mardi 6 juillet 2021

La Tunisie telle que la voit un Algérien depuis la France

Notre ami Mohamed Kacimi suit de loin les péripéties de la "révolution du jasmin" et rêve pour l'Algérie d'une démocratie à la tunisienne, depuis le fumeux "printemps arabe".

Cependant, s'il s'émeut des agressions que subit Abir Moussi au sein même du parlement, il se trompe de colporter à son propos ce qu'en disent les Frères musulmans d'Ennahdha et leurs larbins, dont les "enfants" de Ghannouchi introduits, eux et leur terrorisme, par la volonté de le "père", au sein du Baro.

Que Abir Moussi dénonce la supercherie à propos de la révolution, c'est son droit et son point que partagent de plus en plus de Tunisiens qui ont fini par comprendre qu'il s'agit d'un coup d'Etat ourdi par le Qatar avec l'aval des EU & de l'UE !

Quant au programme du PDL qui ne serait que la reconduction de celui de l'ex-RCD, notre ami Kacimi semble n'avoir lu ni son programme, ni suivi les travaux des experts pour son élaboration, reprenant là le chiffon rouge qu'agitent les opposants aux destouriens. 

Et quant à l'argument "massue" de conservatisme, que dénoncent les opposants de Abir Moussi et que Mohamed Kacimi reprend dans son article, il est faux; puisque Abir Moussi répète à loisir les raisons de son rejet du projet de la COLIBE, que certains ont résumé à dessein par un rejet de l'égalité devant l'héritage entre frères et sœurs.

Et que dire du casque, du gilet pare-balle, du porte voix ... auxquels Abir Moussi a du recourir et dont beaucoup n'ont retenu que la forme pour la moquer mais semblent ignorer les causes réelles qui l'y ont acculée pour se défendre et défendre son droit élémentaire d'opposante contre Ghannouchi et ses "enfants", qui veulent par tous les moyens la réduire au silence en tant que femme et en tant que cheffe politique ... voire l'éliminer physiquement comme Ghannouchi l'avait fait pour Chokri Belaid !

R.B

ON TABASSE LES FEMMES DANS L’ASSEMBLÉE TUNISIENNE
Souvent pour échapper au monologue collectif sur le Covid, je me laisse porter par le fil d’actualité de Facebook.
Au gré de mes pérégrinations, je suis tombé, par hasard, sur la vidéo où un député de l’assemblée tunisienne donne des coups de poing à une collègue. J’ai visionné la vidéo, plusieurs fois, comme si j’avais du mal à y croire.
La scène se passe dans l’enceinte de l’assemblée représentative du peuple, dont le siège se trouve à Tunis. Cette assemblée démocratique est née de la « Révolution » après la chute de Ben Ali en 2011.

Que voit-on sur la vidéo ? D’abord l’enceinte de l’assemblée tunisienne au palais du Bardo. Une moquette verte, des sièges verts, capitonnés et une boiserie acajou. Soudain, on voit un homme, en bras de chemise blanche, se lever, et avancer à pas décidés vers la première rangée de la tribune à droite. Là, il donne plusieurs coups de poings au visage d’une députée. Une femme s’interpose, tandis que dans les autres travées, des hommes ventripotents ne lèvent pas le nez de leur smartphone.

Quelques minutes plus tôt, la victime se faisait agonir par un autre homme dans l’hémicycle qui, agitant une liasse de dinars, lui crie à tue-tête :
- Tu es qu’une pute qui se vend et s’achète. Tu ne vaux pas plus que le prix d’une chèvre. (texto).

