dimanche 28 août 2016

L’histoire du wahhabisme et des Ikhwans

Les "Ikhwan" (Les Frères) milice de bédouins, constituée par les Ibn Saoud pour dominer les tribus d'Arabie grâce au wahhabisme dont ils ont compris l’intérêt politique ! Ils finiront par se retourner contre les Ibn Saoud qui les extermineront. Ils donneront l'idée à d'autres hommes politiques qui ont compris l’intérêt du wahhabisme pour prendre le pouvoir. Ce fut le cas de l'instituteur Hassan El Banna, fondateur des Frères musulmans et depuis de tous les néo-salafistes.

Si les Ibn Saoud ont instrumentalisé les Frères wahhabites pour conquérir l'Arabie, l'émir du Qatar, qui se rêve Calife à la place du Calife poste convoité par les Ibn Saoud depuis l'effondrement de l'empire ottoman auquel ils ont contribué en collaboration avec les anglais; instrumentalise les Frères musulmans qu'il finance et assure leur promotion grâce à sa chaîne de TV privée, Aljazeera.

Mais voilà, l'un et l'autre se trouvent débordés par l'Etat Islamique (Daech), ce monstre qu'ils ont contribué à créer pour servir l'oncle Sam, leur grand allié; et qui risque de se retourner contre eux !

R.B

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Alastair Crooke *
Vous ne pouvez pas comprendre l'EI sans connaître l’histoire du wahhabisme en Arabie saoudite.
... Et pourquoi serions nous surpris, en connaissant un peu le wahhabisme, que les insurgés modérés soient aussi rares que la mythique licorne ? Comment pouvons-nous envisager qu’un mouvement radical comme le wahhabisme puisse engendrer des modérés ? Ou imaginer qu’une doctrine comme «un dirigeant, une autorité, une mosquée : s’y soumettre ou être tué» puisse amener à la modération et à la tolérance ?
Ikhwan, la garde d'élite wahhabite
1911
L’entrée dramatique d’EI sur la scène irakienne en a choqué plus d’un en Occident. Beaucoup sont resté perplexes et horrifiés par sa violence et son évident pouvoir d’attraction sur la jeunesse sunnite. D’autres trouvent l’ambivalence saoudienne, face à ce phénomène, à la fois troublante et inexplicable, se demandant : «Les Saoudiens ne comprennent-ils pas que l’EI les menace aussi ?»

Il semble, encore maintenant, que l’élite saoudienne soit divisée. Certains applaudissent le fait que l’EI réponde au feu chiite par un feu sunnite, qu’un État sunnite se forme en plein cœur de ce qui est vu comme un patrimoine historique sunnite et se sentent attirés par la stricte idéologie salafistes de l’EI.

D’autres Saoudiens sont plus réservés et se souviennent de l’histoire de la révolte des Ikhwan 1 wahhabite contre Abd-al Aziz qui a presque fait exploser le wahhabisme et les al-Saoud, à la fin des années 1920.

De nombreux Saoudiens sont très perturbés par la doctrine radicale de l’EI et commencent à remettre en question quelques aspects de la direction et du discours de l’Arabie saoudite.

La dualité saoudienne

Les dissensions internes à l’Arabie saoudite causées par l'EI ne peuvent être comprises qu’en prenant conscience de la dualité inhérente (et persistante) à la doctrine qui sous tend le royaume et ses origines historiques.

Un aspect dominant de l’identité saoudienne est lié directement à Muhammad ibn ʿAbd al-Wahhab (fondateur du wahhabisme) et la manière dont son puritanisme radical et exclusif a été embrassé par Ibn Saoud. (Celui-ci n’étant alors qu’un petit chef, parmi d’autres, de tribus bédouines qui se faisaient sans arrêt la guerre dans ce désert désespérément pauvre et brûlant du Nedjd.)

