D'abord au nom du respect de leur
culture et pour ne pas se faire traiter de racistes, les autorités françaises vont tolérer, voire fermer les yeux sur ce
que certains des immigrés vont importer de leur mode de vie en France : comme l'excision des fillettes, le mariage forcé des adolescentes, la polygamie
jusqu'à trouver des logements séparés pour les épouses sur un même palier sinon
dans le même immeuble pour permettre au père de surveiller sa nombreuse
marmaille. Et jusqu'au crime d'honneur qui ne semble pas émouvoir plus que ça la justice française ...
Multiculturalisme qui desservira les
bénéficiaires qui finiront par tomber dans le communautarisme, les
marginalisant encore plus ! Ce qui en fera des proies faciles pour les
islamistes, du moins pour les "musulmans" d'entre eux !
Et voilà comment le multiculturalisme et
son pendant le communautarisme constitueront une aubaine pour les Frères
musulmans pour récupérer ces populations laissées pour compte par tous les
responsables politiques de droite comme de gauche, pour s'installer dans le
paysage politique français ; aidés en cela par le très médiatique et
charismatique Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de cette organisation !
Les anglais pousseront le concept encore plus loin jusqu'à faire de Londres la capitale de l'islamisme où les islamistes de tous poils trouvent refuge !
En Belgique, en Allemagne, jusqu'en Scandinavie ... les responsables politiques ont joué l'ouverture eux aussi, dans laquelle les islamistes se sont très vite engouffrés pour rejeter les lois du pays d’accueil qu'ils veulent remplacer par la chariâa.
Au Canada, le concept changera de nom mais l'accommodement raisonnable raisonnable garde le même esprit, tolérant tous les modes de vie, islamiste compris.
Voilà comment les Frères musulmans vont mettre en échec cette politique généreuse d'ouverture en Occident !
Comment s'étonner dès lors que les
Européens vivent mal ce choc des civilisations, qui risque de leur coûter leur
civilisation occidentale, parceque des islamistes visent à la détruire pour
imposer le model wahhabite qu'ils projettent de répandre dans le monde entier ?
Comment s'étonner de la montée du populisme et des partis d'extrême droite chez
des peuples inquiets de l'agressivité de l'islam, confondant l'islam avec l’islamisme
; islamisme dont leurs responsables politiques ont laissé se déployer en Europe
le wahhabisme qui le fonde et dont ils soutiennent ses promoteurs que sont les
Frères musulmans et leurs sponsors les pétromonarques, aussi bien chez les
"arabes" qu'en Occident ?
Quant aux attentats du 11 septembre, qui
ont inspiré sa thèse à Huntington, ils ont démontré aux américains que de jouer
avec le feu, il y aura tôt ou tard un retour de flemme. Or ils ont cru pouvoir
instrumentaliser le wahhabisme pour contrer le communisme chez les
"arabes", persuadés que cette doctrine ne touchera pas l'Occident.
Ils se sont bien trompés et le monde entier est en train de payer leur erreur stratégique
; puisque cette doctrine est devenue le nouveau cancer du siècle !
Pourtant les musulmans ont toujours combattu cette obédience soutenue par un Occident cupide, sinon stupide.
Rachid Barnat
*****
Qu'est-ce que le « choc des civilisations »?
I - La thèse de Huntington
Une thèse qu'il avait exprimée en 1993
dans un article paru dans la revue Foreign Affairs avec un point
d’interrogation; puis dans son livre The Clash of Civilizations and the Remaking
of World Order paru en 1996, sans point d’interrogation (Sa traduction
chez Odile Jacob paru en 2000 "Le Choc des civilisations"); sont devenus des
références obligées depuis le 11 septembre 2001.
En substance, Huntington prétend que
depuis la fin de la guerre froide, ce sont les identités et la culture qui
engendrent les conflits et les alliances entre les États, et non les idéologies
politiques. Le monde a ainsi tendance à se diviser en civilisations qui
englobent plusieurs États. Il n'y a donc pas de coïncidence entre État et
civilisation. Pour Huntington, la civilisation représente l'entité culturelle
la plus large. Elle « est le mode le plus élevé de regroupement et
le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les humains ont besoin pour
se distinguer des autres espèces. Elle se définit à la fois par des éléments
objectifs, comme la langue, l'histoire, la religion, les coutumes, les
institutions, et par des éléments subjectifs d'auto-identification. ».
