dimanche 1 décembre 2019

Qui sauvera la Tunisie de l'emprise islamiste, si ce n'est hrayer Tounes ?


Les hommes de la Tunisie se sont ses femmes, nous dit Moncef Bouchara. De son côté, Bourguiba ne disait-il pas qu'une tunisienne émancipée (hrayer Tounes), vaut bien dix hommes ? 
Quand on voit le niveau de bassesse des prétendus hommes politiques tunisiens prétendument progressistes, toujours prompt à trahir leurs principes, si principes ils avaient, pour se compromettre avec le pire ennemi de la Tunisie moderne, on se demande si de telles affirmations ne sont pas justifiées, quand on voit que le seul homme à tenir tête aux Frères musulmans, se trouve être une femme : Abir Moussi !
R.B


DIOGÈNE NE CONNAISSAIT PAS LES TUNISIENNES :
" RJAL EL BLED, N'SAHA * " !

Vous avez peut-être entendu parler de Diogène, ce philosophe grec qui vivait dans un tonneau. Ce philosophe se promenait le jour dans le marché d'Athènes, avec une bougie allumée, en répétant cette phrase : " Je cherche un homme ". Ce même Diogène était connu aussi pour sa réponse à l'homme le plus puissant de son époque, l'empereur Alexandre le Grand. Ce dernier était venu lui rendre spécialement visite et lui demander ce qu'il pouvait faire pour l'aider. Et la réponse de Diogène a été cinglante : " Ôtes toi de mon soleil ! ".

Diogène n'avait pas encore fait la connaissance des Tunisiennes. L'eut-il fait, il aurait éteint aussitôt sa bougie et il se serait exclamé d'admiration : " J'ai enfin rencontré des hommes, ce sont les Tunisiennes ! ".

Voilà 14 ans que j'ai quitté la Tunisie. Et trois ans que je me suis connecté à Facebook. Je l'ai fait pour reprendre contact avec la Société Tunisienne, une société qui m'a toujours éblouie par la richesse de sa diversité culturelle et l'ingéniosité de ses membres, sans exception.
La résilience tunisienne dans l'Histoire des derniers siècles s'explique beaucoup par ces 3 richesses immatérielles : la diversité culturelle, l'ingéniosité individuelle et enfin l'intelligence collective.

Tous les jours, et grâce encore une fois à Fb, je découvre de nouvelles perles, de nouveaux diamants de la liberté, cette valeur universelle. Ce sont les nouvelles générations de femmes tunisiennes. Je pourrais vous citer des dizaines d'exemples, des noms, des personnalités attachantes et fortes, courageuses et entreprenantes. J'essaye de le faire au quotidien sur cette page, pour exprimer mes bonheurs et mon admiration. Elles sont tellement nombreuses et elles se reconnaîtront, si tant qu'elles aient besoin d'une quelconque reconnaissance. Elles continuent tous les jours à agir, vivre et s'exprimer, à avancer. Elles continuent, en un mot à accoucher, à donner vie et consistance à ce nouveau projet de société tunisienne, ce Nouveau Modèle de l'Homme.

C'est ce nouveau projet de l'homme, ce nouveau modèle de l'homme, que le Mouvement d'Ennahdha et ses dirigeants, veulent consciemment et volontairement bloquer et effacer des mémoires, des conduites et des aspirations à être, des femmes en Tunisie et dans le Monde musulman. Ce nouveau modèle de l'homme dérange tous les tenants d'une société archaïque, autoritaire et pyramidale.

Les dirigeants d'Ennahdha trouvent pour cette tentative l'appui et le soutien des pétro-monarchies menacées par le modèle de société que ces tunisiennes admirables aident à accoucher par leur simple existence dans l'espace public tunisien. Ils ne savent pas ou ils oublient que cette vague de fond n'est pas seulement le résultat exclusif et mécanique d'un féminisme d'Etat qu'un Leader comme Bourguiba a su mettre en place avant même la fondation de la République. Mais aussi et surtout que cette vague a été rêvée, voulue et portée par des générations successives de pères féministes pour leurs filles, de mères féministes pour leurs filles, de maîtres féministes pour leurs élèves, sans oublier de penseurs réformistes qui ont payé le prix de leur engagement pour ce projet. C'est cela la définition du féminisme civil. C'est un féminisme qui a maturé dans la matrice même de la société tunisienne.

