mercredi 14 juillet 2021

AID EL KEBIR & COVID !

La Zitouna, phare du malékisme, est en train de virer au wahhabisme ...

Devant le dilemme qui se pose aux Tunisiens, à l'approche de l'aïd el kébir dit "fête du mouton", en période de Covid; alors que le pays est ruiné et quémande des aides financières et des vaccins anti-coronavirus auprès des bonnes volontés, le Dr Zouhair Jendoubi, diplômé de la Zitouna rappelle :

Dans le malékisme, l'être tout comme la Oumma, quand ils sont devant une difficulté majeure, certains rites tels que le pèlerinage, le sacrifice du mouton ... peuvent être déclarés "secondaires" pour les suspendre ou leur trouver des substituts, comme : aider les pauvres, verser de l'argent aux associations caritatives, financer un projet utile à la communauté ...

Le messager Mohammad lui-même a initié cette pratique quand face à une difficulté, il a dispensé sa communauté de tuer le mouton de l'aïd, en proposant de sacrifier un mouton pour commémorer l'acte sacrificiel d'Abraham, au nom de toute la Oumma d'alors, la dispensant de pratiquer individuellement ce rituel.

Ce que Hassan II, roi du Maroc, avait compris, quand par 3 fois il a sacrifié un mouton au nom de son peuple, le dispensant de le faire individuellement, pour préserver le cheptel ovin de son pays.

Et ce que le président Habib Bourguiba avait fait en demandant aux Tunisiens de ne pas tuer le mouton pour permettre la reconstitution du cheptel ovin en Tunisie, à une époque où il était menacé d'extinction.

Les exégètes malékites ont retenu cette idée initiée par Mohammad, en application de la règle que l'Islam n'est pas une religion de contrainte "eddine, dinou yousr', laysa dinou ossr' ", car la religion doit accompagner l'homme et non le contraindre.

Ainsi quand les hommes se trouvent dans l'incapacité de satisfaire à un rituel pour cause économique, climatique, financière ...; il leur est permis dans le malékisme de le substituer par d'autres pratiques, l'essentiel étant la symbolique de l'acte et non sa matérialité; puisque ce qui est demandé au croyant est l'intention et la sincérité de sa foi, et non la pratique machinale, irréfléchie des rites qui lui sont demandés d'effectuer.
Car dans le malékisme, c'est l'intention qui compte et non la pratique !
Autrement dit le fond prime sur la forme !
Le malékisme incite le croyant à pratiquer sa foi dans la retenue et la discrétion; et condamne l'exhibitionnisme et les pratiques ostentatoires où le pratiquant se donne en spectacle et met en scène sa "foi" !
Contrairement au wahhabisme où tout est pour la forme avec l'ostentation en tout, incitant le pratiquant à se donner en spectacle, peu importe si sa foi est sincère; pourvu que son entourage se rassure sur son assiduité aux rituels, comme la prière (souvent dans les rues), le jeûne, l'aïd el kébir ... à la grande satisfaction de ceux qui détiennent le pouvoir, assurés du contrôle sur l'individu par la religion. Pratiques qui poussent souvent le pratiquant à l'hypocrisie.
D'après l'exégète Jendoubi, malékite de formation, face aux crises économiques créées en Tunisie par les Frères musulmans, que la Covid-19 vient compliquer; il est permis au président de la république de procéder au sacrifice d'un mouton au nom de tous les Tunisiens qui pourraient alors, pour ceux qui en ont les moyens, reverser la somme allouée au rituel de l'aïd, pour financer une école, un hôpital, du matériel médical, des vaccins ... beaucoup plus utiles au peuple réduit à la mendicité par Ghannouchi et ses Frères musulmans. Ce qui épargne le cheptel ovin tunisien et dispense les gens de dépenses superflues, alors que le pays vit une crise économique inhabituelle. Et ce qui limite les déplacements des gens alors qu'un nouveau variant plus meurtrier du coronavirus, circule dans le pays.
Il précise que toute personne peut prendre aussi cette initiative pour sa famille, ses proches, son quartier, son village, sa ville ou son pays; pour les dispenser de tuer les moutons.
D'ailleurs ce docteur en théologie dénonce les constructions anarchiques des mosquées et des minarets réalisées par les nouveaux convertis au wahhabisme juste pour étaler publiquement leur nouvelle conversion. Alors que cet argent aurait pu servir à pallier à d'autres manques plus important aux Tunisiens, paupérisés par Ghannouchi et ses Frères musulmans.
Et comme beaucoup de Tunisiens, il constate avec amertume que le wahhabisme est en train de se substituer au malékisme qui durant 14 siècles avait façonné l'identité des Tunisiens pour en faire un peuple pacifique, pacifiste et ouvert sur les autres, fière de sa tunisianité; et que la Zitouna qui fut le phare du malékisme pour l'Afrique du Nord jusqu'en Andalousie, est en train de virer au wahhabisme depuis que Ghannouchi l'a investie et infiltrée de ses hommes convertis au wahhabisme, souvent formés dans les écoles des Ibn Saoud en Arabie, berceau de cette doctrine rétrograde et obscurantiste !

Rachid Barnat

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