Selon Huntington, sept à huit
civilisations se partagent le monde, quoiqu'il n'en nomme que cinq, la
chinoise, la japonaise, l'hindoue, la musulmane et l'occidentale. Il ne voit
pas l'Afrique comme une civilisation en soi (au contraire de Fernand Braudel).
À l'égard de l'Amérique latine, il adopte une position ambivalente. Tantôt il
la considère comme une sous-civilisation de l'Occident, tantôt il y voit une
civilisation distincte, menaçante pour les États-Unis.
Le monde international de l'après-guerre
froide est devenu multicivilisationnel selon Huntington, parce que l'Occident a
cessé de dominer le système international avec la fin de l'impérialisme
colonial et la cessation des hostilités entre États occidentaux. Si grands
qu'aient été la puissance de l'Occident et l'attrait de sa culture sur les
autres civilisations, la diffusion des idées occidentales n'a pas suscité une
civilisation universelle. Les civilisations exposées aux idées de l'Occident
lui ont emprunté ses savoir-faire sans pour autant en épouser toutes les
valeurs, comme l'individualisme, l'État de droit et la séparation entre le
spirituel et le temporel. Ainsi, la modernisation des États non-occidentaux n'a
pas entraîné leur occidentalisation mais plutôt renforcé l'attachement à leur
civilisation propre. Il en est de même de la démocratisation de plusieurs pays
non-occidentaux ; la démocratie a mis au pouvoir des partis hostiles aux
valeurs occidentales ; de même il met en doute l'idée que la libéralisation du
commerce préviendrait les conflits.
Ainsi est en train de s'établir selon
Huntington un nouveau rapport de forces entre civilisations. Alors que
l'Occident voit son influence et son importance relatives décliner, les
civilisations asiatiques gagnent en puissance économique, militaire et
politique et réaffirment leurs valeurs propres.
Connaissant une croissance
démographique rapide, l'Islam est en proie à des rivalités intestines et
déstabilise ses voisins. La poussée démographique de l'Islam s'accompagne d'une
résurgence de la religion islamiste qui, dans plusieurs pays, s'est illustrée
par la montée du fondamentalisme, en particulier chez les jeunes.
Huntington décrit ensuite l'émergence d'un
ordre mondial organisé sur la base de civilisations. Les États coopèrent
d'autant mieux les uns avec les autres qu'ils ont en commun des affinités
culturelles, tandis que les efforts faits pour attirer une société dans le cercle
d'une autre civilisation échouent. Au sein d'une même civilisation, les États
s'unissent autour d'un État phare. La Chine, l'Inde et le Japon dominent chacun
leur propre sphère civilisationnelle. L'Occident connaît deux puissances
dominantes, les États-Unis et l'axe franco-allemand, la Grande-Bretagne
occupant une position médiane entre les deux. Certains pays, comme la Russie,
la Turquie et le Mexique, ont tenté de s'occidentaliser, au prix toutefois de
déchirements qui ont souvent mis en échec ce processus.
Enfin, Huntington lance à l'Occident un
appel au ressaisissement. Il estime que la survie de l'Occident dépendra de la
capacité et de la volonté des Américains à réaffirmer leur identité occidentale
fondée sur l'héritage européen. La persistance du crime, de la drogue et de la
violence, le déclin de la famille, le déclin du capital social, la faiblesse
générale de l'éthique et la désaffection pour le savoir et l'activité
intellectuelle, notamment aux États-Unis, sont autant de signes indiquant le
déclin moral de l'Occident.