Un autre aspect de cette troublante dualité est lié précisément à l’accès au pouvoir national du roi Abd-al Aziz, en 1920 ; à sa capacité à contrôler la violence des Ikhwan (ce qui lui a donné la stature diplomatique d’une nation face à l’Angleterre et aux États-Unis) ; à son institutionnalisation de la poussée wahhabite originelle et son opportunité à saisir les nouveaux pétrodollars dans les années 1970 ; à sa capacité à canaliser le volatil courant Ikhwan loin du pays en l’exportant, par la diffusion d’une révolution culturelle plutôt qu’une révolution violente, à travers le monde musulman.

Mais cette révolution culturelle n’a pas été une réforme douce. Ce fut une révolution basée sur la haine quasi jacobine d’Abd al-Wahhab pour la déliquescence et le déviationnisme qu’il percevait autour de lui, d’où son appel à purger l’islam de ses hérésies et autres idolâtries.

Des imposteurs musulmans

L’auteur et journaliste américain Steven Coll a écrit à propos de la façon dont Abd al-Wahhab, cet austère disciple de l’intellectuel du XIVe siècle Ibn Taymiyyah, jugeait «cette noblesse égyptienne et ottomane, fumeuse de tabac, noyée dans le haschisch, pleine d’apparat, de goût pour les arts, frappant des percussions, qui traversait l’Arabie pour venir prier à la Mecque».

Du point de vue d’al-Wahhab, ils ne pouvaient être musulmans, ils étaient tout simplement des imposteurs déguisés en musulmans. Mais, en fait, il trouvait que le comportement des Bédouins locaux ne valait guère mieux. Ils fâchaient al-Wahhab en honorant leurs saints, en érigeant des pierres tombales et par leurs superstitions (c’est-à-dire la vénération de tombes ou d’endroits sacrés.)

Tous ces comportements, al-Wahhab les a dénoncés comme bida (innovation), interdits par Dieu.

Comme Taymiyyah avant lui, al-Wahhab croyait que la période où le prophète Mohammed vivait à Médine représentait l’idéal de la société musulmane (le meilleur des temps), idéal que tout musulman devrait espérer atteindre. (Tel est l’essentiel de la doctrine salafiste.)
Taymiyyah avait déjà déclaré la guerre au chiisme, au soufisme et à la philosophie grecque. Il décriait aussi la coutume de visiter la tombe du Prophète et la célébration de son anniversaire en déclarant que de tels comportements n’étaient qu’une imitation des célébrations chrétiennes du Christ, c’est-à-dire de l’idolâtrie. 

Al-Wahhab a assimilé tout cet enseignement et déclaré que tout doute ou hésitation de la part d’un croyant vis-à-vis de cette interprétation particulière de l’islam devrait priver ce croyant de toute immunité concernant sa propriété et sa vie.

Un des aspects principaux de la doctrine d’al-Wahhab est devenu l’idée centrale du takfirisme (excommunication). Sous cette doctrine, al-Wahhab et ses disciples pouvaient traiter d’autres musulmans d’infidèles s’ils s’engageaient dans des activités pouvant être considérées comme allant à l’encontre de la souveraineté de l’autorité absolue, c’est-à-dire le roi. 

Al-Wahhab a dénoncé tous les musulmans qui honoraient les morts, les saints ou les anges. Il prétendait que de tels sentiments écartaient de la véritable soumission que l’on doit avoir envers Dieu, et seulement Dieu. L’islam wahhabite a alors interdit les prières aux saints ou aux disparus, les pèlerinages aux tombes ou aux différentes mosquées, les festivals religieux, la célébration de l’anniversaire du Prophète et même l’utilisation de pierres tombales pour enterrer les morts.

Al-Wahhab encourageait la conformité, une conformité devant être démontrée de manière visible et évidente. Il prétendait que chaque musulman devait individuellement prêter allégeance à un unique dirigeant musulman (un calife s’il y en avait un). Ceux qui ne se conformaient pas à ce point de vue devaient être tués, leur femme et filles violées et leurs biens confisqués, a-t-il écrit. La liste des apostats méritant la mort inclut les chiites, les soufis et d’autres branches musulmanes qu’al-Wahhab ne considérait pas du tout comme musulmanes.

