Un pays trop endetté, finit par perdre sa souveraineté ! C'est ce qui est en train d'arriver à la France que les pétromonarques, "grand amis" de ses responsables politiques, semblent avoir achetée ... mais aussi à la Tunisie que les Frères musulmans ont gravement endettée pour la rendre colonisable par le Qatar !
R.B
La France est devenue, sous la présidence de François Hollande, la
"meilleure amie" de l’Arabie saoudite, au risque de devoir assumer
les aspects les moins glorieux du pouvoir wahhabite.
Le dessinateur
suisse Patrick
Chappatte a représenté dans le "New York Times" un couple regardant à la télévision
les informations sur les tensions entre l’Iran et
l’Arabie saoudite. La femme interroge son mari : "Sommes-nous
pro-chiites ou pro-sunnites ?" Ce questionnement est ironique s’agissant
de simples citoyens ; il est plus sérieux, plus problématique pour un
gouvernement au moment où les deux puissances rivales du Moyen-Orient ont rompu
leurs relations diplomatiques et agitent des menaces de guerre.
C’est la
question qui se pose en particulier à la France, devenue, sous la présidence
de François Hollande, la "meilleure amie" de Riyad, au risque de
devoir assumer les aspects les moins glorieux, voire ouvertement provocateurs,
du pouvoir wahhabite.
Cet
embarras s’est manifesté lors de l’exécution par décapitation, le
2 janvier, de 47 Saoudiens accusés de "terrorisme", parmi
lesquels le chef religieux chiite, le cheikh Nimr Bakr al-Nimr, exécution
qui a provoqué la mise à sac de l’ambassade saoudienne à Téhéran et la rupture
des relations entre les deux Etats. Paris a mis 24 heures pour
publier un
communiquéindigent – et antidaté de la veille –, alors que
Washington, pourtant l’allié historique de Riyad, a plus vigoureusement pris
ses distances.
Il ne
s’agit pas que de "morale" – devenue un gros mot dans les relations
internationales – face à des décapitations qui ne sont guère différentes
de celles commises par le groupe Etat islamique ; il s’agit aussi de
realpolitik. L’Arabie saoudite porte sa part de responsabilité dans la montée
du fondamentalisme, y compris sa dernière incarnation la plus extrême, Daech,
avec sa propagation du conservatisme wahhabite ; et elle se sent menacée par le
retour de l’Iran comme
puissance régionale avec la bénédiction américaine.
Un mariage "contre nature"
Or la
France, profitant d’un effacement relatif des Etats-Unis, a noué une
relation politique très forte avec Riyad, devenu un important client
de son industrie d’armement, directement, pour les forces saoudiennes, ou par
le biais de la "diplomatie du chéquier", en réglant des achats
d’armes françaises par le Liban ou l’Egypte (les Rafale et les fameux Mistral
refusés à la Russie). Cette manne a un coût : l’alignement.
Les diplomates
iraniens, qui se souviennent des obstacles français dans la négociation
sur le nucléaire qui a finalement abouti l’an dernier, parlent sans détour
d’"alliance économico-militaire" franco-saoudienne ; ce qui ne les
empêche pas de courtiser la France – on le verra sans doute lors de la visite à
Paris du président Rohani fin janvier. Ils ajoutent, comme un conseil
d’"ami" : "La France doit veiller à ne pas être
complice" d’un aventurisme saoudien que les Iraniens ne sont pas les seuls
à dénoncer.
Alors,
comme elle s’est enfermée dans une posture vouée à l’échec en Syrie, sur
laquelle elle a commencé à revenir après le 13 novembre,
la diplomatie française
s’est-elle aventurée dans un "mariage" contre nature au royaume des
Saoud ? Un ancien diplomate proche du Parti socialiste reconnaît qu’un pays
endetté comme la France perd vite sa souveraineté dans ses relations avec des
pays clés pour son économie et estime que Paris aurait
une autre politique si son budget était excédentaire…
L’objectif pour la France, dans cette phase dangereuse pour un Moyen-Orient déjà
chauffé à blanc, doit être de ne pas se laisser entraîner là où elle ne
voudrait pas aller. Cela passe par la capacité de dire non à l’Arabie saoudite.
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