samedi 31 octobre 2015

Les sukuk islamiques ou Le génie du Cheikh Al Mâzarî, dévoyé par Ghannouchi !

Une fois de plus, Ghannouchi reprend une idée d'un théologien éclairé pour la dénaturer et induire les musulmans en erreur leur présentant la finance islamique comme la panacée halal (licite) de l'économie mondiale. 
Ce qui  constitue la plus grande escroquerie intellectuelle de Ghannouchi qui applique à lettre le programme des Frères musulmans que fonde le wahhabisme, adepte du capitalisme sauvage, qui plaît tant aux conservateurs américains qui les soutiennent.
R.B 
la photo de profil de Mohamed Hafayedh

Al-MÂZARÎ a vécu à Tunis au 11ème siècle, il était le père des lumières musulmanes et européennes et le père des sukuk islamiques ainsi que du système des opérations bancaires de payement et de crédit.

Les lumières du tunisien AL-MÂZARÎ

Derrière le génie d'Averroès (Ibn Rochd), d'Ibn Khaldoun et des lumières musulmanes, chrétiennes et juives (Maïmonide), il y a  un cheikh d'Ifrîqia, l'actuelle Tunisie, le dénommé Al-MÂZARÎ qui a vécu à Tunis entre 1061-1141 (453-536 de l'hégire)

Il était le maître à penser de Tunis, une référence et le passage obligé des étudiants de l’Empire arabo-berbèro-musulman sur leur route pour l’Orient; venant de Cordoue ou de Marrakech et allant vers Bagdad ou Damas; ou lors de leur retour d’Orient, pour valider leurs titres et diplômes obtenus en Orient ou en Occident.

Il est significatif pour sa renommée, que les biographies Averroès mentionnent l’illustre Maître de Tunis, comme ayant accordé la licence d’enseigner (ijâza) les œuvres du grand juriste mâlikite d’Ifrîqia, Al-MÂZARÎ, même si l’affirmation est un peu étonnante car Ibn Rochd n’avait que 13 ans à la mort du Maître tunisien. Ce qui est certain c'est que le cheikh Iyâd avait servi d’intermédiaire puisque il fût l’élève d’Al-MÂZARÎ et le maître d’Averroès.

L’influence de sa pensée fut déterminante sur les fondateurs spirituels (Ibn Tûmart) et philosophiques (Ibn Tufayl et ibn Rochd) de la dynastie Almohade; notamment sur la pensée d’Ibn Tûmart et son livre A’azzu mâ yutlab, affirmant solennellement une lecture maghrébine philosophique du Coran et du message du prophète Muhammad : « C’est par la raison que l’homme connaît l’existence du Créateur », « La méthode du tawhid (théorie de l’unicité de dieu) est la raison (âql), et de même le tanzih (doctrine des attributs divins), et il n’y a pas moyen dans l’un ou l’autre d’user de la transmission de traditions (tawâtur) ».

Ainsi que l'œuvre célèbre d'Averroès (Ibn Rochd) : le Discours décisif (Fâsl Al Maqâl), une réponse de la raison à la tradition, à l'adresse de l’islam oriental sous l’emprise intellectuelle de Abou Hamed Al-Ghazâli, un pur ashârite; contre qui Al-MÂZARÎ, leur maître, depuis Tunis, un demi-siècle plus tôt, s’était distingué par son opposition à la diffusion des livres de Ghazâlî dans l’Occident musulman, allant jusqu’à réfuter le grand ouvrage de Ghazâlî, la Revivification des sciences religieuses.

le Tunisien Al-MÂZARÎ contestait la propension du docteur oriental Ghazâlî à l’amalgame, amalgame aujourd’hui repris par les wahhabites qui viennent semer le désordre dans la tradition rationaliste de la Tunisie malékite.
La pensée du tunisien de Al-MÂZARÎ est devenue la référence de la pensée des lumières arabes et européennes à travers ses élèves; dont le plus célèbre, Averroès.

