Curieux que les nationalistes qui ont libéré la France, n'aient pas respecté le nationaliste Mohamed Moncef Bey qui voulait restaurer la souveraineté de son pays !
Un Bey résistant, incompris par les résistants français, auquel François Bayrou maire de Pau, rend hommage en présence de l'ambassadeur de Tunisie, après l’accueil chaleureux rencontré cet été en Tunisie, réparant ainsi un oubli de la ville de Pau qui a hébergé ce monarque exilé par la France et où il mourut !
Un Bey résistant, incompris par les résistants français, auquel François Bayrou maire de Pau, rend hommage en présence de l'ambassadeur de Tunisie, après l’accueil chaleureux rencontré cet été en Tunisie, réparant ainsi un oubli de la ville de Pau qui a hébergé ce monarque exilé par la France et où il mourut !
NB : Beaucoup de tunisiens avaient donné le nom de Mohamed Moncef à leur fils, en souvenir de ce souverain patriote très aimé par les tunisiens.
R.B
Moncef Bey, nom francisé de Mohamed el-Moncef Bey (محمد المنصف باي الحسيني),
né le 4 mars 1881 à Tunis et décédé le 1er septembre 1948 à Pau (France), est bey de Tunis du 19 juin 1942 à sa destitution le 15 mai 1943. Il est
l’avant-dernier représentant de la dynastie husseinite.
Durant son règne, marqué par la Seconde Guerre mondiale, il tente d’affirmer son
indépendance vis-à-vis des autorités
vichystes dont dépend la Tunisie, tout en
protégeant sa population des conséquences du conflit. Il est dans le même temps
l’un des principaux soutiens au mouvement nationaliste. Roger Casemajor résume cette
position en ces termes : « Par cette attitude de
bascule entre les diplomates étrangers et les autorités du protectorat, le bey
de Tunis fit preuve d'une grande souplesse politique qui lui permit de servir
les intérêts de ses sujets et la cause de son pays »1.
Biographie
Jeunesse
Né le 4 mars 18812, Moncef Bey
s’illustre dans sa jeunesse en jouant un rôle politique important, notamment
lors des événements d’avril 1922, où il soutient les revendications des
membres du Destour qu’il fait recevoir par son père Naceur Bey. Pour
lui, son attitude est tout à fait légitime car il se fonde sur le Pacte fondamental de 1857 où la Tunisie est
considérée comme un pays souverain protégé par la France mais non
colonisé, malgré le traité du Bardo de 1881 signé depuis et instaurant le
protectorat. Il est investi prince héritier le 30 avril 1942 et succède à son défunt cousin Ahmed II Bey le 19 juin de la même année3.
Règne
Soutien aux
nationalistes
Une fois sur le trône, son attitude
n’est pas de nature à plaire à la France qui a l’habitude de beys plus
malléables.
Ainsi, dans un mémorandum du 2 août 1942 présenté par son grand
vizir Hédi Lakhoua et adressé au maréchal
Pétain, il met en avant plusieurs revendications visant à raffermir
la souveraineté tunisienne aux côtés de la souveraineté française4 : il demande
notamment l'institution d’un Conseil consultatif de législation où les
Tunisiens seraient largement représentés, l'accession des Tunisiens à la
fonction publique, la lutte contre la misère et lechômage, la
représentation des corporations et corps de métiers au sein des comités
économiques, la participation des Tunisiens au contrôle des recettes et
dépenses budgétaires, la refonte de l’administration centrale, la libre
acquisition de la propriété rurale par les Tunisiens, l'instruction obligatoire
avec enseignement de l'arabe ou encore la nationalisation des entreprises présentant un intérêt général.
Incident avec Esteva
Le 12 octobre 1942, au cours de la
cérémonie de l’Aïd
el-Fitr au palais de La Marsa, Moncef Bey
exprime son étonnement de voir qu’aucun Tunisien ne figure parmi les chefs de
l’administration venus avec le résident général, l’amiral Jean-Pierre
Esteva. Ce dernier lui répond que « seuls les
Français sont aptes aux postes de commande ».
Le bey s’empresse d’envoyer un télégramme au maréchal
Pétain dans lequel il exige le rappel d’Esteva1. Cependant, la
tension ne cesse d’augmenter entre Moncef Bey et le résident général5. Le souverain reçoit
alors le consul général des États-Unis, Hooker
Doolittle6.
Entrée des troupes de
l’Axe
Les troupes de l’Axe débarquent en Tunisie le 19 novembre 1942 et l’offensive anglo-américaine transforme la Tunisie
en champ
de bataille.
Après des consultations, et face aux
demandes contradictoires de Pétain l’appelant à s’aligner sur la France et de Franklin Delano Roosevelt lui demandant le libre passage des troupes alliées en Tunisie, Moncef Bey
proclame la neutralité de son pays dans le conflit, même s'il informe Roosevelt
dans un message secret du ralliement de la Tunisie aux alliés1. Moncef Bey refuse,
dans cette conjoncture, l’offre de l’ambassadeur italien Bombieri d’annuler le traité
du Bardo signé avec la France et d’en conclure un
autre avec l’Italie, qui a alors des visées annexionnistes1.
