jeudi 14 janvier 2021

10 ans de révolution dévoyée par les Frères musulmans ...

En 10 ans d'islamisme, certains commencent à démêler le jeu machiavélique mis en place par Ghannouchi pour demeurer au pouvoir bon gré mal gré les "progressistes", surfant sur leur amateurisme, sinon sur leur opportunisme de politicards sans  envergure ! 
Et depuis que Abir Moussi a repris le flambeau du Destour, parti qui a libéré et bâtit la République et la Nation tunisiennes, la donne change et la scène politique tunisienne s'est clarifiée : il y a désormais les patriotes qui veulent libérer la Tunisie de l'emprise mortelle des Frères musulmans et ceux qui se compromettent avec eux !!

R.B 

Maya Ksouri

Commémoration du 14 janvier, les abus de la mémoire

De commémoration en commémoration l’escalade dans le forçage du trait d’une “révolution exceptionnelle“ est telle aujourd’hui qu’elle nous rappelle “le trop plein de mémoire” dont parle Paul Ricœur mais aussi Todorov auquel nous faisons référence en titre, en évoquant les abus de la mémoire.

Une déclaration de Neziha Rjiba, ancienne opposante modérée à Ben Ali, illustre à elle seule cette mémoire qui s’abuse elle seule, s’en revendique même, pour asseoir une nouvelle légitimité. Lors d’une interview au journal Assarih, elle déclara : « Je couvrirai d'imprécations quiconque dirait du bien de Ben Ali … et moi-même, si je venais à lui trouver une qualité, je le nierai avec toute l’impudence possible ».

Pour cette mémoire collective, traumatisée par le deuil non effectué d’une révolution qui devait révéler le meilleur de nous-même mais qui a lamentablement échoué révélant au passage les tares d’un peuple longtemps fantasmé, les commémorations et les mantras révolutionnaires ne sont que la traduction d’une compulsion de la répétition d’une mémoire empêchée, une mémoire malade qui est dans le déni.

Le déni de l'échec que l'après révolution n'est pas meilleur que le passé comme il le devrait; et ce déni est volontaire pour légitimer le système actuel, et surtout en retirer une légitimité pour les porte-paroles de ce nouveau système.

En cette 10ème commémoration, si le retour incantatoire habituel sur le 14 janvier correspond aux ressorts exposés ci-dessus, il est un élément nouveau qui corse l’exercice mémoriel et empêche de plus en plus tout examen apaisé du passé et donc du futur.

La montée du PDL (Parti destourien libre), présenté comme une continuation de l’ancien régime, en raison de l’appartenance passée de sa présidente au RCD et de son récit politique récusant la révolution, dynamite à elle seule tous les ressorts du déni dont use depuis une décennie la mémoire révolutionnaire, pour s'entretenir dans le ressentiment à l'égard du régime de Ben Ali.

Pour expurger ce grain de sable qui grippe la machine mémorielle, dont se repaissent les légitimités nouvelles, ça redouble donc de professions de foi comme ces couples qui, se sachant morts, s’empressent de faire un enfant pour exorciser le mal … en vain.

Pourquoi la montée du PDL oblige-t-elle la mémoire abusée à redoubler d’efforts ?

Notons d’abord que le zèle mémoriel sera plus le fait des porte-paroles autoproclamés, que des véritables acteurs, ceux connus et reconnus pour s'être opposé publiquement à l'ancien régime.  

Cela redouble d’effort car le système dont est héritier le PDL, qui monte, est assimilé à la dictature et le nouveau système à la démocratie, permise grâce à la révolution, et qu'il n’est pas “normal” en définitive  qu’un peuple choisisse la dictature à la démocratie; à moins de dynamiter tous les éléments du storytelling révolutionnaire et que donc “la dictature” n’en était pas une et que “la démocratie nouvelle” soit du toc.

Les raccourcis et subterfuges de la mémoire manipulée sont tels qu’une question aussi importante que celle-là : ”L'ancien système était-il une dictature et le nouveau une démocratie ?” est éludée car l'émotion doit primer sur les faits qui deviennent secondaires.