Le livre de Huntington est une critique du
multiculturalisme comme politique intérieure. Huntington reproche aux
multiculturalistes américains de vouloir un pays aux civilisations
multiples, c'est-à-dire un pays n'appartenant pas à aucune civilisation et
dépourvu d'unité culturelle. Il croit que l'affrontement entre les partisans du
multiculturalisme et les défenseurs de la civilisation occidentale constitue le
" véritable conflit " aux États-Unis. Si ces derniers devaient se
désoccidentaliser, l'Ouest se réduirait alors à l'Europe, elle-même aux prises
avec l'irruption de l'Islam. Pour enrayer le déclin de l'Occident, l'Europe et
l'Amérique du Nord devraient envisager une intégration politique et économique,
de même qu'aligner les pays d'Amérique latine sur l'Occident, empêcher le Japon
de s'écarter de l'Ouest, freiner la puissance militaire de l'Islam et de la
Chine en maintenant la supériorité technologique et militaire de l'Occident sur
les autres civilisations.
Dans un monde multicivilisationnel, la prévention de la guerre repose sur
trois principes :
1 - l'abstention, les États phares devront " s'abstenir d'intervenir dans les conflits survenant dans des civilisations autres
que la leur ";
2 - la médiation, les États phares devront s'entendre
pour " contenir ou stopper des conflits frontaliers entre des États ou des
groupes, relevant de leur propre sphère de civilisation ".
3 - L'Occident devra également renoncer à l'universalité de
sa culture, croyance par ailleurs fausse, immorale et dangereuse, accepter la
diversité et rechercher les points communs avec les autres civilisations.
II - Il faut expliquer un tel succès d’une
théorie aussi approximative
- invention de civilisations latino-américaine, bouddhique, etc. pour les
besoins de la démonstration ;
- non-prise en compte des travaux de Braudel sur l’existence de
civilisations Africaine et Méditerranéenne ;
- ignorance du rôle de l’Occident dans le développement de l’ Islamisme,
notamment wahhabite (choix du soutien à l’ Arabie saoudite intégriste aux
dépens des partisans d’Etats-nations arabes : Nasser, etc.) ;
- ignorance de l’aspect pluriculturel de toutes les civilisations, et
de leur fonds commun universaliste propre à l’espèce humaine et permettant leur
dialogue.
Si le simplisme de cette thèse explique en
grande partie son succès auprès des médias, les vraies raisons nous en semblent
surtout politiques.
Dès 1972, l’avocat Lewis Powell (devenu
depuis juge à la Cour Suprême) décrivait l’ " adversaire « parvenu au
cœur des centres qui influencent l’opinion : les campus, les médias, la
communauté intellectuelle, les politiciens, ; le temps est venu pour le business
américain de mobiliser ses capacités, sa lucidité, pour les retourner contre
ceux qui veulent le détruire ; l’enjeu, c’est la survie de la libre entreprise
" ; et de définir quatre grands domaines pour cette contre-offensive
: L’Université, les médias, l’establishment politique, le système
judiciaire » .
III - La situation actuelle et l’avenir
Dans ce nouveau rôle d'hyperpuissance, les
Etats-Unis se heurtent à deux obstacles majeurs :
- l’obligation
de compenser leur dépendance économique croissante vis-à-vis du reste du monde (déficit
annuel de la balance des paiements voisin de 5% du PIB, endettement extérieur
colossal, obligation de drainer 80% de l’épargne mondiale) ;
- une fuite militaire
en avant qui remet en cause les principes traditionnels de l’ordre
international, et qui, radicalisant (entre autres) le monde arabo-musulman,
risque de donner une réalité à la guerre des civilisations qui lui a servi de
prétexte.
Or, ces deux obstacles ne pourront être
surmontés dans la durée, car les Etats-Unis n’en auront pas éternellement les
moyens financiers ni militaires. L’Amérique n'a pas plus qu'avant-hier les
moyens de contrôler l'Irak, et a fortiori la planète. Il y aura un moment où le
monde s'apercevra que la société américaine est une société de consommation
dont l'entretien coûte trop cher aux autres pays, qu'elle est devenue un
facteur de désordre économique et géopolitique. Or, un empire n'est acceptable
que s'il assure l'ordre des territoires qu'il prétend dominer.
Heureusement, la tradition démocratique
issue du New Deal est toujours ancrée dans l’Histoire des Etats-Unis :
l’avènement des néocons’ n’est qu’une des oscillations périodiques de l’Histoire
longue.
Mais, en attendant, l’inévitable
contre-révolution conservatrice, nous sommes bien en plein dans cette
révolution.
