Avant de fermer définitivement ce compte facebook le 1er janvier, ainsi que ma page officielle (les autres pages qui utilisent mon nom n'étant pas de mon ressort), je voudrai revenir dès ce soir sur certains faits qui ont peut-être quelque importance et dont je ne voudrai pas en tout cas que l'histoire les retiennent autrement que dans leur véracité ou exactitude. La décision de clôturer mes comptes répond à un double besoin.
D'abord celui de revenir au travail strictement intellectuel pour achever deux essais qui me tiennent particulièrement à cœur, sans parler de mes Mémoires qui serviront peut-être aux futures générations. Ensuite, celui de me tenir à l'écart de l'histoire événementielle et plus exactement des réseaux sociaux, notamment facebook.
Je vous avouerai ici que la première fois où j'avais entendu parler de facebook c'était en 2002. Un jeune ami m'avait alors appelé pour me dire qu'il avait publié un article sur facebook. Habitué à me faire publier dans Libération et Le Monde, pour ne citer que ces deux quotidiens français, je croyais à l'époque que facebook était le nom d'un nouveau journal. Et quelle a été ma surprise lorsque j'ai lu "l'article" en question : c'était un assemblage de mots et de phrases plus ou moins correctes, totalement dépourvues de la moindre intuition ou étoffe intellectuelle et politique. Mon jeune ami, devenu célèbre en 2011 - comme beaucoup d'autres journaleux, écrivassiers, politicailleurs, affairistes, cyber-collabos, "artistes", "humoristes", "journalistes", "députés", "ministres", "ambassadeurs"..., tous charriés par la boue de la révolution bouazizienne -, m'avait alors appris quelque chose qui échappait à ma sagacité: "ce que ta génération appelle article, la mienne appelle post" !
Ce jour là, j'avais réalisé que facebook est une invention des plus diabolique, qui allait désormais pervertir et subvertir la nature même des relations sociales en détruisant la culture, l'art, l'esthétique, la morale, l'émulation ... et en marginalisant l'excellence intellectuelle comme l'essence politique. J'avais réalisé par conséquent l'imminence de ce péril sur le monde arabe et particulièrement sur la Tunisie, le pays le plus connecté à l'époque. Facebook, l'univers virtuel et hautement pathogène où n'importe qui parle de n'importe quoi ! Facebook, où le fils devient "ami" avec son père ! Facebook, où l'inculte devient analyste politique ou géopolitique ! Facebook, univers logorrhéique par excellence, lieu de l'incontinence verbale, pépinière de l'égocentrisme et du narcissisme sublimés, réceptacle de la crétinisation et des déficiences mentales normalisées. Comme je l'avais écrit dans la préface du tout premier livre sur Internet en Tunisie (2002, son auteur Dafrallah Mhiri), Facebook, c'est le mythe de la caverne platonicienne, là où les esclave prennent les ombres pour des réalités.
Humblement, pour avoir tout dit et prédit dès 2011, je pense que je n'ai plus rien à dire sur la question tunisienne. Ceux qui veulent connaitre la suite de leur tragédie pseudo-révolutionnaire et la descente aux enfers du sous-développement et de l'obscurantisme, peuvent toujours consulter mes livres : "Carthage ne sera pas détruite", édition Du Rocher, 2002; "La face cachée de la révolution tunisienne", édition Apopsix (pour la France), 2011 et édition Arabesques (pour la Tunisie). Dans ce dernier livre qui est gratuitement téléchargeable, mes compatriotes sauront à quoi ressemble leur avenir. Mes amis réels, s'ils le désirent, connaissent mon numéro de téléphone et mon adresse email pour maintenir les relations.
Je remercie toutes celles et ceux qui m'ont fait confiance en sollicitant mon amitié sur facebook. Cette expérience a duré huit ans. Le moment est venu d'y mettre fin.
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