Il n’y a rien jusque là qui différencie le wahhabisme de l’EI. Mais la déchirure apparaîtra plus tard, dans l’institutionnalisation qui s’ensuivra de la doctrine d’al-Wahhab : un chef, une autorité, une mosquée, ces trois piliers se référant respectivement au roi saoudien, à l’autorité absolue du wahhabisme et à son contrôle du monde (c’est-à-dire de la mosquée.)

C’est cette déchirure, le refus de l’EI face à ces trois piliers sur lesquels repose l’autorité sunnite actuelle, qui fait de l'EI une menace pour les Ibn Saoud, alors que sur tous les autres points il se conforme au wahhabisme.

Rappel historique 1741 – 1818

Les prêches radicaux d’al-Wahhab ont inévitablement entraîné son expulsion de sa propre ville et, en 1741, après une période d’errance, il a trouvé refuge auprès d’Ibn Saud et sa tribu. Ce qu’Ibn Saoud perçut dans les enseignements d’al-Wahhab fut le moyen de renverser les conventions et traditions arabes. Un moyen de prendre le pouvoir.

Leur stratégie, comme celle de l’EI maintenant, était d’amener les tribus conquises à l’état de soumission totale. Ils cherchaient à faire peur.

Le clan d’Ibn Saoud, avec l’aide de la doctrine d’al-Wahhab, pouvait donc continuer ce qu’il avait toujours fait, attaquer les tribus voisines et leur dérober tout leurs biens. La différence venait du fait qu’il pouvait maintenant le faire sous le prétexte religieux du jihad. Ibn Saoud et al-Wahhab ont aussi réintroduit l’idée de martyr au nom du jihad en prétendant que les martyrs entraient immédiatement au paradis.

Au début ils ont conquis quelques communautés locales et leur ont imposé leurs règles. (Les conquis n’ayant qu’un choix limité : se convertir au wahhabisme ou mourir.) 
En 1790, l’alliance contrôlait la plus grande partie de la péninsule arabique et attaquait régulièrement Médine, la Syrie et l’Irak.

Leur stratégie, comme celle de l’EI de nos jours, était d’amener les gens qu’ils conquéraient à l’état de soumission. Ils cherchaient à insuffler la peur. En 1801, les alliés attaquèrent la ville sacrée de Kerbala en Irak. Ils massacrèrent des milliers de chiites, femmes et enfants compris. De nombreux mausolées chiites furent détruits, dont celui de l’imam Hussein, le petit-fils assassiné du prophète Mohammed.

Un officiel anglais, le lieutenant Francis Warden, observant la situation de l’époque a écrit : «Ils ont pillé tout Kerbala et détruit la tombe de Hussein… assassinant tout au long de la journée, d’une manière particulièrement cruelle, plus de cinq mille de ses habitants…»

Osman Ibn Bishr Najdi, l’historien du premier État saoudien, a écrit qu’Ibn Saoud a commis un massacre à Kerbala en 1801. Il a fièrement documenté ce massacre en disant : «Nous avons pris Kerbala, tué et pris ses gens (comme esclaves), au nom de Dieu, seigneur des mondes, nous ne nous excusons pas pour cela et disons : à tous les infidèles, le même traitement

En 1803, Abdul Aziz entra finalement dans la ville sainte de La Mecque, qui se rendit sous l’effet de la peur et de la panique. (Le même destin attend Médine aussi.) Les disciples d’Al Wahhab démolirent les bâtiments historiques et toutes les tombes et mausolées. Ils détruiront finalement des siècles d’architecture islamique près de la grande mosquée.