A ces mots plusieurs députés de son camp, islamistes, dont des femmes voilées, se sont levés pour applaudir.
Passé le moment de sidération, j’ai voulu en savoir un peu plus sur les protagonistes de cette scène tragique.
L’homme qui a frappé la députée, s’appelle Sahbi Smara. Étudiant, il était indic de la police de Ben Ali qui l’avait chargé de noyauter le syndicat étudiant et de pourrir la vie de ses militants. Après la Révolution, il fait son mea-culpa publiquement avant d’offrir ses services au parti islamiste Ennahdha. Déçu, comme certains, par la ligne « réformiste » de cette formation, il rejoint la formation de Al Karama. Une formation daechienne qui prône l’inscription de la Charia dans la constitution et qui dispose désormais de 21 députés à l’Assemblée tunisienne !
Son dirigeant Seifeddine Makhlouf, connu comme l’avocat des salafistes, se présente à l'élection présidentielle de 2019. Il recueille 147 351 voix au premier tour, soit 4,37 % des voix. Il emporte notamment la majorité des votes de la diaspora établie en France. Comme quoi l’air de l’Hexagone n’inspire pas forcément des idées républicaines aux tunisiens qui le respirent !
Ce Makhlouf est devenu la risée des réseaux depuis le jour où il a exhibé à l’assemblée une petite fiole remplie d’huile d’olive en assurant qu’il détient le remède miracle contre le Covid.

Notons au passage que ce parti, extrémiste, compte parmi ces membres, Rached Khiari, le député qui avait salué l’assassinat de Samuel Paty.

Quant à la victime, elle s’appelle Abir Moussi, elle est avocate de profession. Elle dirige le Parti destourien libre, et se revendique sans complexe comme l’héritière de Ben Ali. A l’assemblé tunisienne, c’est elle qui fait le spectacle. Bateleuse dans l’âme, bête de scène, kamikaze, faisant feu de tout bois, équipée d’un casque moto, d’un gilet pare-balles, et d’un porte-voix ; toujours armée de son smartphone avec lequel elle diffuse en direct ses joutes et ses altercations, elle a choisi de pourrir la vie des islamistes, et par là même toutes les assemblées plénières de l’Assemblée tunisienne.
Quand Abir Moussi jure que son objectif est de faire rendre gorge aux islamistes et d’interdire le parti des « Frères musulmans », on a l’envie de lui embrasser la tête et les pieds.

Mais à voir son programme de près nos ardeurs s’en trouvent vite refroidies. Pas folle la guêpe, tout de même. Hostile à l’idée même de « Révolution » qu’elle considère comme un « complot occidentalo-sioniste », elle est opposée farouchement à l’égalité de l’héritage et à la dépénalisation de l’homosexualité. En fait, ce qu’elle propose c’est tout simplement que la Tunisie fasse marche arrière et retrouve la « paix, le bonheur et la prospérité qu’elle avait du temps de Benali ». Son discours fait mouche, et la passionaria du Bardo, que l’on dit grassement financée par les Émirats, caracole en tête des sondages. Il faut dire que le phénomène Moussi n’a été rendu possible que par la débâcle de la gauche tunisienne. Dans les faubourgs de Tunis, de Sfax ou de Médenine, les hommes l’applaudissent à tout rompre, en se lissant la barbe ou les moustaches, car elle a des couilles ! Abir Moussi pousse sur les décombres des démocrates, et vend du « rêve de l’âge d’or » à tour de bras. Et, il faut l’avouer, cela marche d’un feu de dieu.
Il en va de même dans les autres pays arabes. A Damas, on pleure Hafez al Assad, au Caire, Nasser, en Libye, Kadhafi, et en Algérie, Boumediene. Car pour l’Arabe le futur a pour nom nostalgie.

L’agression de la députée n’est pas l’acte d’un décérébré ou d’un satyre, elle est, hélas, révélatrice d’une violence endémique que subissent les femmes. En effet, une enquête réalisée en 2010 révèle que 47,6% des femmes (soit une femme sur deux) âgées de 18 à 64 ans déclarent avoir été victimes d’au moins une des formes de violences au cours de leur vie : violences physiques, psychologies, sexuelles ou économiques.
Cependant, en dépit de ces chiffres alarmants, la situation des femmes tunisiennes reste à mille coudées au dessus de celles des autres pays arabes.
Pour s’en convaincre il suffit de jeter un coup d’œil sur le pays voisin, la Corée du Nord, ( ex-Algérie) où les femmes ont été, au fil des années, ramenées à l’état de bêtes de somme par le code de la Famille, initié par le parti, à jamais unique et islamiste, le FLN.
Frapper une femme est à nos yeux une infamie, un crime, mais pour un « croyant » c’est une obligation et un devoir, énoncé clairement dans le Coran : « Les femmes qui risquent de vous désobéir, essayez de les ramener à la raison, ne couchez pas avec elles dans le lit, sinon battez-les ». Sourate, 4, 34.
Il suffit de taper sur You tube « comment frapper sa femme », en arabe, et vous aurez des centaines de vidéos d’Imams qui vous en donnent la recette religieuse. Les plus rigoristes suggèrent de rosser l’indocile à condition de ne pas faire couler le sang ou lui casser un membre. Les plus libéraux suggèrent de piquer les fesses de la récalcitrante avec un cure-dents, ce qui a pour avantage de ne pas laisser d’ecchymoses.