Le génie des Sukuks bancaires du tunisien Al-MÂZARÎ

Les développements des échanges économiques au 11 siècle ont mis en évidence le contraste existant entre les règles dictaient par le Coran et les diverses façons dont les musulmans avaient tenté de les appliquer dans la pratique des opérations commerciales transnationales nécessitant un régime juridique mieux adapté.
A l’origine se trouve l’interdiction coranique du prêt avec intérêt, assimilé à l’usure.
Or si on interdit l’usure, on interdit du même coup la banque, sauf à supposer que le banquier est bénévole, ce qui n’est guère envisageable.
Le problème posé au docteurs de la loi islamique : Comment conserver une activité économique qui permette l’échange à distance, qui évite les grands transports de fonds, qui soit susceptible d’affronter des situations où une forte capitalisation doit être rapidement effectuée ?

Les jurisconsultes énoncent des règles générales pour maintenir la pratique du chèque, SIKKA (monnaie en arabe, à l'origine du "chèque" - dont le pluriel est : sukuk), laquelle satisfait à toutes ces conditions et qui se révèle donc absolument nécessaires à une économie active.
Malgré la réticence de certains théologiens et sous la pression de la société et de ses pratiques économiques, le fikh (l’exégèse) était contraint de s’aligner sur la coutume, le urf.

Pour contourner l’interdiction coranique du prêt à intérêt, on jouait sur le change entre les monnaies d’or, et celles d’argent (les dirhams et les dinars) : les sommes en dirhams étaient inscrites en dinars, les commerçants étant censés « vendre » leurs dirhams au banquier qui, au-dessous du cours normal de change, leur ouvrirait des comptes courants en dinars.

Cette « ruse juridique » du dixième siècle qui avait interpellé les penseurs dans tout l’empire arabo-musulman, avait été soumise pour consultation à notre illustre Al-MÂZARÎ, qui avait répondu par écrit, un texte remarquable, fondateur des opérations bancaires du crédit et du paiement du capitalisme moderne; dans lequel il examine les divers aspects pratiques de la question : Le chèque est-il approvisionné ? Les fonds du banquier sont-ils uniquement composés par des dépôts, sans être augmenté des intérêts perçus ? Etc.

Il arrive à la conclusion : si toutes les règles étaient respectées, le système s’effondrerait car il supposerait que le banquier agisse à titre gratuit ! Mais, Al-MÂZARÎ réussit à le sauver en déplaçant le problème, en se fondant sur le concept juridique suivant : Que le taux d’échange soit à « l’avantage des musulmans » en se basant sur le critère mâlikite de l’utilité publique.

Le pragmatisme d’Al-MÂZARÎ lui a permis de poser clairement les termes du problème, de façon concrète et rationnelle. Cette approche éthique et pragmatique de l’ordre juridique musulman est restée sans suite au niveau des travaux d’approfondissement de la doctrine islamique des opérations de crédit bancaire.

Ce seront ses disciples européens qui redécouvriront les soubassements éthiques d’un système bancaires harmonieux qui avait tant bien que mal fonctionné jusqu’à l’avènement du système néolibéral actuel.

Le néolibéralisme a, depuis «le coup de 1979», fait un forcing rendant possible la constitution d'énormes déficits publics, ouvrant la porte à l'économie de la dette en augmentant les taux nominaux de 9% à 20%, créant ainsi de toute pièce des endettements cumulatifs des Etats et des collectivités publiques.

Cette vilaine dette est fabriquée par la technique de la « titrisation » où le capitaliste néolibéral transforme sa créance en titre changeable sur les marchés financiers. En fabricant du papier (la planche à billet), les classes les plus aisées s'approprient ainsi le travail et les richesses de la population devenue débitrice. La relation créancier-débiteur se superposant aux relations capital-travail, le salarié fier de son travail devient un débiteur coupable et condamné à rembourser.

