jeudi 25 février 2016

Le nouveau "vivre ensemble" selon les Frères musulmans

Un élu socialiste découvre l'Amérique ! Ce qu'il appelle "le vivre ensemble", n'est-ce pas la laïcité que son parti a mise à mal ? En cosignant ce papier, sait-il qu'il le fait avec un frère musulman dont l'association est financée par le Qatar dont l'émir protège la confrérie ? Inconscience, naïveté ou complicité avec cette confrérie ? Autrement en quoi consisterait la "nouvelle" laïcité : est-ce de faire une place au wahhabisme envahissant des pétromonarque, pour remplacer l'islam de France issu de ses anciennes colonies ? Est-ce d'accepter les accoutrements liés à cette doctrine et que portent les adeptes tel un étendard de leur parti politique qui ne dit pas son nom ? Est-ce de multiplier les brèche dans les règles du vivre ensembles acquises après de longues batailles contre l'église pour lui faire admettre la séparation du politique de la religion ? Brèches provoquées par les incessantes réclamations de la part des Frères musulmans auxquels les responsables politiques de droite comme de gauche ne refusent rien, pour ne pas froisser le grand ami qatari de la France : telle que les horaires aménagées dans les piscines, les menus halal dans les cantines, les consultations pour les femmes par des médecins femmes dans les hôpitaux ... et si des lois interdisent le port de burqa et autres déguisements en public, ces mêmes responsables politiques ne les appliquent pas courant après les voix des Frères musulmans et leurs sympathisants parmi les nouveaux convertis au wahhabisme !
Sait-il seulement que ce faisant, il joue le jeu des Frères musulmans qui pratiquent la "taqyia" *** pour avancer dans un milieu hostile, en usant du double langage ? Sait-il que les Frères musulmans jouent de la peur de Daech, auprès desquels leur islamisme ne peut être que "modéré" ?
Ce que fait Ghannouchi en Tunisie quand il pousse la "taqyia" jusqu'à nier son appartenance à l'organisation internationale des Frères musulmans pour rassurer les occidentaux ... multipliant le double langage quand il assure les tunisiens de son attachement à la République et au bourguibisme; alors qu'il n'y a pas si longtemps il diabolisait Bourguiba et appelait de ses voeux le Califat !  
R.B
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un droit des minorités religieuses, construisons notre vivre ensemble