IV - Le deuxième livre de Huntington
En 2004, Huntington approfondit sa thèse
par un 2ème ouvrage :« Who are we ?» (« Qui sommes-nous
? »), qui va en agacer plus d’un. Ici, nous trouvons la suite logique de
l'argument précédent : s'il existe des civilisations diverses et destinées à le
rester, chacune d'entre elles doit pouvoir décrire son identité spécifique.
Après avoir expliqué, dans son premier ouvrage, pourquoi il ne croyait pas au
monde lissé et nivelé sous des valeurs universelles, il décrit ici ce qu'il
entend par l'identité américaine.
Pas de doute : c'est l'événement du 11
septembre qui incite les Américains à se demander qui ils sont, suite cohérente
de la première question qui vient à l'esprit après l'attaque des tours :
pourquoi nous haïssent-ils ? Donc : qui sommes-nous pour que l'on nous haïsse à
ce point ? Etre pris pour cible vaut preuve d'existence, et d'une existence
marquée, non pas anodine ou remplaçable. Les terroristes n'ont pas visé les
tours de Kuala Lumpur...
La présence même de ce livre nous laisse
entrevoir l'évolution inattendue des mentalités américaines au tournant du
siècle. Les thèses de Molnar ou de Baudrillard, pour ne citer que ces deux
classiques, volent en éclats. Beaucoup de nos préjugés vont s'en trouver
meurtris. A commencer par celui-ci : nous avons longtemps pris les Américains
pour des matérialistes avérés, intéressés seulement par la taille de leur
frigidaire. La réalité est moins simple que cela, et même très différente.
C'est au contraire son esprit religieux qui domine.
L'auteur en trace les contours par des
chiffres. Il rappelle les références religieuses dans les textes fondateurs et
les institutions en général, et l'importance de la religion pour le peuple
américain dans son ensemble. Environ 80 % croient en Dieu, 65% se disent
pratiquants, 50% croient aux anges.
A cet égard, les Etats-Unis présentent
deux caractéristiques introuvables ailleurs : seul pays à se trouver en dehors
de la courbe qui lie inéluctablement la pauvreté à l'esprit religieux ; seul
pays à "combiner admirablement ... l'esprit de religion et l'esprit de
liberté", dit Huntington en reprenant les mots de Tocqueville.
Par ailleurs, la religion se double ici
d'une religion civile, au sens où les Américains se pensent volontiers investis
d'une mission universelle, divinement sanctionnée : naturellement, cela nous
fait sourire, car nous ne croyons plus à la "France-fille-aînée-de-l'Eglise"
ou aux fariboles des soi-disant peuples élus. Disons plutôt que nous avons
sécularisé notre religion civile, bien loin de l'abandonner : la France se
croit ou se croyait encore il y a peu, investie d'une mission universelle, au
nom des Lumières, laquelle croyance ne diffère guère de celle de l' "axe du
Bien". Ce qui permet d'expliquer pour une part l'animosité de la France à
l'égard des Etats-Unis : ceux-ci sont en train de lui voler la vocation
universelle, dont elle se pensait investie pour les siècles.
Le livre de Samuel Huntington vise entre
autres à démontrer que la culture anglo-protestante est centrale dans
l'identité américaine : l’Amérique est née protestante, et le catholicisme ne
s'est greffé ensuite que comme une secte parmi d'autres. L'auteur ne fustige
pas l'immigration – ce serait impossible dans un pays pareil. Il fustige les
groupes d'immigrés qui refusent l'intégration. Toute immigration est bonne
venant de celui qui veut être américain, qui ne cherche pas seulement à
profiter du welfare et des programmes de l'action affirmative... Il en résulte,
selon l'auteur de « Who are we ?», que les Mexicains constituent un danger pour
l'identité américaine : par leur nombre, leur proximité, leur concentration
régionale, leur fertilité, leur réticence à apprendre l'anglais. Les Mexicains
expriment avec acuité leur caractère latin et sudiste, par exemple dans le
« syndrome de manana » (« demain tout ira bien »)
: fatalité, manque d'initiative et d'ambition.
Le lecteur français, qui, en général,
prend parti pour l'intégration des immigrés et non pour les ghettos à
l'anglo-saxonne, devrait être satisfait par le discours de Huntington.