Pour ne pas ergoter (malgré les relativisations apportées par des opposants notoires, sur lesquels on peut difficilement surenchérir, tels que Néjib Chebbi et Mohamed Abbou qui ont conclu tous deux que l’ancien système avait des garde-fous et des lignes rouges et des qualités). Mettons que l’ancien système soit une dictature inégalable, les responsables de cette “dictature” n’ont-ils pas été désignés à l’opprobre via un livre noir officiel et désignés en tant que bourreaux, lors de séances publiques d’écoute organisées par une instance de justice transitionnelle, n’ont-ils pas été arrêtés, jugés par les “tribunaux révolutionnaires”, vu leur biens saisis et frappés d’illégibilité ?

Faudrait-il donc les pendre sur la place publique pour que l’on dépasse cette posture de ressentiment rendant tout débat sur "la révolution" et sur tout le reste impossible et empêchant donc de passer à l'avenir ?

La réponse à cette question serait d’ailleurs plus aisée si l'appréhension des figures de l’ancien système n'était empreinte de sélectivité. Les uns sont acceptés, encensés, honorés (Kamel Morjane, Mohamed Ghariani, Béji Caid Essebsi lui-même ... Ceci pour la haute extraction; pour la basse, nous citerons Borhene Bsaiess et Imed Dghij petits larbins de l’ancien régime auxquels a été même confié le soin d’animer la soirée de commémoration du dixième anniversaire d’une révolution dont les voies sont devenues de plus en plus impénétrables) et d’autres ostracisés (l’exemple le plus frappant est Abir Moussi).

Si le système de justice transitionnelle appelé “vérité et dignité” (IVD), a failli dans l’apurement du ressentiment, est-ce la faute de l’ancien régime ou du nouveau régime qui n’est finalement pas mieux qu’une dictature pour avoir justement failli en cela ?

L’officiante de la réconciliation nationale, qui aurait dû être disqualifiée in limine litis du fait de sa perception de sa personne comme d’une victime du régime ancien, ne s’est-elle pas livrée à tous les actes disqualifiant son travail du montage des témoignages des perpetrators, à la corruption et au clientélisme qui ont caractérisé sa gestion d’une instance qui devait être exemplaire ? La fixation de l'année 1955 comme date du début de la période interrogée ne donne-t-elle pas  à elle seule une lumière suffisante sur la volonté  de vindicte et de chantage qui animera un processus censé être d’apaisement et de réconciliation ?

Est-ce la faute de l'ancien  régime si les documents d'époque désignant les vrais tortionnaires, les vrais délateurs, n’aient pas été ouverts au public comme cela s’est fait dans d'autres expériences (en Europe de l’Est par exemple) et comme on l’a demandé sans relâche, ce qui aurait annihilé toute possibilité de ces chantages politiques et de ces fuites de document sélectives en fonction des intérêts politiques, auxquels nous assistons aujourd’hui ?

On se demande pourquoi ce peuple dont on considère le soulèvement de 2011 comme sacro-saint, s’est-il tourné (comme en attestent les sondages) au bout de dix ans vers le PDL considéré comme issu de l’ancien régime ? Pourquoi ce retournement annoncé à l'ancien système n’est-il pas sacro-saint et indiscutable aussi si la volonté du peuple l’est toujours ?

« Le peuple est ignorant et c’est l’ancien système qui l’a fait ignorant », selon les vestales de la révolution; et « c’est pour cela qu’il est nostalgique de la dictature » mais que vaut donc aussi une révolution faite par des ignorants ... car c’est toujours le même peuple.