Mais en novembre 1803, un chiite assassina le roi Abdul Aziz en représaille du massacre de Kerbala. Son fils, Saoud bin Abd al Aziz, lui succéda et poursuivit la conquête de l’Arabie. 
Les dirigeants ottomans, par contre, ne pouvaient plus rester sans rien faire et voir leur empire dévoré morceaux par morceaux. En 1812, l’armée ottomane, composée d’Égyptiens, repoussa l’alliance hors de Médine, de Jeddah et de La Mecque. 
En 1814, Saoud bin Abd al Aziz mourut de fièvres. Son malheureux fils, Abdullah bin Saoud, fut emmené à Istanbul par les Ottomans où il y fut sauvagement exécuté. (Un visiteur de l’époque rapporta l’avoir vu humilié dans les rues d’Istanbul pendant trois jours, puis pendu et décapité, sa tête tirée par un canon et son cœur empalé sur son corps.)

En 1815, les forces wahhabites furent écrasées par les Égyptiens (sous les ordres des Ottomans) au cours d’une bataille décisive. 
En 1818, les Ottomans capturèrent et détruisirent la capitale wahhabite, Dariyah. Le premier État wahhabite n’existait plus. Les quelques wahhabites restants se retirèrent dans le désert pour se regrouper et y restèrent tranquilles pendant tout le XIXe siècle.

Retour de l’histoire avec l'EI

Il n’est pas compliqué de comprendre l’écho que peut avoir la fondation d’un État islamique en Irak auprès de ceux qui se rappellent l’histoire. En fait, l’âme du wahhabisme du XVIIIe siècle n’a pas disparu dans le désert du Nedjd mais a repris pleinement vie quand l’empire ottoman s’est effondré dans le chaos de la Première Guerre mondiale.

Les al-Saoud, dans leur réincarnation du XXe siècle, ont été menés par le laconique et politiquement habile Abd-al-Aziz qui, en unissant les tribus bédouines divisées, a lancé l’Ikhwan saoudien dans l’esprit des combattants prosélytes que furent al-Wahhab et Ibn Saoud.

Cet Ikhwan n'est qu'une réincarnation du précédent mouvement avant-gardiste, fier et semi indépendant de wahhabites moralistes qui avait réussi à se saisir de l’Arabie, au début du XIXe siècle. De la même manière, l’Ikhwan réussit à s’emparer de La Mecque, Médine et Jeddah entre 1914 et 1926. Par contre, Abd al-Aziz commença à sentir que ses intérêts plus larges étaient menacés par le jacobinisme révolutionnaire exhibé par l’Ikhwan. Ceux-ci se révoltèrent, entraînant une guerre civile qui dura jusqu’en 1930 lorsque le roi réussit à les éliminer, par de grandes rafales de mitrailleuses.

Pour ce roi (Abd al-Aziz) les vérités simples des siècles précédents perdaient de leur valeur. On venait de découvrir du pétrole dans la péninsule. L’Angleterre et les États-Unis ont commencé à le courtiser, même s’ils étaient plus enclins à se tourner vers Sharif Husain en tant que dirigeant légitime de l’Arabie. Les Saoud avaient encore besoin de sophistiquer leur approche diplomatique.

Pour cela, le wahhabisme est passé d’un mouvement de jihad révolutionnaire et de purification idéologique takfiriste à un mouvement de conservatisme social, politique et théologique.

La richesse pétrolière à la source de l’expansion du wahhabisme

Grâce à la richesse pétrolière, comme l’écrit l’intellectuel français Gilles Kepel, les objectifs saoudiens seront de «répandre le wahhabisme à travers le monde musulman…  De wahhabiser l'islam pour réduire les multiples courants de cette religion à un seul credo». Un mouvement qui permettra de transcender les divisions nationales. Des milliards de dollars ont été investis – et continuent à l’être – dans cette forme de soft power politique.

