dimanche 28 avril 2019

14 JANVIER 2011 : ALORS, RÉVOLUTION OU PAS RÉVOLUTION ?

Pour qu'il y ait révolution, encore faut-il que les conditions pour son avènement soient réunies. Si le mécontentement s'est généralisé suite aux dérives que prenait le système Ben Ali vers une dictature policière étouffante, il fallait un facteur déclenchant pour qu'elle advienne ! Celui-ci, malheureusement, est venu de l'étranger; ourdi par les EU + UE + Israël + Qatar !

Si les tunisiens dans l'euphorie du départ de Ben Ali ont cru en être les instigateurs, ils vont très vite découvrir la manipulation dont ils ont été l'objet.
S'ils ont été fiers de leur "révolution du jasmin" qui a initié le "printemps arabe", ils vont découvrir que tout était orchestré par des étrangers selon des plans préétablis jusqu'aux choix des noms de "printemps arabe" qui va toucher les républiques "arabes" et celui de "révolution du jasmin", clin d’œil aux tunisiens pour leur art de vivre symbolisé par cette fleur !

Ce coup de pouce pour dégager un dictateur, faut-il le rejeter pour autant ? Oui, si on l'estime une ingérence et non si les tunisiens sauraient contrecarrer le projet initial de ses instigateurs, qui ont programmé le chaos créateur pour recomposer le monde "arabe" en imposant aux républiques "arabes" les Frères musulmans par tous les moyens, (le terrorisme ou le consensus) faisant de la Tunisie le laboratoire expérimental pour une "démocratie arabe", démocratie au rabais où le prétendu islamisme modéré des Frères musulmans, comme disent les américains et les européens, serait tout à fait compatible avec la démocratie !

Ils pourraient prétendre à une révolution s'ils parvenaient à libérer la Tunisie de ses envahisseurs islamistes à la solde du Qatar. Alors, ils pourraient envisager d'autres révolutions telle que l'instauration de la laïcité, une démocratie réelle avec un Etat de droit où la justice sera indépendante ... mais pour cela il leur faut d'autres révolutions, dont celles des mentalités !
S'ils parvenaient à l'égalité entre hommes et femmes en matière d'héritage, à dépénaliser l'homosexualité ... ; cela fera d'eux une fois de plus un peuple leader contre l’archaïsme sclérosant qui empêche les peuples de progresser et de se rapprocher des nations civilisées.
Et si aux élections présidentielles, ils élisent une femme ; ce sera alors une grande première et une véritable révolution dans les pays dits "arabo-musulmans" auxquels certains s'obstinent à rattacher la Tunisie !

Rachid Barnat
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LETTRE OUVERTE À ABIR MOUSSI

Maître,
Certes, vous avez raison de dire que la révolution tunisienne s'apparente plutôt à un coup d'État fomenté par des forces étrangères.
Certes, vous avez raison de dire que les khouwanjia (Frères musulmans) en ont profité pour prendre le pouvoir et détruire l'état tunisien.

Cependant, il est évident que la Tunisie ne pouvait pas faire l'économie de ce changement de régime qui a permis de mettre à nu l'état général du pays et ses dysfonctionnements les plus graves :
- La corruption et le banditisme érigés comme principes de fonctionnement de la société.
- La poursuite de la déchéance du système éducatif et de l'enseignement qui a engendré des générations de citoyens facilement manipulables par les discours obscurantistes.
- L'absence totale de toute forme de démocratie et de liberté d'expression.

Cette mise à nu, qu'a permis la révolution était absolument nécessaire pour stopper le pourrissement du pays par la dictature d'une famille qui a régné en maître absolu sur notre pays pendant 23 ans.

Or vous rejetez en bloc la révolution car vous ne focalisez votre appréciation que sur ce qu'en ont fait les khouwanjias et leurs acolytes. Alors que la révolution à laquelle nous avions tous cru un certain 14 Janvier 2011 aura nécessairement un effet salvateur pour peu que nous nous la réappropriions.

Maître Moussi, vous qui avez montré que vous êtes le leader que la Tunisie attendait pour sauver la Tunisie, je m'adresse à vous, aujourd'hui, pour vous dire que le peuple tunisien qui a enfanté sa Révolution, compte sur vous pour la glorifier au lieu de la renier, et surtout pour la réorienter vers la réalisation de ses objectifs.

Votre discours ne sera audible pour les tunisiens que si vous prenez acte du poids historique de la révolution qui ouvre une ère nouvelle pour la Tunisie qui accède enfin à la démocratie sans laquelle aucun progrès réel et durable n'est possible.


Avec tout mon soutien et mon immense gratitude pour votre valeureux combat.

Amina Moalla



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