Qui peut croire un seul instant, que les Frères musulmans puissent changer ? S'ils prétendent séparer la politique de la religion, ce n'est qu'un mensonge pour duper les tunisiens et rassurer les EU & l'UE qui les soutiennent !
La doctrine qui fonde leur action politique, a été et sera toujours "la religion", ainsi que l'a voulue Hassan el Banna le fondateur des Frères musulmans !! Soutenir le contraire, c'est se renier.
Prétendre copier le parti de social démocrate chrétien allemand, n'est qu'une supercherie de plus de la part de Ghannouchi : car ce parti contrairement au sien n'a pas vocation a régenter la vie des hommes en appliquant à la lettre la bible et les lois que des théologiens ont édictées durant les premiers siècles du christianisme ... ce que leur parti planifie de faire s'il prenait le pouvoir par l'application de la chariaa .... vieille de 14 siècles !!!
Or en 2011, ce même Ghannouchi répétait à l'envie, que son modèle c'est Erdogan, le Frère musulman turc.
Qui peut croire un tel individu aussi versatile ?
R.B
La doctrine qui fonde leur action politique, a été et sera toujours "la religion", ainsi que l'a voulue Hassan el Banna le fondateur des Frères musulmans !! Soutenir le contraire, c'est se renier.
Prétendre copier le parti de social démocrate chrétien allemand, n'est qu'une supercherie de plus de la part de Ghannouchi : car ce parti contrairement au sien n'a pas vocation a régenter la vie des hommes en appliquant à la lettre la bible et les lois que des théologiens ont édictées durant les premiers siècles du christianisme ... ce que leur parti planifie de faire s'il prenait le pouvoir par l'application de la chariaa .... vieille de 14 siècles !!!
Or en 2011, ce même Ghannouchi répétait à l'envie, que son modèle c'est Erdogan, le Frère musulman turc.
Qui peut croire un tel individu aussi versatile ?
R.B
Depuis sa défaite aux législatives de 2014, le parti
islamiste procède par petites touches successives à un repositionnement que devrait
confirmer son prochain congrès, prévu en mars. Réel aggiornamento ou poudre aux
yeux électoraliste ?
« Nous
quittons le gouvernement mais pas le pouvoir », avait lancé Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, en
janvier 2014, au moment où la troïka gouvernementale, sous la pression de la
rue et de l’initiative du Dialogue national, cédait les rênes à un exécutif de
technocrates. Il ne s’agissait ni d’une prophétie ni d’une fanfaronnade, encore
moins d’une menace, mais d’un message destiné à rassurer ses troupes en
réaffirmant le rôle central d’Ennahdha dans le jeu politique.
La
reconquête du pouvoir en ligne de mire
Épinglé pour sa mauvaise gestion, coupable d’avoir conduit le
pays au bord de l’implosion en 2013, le parti n’en menait alors pas large. Mais
c’était compter sans la faculté d’adaptation des islamistes tunisiens et leur
capacité à faire collectivement le dos rond face aux tempêtes. Pour mieux
rebondir, Ennahdha adopte un profil bas, d’autant qu’elle sait que ses
successeurs ne feront pas beaucoup mieux vu leur faible marge de manœuvre, et
se recentre sur ses priorités : les législatives d’octobre 2014 et la révision
de sa stratégie en vue de la reconquête du pouvoir. Une révision d’autant plus
nécessaire que la donne a changé.
Sur le plan international, le jihadisme, les conflits syrien et
libyen, les dérives puis la chute des Frères musulmans égyptiens ont conduit
l’Occident à revoir sa position à l’égard de l’islam politique, qu’il a un
temps courtisé. Au plan national, Ennahdha a désormais en face d’elle un
adversaire de poids : Nidaa Tounes. Lequel la supplantera aux législatives.
Sentant le danger, le parti de Rached Ghannouchi a entamé alors par petites
touches un repositionnement que devrait confirmer son 10e congrès, prévu pour
mars prochain.
Première étape de la mue : le changement d’image. Ennahdha
s’attache à cet effet, pour 18 millions de dollars, les services de Burson-Marsteller,
une agence internationale de relations publiques spécialisée dans la
communication de crise. Sa mission : convaincre les partenaires
internationaux qu’Ennahdha n’est pas la confrérie des Frères musulmans et
qu’elle demeure un interlocuteur de premier plan en Tunisie. Ce sera chose
faite. Reste à convaincre les Tunisiens, échaudés par ses échecs, son double
discours et ses tergiversations face au salafisme jihadiste.