Ce fut cet enivrant mélange de milliards de dollars investis dans une projection de type soft power et la volonté saoudienne de gérer l’islam sunnite pour servir à la fois les intérêts américains et, parallèlement, intégrer le wahhabisme dans les terres musulmanes, par l’éducation, le social et la culture – qui ont entraîné une dépendance politique occidentale vis-à-vis de l’Arabie saoudite, dépendance qui remonte à la rencontre entre Abd al-Aziz et Roosevelt sur un navire de guerre américain. 2

Les Occidentaux regardent le royaume et n’y voient que richesse, modernisme apparent, et prise en main du monde musulman. Ils ont préféré croire que le royaume allait se plier aux impératifs de la vie moderne et que leur gestion du monde sunnite allait, aussi, faire pencher le royaume vers une vie moderne.

Mais l’approche Ikhwan saoudite ne s’est pas éteinte en 1930. Elle a battu en retraite mais a continué à maintenir son emprise sur une partie du système, d’où la dualité que nous observons de la part de l’Arabie saoudite envers l'EI.

D’un côté, l'EI est profondément wahhabite. De l’autre, il est ultra radical d’une manière différente. On peut le voir comme un mouvement de correction du wahhabisme contemporain.

EI est un mouvement post-Médine : il prend exemple sur les actes des deux premiers califats (Abou Bakr et Omar) plutôt que sur ceux du Prophète, comme source d’inspiration, et il rejette catégoriquement l’autorité saoudienne.

Alors que l’Arabie saoudite s’épanouit dans l’âge du pétrole et devient une institution, l’appel du message de l’Ikhwan gagne du terrain (malgré la campagne de modernisation du roi Faysal). La vision Ikhwan a eu, et a toujours, le soutien de nombreux cheikhs, d’hommes et de femmes reconnus. D’une certaine manière, Oussama Ben Laden était justement un représentant de cette dernière floraison de la vision Ikhwan.

Aujourd’hui, la délégitimation du roi d’Arabie par l'EI n’est pas considérée comme problématique mais plutôt comme un retour à la véritable origine du projet Saoud – wahhab.

Dans la collaboration saoudo-occidentale pour gérer la région et préserver les projets occidentaux – s’opposer au socialisme, aux baathisme, au nassérisme, aux Soviétiques et à l’influence iranienne – les politiciens occidentaux ont mis en avant leur vision bien commode de l’Arabie Saoudite (richesse, modernisation, influence) mais ont choisi d’ignorer la pulsion wahhabite.

Après tout, les mouvements islamistes les plus radicaux étaient considérés par les services de renseignements occidentaux comme les plus efficaces pour chasser l'URSS d'Afghanistan ou pour combattre les dirigeants moyen-orientaux qui n’avaient plus leurs faveurs.

Comment être surpris que le mandat donné au Prince Bandar de gérer l’insurrection syrienne contre le président Assad ait tourné en une sorte de mouvement néo-Ikhwan, violent et instillant la peur, j’ai nommé l'EI ? 

Et pourquoi serions nous surpris, en connaissant un peu le wahhabisme, que les insurgés modérés soient aussi rares que la mythique licorne ? Comment pouvons-nous envisager qu’un mouvement radical comme le wahhabisme puisse engendrer des modérés ? Ou imaginer qu’une doctrine comme «un dirigeant, une autorité, une mosquée : s’y soumettre ou être tué» puisse amener à la modération et à la tolérance ?

Mais on ne s’est peut être, en réalité, jamais posé la question.

Alastair Crooke

Traduit par Wayan, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

1 1- L’Ikhwan (ou Ikwan ou Ikhwân, mot arabe qui signifie frères) est une milice religieuse islamique créée par Ibn Saoud vers 1912. Ses membres sont recrutés parmi les tribus bédouines et elle constitue le socle sur lequel le souverain va s’appuyer pour à la fois conquérir et créer l’Arabie saoudite. – https://fr.wikipedia.org/wiki/Ikhwan_(Arabie_saoudite) 

