Le lendemain de la proclamation de la IIIe République le
4 septembre 1870 par Léon Gambetta, Victor Hugo revient de dix-neuf ans
d’exil et prononce ce discours à l’adresse de la foule de Parisiens qui
l’attendaient.
Ce discours
a été lu, place de la République, dimanche 10 janvier 2016, lors de la
cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de 2015, trouvant une résonance
particulièrement actuelle.
Un chêne du souvenir à la mémoire des victimes de la barbarie islamiste
Place de la République - Paris
Les
paroles me manquent pour dire à quel point
m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger.
Je viens ic faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.
Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger.
Je viens ic faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.
Sauver
Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.
Paris est
la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui
est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir.
Et savez-vous pourquoi
Paris est la ville de la civilisation ? C’est parce que Paris est la ville
de la révolution.
Qu’une
telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre
des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de
la pensée universelle puisse être violé, brisé,
pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut.
Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !
Citoyens,
Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il
représente l’instinct populaire.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.
A cette
condition, d’une part la république une, d’autre part le peuple unanime, Paris
triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.
Je ne
vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.
Par l’union, vous vaincrez.
Etouffez
toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez
invincibles.
Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté.
*****
Puis le chœur de l'armée a chanté Les prénoms de Paris de Jacques Brel.
Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté.
*****
Puis le chœur de l'armée a chanté Les prénoms de Paris de Jacques Brel.
Le soleil qui se lève
Et caresse les toits
Et c'est Paris le jour
La Seine qui se promène
Et me guide du doigt
Et c'est Paris toujours
Et mon cœur qui s'arrête
Sur ton cœur qui sourit
Et c'est Paris bonjour
Et ta main dans ma main
Qui me dit déjà oui
Et c'est Paris l'amour
Le premier rendez-vous
A l'Île Saint-Louis
C'est Paris qui commence
Et le premier baiser
Volé aux Tuileries
Et c'est Paris la chance
Et le premier baiser
Reçu sous un portail
Et c'est Paris romance
Et deux têtes qui tournent
En regardant Versailles
Et c'est Paris la France
Des jours que l'on oublie
Qui oublient de nous voir
Et c'est Paris l'espoir
Des heures où nos regards
Ne sont qu'un seul regard
Et c'est Paris miroir
Rien que des nuits encore
Qui séparent nos chansons
Et c'est Paris bonsoir
Et ce jour-là enfin
Où tu ne dis plus non
Et c'est Paris ce soir
Une chambre un peu triste
Où s'arrête la ronde
Et c'est Paris nous deux
Un regard qui reçoit
La tendresse du monde
Et c'est Paris tes yeux
Ce serment que je pleure
Plutôt que ne le dis
C'est Paris si tu veux
Et savoir que demain
Sera comme aujourd'hui
C'est Paris merveilleux
Mais la fin du voyage
La fin de la chanson
Et c'est Paris tout gris
Dernier jour dernière heure
Première larme aussi
Et c'est Paris la pluie
Ces jardins remontés
Qui n'ont plus leur parure
Et c'est Paris l'ennui
La gare où s'accomplit
La dernière déchirure
Et c'est Paris fini
Loin des yeux loin du cœur
Chassé du Paradis
Et c'est Paris chagrin
Mais une lettre de toi
Une lettre qui dit oui
Et c'est Paris demain
Des villes et des villages
Les roues tremblent de chance
C'est Paris en chemin
Et toi qui m'attends là
Et tout qui recommence
Et c'est Paris je reviens.
Hatem Bourial
RépondreSupprimerGeorges Wolinski était un fils de Tunis et un ancien du lycée Carnot.
Ceux qui l'ont connu savent que c'est sa famille qui gérait l'ancien Café "Chez les Nègres" du temps où c'était encore une chocolaterie.
C'est lui aussi l'inventeur du slogan du festival de Tabarka: "Je ne veux pas bronzer idiot".
C'est lui Charlie, Hara Kiri et aussi Paris Match.
Adieu Georges, tu es là-haut désormais et tu sais que Dieu, Lui, reconnaîtra les siens et jugera les barbares.