Deux monuments de l'Egypte :
Oum Kalthoum et Hassanein Haykel
Hassanein
Haykel a reconnu tardivement avoir mal jugé Bourguiba au
temps où il était la voix de Nasser, leader du pan arabisme. Il lui reconnaît
une grande clairvoyance à propos de la "cause
palestinienne".
R.B
Zakaria
Bouker, rend
hommage à un grand intellectuel égyptien.
Vous apprenez qu’un proche ou un ami
décède. Le temps court se fond dans le temps long. La mort a ce quelque
chose d’insondable jusqu'à la fin des temps. L’extinction d’une personne est
vécue de mille façons. Seul le défunt ignore qu’il n’est plus.
Perpétuer la vie après la mort, a été à
l’origine de toutes les religions. C’est probablement la meilleure définition
d’une religion.
« Je crois aux forces de l’esprit, et je ne vous quitterai pas » disait François Mitterrand.
Mais il y a plus irréversible et plus
désolent que la mort d’une personne : la mort d’un temps !
Avec le départ de Hassanein Haykel, les
orphelins de l’intelligence de l’histoire enterrent le vingtième siècle.
Hassanein Haykel rejoint aujourd’hui le
silence des pyramides.
Il faudra un autre Champollion dans
mille ans pour décrypter les mystères partis avec ce grand monument de
l’Histoire.
Difficile de croire que ce morceau de
l’histoire, né à la fin de la grande guerre, sortant son premier livre à l’âge
de 28 ans « l’Iran sur un volcan » avant de s’installer ad vitam aeternam sur le trône de la dynastie
journalistique Al Ahram, soit parti .. en
silence !
Avec le départ de Hassanien Haykal, nous
quittons à regret une grande partie de nous même .. Peut être même la partie la
plus vivante de nous même. Parce que Haykel n’était pas un journaliste
seulement.
Il était aux cotés de Gamal Abdel Nasser le
chantre du pan arabisme, du début jusqu'à la fin, pour rédiger le premier
ouvrage sur la pensée révolutionnaire entièrement arabe en 1953… côtoyant les
grandes figures du XX.
Il aura à la fin de ses jours cette réflexion
tellement modeste : « Je trouve chez les jeunes internautes, des commentaires
et des réflexions qui font pâlir les meilleures pensées des grands analystes. »
Modestie d’autant plus grande que les
ouvrages de Hassanein Haykal, se comptent par dizaines. On n’est pas
journaliste si on n’en a pas lu quelques uns. Haykel n’était pas historien. Haykel
était l'Histoire.
C'est dans ses lignes et ses pensées que
nous avons appris à lire et à compter les événements et les hommes.
Avec le départ de Haykal, le temps se
contracte.
Il y a malheureusement quelques cris
sardoniques d’éboueurs islamistes qui nous rappellent qu’il y a autant de
grandeur que de petitesses dans ce bas monde; auxquels répond le prompt Naceur
Rdissi par ces quelques vers :
رحل هيكل فغاب القمر
فرحت ذئاب بقوم البقر
وشيوخ النفط
قلب البؤر
ماضيكم حقدا وحاضركم ضجر
رحل الحسنين ودمشق تنتصر
بكت عليه السماء بغيث المطر
في مصر خليفتكم سقط
وفي حمص اندحر
لهيكل
البقاء الدائم في كل الصور
ولكم
صحراء المعيز يا غلمان قطر
الناصر الرديسي
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