Le système de Sukuk islamique imposé par GHANNOUCHI comme instrument de crédit financier, dit « halal » (licite), est une sorte de produit financier “entre les obligations, le crédit-bail et le portage”, qui n’a rien avoir avec le concept du Cheikh Al-MÂZARÎ qui est fondé sur une lecture éthique du message coranique au moyen d’un effort de rationalisation de la moralité du commerce de façon juridique.

Les sukuk GHANNOUCHI sont créés dans le seul but de dilapider les biens de la Tunisie, contrairement aux prescriptions du Coran qui interdit de nuire et de porter préjudice à sa famille, à ses voisins et ses compatriotes, au profit des milliardaires du Golfe.

On raconte qu'un milliardaire saoudien n'autorisait pas une seule acquisition de sukuk avant de connaître le LIBOR (le taux de changes sur la place de Londres) du jour, qui correspond exactement au taux de l’usure, le fameux Ribâ, proscrite par le Coran. Et il n'est pas le seul. Ce qui démontre l'hypocrisie des adeptes de la banque islamique chez les wahhabites.

Il est donc faux de penser que l'émission de sukuk sera moins onéreuse que ce qui se fait actuellement sur le marché international. Bien au contraire, les sukuks mettront la Tunisie à la merci de ses créanciers et perdra de ce fait sa souveraineté. Car la Tunisie ne produisant plus de richesse, s’endettera pour payer les salaires de ses fonctionnaires. A échéance, elle sera forcée de livrer aux créanciers les biens publics abusus; ouvrant la porte à un nouveau colonialisme !
Ce pour quoi œuvrent les Frères musulmans nahdhaouis depuis leur retour d'exil pour VENDRE la Tunisie à leur bienfaiteur l'émir du Qatar et ses amis pétromonarques !

Cette finance islamique est la plus grande escroquerie intellectuelle de Ghannouchi. Les Frères musulmans vendent aux naïfs une finance qui serait honnête et halal; alors qu'elle est comme toute finance, un système pour faire fructifier l'argent. 

Les conseillers néolibéraux et néoconservateurs de Ghannouchi n’ont rien à apprendre aux tunisiens. Nos ancêtres fondateurs de la modernité tunisienne, Al-MÂZARÎ, Ibn KHALDOUN, Tahar HADDAD ... sont toujours dans nos esprits et dans nos cœurs. Ne les oublions pas ! Grâce à ce qu'ils nous ont transmis, la Tunisie résistera aux marchands du temple, les néo-conservateurs, adeptes du capitalisme sauvage dont l'unique but est de la soumettre à leurs maîtres.

3 commentaires:

  1. L’apport de la civilisation arabo musulmane aux techniques de banques :

     L’islam, a apporté des perfectionnements notables à l’organisation bancaire au 4 siècle de l’hégire ;
    - Le chèque en tant qu'un instrument de paiement à vue a été inventé à « dar Al islam » par les Omeyades.
    - Le mot chèque vient du mot arabe sek , d’où dar sekka.

     C’est à Damas qu’a été conçue la technique de compensation.
     C’est aussi à Bagdad (les abbassides) qu’a été conçue pour les
    banques la comptabilité à partie double,
    C’est le berceau de la civilisation marchande où toutes les formes de crédits étaient utilisés :
    - lettre de change,
    - crédit à la consommation,
    - achat et vente à terme compensation des créances,
    - négoce international.

    file:///C:/Users/rachid/Downloads/5385853de974d.pdf

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  2. LES SUKUK, DE LA BANQUE ISLAMIQUE

    1 / Fonctionnement des sukuk :

    Un sukuk n'est pas, comme pour les obligations conventionnelles, fondé sur une émission de dette.
    L'investisseur finance un actif tangible qui va fournir un revenu stable pendant une certaine période.

    Les fonds recueillis auprès des investisseurs sont transférés vers une société dédiée appelée SPV (Special Purpose Vehicule) qui va se charger de réaliser les investissements et de recueillir les revenus de ces placements pour les transférer ensuite aux investisseurs.