Pourtant, il ne le sera pas : car cette intégration se justifie ici par la
volonté, peu appréciée ici, de sauvegarder des valeurs nationales.
Cette société qui semble avoir échappé au
désenchantement du monde nous apparaît sottement candide, et le livre de
Huntington en témoigne largement. Elle a pour ainsi dire plus d'âme que nous,
en même temps qu'elle peut se prêter aux fanatismes dont l'âme est capable.
Baudrillard disait qu'en dépit de ses extravagances néfastes il ne pouvait
s'empêcher de lui trouver un air de matin du monde.
Et il en voyait méchamment les bienfaits à
travers les insuffisances : « Il nous manque l'âme et l'audace de ce qu'on
pourrait appeler le degré zéro d'une culture, la puissance de l'inculture.»
Le caractère primitif et sauvage de l'Amérique se voit encore confirmé par les
pages du « Who are we ?». Comme il nous paraît vieillot de vouloir se définir
face aux autres, et de défendre une identité menacée... Huntington parle au nom
d'une Amérique qui aime la vie et qui s'aime elle-même. Il veut montrer que le
pays n'a finalement pas été refaçonné par les libéraux, au sens américain du
terme. Ceux-ci, largement concentrés outre-Atlantique dans les universités,
cherchent, depuis les années 60, à concrétiser l'image d'une Amérique sans
qualités, définissable seulement par le mélange, une Amérique métisse et sans
autre caractère. Ils utilisent pour cela les moyens de l'affirmative action
(pour l'auteur, une nouvelle forme de racisme), et la doctrine du
multiculturalisme, niant l'existence d'un bien commun. Huntington les appelle
des déconstructionnistes, laissant entendre qu'ils détruisent – ou
déconstruisent – des caractères typiques davantage qu'ils ne favorisent une
neutralité déjà significative.
Écrasés par la mauvaise conscience et le
ressentiment, ils voudraient, nous explique Huntington, effacer la culture même
qui les a nourris. Ils voudraient s'identifier au monde entier et non pas à
leur pays en particulier, et pensent que le patriotisme est moralement
dangereux : nouvelle trahison des clercs, dit l'auteur, cette fois par les
cosmocrates.
L'audience de Huntington montre que les
multiculturalistes ne détiennent pas seuls la parole en Amérique. Molnar est
dépassé, qui décrivait le pays comme un conglomérat d'individus toujours
déferlant de partout, vague à laquelle il n'existe pas d'idée nationale pour
faire obstacle.
Cette thèse nettement néoconservatrice
(qui, écrite par un Français, serait sans doute considérée comme d'extrême
droite) montre bien à quel point l'événement du 11 septembre a contribué au
déploiement de tout ce qui peut répondre à un danger : l'union sacrée, l'appel
à Dieu, l'interrogation sur ce qui en soi mérite de survivre. Elle pourrait
nous confirmer dans la crainte du nationalisme qui monte outre-Atlantique.
Pourtant, le nationalisme n'a pas le même sens dans la jeune Amérique et dans
la vieille Europe, qui en a déjà connu les délices et les poisons. Huntington
abhorre le cosmopolitisme, par lequel l'Amérique se dilue dans le monde, et
l'impérialisme, par lequel l'Amérique refait le monde. Il défend la nation pour
échapper à la fois à l'indifférenciation et à la domination.
Or son ouvrage dépasse la description de
l'évolution de l'Amérique. Il s'inscrit dans un courant néoconservateur
transnational. Autre préjugé dont il nous faudrait nous défaire : la démocratie
américaine n'aurait rien de pluraliste, parce que dénuée d'idées...
On aperçoit clairement ici le débat et
même le combat entre deux visions du monde – deux visions du monde qu'en France
on nommerait la droite et la gauche. L'évolution américaine que révèle, entre
autres, ce genre de texte, nous contraint à interroger quelques idées reçues concernant
le devenir de la modernité. Nous avons cru longtemps, à la suite des Lumières
et du marxisme, qu'en augmentant à la fois leurs capacités économiques et leur
liberté politique les peuples d'Occident se détacheraient de plus en plus des
croyances religieuses et, simultanément, de l'esprit particulariste.