Est-ce en “démocratie” ou en “dictature” que l’on a assassiné et décapité en plein jour ? Est-ce en dictature ou en démocratie que la Tunisie est devenue un pays incapable de pourvoir aux besoins premiers de ses citoyens et de devoir mendier comme il en est pour le vaccin anti-covid ? Est-ce en démocratie ou en dictature que des homosexuels à Kairouan se sont vus  proscrire et interdire de cité par la justice ? Est-ce en dictature ou en démocratie que l’on a vu des citoyens baiser en public la main d’un chef de parti ? Est-ce en démocratie ou en dictature que l’on a vu la justice aussi noyautée et avilie ? Est-ce en dictature ou en démocratie que l’on a vu l’argent incontrôlé fausser les élections, la cour des comptes le confirmer sans que rien ne soit entrepris ? Est-ce en démocratie ou en dictature que l’on a jeté en prison Jabeur Mejri pour une œuvre artistique représentant la divinité et lynché les artistes de Abdellya ? Est-ce en dictature ou en démocratie que certains journalistes et intellectuels sont condamnés à une escorte policière car leur vie est menacée ? Est- ce en dictature ou en démocratie qu’un investisseur tunisien est obligé d'être associé à du capital étranger, turc en l’occurrence, pour pouvoir s’adonner à son activité ? Est-ce en dictature ou en démocratie qu’une poignée de politiques venus d’outre-mer, n’ayant jamais travaillé, sont devenus richissimes sans que personne n’ose les interroger sur l’origine de leur enrichissement soudain ? Est-ce en démocratie ou en dictature que des mandats de mise en liberté dûment émis, ne sont pas appliqués car la tête du client n'était pas la bonne ??

L'échec est patent !

S’en gargariser comme d’un succès, comme on le voit lors de ces commémorations, ne révèle-t-il pas une révolution devenue système oppresseur elle-même et générateur de son propre récit désincarné des réalités et de ses propres chiens de garde ?

Ces chiens de garde ont certes des mobiles différents, de l’opportunisme, la volonté d’effacer les casseroles du passé, pour les plus âgés au simple désir de se donner une cause à défendre, de se trouver une place et à l'ignorance pour les plus jeunes mais ils sont là et redoublent d’efforts à l’occasion de ce dixième anniversaire où le système issu de la révolution est plus que jamais en crise.

Et dans ce système en crise, le PDL a agi comme révélateur pour mettre en abyme l'abîme même comme dans un drame antique.

A ce titre, Yadh Ben Achour, l'éminent juriste et ancien président de l’instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, lors d’une récente interview, considère la percée du PDL, comme une “manifestation de crise de la démocratie, alors que ni les textes fondateurs de ce parti, ni sa pratique ne dérogent aux règles de la démocratie (et même qu’il s'est signalé au sein de l’ARP comme le plus farouche défenseur des valeurs démocratiques tel que la transparence et l’attachement à la légalité), paradoxalement, personne parmi ceux qui disqualifient aujourd’hui le PDL, n’a parlé de crise de démocratie au sujet du parti qui tire toutes les ficelles du nouveau système qui est un parti religieux, une secte dans ses chartes et dans sa pratique et qui considère comme martyrs ses criminels ayant porté les armes contre l’Etat tunisien ! Ce parti-secte est tout au plus critiqué mais jamais remis en cause dans son existence en l’assimilant à un dysfonctionnement de la démocratie par ceux-là même qui s'inquiètent aujourd'hui de la menace que constitue le PDL pour cette même démocratie.

Les choses en sont qu’une association de défense des martyrs de la révolution a décidé de porter plainte contre la chef du PDL pour “négationnisme révolutionnaire”, alors que point de lois mémorielles en Tunisie.

Que faut-il de plus que tout le dispositif révolutionnaire mis en branle, explicité ci-dessus, pour dépasser le ressentiment premier et pour initier un vrai débat non tronqué et repartir sur le chemin de la construction ?

Pourquoi la procédure de “redémarrage“ serait simple pour certains et compliquée pour les autres ? l’arbitraire nous mine.

Lotfi Zitoun, cheville ouvrière d’un système fasciste qui a terrorisé et racketté ses concitoyens à coup de menaces de listes à paraître, de sit-in violents, un système dont il a lui-même favorisé la violence par ses prises de paroles et qui a abouti à des assassinats et au terrorisme, peut par exemple facilement rebondir et rejouer un rôle sans qu’on le disqualifie et même devenir la coqueluche des salons des démocrates ! Il suffit qu’il dise en passant qu’il s’est trompé dans certains de ses jugements. Point de reddition de compte demandée, point de jugement demandé, point de confiscation, point de vérification du dossier TNN et des panamas papers ! Rien. Il est blanchi sur parole.

