La haute trahison de Ghannouchi

Le machiavélique Ghannouchi poursuit le programme des Frères musulmans et confierait aux Frères musulmans libyens ... la protection de la Tunisie !
Après avoir instrumentalisé la religion en divisant les tunisiens en "bons" et "mauvais" musulmans, voilà qu'il se découvre patriote pour jouer du patriotisme des tunisiens en les divisant en "bons" et "mauvais" tunisiens ... lui le pan islamiste !!

Comment réagissent Habib Essid et son gouvernement à de tels propos, qui sont ouvertement un appel pour un protectorat sur la Tunisie par "Fajr Libya" (Aube de la Libye), qui n'est autre que la filiale libyenne de l'organisation internationale des Frères musulmans protégée du Qatar ?

De tels propos, sont assimilables à la haute trahison !

R.B

Tunisie numérique

Rached Ghannouchi le chef historique du mouvement islamiste d’Ennahdha était présent, ce jeudi, sur le plateau de Mosaïque FM, pour donner son avis sur la situation qui prévaut actuellement dans le pays, et pour nous donner sa propre lecture des faits. Cet entretien a été hyper riche en enseignements sur les grandes lignes de la politique que va suivre Ennahdha dans le proche futur.

A noter que cet entretien survient au beau milieu d’une tournée entreprise par le Cheikh dans plusieurs régions intérieures du pays pour, a-t-il concédé, reconquérir les bases du mouvement qui ont de plus en plus tendance à aller voir ailleurs, déçus qu’ils sont par les nouvelles thèses de leur hiérarchie et ses nouvelles alliances « contre nature ». Il faut, donc, concevoir qu’il y avait urgence pour que le cheikh mette en « stand-by » sa tournée et accourt au studio de Mosaïque FM.

Le Cheikh démarre son intervention sur les chapeaux de roues, en nous rappelant que le péril DAECH nous guette à nos frontières, et que nous aurons tout intérêt à revoir notre politique envers les belligérants en Libye; car "Fajr Libya" est notre première ligne de défense contre DAECH, a-t-il précisé, avec un ton plutôt de mise en garde, voire même de chantage à peine voilé.
Donc, nous voilà, par la volonté de notre vénérable Cheikh, condamnés à faire « ami-ami » avec les islamistes de Fajr Libya, faute de quoi, ils seraient capables de laisser DAECH nous dévorer. 

N’est-ce pas ce qui s’est passé lors de la « prise » de Syrte par DAECH qui, selon les experts, leur avait été offerte sur un plateau par Fajr Libya, sans aucune résistance, dans le cadre d’une alliance secrète avec des accords qui viseraient l’exploitation des champs de pétrole libyens. Donc, Fajr Libya seront nos amis « imposés ». 

Par contre, le Cheikh a mis dans le panier des ennemis de la nation, ceux qui servent les intérêts de DAECH en Tunisie, aussi bien ceux qui sont derrière la campagne « Où est le pétrole », allusion faite à Moncef Marzougui et sa troupe, d’un côté et d’un autre côté, ceux qui sont derrière les nombreuses grèves et protestations sociales qui visent à faire chuter le gouvernement de Habib Essid, en parlant de la gauche et du Front Populaire en particulier. Car ces partis sont entrain de déstabiliser le pays, et Ghannouchi est bien placé pour prévenir que « le terrorisme ne peut se développer dans un pays que quand il est déstabilisé politiquement et socialement ».

Le Cheikh a ensuite affirmé qu’il était en tournée dans les régions pour rencontrer les bases de son parti pour les informer de ce qu’il venait de dire, et pour les prévenir des risques de se laisser embarquer dans des campagnes qui visent à déstabiliser l’Etat. 

Ce qui pourrait expliquer qu’il y avait urgence, depuis qu'Ennahdha voit ses partisans lui filer entre les doigts pour aller grossir les rangs de la gauche, qui n’aura été qu’un simple allié d’apparat.
En effet, on peut comprendre que le Cheikh soit inquiet de voir les partis de gauche reprendre du poil de la bête et surfer sur la vague des échecs du gouvernement actuel. Ce qui les placerait, forcément en seule et unique alternative, après l’échec avéré des islamistes durant les 3 années de troïka, suivi de celui de Nidaa Tounes avec lequel ils sont associés.
C’est, probablement, aussi pour cela qu’il n’a pas cessé d’agiter l’épouvantail tant redouté par les nahdhaouis, de la répression voir de l’exclusion, en rappelant que les partis de la gauche voulaient les exclure de l’alliance gouvernementale, alors qu’eux ils ne demandaient qu’à collaborer avec tout le monde.

En résumé, pour Ghannouchi, la moitié du chemin sur la voie de la "démocratie", a été parcourue avec succès; il lui reste la deuxième moitié qu’il sera facile de réussir à condition de s’unir entre "bons tunisiens" dit-il, y compris les rescapés du feu RCD et les "nationalistes" de l’UGTT ! Au passage courtisant Houcine Abbassi patron de l'UGTT, le Cheikh rappelle qu'il est contre la grève actuelle des instituteurs. 

Il exhorte à l'union des "bons libyens" aussi. 

Les "bons tunisiens" et les "bons libyens", doivent s'unir tous contre DAECH et contre les "mauvais tunisiens" qui ont choisi d’être ses alliés, insiste-t-il.