L'Amérique, dont les progrès
technologiques et la richesse par habitant dépassent de loin tous les autres,
ne suit pas ce chemin. Pour le dire autrement, il n'y a pas que les peuples
misérables et arriérés pour tenir à leur identité et à leur religion. Ce
constat ne peut que nous étonner. Tout se passe comme si l'on voyait le
sentiment religieux et l'affirmation nationale, que l'on avait chassés par la
fenêtre, revenir par la grande porte et tenir le haut du pavé, au sein même de
la modernité dont la vocation était d'en démontrer la vanité.
* Chevènementiste, cardiologue et ancien
enseignant d'économie de la santé au CNAM. Il a également tenu un blog sur
Marianne.net : "Quand Elie pense...".
L'IMPUISSANCE DE LA PUISSANCE ...
RépondreSupprimerOcéane :
Le choc des civilisations s'est fait depuis quelques siècles au profit - temporaire - des Européens.
Nous vivons l'exacerbation des contrecoups de ce choc.
Pendant longtemps, les autres furent sonnés et subjugué.
L'Europe aurait pu profiter longtemps encore de sa position dominante.
Malheureusement, elle oublia très vite que les vaincus pouvaient se rebeller contre son arrogance.
Dresser les peuples les uns contre les autres n'a jamais été et ne sera jamais une bonne idée; et on le paie chèrement.
« L’impuissance de la puissance », voilà à quoi se réduit désormais l’Europe face aux conséquences de ses propres actes.
Pascal :
RépondreSupprimerNon, islam et islamisme ne sont pas la même chose. Même si la plupart des Musulmans prétendent détenir le « véritable » islam, très peu revendiquent une forme violente de l’islam. Tout le monde peut se revendiquer Musulman s’il respecte les 5 piliers de l’islam. Ce programme ne demande aucune croyance particulière autre que de l’unicité d’Allah et l’existence de Muḥammad comme prophète. Autrement dit, il existe presque autant d’interprétations du Coran qu’il y a de Musulmans. Beaucoup font le marché dans ce texte en rejetant ce qui ne répond pas à leurs convictions et très peu l’ont lu dans une langue qu’ils comprennent.
Ce que nous appelons islamisme est une lecture littérale du Coran avec un retour à ce qui est supposé des origines (les salafs qui a donné salafisme, sont les disciples directs de Muḥammad).
Tous les islamismes ne sont pas forcément violents. Le wahhabisme peut être violent envers les individus lorsqu’il contrôle la société, comme chez les Ibn Saoud.
« Principes non chrétiens » :
Nous ne pouvons leur demander d’être chrétien ! Le principe de base Chrétien est l’amour, mais celui-ci ne peut se commander. Il faut plutôt penser à la morale républicaine qui est la seule en théorie à pouvoir assurer un minimum de cohésion à une société, organisée non en groupes mais par individus.
« Chateaubriand, Tocqueville et bien d’autres avaient déjà compris qu’il n’y avait pas de paix possible entre l’Islam et le Christianisme » :
Oui, mais Voltaire encensait l’islam à cause de son anti-christianisme : « Le Mahométisme était sans doute plus sensé que le christianisme. On y adorait point un juif en abhorrant les juifs ; on n’y appelait point une juive mère de Dieu ; on n’y tombait point dans le blasphème extravagant de dire que trois Dieux font un Dieu ; enfin on n’y mangeait pas ce Dieu qu’on adorait, et on allait pas rendre à la selle son créateur […]
C’était le simple théisme, La religion naturelle, et par conséquent la seule véritable […]
Les musulmans par les armes et la parole, firent taire le christianisme jusqu’aux portes de Constantinople, et les chrétiens resserrés dans quelques provinces d’Occident continuèrent à se disputer et à se déchirer ».
Bonaparte en a ajouté une couche du haut des pyramides en encensant une religion qui se traduit par « soumission » et c’est exactement le sens qu’il a donné au concordat.
Lors de la colonisation de l’Algérie, l’Etat français a pris le contrôle de l’islam et interdit aux Chrétiens de convertir les Musulmans.