Abir Moussi est à l'opposé : le système auquel elle a appartenu a été jugé (pour des vétilles finalement car rien de ce qui fait les dictatures n’a été trouvé), ses fauteurs condamnés, la justice n’a jamais rien trouvé à lui reprocher à elle-même personnellement mais elle demeure disqualifiée pour les démocrates qui adoubent Zitoun sur parole. Pour être qualifiée à figurer dans leur cour des miracles démocratiques, la présidente du PDL doit présenter d’autres gages : reconnaître la révolution, le sésame car cette révolution est devenue religion avec profession de foi, ”la chaheda“ !

Mais qu’est-ce que reconnaître la révolution ? Quelle valeur a cette reconnaissance ? Reconnaître la révolution peut-il être une ligne fiable de départage ? Si oui, départage entre quelles des deux parties ?

Reconnaître l’instant insurrectionnel ? C’est un instant historique, un fait attesté; le reconnaître n’a donc aucun sens.

Faut-il reconnaître que ce qui est arrivé après l’instant insurrectionnel, comme le terrorisme, le tribalisme, l’Etat déliquescent, est meilleurs qu'avant ? Et devoir succomber à une irrationalité pareille pour empêcher tout débat réel. Ou serait-ce juste pour asseoir la légitimité du nouvel establishment ?

Si cette reconnaissance-profession de foi est la condition suffisante, alors les franges les plus réactionnaires, les plus corrompues, les plus violentes, les plus anarchiques, qui reconnaissent, plus que tout le monde la révolution et s’en proclament nuit et jour (qui, elles, n'inquiètent pas nos démocrates qui sont toujours prompts à frayer avec elles à l'occasion des dialogues nationaux et autres inepties), doivent être à ce titre nos guides et nos chefs et les seuls qualifiés pour s'organiser politiquement pour gérer le pays !!   

Toute la supercherie est là. Cette mémoire "révolutionnaire" tour à tour obligée, empêchée et manipulée a été l’instrument de la mainmise de ce que le pays compte de plus inapte, corrompu, sectaire et vil sur les affaires d’un pays aujourd'hui exsangue.

La manipulation de la mémoire et la fixation des rites du nouveau récit issu de cette mémoire, est l’enjeu le plus important car au-delà de la légitimation, mais aussi comme son corollaire, il permet le monopole de la fixation de la règle du jeu politique.

L’appendice des Frères musulmans en Tunisie, Ennahdha, secte et non pas parti comme vient de le reconnaître inconsciemment Lotfi Zitoun, l’un de ses ex-leaders (“nous ne sommes pas réunis autour d’une idée partisane” affirme-t-il lors d’une interview parue cette semaine) s’est arrogé dès les premiers moments succédant à l’insurrection,  la fixation unilatérale de la règle du jeu; la règle du jeu servant bien sûr à désigner l’ennemi, l’ennemi étant changeant, la règle changera en fonction de son identité.

Les progressistes ont perdu depuis la révolution toutes les élections, sauf une, celle de 2014 où ils s’accorderont, bon an mal an, à ignorer la règle du jeu édictée par le parti islamiste. Malheureusement, la défection de Béji Caid Essebsi annulera ce camouflet tactique.

Ainsi lors de la rédaction de la loi électorale par la Haute Instance pour la Réalisation des Objectifs de la Révolution en 2011, le mot d’ordre, fourbement défendu par Ennahdha, sera la parité. Les progressistes tomberont dans le panneau en choisissant le mode de scrutin favorable à Ennahdha et présenté comme le seul à même de défendre la parité. Ce mode de scrutin mine aujourd’hui la vie politique tunisienne de l’aveu même de Yadh Ben Achour le président de l’instance qui a défendu ce même mode de scrutin. 

En 2011, la règle du départage édictée par Ennahdha était “révolutionnaire contre suppôts de la dictature “couplée à “identité arabo islamique, vs acculturation et valets francophones du progressisme” : les démocrates perdront car ils participeront au lynchage des “azlems” (terme de novlangue révolutionnaire désignant les affidés au régime de Ben Ali) et à leur disqualification et ils jetteront le bébé avec l’eau du bain, les “azlems” appartenant pour la plupart au système séculier, progressiste et anti islamiste.