2- Après la disparition du Califat en 1924, la conquête du pouvoir en 1932 et l’exploitation des gisements pétrolifères d’Arabie à partir de mars 1938, la famille des Saoud et le wahhabisme prennent leur essor à la suite du pacte «pétrole contre protection» qui est conclu sur le croiseur USS Quincy le 14 février 1945 entre le roi Abdelaziz ben Abderrahman ben Fayçal al-Saoud et le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt. Ce pacte permet la protection militaire du régime wahhabite des Saoud par les États-Unis en échange du pétrole. Ainsi, le wahhabisme se développe avec l’apport des pétrodollars et la protection militaire des États-Unis. Ce mouvement se propage alors à l’extérieur du royaume via les médias (télévision, ouvrages, radio-cassettes et sites internet) – https://fr.wikipedia.org/wiki/Wahhabisme

3 commentaires:

  1. A PROPOS DE RAZZIA* !

    Dans le désert d'Arabie, c'est une pratique courante de survie : les plus forts attaquant les plus faibles pour les dépouiller de leurs biens, femmes et troupeaux et leur confisquer les points d'eau !

    Cette pratique barbare a été condamné par l'islam ... mais les tribus primitives et sauvages bédouines continuaient à la pratiquer.

    C'est ainsi que la tribu des Ibn Saoud, tribu de farouches guerriers, a pu prendre de l'importance chez les bédouins.

    Il faut attendre l’avènement du wahhabisme et que Mohamed Abdelwahhab, son fondateur, s'exprime sur cette pratique et la légalise par une "fatoua", rendant "halal" (licite) la razzia et le butin pris aux mécréants, c'est à dire ceux qui refusent la conversion au wahhabisme, seule et unique Vérité selon cet illuminé mais dangereux personnage; puisqu'il rend aussi licite le meurtre perpétré contre les mécréants !!

    Les Ibn Saoud forts de cette "fatouas" et d'une autre faisant d'eux des intouchables ont pu prospérer et diffuser par le sabre le wahhabisme dans toute l'Arabie !

    Ce que font les néo-salafistes, dont les Frères musulmans, qui tuent au nom de cette "fatoua" et considèrent les pays à conquérir comme des pays de "jihad" les autorisant à le piller et s'approprier les biens et les personnes tels des butins ... de razzia !!!

    Les Tunisiens redécouvrent ces pratiques barbares importées déjà lors de l'invasion des Béni Hilal, venus "razzier" l'Ifriqya, actuelle Tunisie ... que pratiquent méthodiquement Ghannouchi et ses hommes qui considèrent la Tunisie comme un butin !

    * Une attaque, une incursion rapide en territoire étranger, dans le but de prendre du butin.

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  2. CE QUE NE DISENT PAS ENNAHDHA ET LES FRÈRES MUSULMANS !
    (1ere partie)

    Zakaria Bouker:

    L’instituteur Hassen al Banna (grand père maternel de Tariq Ramadan) a bâti son idéologie sur deux postulats que les Frères musulmans continuent à présenter comme faisant partie de la foi, alors qu’ils ne reposent sur aucun texte religieux !

    - 1 er postulat : « Le coran est valable pour toutes époques et en tous lieux. » - « القرآن صالح لكل زمان ومكان »

    Énoncé en 1935, ce postulat, constitue le plus grave tournant dans l’histoire de l'islam depuis que Mohamed Ibn Abdelwahab a revisité l' "ijtihad" (l’exégèse), en 1730; pour le clore puis l’interdire définitivement.

    Ce qui rend l’évolution de l’Islam impossible, dans le wahhabisme !

    Ce nouveau dogme oblige les "Frères" intégristes et complète la théorie wahhabite qui sacralise la "chariaa" (corpus des jurisprudences et autres "fatouas", lois dites religieuses) des 4 premiers califes, confirmant le rejet de toute forme de modernité.

    - 2 éme postulat : « L’islam est la solution » - « الاسلام هو الحل ».

    Hassan Al Banna installe ainsi définitivement la société musulmane dans la rupture avec la démocratie, avec les Droits de l’homme et le Droit Positif.

