Article paru dans : Kapitalis
Les élections
municipales fournissent aux Tunisiens un certain nombre de leçons. Par l’abstention massive et notamment, celle des
jeunes, elles ont été l’occasion d’une forte claque aux partis politiques.
Les Tunisiens ont dit, on ne peut plus clairement, qu’ils n’avaient aucune confiance dans les partis politiques qui ont trahis et qui ont échoué.
Il faut ajouter que le score obtenu par les deux grands partis Nidaa Tounes et Ennahdha,
malgré l’argent dépensé par ce dernier et malgré les tricheries multiples, est en forte régression
par rapport aux scores obtenus antérieurement. Alors ces partis peuvent
toujours, avec leur langue de bois habituelle, crier à la victoire, c’est en
réalité une vraie défaite qu’ils ont connue.
Mais les élections ont aussi
mis en évidence un phénomène important qui n’est, d’ailleurs, que la
confirmation du rejet des politiques, c’est l’émergence des listes
« indépendantes » qui arrivent en nombre de voix en tête de ces
élections et qui disent bien, également, le rejet des politiques.
Un article du Monde montre
bien le sens de ces votes pour les indépendants et se pose la question de leur
avenir.
Il faut d’abord que ce
phénomène soit davantage étudié, approfondi. Il y a là un travail
intéressant qui devrait être fait par la science politique. Il faut, en effet,
rechercher ce qu’il y a derrière ces listes et qui sont les vrais
« indépendants » puisque l’on a évoqué des membres de partis qui se
seraient transformés en « indépendants ». Il faut donc d’abord faire
le tri des sincères et des opportunistes !
Les chercheurs pourraient
analyser la littérature produite par ces listes pendant la campagne, analyser
les profils des membres de ces listes; et par la méthode des entretiens, clarifier un peu les objectifs poursuivis par ces candidats.
Ceci étant, il ne faut pas se
faire trop d’illusions, ces listes seront combattues par les partis
traditionnels qui les voient arriver d’un mauvais œil. On en saura plus lors de
l’élection des maires et donc des rapprochements qui vont inévitablement se
faire.
Ensuite ces listes si elles
arrivent à la direction des communes, ont une responsabilité très lourde car si
elles déçoivent, c’est tout un nouvel espoir des Tunisiens qui sera, une fois de
plus, mis à terre.
Enfin, il faut se demander si elles ont un avenir sur le plan national, quel
pourrait être cet avenir et comment doivent-elles s’y prendre.
Il est clair que ceux qui ont
voté pour ces listes, ont d’abord voulu écarter les partis au pouvoir, l'un pour avoir trahi ses électeurs et l'autre par rejet de l'instrumentalisation de la religion et de l'obscurantisme qu'il veut répandre en Tunisie; et
condamner par conséquent les politiques antagonistes menées par ces deux partis dont l'alliance contre nature, continue à choquer bon nombre de Tunisiens.
Mais cet aspect purement
négatif n’est pas suffisant pour donner à ces listes une importance plus grande. Cette importance dépendra du projet politique qu’elles peuvent défendre.
La première
des choses à faire, est de faire une étude approfondie des objectifs poursuivis par ces listes.
Les études le diront mais il est fort probable que l’ensemble de ces listes
peuvent assez aisément se situer au centre gauche, car c'est là, à mon sens, qu'est leur avenir.
Une plateforme de sortie de crise pour la Tunisie est nécessaire. Si les indépendants veulent bien unir leurs efforts, au-delà de la politique
locale, ils pourraient adopter tout ou partie de cette plateforme qui est, je le
crois, ce qu’attendent les Tunisiens au plus profond :
- Réforme du régime électoral
de manière à faire apparaître une réelle majorité de gouvernement.
- Mise à l’écart des partis
instrumentalisant la religion.
- Politique forte en matière
d’éducation, de lutte contre la corruption, de limitation des inégalités trop
criantes entre les tunisiens et entre les régions.
- Soutien clair aux droits
de l’homme, aux libertés et aux droits de la femme.
Ces objectifs sont amplement partagés par les membres de ces listes qui rejoignent la volonté d’une majorité de Tunisiens.
Rachid Barnat
Et si les listes indépendantes se fédéraient pour créer la force alternative qui manque à la Tunisie naissante à la démocratie?
RépondreSupprimerFace aux manœuvres de récupération des politiciens, les indépendants doivent doubler de vigilance pour qu’on ne leur vole pas leur victoire
https://www.huffpostmaghreb.com/entry/et-si-les-listes-independantes-se-federaient-pour-creer-la-force-alternative-qui-manque-a-la-tunisie-naissante-a-la-democratie_mg_5af6c9cbe4b032b10bfb10a1?utm_hp_ref=mg-homepage
LES PARTIS POLITIQUES COMPROMIS AVEC LES FRÈRES MUSULMANS, DÉÇOIVENT LES TUNISIENS !
RépondreSupprimerPeut-être que la solution viendra des indépendants, qui jouissent d'une réputation d'intégrité morale auprès des Tunisiens !!
Les Tunisiens en ont un grand besoin pour reprendre confiance dans la politique !!!
Fadhel Moussa :
" La restructuration du paysage politique par le local, pourrait déboucher sur «un grand mouvement citoyen»."
Ce que fit BCE, sauf qu'il a trahi ses électeurs en contactant une alliance avec les Frères musulmans dont il jurait tous ses dieux qu'il ne s'alliera jamais à eux et qu'il sera le rempart pour les tunisiens pour les en préserver !
