Pour
qu'il y ait révolution, encore faut-il que les conditions pour son avènement
soient réunies. Si le mécontentement s'est généralisé suite aux dérives que
prenait le système Ben Ali vers une dictature policière étouffante, il
fallait un facteur déclenchant pour qu'elle advienne ! Celui-ci,
malheureusement, est venu de l'étranger; ourdi par les EU + UE + Israël
+ Qatar !
Si les tunisiens
dans l'euphorie du départ de Ben Ali ont cru en être les instigateurs, ils vont
très vite découvrir la
manipulation dont ils ont été l'objet.
S'ils ont été fiers de leur "révolution du jasmin" qui a initié le "printemps arabe", ils vont découvrir que tout était orchestré par des étrangers selon des plans préétablis jusqu'aux choix des noms de "printemps arabe" qui va toucher les républiques "arabes" et celui de "révolution du jasmin", clin d’œil aux tunisiens pour leur art de vivre symbolisé par cette fleur !
Ce coup
de pouce pour dégager un dictateur, faut-il le rejeter pour autant ? Oui, si on
l'estime une ingérence et non si les tunisiens sauraient contrecarrer le
projet initial de ses instigateurs, qui ont programmé le chaos
créateur pour recomposer
le monde "arabe" en imposant aux républiques "arabes"
les Frères musulmans par tous les moyens, (le terrorisme ou le consensus) faisant de
la Tunisie le laboratoire expérimental pour une "démocratie
arabe", démocratie au rabais où le prétendu islamisme modéré des
Frères musulmans, comme disent les américains et les européens, serait tout à
fait compatible avec la démocratie !
Ils pourraient prétendre à une révolution s'ils parvenaient à libérer la Tunisie de ses
envahisseurs islamistes à la solde du Qatar. Alors, ils pourraient envisager
d'autres révolutions telle que l'instauration de la laïcité, une démocratie
réelle avec un Etat de droit où la justice sera indépendante ... mais pour
cela il leur faut d'autres révolutions, dont celles des mentalités !
S'ils
parvenaient à l'égalité entre hommes et femmes en matière d'héritage, à dépénaliser l'homosexualité ... ; cela fera d'eux une fois de plus un peuple leader contre l’archaïsme
sclérosant qui empêche les peuples de progresser et de se rapprocher des nations civilisées.
Et si aux
élections présidentielles, ils élisent une femme ; ce sera alors une grande première
et une véritable révolution dans les pays dits "arabo-musulmans"
auxquels certains s'obstinent à rattacher la Tunisie !
Rachid Barnat
LETTRE
OUVERTE À ABIR MOUSSI
Maître,
Certes,
vous avez raison de dire que la révolution tunisienne s'apparente plutôt à un
coup d'État fomenté par des forces étrangères.
Certes,
vous avez raison de dire que les khouwanjia (Frères musulmans) en ont
profité pour prendre le pouvoir et détruire l'état tunisien.
Cependant,
il est évident que la Tunisie ne pouvait pas faire l'économie de ce changement
de régime qui a permis de mettre à nu l'état général du pays et ses
dysfonctionnements les plus graves :
- La
corruption et le banditisme érigés comme principes de fonctionnement de la
société.
- La
poursuite de la déchéance du système éducatif et de l'enseignement qui a
engendré des générations de citoyens facilement manipulables par les discours
obscurantistes.
-
L'absence totale de toute forme de démocratie et de liberté d'expression.
Cette
mise à nu, qu'a permis la révolution était absolument nécessaire pour stopper
le pourrissement du pays par la dictature d'une famille qui a régné en maître
absolu sur notre pays pendant 23 ans.
Or vous
rejetez en bloc la révolution car vous ne focalisez votre appréciation que sur
ce qu'en ont fait les khouwanjias et leurs acolytes. Alors que la révolution à
laquelle nous avions tous cru un certain 14 Janvier 2011 aura nécessairement un
effet salvateur pour peu que nous nous la réappropriions.
Maître
Moussi, vous qui avez montré que vous êtes le leader que la Tunisie attendait
pour sauver la Tunisie, je m'adresse à vous, aujourd'hui, pour vous dire que le
peuple tunisien qui a enfanté sa Révolution, compte sur vous pour la glorifier
au lieu de la renier, et surtout pour la réorienter vers la réalisation de ses
objectifs.
Votre
discours ne sera audible pour les tunisiens que si vous prenez acte du poids
historique de la révolution qui ouvre une ère nouvelle pour la Tunisie qui
accède enfin à la démocratie sans laquelle aucun progrès réel et durable n'est
possible.
Avec tout
mon soutien et mon immense gratitude pour votre valeureux combat.
Amina Moalla
Amina Moalla
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