Les
alliances du parti
Critiquée pour avoir fait cavalier seul en feignant de gouverner
avec d’autres partis – Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR) – et
pour avoir « confié les manettes du pays à des hommes qui ont pour unique
expérience des années de prison », comme le souligne Imed Derouiche, expert en
économie, Ennahdha se résout à faire taire ses propres extrémistes, comme Sadok
Chourou et Habib Ellouze, appelle à la formation d’un gouvernement d’union
nationale et fait sienne la stratégie du consensus. Ghannouchi donne le ton en
opérant un rapprochement avec Béji Caïd
Essebsi, mais également avec les autres formations politiques dites
destouriennes.
De fait, la conjoncture et le rapport des forces à l’Assemblée
des représentants du peuple (ARP) sont tels qu’aucun parti ne peut gouverner
seul. Ennahdha s’engouffre dans la brèche, noue une alliance avec Nidaa et
obtient deux ministères et deux secrétariats d’État. C’est suffisant pour
exister et rassurer ses militants. Avec une confortable position de numéro deux
à l’ARP, ce qui lui permet d’exercer des pressions sans assumer les
responsabilités de l’exécutif, le parti reste incontournable.
En affichant son entente avec les modernistes, Ennahdha sait
qu’elle va semer le doute, sinon la zizanie, au sein du parti de Béji Caïd
Essebsi et de son électorat. Le délitement de Nidaa Tounes fera le reste,
d’autant que les nouveaux dirigeants du parti présidentiel se prévalent
désormais d’un référent commun avec les islamistes : Abdelaziz Thaalbi, tenant
d’une vision réformiste de l’islam. Cette fois, Ennahdha en a fini avec les débats
identitaires et réussit à amener ses adversaires sur son propre terrain. Mais
il lui faut maintenant convaincre sa base.
Comme
Nidaa Tounes, le parti de Rached Ghannouchi a aussi vécu une crise interne,
mais il n’en a pas fait étalage sur la place publique. Sa direction doit en
effet s’expliquer sur son choix de ne pas avoir présenté de candidat à la
présidentielle de 2014 et sur la recherche permanente du consensus, laquelle
pourrait, sinon contrecarrer le projet islamiste, du moins le diluer. Ces
questions, évoquées lors des travaux préparatifs du 10e congrès, sont
essentielles pour les militants, ce qui fait dire à Badreddine Abdelkefi,
membre du Conseil de la Choura, que l’aggiornamento annoncé par Ennahdha « figure
parmi les thèmes traités mais n’est pas prioritaire ».
C’est
pourtant de la réussite de cet aggiornamento que dépendra la capacité
d’Ennahdha à élargir son champ d’influence et, partant, sa base électorale.
Mohamed Fourati, rédacteur en chef d’Al-Fajr, organe officiel
du parti, affirme « la nécessité de s’inscrire dans une dynamique de
construction de l’avenir sur la base d’une pensée de planification politique et
de prospection ». Ennahdha s’apprêterait à opérer un virage à 180 degrés en se
donnant le statut de parti civil par la séparation du volet politique d’avec
l’activité de prédication et de promotion des valeurs religieuses, lesquelles
deviendraient le fait de la société civile. « La Constitution est telle
qu’aucun parti ne peut prétendre avoir le monopole de la religion », affirme un
sympathisant favorable à cette évolution.
Une
révolution identitaire
D’autres acceptent difficilement de renoncer au principe –
référentiel idéologique s’il en est – de « la globalité de l’islam »
(choumouliyya) en vertu duquel l’islam est une réponse à tout. Ennahdha
s’éloigne ainsi de la pensée matricielle de Hassan al-Banna, fondateur des
Frères musulmans, et tente de s’inspirer de l’expérience de la démocratie
chrétienne en Allemagne. Mais Ajmi Lourimi, chargé de la communication
d’Ennahdha, soutient, lui, qu’elle « restera un grand parti national à référent
islamique ».
Concrètement, cette nouvelle approche devrait aboutir à un
changement de nom et au remplacement du tout-puissant Conseil de la Choura par
un bureau national centré sur l’action politique, avec un glissement vers le
centre droit et un discours axé davantage sur les valeurs universelles et
démocratiques que sur la religion. Ennahdha espère ainsi élargir son électorat.
De fait, les islamistes ont changé de ton. Lotfi Zitoun, cadre dirigeant, a
ainsi fait publiquement acte de contrition : « Je demande pardon et j’assure
que j’ai décidé de modifier mon approche. L’étape a changé et nous sommes
désormais en démocratie avec des institutions stables, d’où l’impératif de
changer d’attitude. »
Derrière cette « révolution » identitaire se trouve bien sûr
Rached Ghannouchi, 74 ans, fondateur d’Ennahdha et figure de proue de la pensée
islamiste. Leader incontesté du parti, la question de sa succession n’en est pas
moins posée par certains au nom de la pratique démocratique. Ali Larayedh,
secrétaire général du parti, assure que « l’alternance au niveau de la
présidence du mouvement est l’un des sujets prioritaires autour duquel tournera
le débat à l’occasion du congrès », tandis qu’Abdelfattah Mourou, autre figure
du mouvement et vice-président de l’ARP, appelle « au renouvellement du tiers
de la hiérarchie du parti ».