Ministère Chenik
Lors d’un conseil des ministres tenu à
la fin décembre 1942, un incident
éclate, écrit Roger Casemajor, entre le résident général Esteva et le ministre de la Justice Abdeljelil
Zaouche, ce ministre ayant fait des réserves au sujet d’une
attribution de crédits à la gendarmerie nationale.
Esteva s’élève sévèrement contre
l’attitude du ministre et déclare qu’il n’admet aucun reproche contre la
gendarmerie. Mis au courant de l’incident, Moncef Bey se considère offensé en
la personne de son représentant. Charles Saumagne apporte un éclairage sur cet incident :
« Mais c’est surtout contre la
gendarmerie française dont le réseau serré vient d’être institué dans le pays
qu’on mène une campagne ardente depuis quelques mois, le développement de la
gendarmerie en Tunisie n’est-il pas le plus récent exemple de substitution de
l’autorité de souveraineté française à celle du gouvernement tunisien,
l’atteinte la plus directe à la personnalité tunisienne. »
Le 1er janvier 1943, Moncef Bey
nomme M'hamed Chenik,
qualifié de « demi-américain » par le représentant allemand Rudolf Rahn (de)1, à la tête d’un
gouvernement associant des destouriens dont Mahmoud El Materi et Salah Farhat7.
Destitution
À l’approche des troupes alliées de
Tunis, Esteva exige de Moncef Bey qu’il décore du Nichan Iftikhar des officiers français — dont le colonel Sarton du Jonchay envoyé en
Tunisie pour organiser une « légion tricolore » appelée à se battre
aux côtés de la Wehrmacht — allemands et italiens, en dégageant le souverain « de toute
responsabilité »1.
À la libération, le lobby colonial,
autour du général Henri Giraud et comptant notamment
l’ancien résident général et ministre vichyste Marcel Peyrouton,
trouve un prétexte pour accuser le souverain de collaboration avec les forces
de l’Axe1. Le 13 mai 1943, sur ordre de
Giraud, le général Alphonse Juin,
représentant des Forces françaises libres devenu résident général à titre temporaire après la fuite d’Esteva, lui
demande d’abdiquer, ce que le bey refuse : « J’ai juré
de défendre mon peuple jusqu’à mon dernier souffle. Je ne partirai que si mon
peuple me le demande »1. Le lendemain, on
l’embarque dans un avion de l’armée de l'air française alors que sa déposition par une ordonnance de Giraud est annoncée1. Dans ses mémoires,
Juin confirmera qu’il a reçu des directives exigeant cette déposition « pour de prétendus faits de collaboration avec les puissances
de l’Axe au cours de l’occupation et aussi pour les complaisances un peu trop
marquées qu’on lui prêtait envers les agissements du Destour, parti
nationaliste militant ouvertement hostile au protectorat »…1. Son cousin Lamine Bey lui succède le15 mai 1943.
Mausolée de Moncef Bey au cimetière du Djellaz
Installé d’abord à Laghouat dans le Sud algérien, il abdique
officiellement le 8 juillet1et se voit exilé à Ténès, petite ville
côtière dans le nord du pays, dans des conditions difficiles ; il est
transféré le 17 octobre 1945 à Pau où il réside jusqu’à sa mort8 le1er septembre 19488.
Il est alors rapatrié et inhumé, avec
les honneurs dignes d’un martyr, sur les
hauteurs du cimetière
du Djellaz à Tunis, contrairement à la majorité des
souverains qui sont enterrés au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina
de Tunis.
Une place Moncef-Bey est inaugurée à La
Marsa le 1er septembre 2012 en présence de Moncef Marzouki, président de la République tunisienne, du
gouverneur de Tunis, du délégué de La Marsa et des membres de la délégation
spéciale9.
Protecteur des Juifs
Alors que son prédécesseur réputé être
« le bey des Français », Ahmed II Bey, signe plusieurs textes
proposés par les autorités vichystes et visant la communauté juive6, Moncef Bey met tout
en œuvre pour empêcher leur application et refuse tout nouveau texte allant
dans le même sens, notamment sur le port de l’étoile jaune,
l’instauration du travail obligatoire ou l’exclusion des Juifs de la vie
économique1.
Le 20 octobre 1827, Hussein Bey décide l’exécution du drapeau national
RépondreSupprimerhttp://tuniscope.com/article/80549/actualites/tunisie/drapeau-200118
Histoire de la Tunisie : L'époque des turcs et des Beys !
RépondreSupprimerComme il y a eu d'autres époques entre autre autres carthaginoise, romaines, byzantine, arabe ... et à la fin française !
https://www.facebook.com/marsaville.tn/videos/vb.49148644949/10150592404709950/?type=2&theater
Largement méconnues, les empreintes tunisiennes au château de Versailles...
RépondreSupprimerhttps://www.huffpostmaghreb.com/entry/largement-meconnues-les-empreintes-tunisiennes-au-chateau-de-versailles_mg_5c40a403e4b041e98ffb91ba?n8n&fbclid=IwAR1nLYjBY33yZvj5cA_LN3R94dW3c3m4Insqjfq27xDg2WYdwioAP7h5u6A