1. Daech veut détruire notre espace de coexistence
L'Europe et le monde arabe font aujourd'hui face au même défi terroriste. Que ce soit Daech, AQMI, al-Mourabitoune ou Boko Haram, tous ces groupes de terreurs possèdent un objectif commun : celui de la division, celui de la lutte de tous contre tous, bref celui de détruire ce qui fait le fondement même de nos sociétés : notre capacité à vivre ensemble. Les attentats du 13 novembre ont tenté de semer la suspicion entre les français et la population musulmane française et dans le même ordre d'idée, en Syrie et en Irak, Daech a manipulé opportunément l'antagonisme entre les sunnites et les chiites pour l'exacerber à outrance.
Au final, ces terroristes ne sont pas loin dans leur schéma de pensée des néoconservateurs qui considérait la planète comme une vaste plaque tectonique où les civilisations, homogène et imperméable les unes des autres, s'entrechoquaient, toujours violemment. À la différence près que les terroristes islamistes ne prennent pas ce choc pour un état de fait mais veulent en faire une réalité en détruisant ce que l'on appelle les zones grises, ces zones où coexistent les différentes populations, les différentes religions.
Il est urgent d'agir car nos ennemis sont à l’affût. Daech dispose d'un budget de 3 milliards de dollars annuellement grâce à la contrebande de pétrole et d'œuvre d'art, face auxquelles beaucoup reste à faire. Un budget qui alimente les actions terroristes mais aussi la propagande de cette organisation à travers de nombreux sites internet ou bien leur revue à large diffusion Daquib.
2. Face à l'Islam radicalisée, favoriser un Islam réformateur
Comment permettre ce vivre-ensemble contre ses attaques incessantes? D'abord en nous rendant compte qu'il y a aujourd'hui un rapport au sein de l'Islam entre les courants les plus rigoristes et les courants les plus réformateurs. A l'opposé de cette vision du monde en noir et blanc, système de penser délétère où autrui est forcément un mécréant et où le principe de tolérance n'existe pas, il existe des courants qui se réclame d'un Islam du juste milieu, entre religion et respect des traditions.
Ces courants réformateurs tirent leur substance de la Charte de Médine, véritable manifeste pour la cohabitation pacifique des religions, un manifeste pour que l'ensemble des minorités puisse se réunir avec la majorité pour former société. En parallèle, ils s'appuient sur le dogme ash'arite, le principe religieux le plus opposé à Daech car avec celui-ci nul ne peut être jugé pour pratiquer une autre religion. Le rite malékite ensuite qui allie tradition locale et pratique religieuse et enfin le soufisme qui prône l'inviolabilité d'autrui. Voilà les piliers de cet Islam du juste milieu dont les représentants sont nombreux au Maghreb, dans les pays du Golfe, en Afrique, en Indonésie, au Pakistan, en Égypte, en Jordanie...
Loin des idées préconçues du choc des civilisations, l'hétérogénéité du monde arabe n'est plus à démontrer. Au contraire, nous devons nous appuyer sur le rapport de force au sein de l'Islam pour travailler avec ces pays qui souhaitent, comme nous, fortifier le vivre-ensemble dans le respect des minorités religieuses.
3. De l'importance de la citoyenneté pour notre vivre ensemble
Dans ce contexte, travailler avec ces pays de l'Islam du juste milieu apparaît comme une évidence. Le monde arabe a déjà commencé à bouger les lignes: la déclaration de Marrakech du 27 janvier 2016 sur les droits des minorités dans les pays musulmans appelle ainsi à travailler "le principe de citoyenneté" et indique en conséquence qu'"il n'est pas autorisé d'instrumentaliser la religion aux fins de priver les minorités religieuses de leurs droits dans les pays musulmans". Ce fut le combat du Sheikh Abdallah Binbayya l'un des grands réformateurs de l'islam contemporain. Autre exemple : l'institut Mohamed VI pour la formation des imams au Maroc propose des formations à cet Islam et accueille des étudiants du monde arabe comme d'Europe.
Si les choses bougent dans le monde arabe, le mouvement doit aussi prendre en Europe. En effet, les juifs de France partent de plus en plus vers Israël et les actes islamophobes se multiplient à une allure inquiétante. Des partenariats avec des institutions comme l'institut Mohamed VI sont aujourd'hui urgents car de la formation de nos imams en France et en Europe dépendra aussi la promotion d'un Islam réformateurs et d'un dialogue inter-religieux fécond. Cela passe par une formation des imams en Europe qui s'inscrit dans la déclaration de Marrakech et la Charte de Médine. L'apprentissage de l'arabe entre aussi dans ce cadre. L'enseignement de la langue arabe doit être mieux encadré, plus valorisé par les institutions républicaines pour qu'il ne puisse pas être accaparé par des associations religieuses obscures, propagatrices de la vision ultraconservatrice de la bataille culturelle au sein de l'Islam.
Au final ce dialogue inter-religieux est l'une des conditions d'une citoyenneté européenne. Au-delà des déchéances de nationalité, le véritable ciment de notre société ce sont nos attributs communs, notre socle de valeurs et notre gamme de devoirs, tout ce que constituent la responsabilité de chacun et la solidarité avec tous au sein de nos sociétés.
Aujourd'hui, notre priorité est de construire notre vivre-ensemble dans le respect de toutes les minorités.
*   Député européen et Président du Groupe d'Amitié Union Européenne - Maroc
** Directeur de l'Institut Avicenne des Sciences Humaines et secrétaire général de la Conférence Islamique Européenne
*** Le fait de dissimuler sa foi en cas de danger





1 commentaire:

  1. UDMF : La taqyia *, toujous la taqyia !

    " En 2019, le parti fait de la lutte contre l'islamophobie l'axe principal de sa campagne européenne, affiche sa volonté de "désislamiser les débats" et réclame le droit de vote aux élections locales pour les étrangers extra-communautaires.

    Le discours de l'UDMF ne s'en est pas toujours tenu à cela !

    Lors des élections départementales de 2015, le parti réclamait en effet le développement de la filière halal et de la "finance islamique", décrite comme un moyen de moraliser le capitalisme, ainsi que le retour du voile à l'école, dont l'interdiction serait "en totale contradiction avec nos valeurs présumées".

    * Le fait de dissimuler sa foi en cas de danger.

    http://www.leparisien.fr/yvelines-78/elections-europeennes-dans-les-yvelines-dans-les-quartiers-la-liste-musulmane-cartonne-27-05-2019-8081112.php#xtor=AD-1481423553

    https://www.marianne.net/politique/union-des-democrates-musulmans-vous-reprendrez-bien-une-34e-liste-communautariste

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