vendredi 9 juillet 2021

Histoire du bac





Parents et enseignants commencent à reconnaître que le bac n'est plus ce qu'il était et que le niveau des bacheliers est nivelé par le bas. Et depuis la réforme de Lionel Jospin, le bac est devenu un "droit" accordé à tout le monde, quitte à le brader, au nom de l'égalité sociale ! Et que dire des mentions et des notes accordées aux bachelier au-delà du raisonnable, quand certains obtiennent des 21 / 20 !
R.B






Robert Colonna d’Istria

Le bac a connu de nombreuses réformes et traversé de multiples régimes politiques. Au départ, ce n’était qu’un oral. Dans un ouvrage érudit, La grande histoire du baccalauréat (Plon), Robert Colonna d’Istria retrace ses origines et son évolution.

Le bac naît en 1808

Le 17 mars, exactement. Ce jour-là, ce premier grade universitaire est institué par décret impérial. Le bac est donc une création de Napoléon. L’article 19 stipule que pour «être admis à subir l’examen du baccalauréat dans la faculté des lettres , il faudra : 1° être âgé d’au moins seize ans; 2° répondre sur tout ce qu’on enseigne dans les hautes classes des lycées»

S’agissant de la faculté des sciences, on ne sera reçu bachelier «qu’après avoir obtenu le même grade dans celle des lettres»

Enfin, l’article 26 stipule qu’à compter du 1er octobre 1815, «on ne pourra être admis au baccalauréat dans les facultés de droit et de médecine sans avoir au moins le grade de bachelier dans celle des lettres».

À l’origine, les épreuves étaient orales

Lors de la première session du bac en 1809, l’examen était une «discussion à bâtons rompus avec un jury». Elle portait sur des auteurs grecs et latins mais aussi, sur des sujets d’histoire, de géographie et enfin, de philosophie. Cet oral pouvait durer jusqu’à 45 minutes.

Il existait une mention «mal»

Les examinateurs, tous universitaires, votaient pour chaque candidat en leur attribuant une mention: «très bien», «bien», «assez bien» et «mal». À partir de 1854, «les membres du jury votent pour chaque candidat en attribuant non plus avec des appréciations, mais avec des boules». La boule blanche représentait un avis positif quand la boule rouge signifiait une abstention ou un avis moyen. La boule noire, enfin, symbolisait un «avis défavorable».

La première promotion comptait quelques dizaines de bacheliers

Quelques dizaines, oui, et plus exactement 32 lauréats. «Il y en aura 666 l’année suivante, plus d’un millier en 1812, plus de 2000 en 1816».

L’examen était payant

«À la création du baccalauréat, les candidats doivent verser 60 francs auxquels s’ajoutent 2 francs à payer à l’appariteur pour ‘‘loyer de robe’’». Si, en cas d’échec, le lycéen repasse les épreuves, il lui faut verser de nouveaux droits. En cas de perte, «5 francs sont à payer encore, pour l’établissement d’un duplicata du diplôme».

La première épreuve écrite est introduite en ... 1830

C’est un test écrit, appelé le «morceau de français». Il «prend place au milieu des oraux, est facultatif, peu utilisé». L’épreuve sera obligatoire dix ans plus tard et «ne tardera pas à devenir le pivot de l’examen».

Les fautes d’orthographe ... un problème ancien

En 1820, le comte Siméon, également ministre de l’Intérieur «avait été désagréablement impressionné par la correspondance des récents bacheliers». «Leurs lettres révélaient une grande méconnaissance, et même une ignorance de l’orthographe.» C’est ainsi que le 19 septembre de la même année, «il ordonnait des mesures de sévérité destinées à rehausser le niveau des examens du baccalauréat».

L’introduction de la dissertation en philosophie fut tardive

«Depuis 1852, les épreuves écrites du baccalauréat comportent deux épreuves, une version latine de deux heures et une composition latine de trois heures». Mais en 1864, le ministre de l’Instruction publique Victor Duruy en ajoute une troisième : l’épreuve de philosophie, une dissertation de trois heures.

L’année de la première femme bachelière

Elle s’appelait Julie-Victoire Daubié (1824-1874). Cette institutrice de 37 ans «a appris le latin avec son frère prêtre». Elle a présenté l’examen à Lyon devant un jury «entièrement masculin» et l’a réussi «avec six boules blanches, trois boules rouges et une boule noire». Le 17 août 1861, elle est déclarée admise. Elle fut également la première Française «à obtenir une licence ès lettres en Sorbonne, le 28 octobre 1871».

L’épreuve de français introduite en 1880

Le décret de Jules Ferry (19 juin 1880) «introduit une révolution» : le remplacement de la composition latine par une composition française sur un sujet de littérature ou d’histoire. C’est la fin du règne du latin.

  

1 commentaire:

  1. Le BAC, un abc a minima, bac qui permet de passer de l'adolescence à l'âge adulte...

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