L’assemblée où s’est déroulée cette agression est dirigée par l’insubmersible, Rached Ghannouchi, le dirigeant du parti islamiste, Ennahdha, désormais majoritaire à l’Assemblée, et qui fait la pluie et le beau temps en Tunisie depuis 2011.

Soutenu à plein régime par le Qatar, subjugué par Erdogan, courtisé par les chancelleries occidentales, ce frère musulman, grabataire, sournois et obséquieux, rêve d’une islamisation indolore du pays dont la justice, l’administration, la police et l’armée ont été grignotées et noyautées jusqu’à la moelle par les islamistes.
Certains naïfs qui n’ont pas peur de l’oxymore, voient en lui un « islamiste modéré » alors qu’en 2016, en plein carnage syrien, il déclarait à un quotidien arabe que « Daech représente l'islam en colère ». C’est pour cette raison, peut-être, que la Tunisie a fourni le plus gros contingent de jeunes jihadistes partis sûrement se calmer les nerfs en Syrie et en Irak.

Sur cette scène à pleurer, plane l’ombre d’un grand absent, le président Kaïs Saïed. Élu à l’unanimité comme le sauveur suprême. On disait de lui qu’il avait les mains propres, ce qui est vrai, et il s’est vite avéré que le personnage avait aussi une caboche vierge de toute forme d’idée et de pensée. Depuis son élection, il nage littéralement dans l’éther des Grecs, si haut qu’il a perdu de vue son royaume. Victime d’une overdose de Coran et de poésie arabe classique.
Persuadé d’être un contemporain du Prophète, il se rêve chaque jour, chevauchant une chamelle blanche, sabre au clair, et franchissant à brides rabattues le désert d’Arabie pour aller reprendre Jérusalem des mains des juifs de Khaybar.
Devant un tableau aussi sombre, on est tenté de pleurer de crier : « merde tout ça pour ça », de maudire les printemps arabes qui, au lieu de renverser les dictateurs ont inventé de nouvelles dictatures, de vouloir aller pisser sur la tombe de de Bouazizi et de regretter le temps béni de Ben Ali où tous les blaireaux du monde, pouvaient bronzer les seins nus sur les place de Jerba et s’empiffrer jusqu’à s’éclater la panse pour cent euros par semaine en all inclusive.
Mais c’est oublier justement que sous Ben Ali la Tunisie était un véritable Goulag sur mer, quadrillé par des millions de flics et d’indics, où les médecins avaient pour ordre de renseigner les commissariat du coin sur l’hypertension, les crises d’hémorroïdes ou les blennorragies de leurs patients.

Certes la Révolution n’a pas fait le bonheur des tunisiens, pour l’instant, et encore moins rempli leur ventre, mais la révolution n’est pas un gueuleton, mais elle a délivré de la peur et c’est beaucoup. Aujourd’hui en Tunisie on peut avoir faim, certes, mais on ne disparaît pas sur un claquement de doigt d’un flic ou d’un indic.

Dans ce spectacle, lamentable, la victime, Abir Moussi, a le même dessein que ses bourreaux. Les deux veulent donner une image déplorable de la démocratie tunisienne qui se construit chaque jour et en direct sous les yeux des tunisiens. Ils transforment l’exercice de libre parole en bataille de polochons, ils maquillent l’hémicycle en fête foraine où tous les coups sont permis, ils font passer les élus pour des charlots payés à 3300 dinars pour jouer au Tétris à longueur de journée, ce qui n’est pas faux pour la plupart d’entre eux.

Islamistes et nostalgiques de l’ancien régime font tout pour que les citoyens en viennent à vomir et à regretter cette démocratie que les uns jugent comme une hérésie, et les autres comme un complot judéo-maçonnique.

