Faut-il s'en étonner ? Sont-ce les résultats néfastes de
l'arabisation en Algérie et en Tunisie qui ont infléchi la
politique marocaine en la matière ? Il faut rappeler que le
roi MVI admirait beaucoup son père Hassan II, qui
admirait lui-même le génie de Bourguiba. MVI s'en serait-il inspiré,
pour mettre un terme à l'islamisation de la société marocaine que les Frères
musulmans veulent convertir au wahhabisme ? Etant lui-même le guide spirituel
de son peuple, craignait-il pour l'obédience malékite ancestrale de sa
dynastie, qu'elle soit supplantée par le wahhabisme ? Toujours est-il qu'il
commence à comprendre la "politique" des Frères pour leur faire
barrage.
Les tunisiens seraient bien inspirés d'en faire
autant pour couper l'herbe sous le pied des nostalgiques lunatiques
d'idéologies désuètes que sont le pan arabisme et le pan islamisme, véritables
bombes à retardement pour détruire toute nation !
En ce qui concerne la double culture et la langue
française qu’affectionnent beaucoup de tunisiens, il faut rappeler que
l'enseignement voulu par Bourguiba a été le bilinguisme en inculquant aux
tunisiens, sans complexe aucun, la culture française en plus de la culture
arabe, y voyant un enrichissement pour son peuple. Le premier à avoir opté pour
une politique d'arabisation, était le pan arabiste Mohamed Mzali ministre
puis premier ministre de Bourguiba, qui s'est rapproché des islamistes et de
Ghannouchi.
L’éducation nationale devient schizophrène avec cette
double culture mal maîtrisée par Ben Ali qui pensant couper l’herbe sous le
pied des islamistes, a décidé de revenir sur le système de la double culture
instaurée par son prédécesseur en arabisant l’enseignement et en réduisant
l’apprentissage de la langue française à une simple langue étrangère.
Sauf qu’une fois arrivé au niveau universitaire,
beaucoup de filière sont enseignées uniquement en français comme les sciences,
la médecine, les mathématiques ... alors que beaucoup d’étudiants ne maîtrisent
pas cette langue. Ce qui complique leur formation. Cela explique par ailleurs,
la baisse du niveau général des étudiants formés dans le système public.
Pour échapper à cette « paupérisation » du savoir,
les plus nantis orientent leurs enfants vers des écoles et des universités
privés qui ont conservé pour bon nombre d'entre elles, l’ancien système de doubles
cultures qui a donné ses preuves. Sans parler des rejetons des pan arabistes et
des pan islamistes qui réservent les meilleurs écoles et universités à leurs
rejetons, alors qu'ils veulent imposer "l'arabisation" et les écoles
coraniques aux enfants du petit peuple !
Faut-il rappeler l'erreur algérienne dans ce domaine ? Croyant
faire taire les pan-islamistes et leurs alliés les pan arabistes, le FLN au
pouvoir a cédé à leurs revendications d'arabisation en recrutant par centaine
des enseignants égyptiens dont beaucoup appartenaient à
la mouvance des Frères musulmans qui ont importé en Algérie le
wahhabisme et le mode sociétal qui va avec ! Résultat : une expérience de plus
de 50 ans d'arabisation au pas de charge, s'est soldée par un échec total produisant des analphabètes trilingues
(Français, arabe, berbère); les nouvelles générations ne maîtrisant ni l'arabe
ni le français, mais l'islamisme des Frères musulmans, quant à lui, il s'est
bien diffusé et implanté dans la société algérienne !
R.B
Réforme de l’enseignement au Maroc : Belmokhtar
enterre la politique d’arabisation
Trois ans après sa nomination au gouvernement
Benkirane II, Rachid Belmokhtar a présenté son plan de sauvetage de
l’enseignement public. Sa stratégie étalée sur quinze ans sonne le glas de la
politique d’arabisation lancée il y a trois décennies.
Le ministre de l’Education nationale semble avoir définitivement gagné sa bataille contre Benkirane. L’enseignement des matières scientifiques et techniques en français va bien être mis en place. Le conseil des ministres du 6 janvier tenu à Laâyoune et présidé par le roi Mohammed VI, a entériné ce choix, déjà rendu public le 10 octobre dans une circulaire adressée aux directeurs des académies. Cette décision avait vivement été décriée par les partisans de la langue arabe et à leur tête le chef du gouvernement et sa formation politique.