    2 / Les sukuk en Occident :

    En 2006, le Royaume-Uni a été le premier pays occidental à lancer un projet de création d'un sukuk. Cette initiative a été particulièrement bien accueillie par les milieux financiers londoniens. En effet, de grandes banques anglaises ont consacré des branches entières de leurs activités à la finance islamique afin de profiter de ressources financières inexploitées au sein des pays musulmans.

    Le Royaume-Uni fut également le premier pays à créer un marché secondaire des sukuk (marché de revente des titres achetés).
    Il fut aussi le premier pays occidental à accueillir une banque islamique en 2004 : The Islamic Bank of Britain et il reste en 2011 le seul pays occidental à avoir franchi cette étape.

    Ce positionnement de Londres au sein de la finance islamique relève d'une tradition bien ancrée d'ouverture et d'innovation financière.

    Les sukuk présentent également un intérêt stratégique colossal en termes de liquidités : de nombreux musulmans pieux hésitent à épargner où à investir en raison des contradictions entre le système financier fondé sur l'intérêt et les prédications du Coran.
    Les banques islamiques leur proposent ainsi des produits correspondants à leurs attentes.

    En pleine crise européenne de la dette, Farmida Bi, de Norton Rose, l'explique ainsi : « Cela aiderait sûrement le marché du Royaume-Uni si le gouvernement se décidait à aller de l'avant quant à un sukuk anglais. Cela pourrait galvaniser le marché ».

    Néanmoins, le gouvernement anglais a décidé en 2011 de suspendre la création d'un sukuk anglais, en raison avant tout des turbulences agitant les places financières européennes.
    Le Royaume-Uni craignait qu'en période d'instabilité macroéconomique, l'accueil réservé à ce nouveau produit financier ne réponde pas aux attentes des investisseurs.
    Une peur que la plupart des financiers de la City estiment irraisonnée, voyant plutôt une occasion de lever des fonds à des taux plus faibles : « Je pense que le gouvernement a fait une erreur en ne maintenant pas son idée de bond islamique. Ils s'inquiètent du prix et de la demande mais le marché anglais est un refuge. Nous sommes confiants en une forte demande pour ce produit à la fois parce qu'il est islamique et parce que libellé en livre sterling, ce que les investisseurs recherchent alors qu'il y a tant de problèmes dans la zone euro », explique un banquier d'une grande institution de la City.

    Le Royaume-Uni se dessine donc comme le prochain nœud de la finance islamique en Occident, investissant un marché financier encore peu développé et trouvant une alternative à la saturation des produits financiers conventionnels.

    Les autres pays européens n'ont pas encore investi ce marché de façon significative. Si l'Allemagne possède des banques ayant développé des « fenêtres » (windows) islamiques en proposant des services conformes au Coran et ce notamment au Pakistan aucune banque islamique n'a encore été créée ni l'idée d'un sukuk effleurée.

    Ceci explique pourquoi pour de nombreux investisseurs, la création d'un sukuk anglais serait le préalable à un véritable développement de la finance islamique.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Sukuk

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  3. LA ZITOUNA, CETTE BANQUE ISLAMIQUE ... plutôt islamiste !

    Le coran ayant interdit le "riba" (l'usure), et les banques traditionnelles ne fonctionnant que grâce aux intérêts que leur rapportent l'argent qu'elles prêtent ... les Frères musulmans, toujours aussi malins, contournent cette difficulté par un mécanisme habile, un tour de passe-passe qui au final revient au même; puisqu'il rapporte aux banquiers islamistes autant, sinon plus que leurs concurrents mécréants !

    Une fois de plus les marchands du Temple instrumentalisent la religion pour se faire du fric ! Et les bigots-idiots, tombent dans leur panneau !

    D'ailleurs Ghannouchi ne disait-il pas à ceux qui lui demandent d'où lui vient sa fortune qu'Allah l'aime, lui a donné cette fortune ... et qu'Allah aime les riches, rajoutait-il goguenard à ses détracteurs !!

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