On s'en doutait que le printemps arabe est une grande fumisterie organisée par les EU + UE + Israël et leur larbin qatari, à fin de déstabiliser les républiques "arabes" et chasser leurs dictateurs, pour installer des dictatures religieuses qui leur sont acquises. Quand les EU ont lancé leur projet du "chaos créateur" en Irak et que Bush rassurait le monde qu'il vise à installer la démocratie qui contaminera les pays de la région, cela avait fait beaucoup sourire; d'autant qu'il s'appuyait sur des pétromonarques, grands démocrates devant l’Éternel, pour étendre la démocratie aux républiques "arabo-musulmanes" !
Mais quoi de plus normal que les pétromonarques cherchent à tuer dans l’œuf toute velléité de démocratie que veulent ces peuples qui aspirent à plus de liberté ? Leur grande crainte étant la contagion "révolutionnaire" et que leur peuple à leur tour les dégagent. Les véritables responsables de ce chaos "arabe", ce sont les occidentaux toujours aussi cyniques; les pétromonarques n'étant que leurs serviles exécutants, qui plus est, financent leurs guerres et les fournissent en chair à canon.
C'est pourquoi, les peuples qui aspirent à la démocratie ne doivent compter que sur eux-mêmes !
Mais quoi de plus normal que les pétromonarques cherchent à tuer dans l’œuf toute velléité de démocratie que veulent ces peuples qui aspirent à plus de liberté ? Leur grande crainte étant la contagion "révolutionnaire" et que leur peuple à leur tour les dégagent. Les véritables responsables de ce chaos "arabe", ce sont les occidentaux toujours aussi cyniques; les pétromonarques n'étant que leurs serviles exécutants, qui plus est, financent leurs guerres et les fournissent en chair à canon.
C'est pourquoi, les peuples qui aspirent à la démocratie ne doivent compter que sur eux-mêmes !
R.B
Les Émirats, maîtres de la contre-révolution arabe
De l'Algérie au Yémen, Abu Dhabi
soutient par tous les moyens les pouvoirs autoritaires pour étouffer toute
contestation démocratique dans le monde musulman.
À voir ce qu'il se passe depuis plusieurs semaines dans le monde
méditerranéen musulman, de l'Égypte à l'Algérie en
passant par le Soudan, bien mal
inspiré celui qui pourrait donner un pronostic sur les chances de
démocratisation de cette région en grande difficulté. Pourtant, les Émirats
arabes unis s'érigent aujourd'hui en médiateur idéal dans les situations de
crise et appliquent le même remède partout : l'étouffement démocratique.
Au début de ce que l'on avait appelé, à tort, les « Printemps
arabes », en 2011, le vent d'espoir et de liberté qui soufflait sur la Tunisie, le Maroc, la Libye, la Syrie, le
Yémen et l'Égypte, notamment, pouvait laisser présager le meilleur.
Aujourd'hui, à part quelques pays miraculeusement rescapés comme la Tunisie
« sous assistance » et « sous influence », les espoirs
soulevés dans les pays qui ont connu une révolution victorieuse ont fait long
feu.
La
perception que l'on a des Émirats arabes unis (EAU) comme un îlot libéral au
milieu de l'archipel de monarchies conservatrices du Golfe est un mythe. Dans
l'ombre des gratte-ciel clinquants et d'une image soigneusement travaillée, les
EAU se sont transformés ces dernières années en un État policier – un État
autoritaire qui ne cherche pas seulement à renverser les acquis des révolutions
arabes, mais encore plus d'imposer son idéologie en réalité plus intransigeante
et machiavélique que celle du royaume saoudien sur laquelle on a tendance à se
focaliser. Les Émirats ne font pas que préparer le lancement d'une sonde sur
Mars : ils s'acharnent également à étendre leur influence dans le monde et
à mener une campagne contre-révolutionnaire de plus en plus active et radicale.
C'est le plan mis en place par Mohamed Ben Zayed, prince héritier d'Abu Dhabi,
pour externaliser et « glocaliser » sa doctrine sécuritaire dans tous
les pays qui ont espéré la démocratisation. Cette « doctrine MBZ » a
déjà transformé en partie le pays en « petite Sparte » du Golfe,
certes puissante sous l'Antiquité, mais bien peu réputée pour son pacifisme.
Soutien
ou ingérence ?