Le ministre de l’Education nationale semble avoir définitivement gagné sa bataille contre Benkirane. L’enseignement des matières scientifiques et techniques en français va bien être mis en place. Le conseil des ministres du 6 janvier tenu à Laâyoune et présidé par le roi Mohammed VI, a entériné ce choix, déjà rendu public le 10 octobre dans une circulaire adressée aux directeurs des académies. Cette décision avait vivement été décriée par les partisans de la langue arabe et à leur tête le chef du gouvernement et sa formation politique.
La victoire de Belmokhtar ne souffre pas de la
moindre équivoque. En plus de l’enseignement de certaines matières en français,
le ministre a enfoncé le clou en donnant plus de place à l’apprentissage de la
langue de Molière. Hier soir sur le JT francophone de 2M, il a annoncé que
l’enseignement du français dans l’école publique débutera dès la première année
du primaire contre la troisième actuellement. Voilà une annonce qui devrait
susciter l’ire de Benkirane et des siens, mais ils ne pourront surement pas
crier leur mécontentement à haute voix.
Fin de l’arabisation lancée il y a trois
décennies
Il faut dire que Belmokhtar a plus que jamais la
bénédiction royale. Le ministre a en effet présenté les grandes lignes de son
plan de sauvetage de l’enseignement durant les quinze prochaines années
directement devant le monarque et non en conseil de gouvernement. Cela lui
épargne de facto les critiques virulentes du secrétaire général du PJD comme ce
fut le cas lors du passage de Benkirane devant la Chambre des conseillers le 1er décembre
2015.
Par ailleurs, le français n’est pas la seule
langue étrangère à avoir le droit de citer dans la réforme de Belmokhtar. La
vision 2015-2030 accorde également une place importante à l’anglais. La langue
de Shakespeare fera son entrée dans l’école publique dès la quatrième année du
primaire. Et au lycée, des disciplines scientifiques et techniques seront
enseignée en français et en anglais, a affirmé le ministre au JT de 2M.
Cette ouverture sur les langues étrangères sonne
le glas de la politique d’arabisation lancée dans le chaos il y a trois
décennies. Ce retour en arrière vise à redonner à l’école publique ses lettres
de noblesse. Mais pour que la réforme puisse réussir il faudra mettre les
moyens et surtout les ressources humaines nécessaires à la réalisation des
objectifs de cette vision.
Lire :
MVI : UN ROI PRAGMATIQUE !
RépondreSupprimerPourquoi choisir la langue d'un colonisateur et rejeter celle de l'autre ?
- L'arabe est la langue des Beni Hilal, colonisateurs de l'Ifriqya
- Le français est la langue du colonisateur français de l'Afrique du Nord.
Alors pourquoi rejeter le bilinguisme et refuser le français plus adapté aux technologies modernes aux sciences et à la médecine ?
La langue arabe a montré ses limites dans les matières scientifiques et de la hautes technologie. De l'avoir imposée en ces matière, cela n'a fait que régresser les marocains dans ces domaines ...
A quand une telle prise de conscience de la part des tunisiens ?
Pour rappel :
- le Maroc a basculé dans l’arabisation de l’enseignement (primaire et secondaire) dans les années 70-80, un virage imposé par le parti de l’Istiqlal, qui a arraché l’indépendance et auquel on ne pouvait rien refuser.
Le roi Hassan II (1961-1999) s’est plié à leur volonté.
- L’Algérie de Houari Boumediene avait pris le même chemin et ce, dès les classes primaires. Le français y était enseigné en tant que première langue étrangère, ce qui de toute façon le reléguait au second plan, même dans la tête des citoyens. Mais il y a une dizaine d’années, l’Algérie change de braquet et décide de reproposer le français dès la deuxième année primaire, toujours en tant que langue étrangère.
https://africanmanager.com/07_maroc-le-roi-siffle-la-fin-de-larabisation-de-lenseignement-et-rehabilite-le-francais/?fbclid=IwAR1nClksFWnowk1Yv3QDMDKZ6qLsCfLhkU2d7gJA6kkT22OIwvBK3Gl0164