jeudi 18 février 2016

Hommage à Hassanein Haykel, grand journaliste du monde arabe

Afficher l'image d'origine
Deux monuments de l'Egypte : 
Oum Kalthoum et Hassanein Haykel
Hassanein Haykel a reconnu tardivement avoir mal jugé Bourguiba au temps où il était la voix de Nasser, leader du pan arabisme. Il lui reconnaît une grande clairvoyance à propos de la "cause palestinienne".

R.B

Zakaria Bouker, rend hommage à un grand intellectuel égyptien.

Vous apprenez qu’un proche ou un ami décède. Le temps court se fond dans le temps long. La mort a ce quelque chose d’insondable jusqu'à la fin des temps. L’extinction d’une personne est vécue de mille façons. Seul le défunt ignore qu’il n’est plus.
Perpétuer la vie après la mort, a été à l’origine de toutes les religions. C’est probablement la meilleure définition d’une religion.
« Je crois aux forces de l’esprit, et je ne vous quitterai pas » disait François Mitterrand.

Mais il y a plus irréversible et plus désolent que la mort d’une personne : la mort d’un temps !
Avec le départ de Hassanein Haykel, les orphelins de l’intelligence de l’histoire enterrent le vingtième siècle.

Hassanein Haykel rejoint aujourd’hui le silence des pyramides. 
Il faudra un autre Champollion dans mille ans pour décrypter les mystères partis avec ce grand monument de l’Histoire.
Difficile de croire que ce morceau de l’histoire, né à la fin de la grande guerre, sortant son premier livre à l’âge de 28 ans « l’Iran sur un volcan » avant de s’installer ad vitam aeternam sur le trône de la dynastie journalistique Al Ahram, soit parti .. en silence !

Avec le départ de Hassanien Haykal, nous quittons à regret une grande partie de nous même .. Peut être même la partie la plus vivante de nous même. Parce que Haykel n’était pas un journaliste seulement.
Il était aux cotés de Gamal Abdel Nasser le chantre du pan arabisme, du début jusqu'à la fin, pour rédiger le premier ouvrage sur la pensée révolutionnaire entièrement arabe en 1953… côtoyant les grandes figures du XX.

Il aura à la fin de ses jours cette réflexion tellement modeste : « Je trouve chez les jeunes internautes, des commentaires et des réflexions qui font pâlir les meilleures pensées des grands analystes. »
Modestie d’autant plus grande que les ouvrages de Hassanein Haykal, se comptent par dizaines. On n’est pas journaliste si on n’en a pas lu quelques uns. Haykel n’était pas historien. Haykel était l'Histoire. 
C'est dans ses lignes et ses pensées que nous avons appris à lire et à compter les événements et les hommes.
Avec le départ de Haykal, le temps se contracte. 

Il y a malheureusement quelques cris sardoniques d’éboueurs islamistes qui nous rappellent qu’il y a autant de grandeur que de petitesses dans ce bas monde; auxquels répond le prompt Naceur Rdissi par ces quelques vers : 

رحل هيكل فغاب القمر

فرحت ذئاب بقوم البقر
وشيوخ النفط قلب البؤر
ماضيكم حقدا وحاضركم ضجر
رحل الحسنين ودمشق تنتصر
بكت عليه السماء بغيث المطر
في مصر خليفتكم سقط 
وفي حمص اندحر
لهيكل البقاء الدائم في كل الصور
ولكم صحراء المعيز يا غلمان قطر

الناصر الرديسي






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire