jeudi 11 août 2016

La fin de l’école républicaine, signera la fin de la République Tunisienne

Le juif est un homme qui lit depuis toujours, le protestant est un homme qui lit depuis Calvin,
le catholique est un homme qui lit depuis Ferry.
Charles Péguy

... et je rajouterai que l'islamiste est un homme qui apprend par cœur le coran sans souvent le comprendre; et que c'est l'unique livre qu'il doit avoir.
Pendant que Nidaa Tounes ou ce qu'il en reste, pense à redresser l'économie et à renflouer les caisses de l'Etat ... les frères musulmans nahdhaouis voient plus loin : détruire l'école républicaine pour en finir avec la République !

R.B

Enseignement : Pourquoi Ennahdha ne souhaite pas que la Tunisie aille mieux !

Ce qui se passe en ce moment en Tunisie, est très grave. Peu de personnes et peu d'organismes sont vraiment conscients du danger que représente l'islamisation rampante de l'école tunisienne et de ses conséquences, non seulement en Tunisie mais aussi dans le reste de la région. Cette école tunisienne est plus qu’une machine éducative. Son rôle dans l’imaginaire collectif est vital.
L'école tunisienne a été promise par Bourguiba à toute la population, essentiellement rurale, dès 1934, afin d’échapper à la précarité économique autant qu’à l’ignorance. Elle a permis au Néo Destour de mobiliser tous les habitants pour l'indépendance du pays.
Après l’indépendance, des hommes de grande envergure, comme Lamine Chebbi et Mohamed Messaadi, ont construit l’école dont rêvait déjà le réformateur Kheireddine en 1870 quand il a créé le Collège Sadiki, pour redresser la Tunisie alors en décadence; ce fameux Collège Sadiki qui a permis de former les élites qui se sont battues pour l’indépendance de la Tunisie et ont servi d'encadrement pour construire l’Etat actuel.
Cela a permis d'assurer ensuite la stabilité sociale et culturelle pour plus 50 ans. Dans les années 80, le Mouvement de la Tendance Islamique (MTI devenu depuis Ennahdha) a essayé de mettre la main sur les écoles de la république en influant sur les programmes enseignés.
Avec Ben Ali, dans les années 89-94, Mohamed Charfi a essayé de restaurer l'école républicaine dans sa neutralité vis-à-vis de la religion. Quels que soient ses défauts aujourd'hui, elle est et elle reste le véritable pilier du pacte social tunisien.
Or Ennahdha revient à la charge pour mettre par terre cette école à laquelle les tunisiens tiennent beaucoup; soucieux de l'avenir de leurs enfants.
 Jameleddine Al Afghani en réponse à Ernest Renan et date de 1883
Primo : Ennahdha a décidé d'abattre cette école de l'intérieur, en s'attaquant à son caractère républicain. D’un côté par diverses actions venant de la part de ses militants enseignants; et de l’autre, par des pressions d'en haut, puisqu'elle contrôle l'action du gouvernement pour neutraliser toute tentative de résistance à ses plans.
Le ministre de l’Education actuel, Néji Jalloul, malgré les apparences, est un personnage «mou» et inconsistant sur le plan de la vision sociétale. 
Ses illustres prédécesseurs savaient quel modèle d'homme ils voulaient former pour une Tunisie ancrée dans la modernité :
- Mahmoud Messaadi avait fermé les écoles coraniques dès 1958. Un républicain convaincu et homme de lettres qui a écrit quelques-uns des plus beaux livres de la littérature arabe moderne, tels «Le Barrage»«Ainsi parlait Abou Houraïra», etc...
- Mohamed Charfi était un fin juriste, un ancien militant politique des moments difficiles et l’auteur d’un livre «Islam et Liberté», où il insistait plus que tout sur le rôle de l’école et la nécessité de la laisser en dehors des menées politiques du moment, surtout religieuses. 
Secundo : au Projet de Société voulu par Ennahdha et ses commanditaires que sont les pétromonarchies du Golfe, ils avaient opposé un Projet de Société ouverte sur le monde pour arrimer la Tunisie au monde moderne.
L'école tunisienne est le lieu par excellence qui permet d'avoir un espoir d'avenir pour toutes les familles tunisiennes. Casser cet espoir permet à Ennahdha de faire régresser un peu plus le pays et pousser la population vers le renfermement et le rejet de la modernité et celui de l'Occident qui la représente.
Tertio : Ennahdha n'a aucun intérêt à ce que les choses s'améliorent en Tunisie aujourd'hui ni sur le plan économique ni sur le plan social ou celui des valeurs communes. Car, dès lors une partie de la population lui échapperait. Elle cherche donc à fragmenter la société tunisienne, pour pouvoir la reconstruire selon le model sociétal qu'elle idéalise, à savoir un model importé des pétromonarchies d'Arabie ! 
Déjà la corruption et l'abandon du droit sont devenus plus qu'une pratique, une culture généralisée qu'instaurent par petites touches les Frères musulmans nahdhaouis.
Ennahdha utilise les moyens financiers publics pour se garantir une base durable grâce au clientélisme. Elle fait croire aux occidentaux (en sont-ils dupes ? ou complices ? ), qu'elle est garante de la stabilité civile. 
Pour les qataris, les Ibn Saoud et autres régimes rétrogrades, Ennahdha est l'organisation qui fera disparaître de l'intérieur le modèle de la transition démocratique dans le monde arabe. Ce jeu de rôle sera d'autant plus valable et viable que la situation tunisienne se dégradera. Elle a déjà démontré qu'elle fait tout et continuera à le faire pour que l'Etat tunisien soit paralysé, non seulement politiquement mais que l'administration soit démembrée.
Ennahdha, après avoir noyauté tous les organismes officiels, est en train de noyauter les appareils de sécurité : police, gendarmerie et armée ... comme le souhaitait Ghannouchi dans la fameuse vidéo "fuitée".
Dès lors, la poursuite de la transition démocratique sera condamnée à disparaître et sera remplacée par une série de coups d'Etat...
C'est ainsi qu'un pays comme le Pakistan est devenu ce qu'il est aujourd'hui !


2 commentaires:

  1. Jean-Pierre Ryf :

    Tout cela est tout a fait exact et tout à fait certain. Malheureusement cela se fait avec la trahison de Nidaa Tounes et avec une société civile qui, bien qu'elle ait montré par le passé son pouvoir, a baissé les bras, sans doute par lassitude.

    L'avenir ne s'annonce pas brillant !

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  2. ÉCOLE CORANIQUE et MODERNITÉ Ne font pas bon ménage !

    Mohamed CHARFI le disait déjà ...

    C'est l'école de la schizophrénie car elle enseigne un passé, dépassé ... quand elle ne se réfère uniquement qu'aux "savants" d'antan !

    https://www.youtube.com/watch?v=6Id_DJ0Ncbs

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