Abu Dhabi est
omniprésente dans la vie politique de l'ensemble des pays en crise de la
région, de sorte que chacun des pays du Printemps arabe a quasi réglé la situation
de déstabilisation qu'il a pu connaître en 2011. La Tunisie s'est stabilisée et
a entamé sa transition démocratique par une nouvelle Constitution, une vie
politique active et des élections fin 2019. Mais dans ce pays, Abu Dhabi
soutient clairement la présidence actuelle bien mal en point et largement
critiquée à l'intérieur, contre le premier parti du pays, la formation
islamiste Ennahda. Quant à la Syrie, après des années de guerre, elle est
revenue à l'autoritarisme stable avec le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir
et la défaite de Daech : l'accord
du 15 mars 2019 entre la Russie et les Émirats ouvre les portes de ce pays détruit à Abu Dhabi,
qui est désormais son premier partenaire. L'Égypte, elle, après une révolution
du 25 janvier 2011 pleine d'espoir a tout perdu avec le
putsch contre le président Mohamed Morsi en 2013 et l'installation du
nouveau raïs, le maréchal Abdelfattah Sissi, jusqu'à au moins…
2030. Le pays doit son retour à la dictature au soutien des Émirats arabes
unis.
En Algérie, pays qui a
enfin entamé son nouveau printemps algérien, après celui de 1988, elle voit son chef
d'état-major Gaïd Salah – un général qui effraie les Algériens
en quête de démocratie – être en contact permanente avec le puissant Mohammed
Ben Zayed. Et le militaire algérien ne cache même plus ses nombreux
allers-retours à Abu Dhabi. Quid du Yémen et de la politique
« humaniste » qu'Abu Dhabi prétend mener sur place depuis cinq ans
avec le concours de Riyad ? Cette guerre a provoqué la pire catastrophe
humanitaire du monde avec près de 100 000 enfants morts et
des millions de déplacés : tout cela pour venir à bout de la
« rébellion » houthiste, soutenue par l'Iran.
Et nous arrivons enfin
à la Libye, pour laquelle les Émirats arabes unis prétendent détenir la
solution. Ce pays, dans lequel le renversement de Muammar Khadafi a provoqué un
chaos quasi régional, n'est arrivé à rien en huit ans de conflit. À
la décharge des Émirats, personne d'autre n'a trouvé de solution à ce jour. La
guerre comme la lutte de clans et de gouvernements entre Tripoli et Benghazi
n'en finit pas et la communauté internationale gère l'ingérable : l'intrusion de tous dans une histoire politique qui
devrait être réglée par les Libyens en premier et en dernier
ressort. Les dernières révélations de la BBC sur les
crimes de guerre pratiqués par Abu Dhabi en Libye, après celles il y a deux ans des prisons émiriennes au Yémen où
seraient pratiquées la torture, n'ont pas fini de faire des remous.
Derrière le soutien
émirien à une nouvelle Libye à son image, un homme : le peu commode
Maréchal Khalifa Haftar. Il est accusé ces dernières semaines de
crimes de guerre dans la ville de Derna, alors que les combats font toujours
rage dans la capitale du pays. Basé à Tripoli, le gouvernement d'Union
nationale dirigé par Fayez el Sarraj, reconnu par les Nations unies, est chaque
jour menacé par celui qui n'est autre que la main des Émirats dans l'Ouest
libyen. Le désastre humanitaire qui guette pourrait être, à l'image du Yémen,
la prochaine grave crise à venir. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : à ce
jour, près de 18 000 Libyens ont été déplacés à Tripoli, ville qui
compte un million d'habitants. L'offensive d'Haftar à venir sur Tripoli, après
plusieurs tirs d'intimidation à la mi-avril 2019, pourrait entraîner des
dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Que ce soit l'Arabie
saoudite ou les Émirats arabes unis, l'expertise de ces deux pays en règlements
de conflits depuis cinq ans s'avère douteuse, à l'image de celle de leur mentor
américain. Puisque le droit international ne prévaut plus actuellement, nul
besoin de gagner une guerre pour mener la danse. Mais doit-on continuer à
observer, dans l'indifférence la plus totale, le redécoupage du Moyen-Orient
tant rêvé par Abu Dhabi, peu importe le nombre de morts et le chaos ? Le
« projet » émirien : dessiner une carte avec de nouveaux
pouvoirs autoritaires partout dans la région et empêcher la démocratisation,
source de bien trop d'instabilités, par tous les moyens. Mais en agissant de la
sorte, Saoudiens et Émiriens ont mis le doigt dans un engrenage infernal dont
il sera difficile de sortir : celui de la contagion des pouvoirs armés
contre les peuples en alerte.
* Sébastien Boussois
est chercheur en sciences politiques associé à l'Université libre de Bruxelles.
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