Le fumeux "printemps arabe" est une aubaine pour Netanyahu : la "question" palestinienne passe au second plan pour la communauté internationale trop occupée à juguler "un terrorisme" organisé et financé par les pétromonarques pour le compte des EU & UE !
Les Frères musulmans y auront bien contribué, que ce soit de l'intérieur (le Hamas à Gaza) ou de l'extérieur, en œuvrant à la détraction des états dits "arabo-musulmans", pour le grand bonheur des sionistes et des conservateurs américains qui les soutiennent dont ils partagent certaines "valeurs" : comme le capitalisme sauvage !
R.B
J’avais
mis en ligne cette analyse avant la révélation par Barak Ravid, l’excellent
correspondant politique du Haaretz,
que le gouvernement israélien se prépare à la disparition de l’Autorité
palestinienne. Mon papier a donc été légèrement modifié.
« Kadish
pour les efforts de paix américains ». C’est le titre de l’édito
publié, vendredi dernier (1 janvier) dans Haaretz, par Peter Beinart,
professeur de Sciences-Po à la City University de New York. Le Kaddish est la
prière prononcée par le plus proche membre de la famille du défunt lors d’un
enterrement juif. En l’occurrence, il ne s’agit pas de proclamer la mort du processus
de paix israélo-palestinien. L’avis de décès a été publié il y a de cela
quelques années. Avec plus de 400000 colons installés en Cisjordanie, la quasi
impossibilité de parvenir à un accord sur Jérusalem Est, et surtout sur le Mont
du Temple/Al Aqsa, on ne voit pas comment il serait possible de créer un état
palestinien. Il faut également tenir compte du schisme entre le Hamas à Gaza et
l’OLP installée en Cisjordanie, sans oublier la situation politique au sein de
la direction du Fatah qui ressemble de plus en plus à une cour byzantine.
USA out !
Peter
Beinart, annonce la fin des initiatives américaines pour relancer les
négociations israélo-palestiniennes. A priori, ce serait plutôt une bonne
nouvelle. De la gestion calamiteuse du sommet de Camp David par Bill Clinton en
juillet 2000 à Barack Obama, toutes les administrations US ont été incapables de faire avancer le processus de paix ne serait-ce que d’un
millimètre. Inutile de revenir sur cet échec monumental, le premier d’une
longue liste d’erreurs, d’analyses erronées politiques et militaires, à la
source des catastrophes auxquelles on assiste au Proche Orient.
Hilary
pro Bibi
Donc,
selon l’analyse de Beinart, Benjamin Netanyahu peut être tranquille. L’Amérique
et donc la communauté internationale, ne veulent plus entendre parler du
conflit avec les Palestiniens. Aucun candidat à la présidence ne parle d’une
solution à deux états. Un anathème pour les républicains. Côté démocrate,
Hilary Clinton, reprend l’argumentation de Netanyahu : « Il est
difficile d’envisager la possibilité d’un accord aussi longtemps que les
Israéliens ne sauront pas ce qu’il va se passer en Syrie et si la Jordanie va
rester stable. » Elle est en faveur de l’octroi de « plus
d’autonomie » aux Palestiniens et donc du maintien du contrôle
sécuritaire de la Cisjordanie par Israël. Tout cela si, comme l’espère la
droite israélienne, le fragile équilibre qui règne dans cette région peut être
maintenu. Car la grande question posée par tous les experts n’est pas si
l’Autorité autonome va s’effondrer, mais comment et quand ce dernier vestige
des accords d’Oslo va-t-il disparaître ?
Gaza
Les
raisons de manquent pas. D’abord, socio-économiques. Selon le dernier rapport
de la Banque mondiale,
les palestiniens s’appauvrissent pour la troisième année consécutive. 25%
vivent sous le seuil de pauvreté. 39% à Gaza et 14% en Cisjordanie. 60% des
gazaouis sont au chômage. 80 % des habitants de ce territoire dépendent de
l’aide financière des diverses ONG internationales. La reconstruction des
immeubles détruits lors de la guerre de juillet 2014 est quasiment en panne.
Gaza est à nouveau au bord de l’implosion et le Hamas y fait face à la
multiplication des cellules salafistes. L’organisation réagit en soufflant sur
les braises de ce que l’on appelle « l’Intifada des couteaux »
en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, et lance des appels à de nouveaux attentats.
Le gouvernement israélien prend grand soin de ne pas réagir en attaquant les
dirigeants du Hamas à Gaza ou en y resserrant le blocus. Au contraire,
réalisant que cela pourrait conduire à une détérioration rapide de la
situation, les barrages, par où passent les denrées et les marchandises
destinées a Gaza, fonctionnent à plein régime.
Veiller à
la stabilité
En
Cisjordanie, la situation est tout aussi instable. Crise économique, en 2015
le PIB ne devait augmenter que de 1,8% pour un accroissement de la population
de plus de 3%. Absence de toute perspective de négociations avec Israël.
Guerres internes au sein de la direction de l’OLP et du Fatah où se déroule la
lutte pour la succession de Mahmoud Abbas. Sur le terrain, le développement de
la colonisation se poursuit. Si la coordination sécuritaire avec Israël est
maintenue cahin caha, les policiers palestiniens chargés de maintenir l’ordre
dans les zones autonomes, ont de plus en plus d’états d’âme. Ce sont souvent
leurs propres enfants qui vont affronter les militaires israéliens aux check
points. Pas question pour Israël de retenir le versement des taxes perçues pour
le compte de l’Autorité même si, régulièrement, les dirigeants palestiniens
expriment leur soutien aux auteurs d’attentats.
La fin en
2016 ?
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