Le problème n’est pas le conflit entre l’islam et le Christianisme, mais entre l’islam et la société française. L’islam est « dīn, dunyâ, daoula », ce qui signifie qu’il n’est pas seulement une croyance, mais aussi une morale et un Etat. Le Coran regroupe à 90% des principes d’organisation de la société (10% pour les règles morales et Allah) et ces principes qui fondent la charia nous ramènent à l’antiquité. Ils ne sont pas compatibles avec l’organisation de la société française.
POURQUOI LES MIGRANTS NE VONT-ILS PAS DANS LES PAYS ARABES RICHES, LES PETROMONARCHIES ?
RépondreSupprimerAhmed Aboul Gheit, le président de la Ligue arabe, était interviewé sur la chaîne Tian Wei.
La journaliste de Tian Wei avait demandé à M. Gheit :
Pourquoi les pays arabes n’accueillent-il pas ces migrants ? Pourquoi ces migrants ne vont-ils pas chez vous ?
AAG : Parce que nous ne sommes pas une destination pour les migrants. Mais nous sommes ouverts.
TW : Alors expliquez-nous, je vous prie, pourquoi ils ne veulent pas aller dans vos pays, tous ces migrants et réfugiés ?
AAG : C’est très simple : nous ne faisons pas d’exceptions avec ces gens.
Lorsqu’ils franchissent nos frontières et demandent l’asile, la prochaine étape est qu’ils signent un document qui les oblige à respecter tous les droits et règles de nos pays, et qui précise qu’en cas de violation de cet accord, ils seront condamnés, avec une procédure accélérée, aux mêmes peines que la population locale (ce qui peut aller dans les cas graves jusqu’à la peine capitale) et seront renvoyés dans leur pays de provenance aussitôt leur peine terminée.
Nous leur faisons signer également un accord stipulant que l’aide financière qu’ils touchent pour leur intégration dans nos pays doit être intégralement remboursée dans les deux ans, faute de quoi nous saisissons tous leurs biens et ils seront expulsés définitivement de nos pays.
Si quelqu’un ne sait pas lire et écrire, il apposera au document son empreinte digitale. Il n’y a aucune excuse du genre : « je ne connaissais pas la culture locale », ce qui serait d’ailleurs peu crédible dans le cas des personnes arabes, et ce genre d’excuse n’est pas pris en compte.
Tous ces arguments que je viens vous citer sont arrivés aux oreilles de chaque migrant, c’est pourquoi ils ne veulent pas demander d’asile dans les pays arabes.
TW : Ne trouvez-vous pas radicale cette façon de procéder avec eux, M. Gheit ?
L’Europe occidentale est bien plus souple avec eux !
AAG : Absolument pas ! Parce que si je devais chercher refuge et demander de l’aide un jour dans un autre pays, je trouverais un devoir absolu d’obéir à la lettre aux lois de ce pays, et que sinon je sois expulsable par n’importe quel moyen.
L’Europe de l’Ouest finira par se réveiller et regarder la situation telle qu’elle est. Il faudrait que les dirigeants de l’Europe de l’Ouest soient envoyés à Doha au Qatar ou encore en Arabie saoudite pour demander l’asile dans ces pays pour qu’ils expérimentent « sur leur propre peau » ce que je viens de dire. Là, ils se réveilleraient !
Cela fait réfléchir, non ?
https://lesobservateurs.ch/2018/08/29/interview-du-president-de-la-ligue-arabe-pourquoi-les-migrants-ne-vont-ils-pas-dans-les-pays-arabes-riches/
Quand l'immigré est endoctriné au wahhabisme et se croit le devoir de l'imposer aux pays qui l’accueillent, au besoin par la terreur, en rejetant leurs règles du vivre ensemble et leurs lois leur préférant la chariâa, cela pose effectivement problème à tout le monde qu'ils soient chrétiens ou musulmans.
RépondreSupprimerPar ailleurs, cela nourrit tous les populismes d'extrême droite !
On se demande que vient-il faire chez les mécréants en Europe ?
N'aurait-il pas été plus logique qu'il migre en Arabie dans des pays où il peut vivre sa doctrine wahhabite sans emmerder le monde ?