En 2014, les islamistes exhumeront la règle de jeu de 2011 “ancien régime/preux révolutionnaires", Béji Caid Essebsi étant un homme de l’ancien  système et son parti, Nidaa, un conglomérat de sensibilités dont celle RCD-iste, très présente. Les Tunisiens échaudés par l'expérience de 2011, par les assassinats politiques, la paupérisation et la déliquescence de l’Etat, ne souscriront pas à la règle de départage de 2011 et en choisiront une autre et ils gagneront les élections au grand étonnement des islamistes.

Battus, ceux-ci proposeront une nouvelle règle du jeu : le “tawafok (un autre terme de novlangue révolutionnaire désignant un consensus qui fait abstraction de l'opération électorale). Cela deviendra le maître mot du jeu politique et permettra aux islamistes, grands perdants de l'élection de 2014, de s’implanter et de noyauter tranquillement l'Etat cachés dans le manche de Béji Caid Essebsi.

En 2019, le filon révolutionnaire s'étant érodé au vu de leur compromission, les islamistes jetèrent leur dévolu sur une nouvelle règle du jeu. Cette règle fut comme d’habitude choisie en fonction de l'identité de l’ennemi politique le plus en vue. La lutte contre la corruption devint le nouveau mantra car le parti pouvant leur damer le pion dans les législatives, Qalb Tounes, est conduit par un homme d’affaires sulfureux. Les progressistes s’y jetteront la tête la première sans réfléchir à ce que cette démarche induisait du passage d’un terrorisme avéré, entretenu à coup de chambre noires, à un second plan de dangerosité devant une corruption supposée et surtout sans prêter attention à ce que cette démarche contenait d’absolution des islamistes d’une corruption dont ils sont en fait les champions; donc une règle du jeu qui permet de relâcher la pression sur un parti islamiste en difficulté par rapport à l’affaire de la chambre noire mettant en évidence leur rôle dans le terrorisme qui a assailli le pays depuis leur arrivée et qui par la même occasion les éloigne du cercle de la désignation de corruption, la corruption étant devenue une exclusivité de Nabil Karoui. Toute personne rejetant cette règle de jeu unilatérale, devenant le suppôt du seul corrompu de la scène. 

A l'orée du dixième anniversaire du 14 janvier et en dépit de tous les malheurs occasionnés à ce pays par cette mémoire manipulée pour la satisfaction d'intérêts sectaires, comme nous venons de l’exposer, nous assistons aujourd’hui au même manège par la volonté de résurrection de la règle du jeu de 2011.

Malgré les 10 ans écoulés, la justice transitionnelle, les compensations, les séances publiques d'écoute, nous devons rester figés, nourrir une mémoire qui a pour seul but de légitimer l’establishment actuel qui a perdu toute légitimité factuelle.

En étudiant les abus de la mémoire, Todorov mettra l’accent sur les stratégies de victimisation dont use la mémoire manipulée. Etre victime fonde à réclamer pour toujours et 10 ans après, les Tunisiens commémorateurs n’ont pas encore quitté cette case. 

Et même qu’il est question ces jours-ci de verser le montant astronomique de trois mille milliards comme réparation par un Etat qui peine à payer le rang de ses salaries (multipliés à l’envi depuis 2011, pour placer les victimes de l’ancien régime, des islamistes, sans qualification dans la fonction publique).

Et qu'a-t-on trouvé à l’issue des écoutes menées par l’IVD et des procès qui justifie ces réparations astronomiques ? Qu’a-t-on trouvé, que des actions non systémiques qui ont finalement conduit à condamner les pontes de l’ancien régime juste pour de vulgaires et piètres malversations et ses ministres pour le financement de leur parti; un système qui est sorti, en somme, blanchi de toute dictature à tel point que son troisième homme, le secrétaire général du parti unique lui-même, est aujourd'hui le très honorable conseiller auprès du président du parlement et chef du parti islamiste ! 

Donc si “la dictature” n’en était pas réellement une, quid de cette démocratie ?