A cette vague de fond désirée depuis plus d'un siècle, par des générations solidaires de tunisiennes et tunisiens, pères et mères, fils et filles, petites filles et petits fils, Messieurs Rached Ghannouchi, Abfelfattah Mourou et leurs comparses veulent s'opposer par une tentative d'antiféminisme politique, d'antiféminisme d'Etat. A ce féminisme civil qui travaille la société tunisienne depuis plus d'un siècle, Messieurs Mourou et Ghannouchi, ont mis en place une stratégie d'islamisation intégriste rampante (Zahfia). Sachant qu'au féminisme civil et sociétal, on ne peut opposer avec succès un Antiféminisme d'Etat, ils essayent de reconstruire de toutes pièces, un antiféminisme civil.

Mais ce que Ces Messieurs n'ont pas compris et ce dont ils n'ont pas tenu compte ce sont deux choses au moins : la première c'est que le monde d'aujourd'hui n'est plus celui d'il y a 30 ou 40 ans, quand ils ont commencé leur apprentissage politique en montant sur les chaires des mosquées tunisiennes, avec l'assentiment, voire la complicité de certains membres du pouvoir de l'époque. Le monde d'aujourd'hui ne permet plus d'isoler qui que ce soit. Et construire une culture bastion de l'intégrisme et de l'antiféminisme est un projet condamné à se diluer dans la dynamique de la mondialisation.

Le deuxième facteur, c'est cette quête irrépressible de la culture et l'émergence de l'individu et sa quête grandissante de liberté et d'invention de soi. Cette quête, nul, peut-être, plus que le Cheikh Sidi Brahim Riahi ne l'a mieux exprimée en 1842, lors de sa fatwa pour l'abolition de l'esclavage en Tunisie : " L'inclination de tout être vivant pour la liberté ". Ce jurisconsulte prestigieux qui refusait au passage, lui aussi, d'embrasser la main du Bey, en signe de soumission protocolaire.

Ennahdha et ses plus rusés ou plus talentueux stratèges, pourront continuer à s'essayer à toutes les méthodes de la guerre indirecte, pour satisfaire leur maladie du pouvoir et leur obsession de l'antiféminisme. Ils perdront cette bataille, car tous les jours, se lèvent dans la société tunisienne, des Marianne, des Kahéna, de véritables héroïnes du courage, mères, filles et petites filles. Elles auront le soutien implicite ou explicite de leurs pères, de leurs mères, de leurs enfants et de leurs amis. Elles sont l'émanation et la concrétisation d'un rêve et d'une solidarité de plusieurs générations successives. Elles continueront à truffer l'espace de visibilité par leurs gestes exemplaires d'émancipation. L'histoire ne se remonte pas à rebours comme une montre-réveil.

Messieurs Abdelfattah Mourou, Rached Ghannouchi et leurs commanditaires, devraient lire Diogène et autres Brahim Riahi, qui, s'ils avaient rencontré des tunisiennes, leur auraient écrit le texte que je termine ici.

Les hommes de la Tunisie, se sont ses femmes.

2 commentaires:

  1. Abir MOUSSI DÉNONCE L'INSTRUMENTALISATION DE LA FEMME PAR LES FRÈRES MUSULMANS ET LEURS IDIOTS UTILES, FEMMES PROGRESSISTES COMPRISES ...

    Pour une fois que les tunisiennes ont une femme leader d'un parti qui veut défendre leurs acquis et leurs droits, elles font la fine bouche pour ne pas lui accorder leurs voix ou pire pour la critiquer ...

    Allez comprendre la logique de ces femmes !

    https://www.facebook.com/1967823173521555/videos/573048140193847/

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  2. UN FÉMINISTE, ET POUR CAUSE ...

    Houcine Bzainia :

    Dans ma jeunesse, et dans le monde rural et pauvre où j'ai vécu :
    J'ai vu ma mère uniquement obéir et se taire,
    J'ai vu mes tantes obéir et se taire,
    J'ai vu mes cousines obéir et se taire.
    Tous les mâles de la famille avaient droit de les tancer, de leurs faire des remontrances et au besoin de les maltraiter.
    Ma mère qui avait perdu son père très tôt, s'est vue dépouillée totalement de son héritage, ses oncles paternels et son frère avaient tout accaparé d'une fortune suffisante pour faire vivre toute la famille à l'aise; au final, ils l'ont mariée à 13 ou 14 ans pour s'en débarrasser; quelques fois, ils lui jetaient quelques aumônes.
    Tout cela et d'autres, avait fait de moi quelqu'un d'extrêmement sensible à l'injustice, surtout celles faites aux femmes par un code mi-religieux, mi traditionnel qui ne leurs offrait que le "droit" de subir, d'obéir et de se taire.
    Impossible pour moi d'accepter l'injustice et l'inégalité.
    J'en fais un combat personnel tant que je respire encore.

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