Cependant, malgré toutes ses failles, ses errements, ses fautes, et ses fourvoiements,
l’expérience démocratique tunisienne reste unique et inouïe. Elle fait de ce petit pays un havre de libertés, fragile peut-être, mais réel ; tangible, au milieu de ce vaste goulag qu’est le monde arabe et qui compte aujourd’hui plus de 429 millions de prisonnier politiques enfermés de Bagdad à Rabat, du Golfe persique à l’Atlantique, comme on dit. Et justement la Tunisie c’est tout ce qui nous reste pour ne pas désespérer de ce monde à pleurer.

***

Violences à l’égard d’Abir Moussi : L’ONU avertit


A force de jouer les gros bras, ils ont fini par se croire intouchables. Ils ont, même cru qu’ils pouvaient tout se permettre sans que personne ne leur demande des comptes.

Ils ont oublié, avec leur immaturité politique et sociale que, mondialisation oblige, le monde n’est plus qu’un grand village, et que tout se voit et que tout se sait, à la seconde près, d’un bout à l’autre de la planète.

Ennahdha et ses pare-chocs ont eu un réveil, de leurs songes de grandeurs, brusque et rude. Ils ont reçu des réprimandes de la part de l’ONU. Rien que çà !

Les gros bras de l’ARP ont, en effet, oublié que tous les cirques qu’ils se sont permis de jouer sous le dôme étaient filmés et retransmis en direct. Et ils ont oublié que les caméras qu’ils avaient devant eux retransmettaient sur des chaines satellitaires, donc accessibles au monde entier.

Le bureau de l’ONU a Tunis s’est permis, en effet, de crier le holà, et de rappeler à l’ordre ces énergumènes débridés. L’ONU a assuré que les violences subies par Abir Moussi, le 30 juin, n’étaient pas un cas isolé, mais qu’elles s’inscrivaient dans la continuité d’autres actes de haine et de violence à l’égard de la femme députées tunisienne et de la femme activiste politique, d’une manière plus large.

L’ONU avertit que la violence qu’elle soit physique ou, même, verbale, opérée sur la femme politique, ne représente pas, seulement, une grave atteinte aux droit de l’homme, mais constitue une réelle menace pour la démocratie et pour le rôle de la femme dans la vie publique.

Le bureau de l’ONU conclue sa sévère mise en garde par demander à ce que ces agresseurs soient exemplairement punis, et par appeler les députés étant des représentants du peuple qui les a élus, à se conformer aux bonnes mœurs et aux valeurs morales de la société dont ils sont issus.

Un dur retour à la réalité pour ces baroudeurs de l’ARP qui ont du comprendre que les jeux sont faits, qu’ils sont allés trop loin, et que plus personne ne pourra se permettre de les couvrir et de les soutenir !

2 commentaires:

  1. UNE MINISTRE DE LA FEMME AU ABONNES ABSENTS, FACE AUX AGRESSIONS D'UNE DEPUTEE CHEF DU PDL : Pourquoi ?

    Selon Ali Bakir, elle est la belle-sœur de Zyad Laadhari ex membre du bureau politique d'Ennahdha, qui manie la langue de bois à la perfection et qui ment plus vite que son ombre !

    Belle soeur qui doit avoir baigné dans la culture des Frères musulmans et qui doit apprécier l'opuscule pondu par Ghannouchi pour diaboliser les femmes et plus particulièrement les filles de Bourguiba !!

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  2. LES DEPUTES AGRESSEURS DE Abir MOUSSI, ENFANTS DE GHANNOUCHI, SONT MIS AU PIQUET !

    Ghannouchi se fout du monde et du droit !

    Au lieu de retirer leur immunité à ces voyous et de les poursuivre devant la justice pour leurs agressions .... Ghannouchi leur interdit de prendre la parole, durant 3 séances parlementaires consécutives, en guise de punition !!

    Vivement la Troisièmes République !!!

    https://www.marianne.net/monde/proche-orient/tunisie-abir-moussi-la-leader-de-lopposition-frappee-a-coups-de-poing-au-parlement?fbclid=IwAR0WUnJCnvdrWcAUbmE5GkPxMg1gb7JUSo_F0xKajW9OFkjvt6OprSvoVuA

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