Un système démocratique où ne sont disqualifiés ni les falsificateurs d’élections, ni les provocateurs à la violence, ni les homophobes, ni les misogynes, ni les thuriféraires du terrorisme et ses acteurs, ni les encenseurs de la chariaa négation de l’alternance, ni les contrebandiers, ni les négateurs de la démocratie ... Ils ne sont pas disqualifiés car reconnaissant la révolution. Car sans cette révolution, qui aurait organisé cette ochlocratie qui leur permet de répandre leur poison ?

Le poison est là, bien clair inoculé par mithridatisation ou assaut violent. L'antidote est là aussi : le refus de toute règle du jeu de cet ennemi de l’Etat. La règle de jeu qu'il veut imposer  aujourd'hui et qui divise les rangs des démocrates anti-islamistes pour des raisons plus ou moins valables. Adopter une  règle de départage en fonction de l'intérêt de l’Etat et de son régime républicain, tel est l’antidote.

La seule règle de départage tactiquement efficace, est celle-là : ”patriote républicain anti-ikhwane contre pro-ikhwane”.

Une fois l’exérèse du mal, le plus grand qui ronge le pays, effectuée, on pourra se livrer à nos palabres citoyennes sur un socle commun de valeurs sans terrorisme, sans “takfir” (apostasie) et sans violence et parler alors des conditions d’une démocratie, une vraie.



                                           

6 commentaires:

  1. COMMENT VOLER UN PEUPLE EN TOUTE LEGALITE ?

    Ghannouchi fait voter des lois d' "indemnisation" pour militantisme !

    Le pays est en faillite et n'a plus de quoi acheter des vaccins anti-covid pour les Tunisiens, et Ghannouchi vote une loi d'indemnisation pour militantisme pour ses hommes d'une valeur de 33 milliards de DT !

    Les Tunisiens avaient dégagé ZABA & les Trabelsi pour vol ... ils se retrouvent avec un voleur plus futé et plus gourmand; d'autant qu'il considère la Tunisie comme un butin de guerre !!

    Ils peuvent dire merci La Révolution !!!

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  2. CURIEUSE ATTITUDE DE YBA POUR CELEBRER LES 10 ANS DE GALERE DES TUNISIENS !

    Il s'en prend à Abir Moussi alors qu'elle veut corriger ses erreurs quand il était président de la Haute instance de la révolution de s'être fait avoir par Ghannouchi par la loi électorale ...

    Il essaie à l'occasion de l'anniversaire de la fumeuse révolution, de faire oublier son amateurisme et ses insuffisances en tant que constitutionnaliste en s'en prenant aux destouriens du PDL qui veulent corriger toutes ses erreurs qui ont permis aux Frères musulmans leur emprise sur l'Etat tunisien !

    Le mieux serait qu'il se taise et se retire, à défaut de reconnaître ses erreurs de jugement et son manque de professionnalisme pour demander pardon aux Tunisiens pour la catastrophe qu'il leur a occasionnée à défaut d'y remédier en incitant les bonnes volontés à le faire; plutôt que de continuer à faire du lèche-botte à Ghannouchi !

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  3. DES JOURNALISTES FRANÇAIS AU SERVICE DU QATAR ?

    Ces journalistes qui suivent la vie politique tunisienne, il ne leur a pas échappé que beaucoup d'anciens RCD-istes, ont rejoint Ennahdha, virant de progressistes vers islamistes au service des Frères musulmans d'Ennahdha; la dernière recrue de Ghannouchi étant le secrétaire général lui-même, du RCD, parti qui le combattait !

    Pourtant ces journalistes ont admis que Ghannouchi et son parti Ennahdha, puissent virer d'islamistes vers modernistes, délaissant la religion aux religieux et le terrorisme, pour devenir un parti civil et démocrate ...

    Mais ils s'obstinent à dépeindre Abir Moussi et son parti le PDL, comme une résurgence du RCD !

    En somme, ils admettent que tout le monde puisse changer, sauf Abir qu'ils assignent au RCD et à sa dictature policière !

    Ils n'ont pas admis que le RCD soit mort depuis que Ghannouchi l'avait interdit; et que Ben Ali, son chef, lui aussi est mort et que son régime policier est mort avec lui !

