauche n’avaient pas prévu.
PAS D'AMALGAME : IL FALLAIT LE PRÉCISER ... ET Charles ANDERLIN L'A FAIT !
RépondreSupprimerCharles Enderlin :
Il y a en France près de cinq millions de musulmans.
On les trouve à tous les niveaux de la société. au gouvernement, dans l'opposition, en politique.
Ils sont médecins, enseignants, travailleurs sociaux, infirmiers, etc. etc. etc.
Ceux que l'on appelle "radicalisés" ne sont que quelques centaines, peut être quelques milliers. Un infime pourcentage de cette "communauté musulmane". Lui demander de choisir son camp, c'est jeter le soupçon sur l'ensemble de ces français musulmans.
C'est aussi inadmissible que de jeter la responsabilité de la politique israélienne, juste ou fausse, sur l'ensemble des français juifs.
C'est faire le jeu des extrémistes qui recherchent cela.