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  3. CE QUE NE DISENT PAS ENNAHDHA ET LES FRÈRES MUSULMANS !
    (2éme partie)

    Zakaria Bouker :

    Hassan Al Banna déclare la même année : « La mort est un art. »; pour reprendre en 1936 : « L’art de la mort »; instaurant « la culture de la mort » chez les "Frères".

    La culture de la mort même si elle est différée par Ennahdha pour des questions d’opportunité, constitue l’essentiel de l’esprit de l'organisation intégriste :
    « الله غايتنا والقران دستورنا والرسول زعيمنا الجهاد سبيلنا والموت في سبيل الله اغلى أمانينا »
    « Satisfaire Allah, est notre objectif,
    Le coran est notre constitution,
    Mahomet est notre leader,
    Le jihad est notre voie,
    Mourir pour Allah, est notre plus grand désir. »

    C’est le serment de tous les membres de la société des Frères musulmans.

    Cette culture de la mort est enseignée dans tous les cercles d’embrigadement des Frères musulmans

    Le jihad initié par les wahhabites d’Arabie, est repris par les "Frères" intégristes. Il est désormais enseigné même à al Azhar (du Caire), ainsi que dans les cercles d’enseignement d’Ennahdha !

    Le Jihad est considéré comme une obligation individuelle : " Tuer ou se faire tuer, telle est la volonté d'Allah."
    Nul n’intègre la confrérie, s’il n’est pas candidat à la mort !

    Si les membres du parti intégriste tunisien n’appliquent pas encore ces postulats, ce n’est qu’une question de « tamkine » (d'opportunité).
    Mais dés que le guide en donnera l'ordre, tous les membres de l’organisation sont prêts à tuer jusqu'à perdre leur vie.
    " Dieu accorde une vie faite de noblesse " à cette nation qui " sait comment mourir d'une noble manière ", tel est leur credo.

    On est là au cœur de l’éthos des combattants Frères musulmans : " Le sacrifice de soi " !

    Cette notion du sacrifice de soi pour Allah, que ce soit en Egypte ou pour la Oumma de la communauté des croyants, est progressivement inculquée aux "Frères" dans le cadre de leur formation.

    La glorification des grands événements de l'histoire musulmane est particulièrement prisée pour servir cet objectif :
    La bataille de Badr représente le jihad par excellence !

    " Celui qui meurt sans avoir participé à une razzia et ne s'est pas résolu à combattre, est mort comme du temps de la "jahiliyya" (période anté-islamique)".
    « L'organisation des "Frères" ne peut gagner, sans s'appliquer cet aspect du jihad ».
    « Le jihad est obligatoire et individuel » en application du concept d’Ibn Taïmiyya (maître à penser de Mohamed Abdel Wahhab, fondateur du wahhabisme), constitue la base même du salafisme.

    Plus tard avec Sayyid Qotb (celui qui a codifié l'action de l'organisation des "Frères"), cette notion est mieux développée.
    Les premiers récipiendaires de l'idéologie du jihad et de son pendant sacrificiel, seront les boys scouts.
    L’accroissement des effectifs, en provenance de l'université, permet d'augmenter le nombre d'unités scouts.
    La simple verbalisation d'un serment de loyauté devient insuffisante pour créer des liens solides entre les membres et l'Organisation.
    C'est à cette époque que Al Banna conçoit le système dit des :
    " Bataillons des partisans de Dieu ", inspirés des SS allemands !
    Ils existent de nos jours dans chacune des formations freristes dans le monde.

    Nous avons vu comment un coup d’état militaire en Turquie a échoué devant la force de l’armée secrète de l’AKP (Frères musulmans turcs).

    Ennahdha pour sa part, disposerait d’un nombre d’hommes armés supérieur à celui de la police et de l’armée tunisienne réunies, selon le leader Noureddine Bhiri.

    Voilà les tunisiens avertis !

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