    Bien qu'elle ait été au RCD; Abir Moussi en authentique destourienne, veut à travers son parti le PDL poursuivre l'oeuvre du Destour centenaire, dont elle assume aussi bien les échecs que les réussites, en corrigeant ses ratages !
    Il suffit pour cela d'écouter ses discours et de lire son programme et tout ce qu'elle écrit et fime, pour voir qu'elle a changé et qu'elle veut changer ce qui n'a pas marché chez les Destouriens !
    Un programme on ne peut plus clair pour celui qui veut le lire : elle est démocrate et républicaine, n'en déplaise à ces journalistes !

    Alors pourquoi ces journalistes s'obstinent-ils à voir à travers Abir Moussi le retour de l'ancien RCD ?

    Est-ce parcequ'elle est la seule qui refuse de se coucher devant Ghannouchi, ce qui déplait à l'émir du Qatar qui le soutient et dont ils sont les porte-voix, parcequ'ils financent leurs quotidiens (Le Monde ...) ?? !!

    Dommage pour ces journalistes, c'est leur crédibilité qui ne passe plus auprès des Tunisiens !

    https://www.lefigaro.fr/international/tunisie-les-figures-de-l-ancien-regime-font-leur-retour-20210114?fbclid=IwAR3eTxitIDktuJTHvZ-XCxobqwI7GVo4UuV2G1PGH39LBNNS6vEh7vP0AcY

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  4. QUEL BILAN POUR l'IVD * ?

    Du temps et de l'argent perdus pour des petits règlements de comptes personnels de la pan-arabiste Sihem Ben Sedrine qui préside cette instance; et qui promettait aux Tunisiens de voir ce qu'ils allaient voir ... du grand déballage, à propos des tortionnaires destouriens !

    Et la montagne a accouché d'une souris; puisque les ex-RCD-istes ont été pour la plus part incorporés par Ghannouchi au service des Frères musulmans, sensés avoir été torturés par eux ... la dernière recrue, étant le Secrétaire Général Mohamed Ghariani du RCD, lui même !!

    Quant à l'argent détourné par le clan Ben Ali, gelé par la Suisse sur demande des "révolutionnaires", la Tunisie est en train de le perdre faute de dossier judiciaire solide démontrant sa provenance douteuse ... à cause de l'aveuglement de Sihem Ben Sedrine occupée à régler ses comptes à Bourguiba !!

    * Instance de vérité et dignité.

    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/tunis-risque-de-perdre-des-millions-du-clan-ben-ali-geles-en-suisse-20210116?fbclid=IwAR3S4CcP3n4gUs_ueLRXsnN7LtfDTqfCfrnlQaU28-Ka9VlqrYi2XOi6Nrc

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  5. Yadh Ben ACHOUR : ENTRE CONSTITUTION & FATOUAS ...

    YBA : " Si le Chef de l’état s’obstine à refuser d’accueillir les nouveaux ministres, afin qu’ils prêtent serment, il aura commis une faute lourde qui pourrait justifier sa destitution ".

    Curieuse position de la part d'un constitutionnaliste !

    Pourtant dans la constitution de 2014, voulue par les Frères musulmans la répartition des pouvoirs est claire :
    - Le président désigne le premier ministre.
    - Le premier ministre forme un gouvernement autour d'un projet.
    - Et le projet est soumis au parlement.
    - Les députés accordent leur confiance au premier ministre sur la base de son programme ... ou ne la lui accorde pas !
    - Une fois son programme a la confiance d'une majorité de députés,
    - Les ministres prêtent serments devant le Président pour valider le gouvernement.
    - S'il doit y avoir remaniement, c'est le président de la république qui l'autorise.

    Or que fait Ghannouchi, président du parlement :
    - il veut choisir le premier ministre.
    - il s'en fiche qu'il ait un programme ou pas; puisqu'il fera ce que lui dictera Ghannouchi.
    - il veut choisir les ministres; si certains le "déçoivent",
    - il décide de remanier le gouvernement, et
    - il choisit les nouveaux ministres.
    - il exige que KS valide le gouvernement par la prestation de serment de ses membres ou de ses nouveaux membres, après remaniement; et peu importe ce qu'en pense KS s'il refuse la prestation de serments de personnes suspecté de corruption ...
    - sinon il menace de changer de régime, en passant d'un régime parlementaire boiteux à un régime parlementaire stricte où le parti le mieux élu, lui revient de choisir le premier ministre et ses ministres ... de son sein si telle est la volonté du chef du parti !

