Un nidaa-iste en colère contre Nidaa Tounes comme tant d'autres déçus de ce parti et de son fondateur !
R.B
R.B
Un beau rêve s'en va
L'avenir risque de s'assombrir encore davantage
J'ai préféré observer un certain silence à propos de ce qui se passe à Nidaa Tounes tellement je me sentais triste de voir ce rêve s'effriter et devenir un cauchemar aux yeux de ceux qui y ont cru un jour et qui ont voté pour une Tunisie différente.
J'ai choisi de ne pas participer aux travaux de Hammamet ce week-end afin de prendre du recul par rapport aux événements. Mais devant les insultes qui fusent ici et là envers ceux qui ont fait le choix de prendre des distances avec le parti, j'ai voulu réagir. Nidaa était un projet dont les fondements ont été une cassure totale avec la troïka et un positionnement sociétal à l'opposé de Ennahdha.
Les résultats des élections ont fait que les partis ennemis ont dû cohabiter pour gouverner et cela est normal dans une démocratie dont le mode de scrutin ressemble au nôtre.
Ce qui est moins normal, c'est de voir beaucoup de dirigeants du parti Nidaa annoncer que Ennahdha est devenu un parti progressiste et tenir un discours des plus élogieux envers ce parti qui, quelques mois auparavant, a protégé ceux qui ont tué l'un des nôtres (Naguedh) et sur lequel planent de grands doutes quant à l'assassinat de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, sans oublier le fait que Ennahdha est le parti qui a placé à la tête de Carthage l'un des hommes le plus dangereux (Moncef Marzouki).
A court d'arguments, beaucoup de dirigeants du parti ont été jusqu’à se trouver un grand père commun avec nos adversaires.
Très franchement, je n'éprouve aucune haine pour les islamistes, je possède même, parmi eux, de bons copains. Mais leur projet et le mien sont très différents et ils ne peuvent de ce fait être considérés comme des partenaires. Si des gens, et à leur tête le groupe des 32 députés ainsi que Mohsen Marzouk, ont choisi de se séparer du parti, il y a pour cela plusieurs raisons et j'en citerai quelques unes pour ceux qui ont la mémoire courte ou qui ne sont pas trop au fait de ce qui se passe au sein du parti :
- L'arrivée dans le parti de personnages qui ne jouissent pas de fortes sympathies au sein des militants de Nidaa et dont la réputation et le parcours, sont des plus douteux.
- La montée en puissance du fils du Président sans pour autant que celui-ci n'ait fait quelque chose d'exceptionnel qui mérite cette ascension et en particulier son adhésion au comité constitutif du parti après coup.
- La dissolution des instances du parti et en particulier le Bureau Politique élu
- Le recours à la violence et à la diffamation à travers les journaux, les réseaux sociaux, voir même à travers une chaîne de télé mise à disposition.
- Le rapprochement exagéré avec l'adversaire, que dis-je, l'ennemi d'hier allant jusqu’à reluire son image et celle de personnalités qui sont loin de nous représenter comme Bhiri ou Meherzia.
Du compromis, nous sommes passés à la compromission, ôtant toute âme à notre parti qui alors perdit tout son poids pour imposer ses choix au sein du gouvernement ainsi que ses visions et orientations politiques, sociales et culturelles. Le pays allant à la dérive, le souci de certains était avant tout de mettre la main sur le parti et en exclure tous ceux qui ne partagent pas leurs points de vues.
Tout est contradictoire à commencer par le congrès lui-même. Le choix du congrès consensuel, n'est pas une hérésie en soi. Ce qui est par contre hérétique, c'est le fait de vouloir un congrès constitutif et vouloir, en même temps, dissoudre le Bureau Exécutif du parti et toutes les instances car ceux qui aujourd'hui ont mis la main sur le parti, n'y ont pas la majorité requise en cas de votes internes.
Beaucoup de ceux qui ont pris la décision de s'éloigner du parti, l'ont fait la mort dans l'âme et pas du tout heureux. Il est dommage que ce rêve parte ainsi en fumée et que nos belles victoires électorales tournent à l'échec. Mais ainsi en ont voulu certains.
Un beau rêve s'en va. L'avenir risque de s'assombrir davantage.
* Membre du conseil national de Nidaa Tounes
INDIGNADOS*, PODEMOS** ...
RépondreSupprimerEn Grèce, en Espagne ... les jeunes ne se laissent plus décourager par les partis politiques traditionnels !
Le mouvement des indignés qui a touché bon nombre de pays, a réveillé les consciences chez beaucoup de jeunes.
Plutôt que de se détourner de la politique ou de s'abstenir lors des élections, ils ont compris qu'ils doivent être les acteurs de leur destin !
Ils bousculent les partis traditionnels de droite comme de gauche qui ont failli, pour apporter un air nouveau et renouveler la classe politique composée d'hommes vieux ou pire encore d'hommes vieux dans leurs têtes !
Ils veulent lutter contre la corruption, l'affairisme, le népotisme ...
Un grand espoir de renouvellement pour la démocratie naît avec eux !!
Faut-il rappeler que le mouvement "dégage" en Tunisie, est l'expression même des indignés qui ont poussé ZABA à fuir ? Ils ont donné l'exemple à d'autres peuples.
Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
Depuis le 14 janvier 2011, les Tunisiens ont vu ce que sont les hommes politiques qu'avait "révélés" leur révolte : ils en sont déçus depuis qu'ils les ont vus à l'oeuvre; qu'ils soient de gauche ou de droite ...ou pire, des islamistes.
Faut-il pour autant se décourager ?
Pourtant la société civile tunisienne a montré qu'elle a un pouvoir considérable de mobilisation.
Il faut que des jeunes tunisiens prennent exemple sur ce que les jeunes européens font pour changer leur monde.
PS : A quand un parti similaire en Tunisie, qui afficherait clairement ses ambitions progressistes, comme la laïcité et l'interdiction des partis religieux ou instrumentalisant la religion ?
* Indignés
**Nous pouvons