« Il ne serait pas étonnant que ce soit Ghannouchi lui-même qui suscite la
question de sa succession pour s’affirmer face à ses détracteurs », observe
notre sympathisant. La nouvelle garde saura se montrer patiente car aucun de
ses membres ne peut prétendre être un guide, une référence, celui dont on
cherche l’approbation et qui cumule trente et une années à la tête du
mouvement. Rached Ghannouchi peut agacer les siens, mais il sera difficile à
ces derniers de s’affranchir de sa tutelle, d’autant que la question de la
succession dans les mouvements d’obédience religieuse ne se pose guère du
vivant du père fondateur, surtout lorsque celui-ci a pris une dimension de chef
charismatique.
Il n’empêche que les jeunes militants d’Ennahdha, eux, voyant s’éloigner
les objectifs initiaux, comme l’instauration de la charia, se sentent en droit
de demander des comptes à leurs chefs. « Nous avons grandi et avons été formés
dans cet objectif. Il va falloir que nos dirigeants justifient leurs
revirements », martèle l’un deux, qui remarque que dans son quartier certains
sont tentés de rejoindre Hizb Ettahrir, un parti salafiste interdit.
Pour les garder dans son giron, Ennahdha va devoir s’expliquer sur la
stratégie du consensus et préciser les étapes de la reconquête du pouvoir.
Entre autres arguments, le 10e congrès va présenter une évaluation de la
période de la troïka, puis de celle où Ennahdha a été écartée, et enfin de
l’expérience de l’alliance gouvernementale actuelle. Surtout, il va confirmer
que le parti présentera un candidat à la présidentielle de 2019. Une manière de
ressouder les troupes à l’approche des municipales de fin 2016, lesquelles
auront valeur de test.
Ennahdha dans des habits neufs ? La perspective est séduisante mais ne va
pas de soi. Les prises de position du parti sur des questions de société, comme
le statut des minorités, contredisent la Constitution, qu’il a pourtant votée.
Et la pression qu’il exerce sur la gestion des affaires religieuses, dont la
nomination des imams, sème le doute sur sa volonté réelle de changement.
L’islamologue et universitaire Olfa Youssef est plus que sceptique : « Quand on
sait que les islamistes se sont emparés du concept de la taqiyya – le fait de
dissimuler sa foi en cas de danger – pour justifier la duplicité, on est en
droit de nourrir quelques doutes sur leur sincérité. »
MUNICIPALES : FAVORI PAR DÉFAUT…
Lors de la campagne pour les législatives de 2014, Ennahdha avait fait
d’une pierre deux coups en entamant la préparation des municipales par un
travail de terrain et d’identification de ses interlocuteurs. L’idée était de
référencer d’abord les problématiques locales, de se rallier les sympathies,
puis de former des personnes à même de s’exprimer dans les conseils municipaux
à partir d’un travail de proximité. Mais par sa participation au gouvernement,
Ennahdha sera fatalement confrontée à la déception et à l’exaspération des
Tunisiens face à l’inefficacité de leurs gouvernants. Si le désenchantement
ambiant et le délitement de son rival Nidaa Tounes font désormais du parti
islamiste le favori du scrutin, ce ne sera que par défaut.
Mais vu l’ampleur de la crise et le degré de dépolitisation, qui peuvent
préparer le terrain à une percée d’indépendants et de notables locaux, Ennahdha
n’a peut-être pas intérêt à jeter toutes ses forces dans la bataille. Si elle
essuie des revers, ce sera humiliant, vu que tout le monde la place en favori
par défaut. Si elle gagne, elle devra gérer les municipalités, ce qui ne sera
pas une sinécure. Contrairement à l’AKP turc, qui avait d’abord fait ses
preuves au niveau local avant de gagner nationalement, Ennahdha a remporté
l’élection de la Constituante, mais part de zéro au niveau local.
Aussi, au nom de sa nouvelle doctrine du « consensus », pourrait-elle
constituer des listes communes avec Nidaa, ce qui aurait pour double avantage,
dans la perspective des législatives de 2019, de semer la zizanie chez
l’adversaire et de se soustraire à ses responsabilités à peu de frais.
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