    Mais comme à son habitude, Ghannouchi a toujours trouvé auprès des prétendus progressistes, des hommes de bonne volonté pour courir à son secours et lui trouver solutions sur mesure à ses problèmes; quitte, au prix de confortions intellectuelles, lui valident ses desideratas, qu'il valide à son tour par une "fatoua" !

    Et c'est le cas de ce constitutionnaliste, qui à l'évidence admet le comportement de Ghannouchi et conteste les prérogatives de KS !

    A moins qu'il fasse de la politique, en essayant de faire plaisir à Ghannouchi qui saura lui renvoyer l'ascenseur, persuadé qu'il est le nouveau maître de la Tunisie !
    Reprenant des pratiques que nous croyons révolues mais pas pour ce destourien opportuniste !!
    Ce qui prouve qu'il lui reste à faire sa propre révolution intellectuelle !

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  6. 14 JANVIER 2023 : BILAN DES ANNÉES POST RÉVOLUTION !

    Déjà en 2013, 2 ans après la révolution, les Tunisiens déploraient :
    - Les artistes les intellectuels étaient menacés,
    - Les mausolées profanés,
    - La Zitouna usurpée,
    - La Khaldounia confisquée,
    - La constitution retardée,
    - Les élections reportées,
    - La justice transitionnelle piétinée,
    - Une économie grippée,
    - L'ancien système toujours au chaud près à muter et à s'adapter aux nouveaux maîtres du pays ...

    L'échec du gouvernement est total et la révolution toujours en panne.
    C'est le triste bilan d'un 14 janvier 2013 avec les islamistes aux manettes !

    En 2024, 13 ans après la fumeuse révolution de 2011 et 3 ans après l'espoir suscité par le coup d'Etat de Kais Saied, du 25.7.2022 :

    Bis repetita : rien n'a changé sous le soleil de Tunisie sinon en pire; puisque l'arabiste Kaïs Saied bien qu'il se soit octroyé tous les pouvoirs et fabriqué une constitution sur mesure ... poursuit l'oeuvre de son prédécesseur Ghannouchi, de destruction de toutes les institutions du pays ...
    Un président qui navigue à vue sans programme politique sinon une idéologie lunatique ayant échoué partout, à laquelle il est encore attaché : le panarabisme !

    - les opposants au dictateur Kais Saied sont intimidés sinon jetés en prison, comme Abir Moussi qu'il a arrêtée arbitrairement le 3 octobre 2023 et mise en prison pour l'empêcher de poursuivre ses activités politiques,
    - Les artistes et les intellectuels sont toujours menacés,
    - Les journalistes intimidés, sinon emprisonnés,
    - La Zitouna convertie au wahhabisme,
    - Les mosquées & les écoles coraniques poussent comme des champignons,
    - L'institut de Karadaoui est toujours en place pour diffuser le wahhabisme et fabriquer les jihadistes,
    - Les élections présidentielles reportées,
    - Une économie exsangue,
    - La corruption s'est démocratisée; et KS, malgré ses discours guerriers anticorruption ... ne s'en prend qu'aux petits corrompus et n'ose toujours pas s'attaquer aux grands, comme Ghannouchi et les responsable d'Ennahdha !

    Où sont passés les slogans révolutionnaires du 14 janvier 2011 :
    - dignité,
    - liberté, et
    - démocratie !

    Espérons que 2024 une prise de conscience générale dégage une fois pour toute ces complexés de l'Histoire que sont les islamistes et leurs frères ennemis les arabistes !

    Vivement le retour aux manettes des Destouriens, véritables patriotes héritiers de ceux qui ont combattu pour libérer le pays et construire la nouvelle Tunisie.

    LIBEREZ Abir Moussi عبير موسي !!

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