Espérons que la leçon aura été prise et que les indépendants ne se moqueront plus de leurs électeurs comme le firent : Tartour, Ben Jaafaar et BCE !!
https://www.webmanagercenter.com/2018/06/30/421567/tunisie-municipales-et-si-la-victoire-des-independants-debouchait-sur-un-grand-mouvement-citoyen/
L'ESPOIR VIENDRAIT-IL DES INDÉPENDANTS ?
RépondreSupprimerLes partis politiques ayant tous failli pour s'être compromis avec les Frères musulmans; et le dernier en date Nidaa et son fondateur BCE ayant à leur tour trahi leurs électeurs, les Tunisiens ne savent plus vers qui se retourner pour reprendre espoir ...
Abdelaziz Belkhodja :
A ceux qui s'inquiètent pour le pays, ne vous tracassez pas pour les élections à venir, plusieurs mouvements de patriotes sincères sont en train de se former, ils sont tous mus par un unique objectif: sauver le pays du néant dans lequel l'ont mis tous ses dirigeants.
Ces gens là ont compris que le temps des égos est terminé, ils travaillent sur des solutions et sur la meilleure manière de les appliquer.
Le mouvement, indépendant, rassemble des milliers de capacités, les choses vont bien s'organiser d'ici les élections de 2019, sans qu'il y ait de chefs auto proclamés ni de mafias derrière.
Vous le verrez par vous même. Il n'est pas question que les Tunisiens patriotes laissent des vendus et des ignares détruire ce pays.
IL EST URGENT DE CHANGER LA LOI ÉLECTORALE !
RépondreSupprimerL'impasse politique et l'immobilisme du pays sont la conséquence de l'actuelle loi électorale conçue pour paralyser le pays !
Hedi Mohamed :
J’ai assisté hier à un colloque, organisé par le collectif " Soumoud " (tenir bon !), sur le thème de la participation de la société civile, dans les prochaines élections législatives et aussi sur la nécessité de réviser la loi électorale et le mode de scrutin.
Il faut féliciter l’équipe du collectif, rien que pour avoir eu le courage de soulever ces questions, très épineuses et complètement ignorées par tout le reste, pour avoir rassemblé beaucoup d’activistes et de militants indépendants et pour avoir permis un débat franc et libre sur ces questions.
Par rapport à la dernière réunion du 15 Mars 2018, il n’y avait pas l’ombre d’une personnalité politique partisane, ni de députés bavards, mais j’ai noté la présence de personnalités indépendantes, connues pour leurs rigueurs et pour leur patriotisme, tels que : Houcine Dimessi, Sadok Belaide, Amine Mahfoudh, Rafik Chelli, Mustapha Kamel Nebli, Madame Wafa Chedli, Youssef Seddik et bien d’autres que je ne connais pas ou dont les noms m’échappent.
En bref, il y avait la crème de la crème, de la société civile et des militants indépendants.
Du côté organisationnel, tout était parfait, rien à reprocher et on ne peut que féliciter l’équipe.
Du côté contenu, je ne cache pas ma déception.
Je dirai même qu’elle est double :
1° / À propos de la révision de la loi électorale et du mode de scrutin, une initiative avait couronné les débats, en Mars dernier et avait été présentée au président de la république.
Selon Houcine Dimessi, non seulement il n’y avait eu aucune suite à l’initiative, d’aucune partie, mais il y a pire…
Selon lui, il y aurait une contre-initiative, pire que ce que nous avons actuellement, qui serait en cours de préparation et dont l’objectif serait de renforcer l’emprise des deux partis au pouvoir et d’écraser tout le reste.
On est donc toujours dans la logique de la loi du plus fort et dans le partage du gâteau.
Les deux loups ne comptent plus rien laisser derrière eux, même pas les miettes…
Une contre initiative qui sera présentée et imposée en temps opportuns et pour laquelle, il faut se préparer sérieusement…
2° / À propos de la participation de la société civile dans les prochaines législatives, c’est le faux chemin qu’il ne faut pas emprunter…
Je ne doute pas du sérieux et des bonnes intentions des organisateurs du colloque et des personnes présentes, mais la démarche est mauvaise, trop théorique et irréalisable dans le cadre préconisé…
Un joli programme, mais qui ne peut être réalisé que dans le cadre d’un parti politique. C’est donc un piège qui ne peut aboutir qu’à la déstabilisation et au déchirement du corps électoral pour le renvoyer dans une impasse.
Cette démarche ne peut donc aboutir à rien, sinon que de laisser le champs libre au monstre à deux têtes.
La démarche est séduisante mais irréalisable.
Une fois de plus, je dirais qu’il ne faut pas confondre le rôle de la société civile avec celui des partis politiques.
En conclusion :
Si on continue dans cette mauvaise voie, je peux dire d’avance et sans me tromper, que le résultat des législatives sera un autre désastre, pire que celui qu’on a vu lors des municipales.
Il faut être aveugle pour ne pas le voir !
IL FAUT REFUSER TOUTES ELECTIONS TANT QUE LA LOI ÉLECTORALE ET LE MODE DE SCRUTIN N'AURONT PAS ÉTÉ RÉVISÉS !
Il faut se battre pour ça, par tous les moyens !
DEVANT LE CHAOS GÉNÉRALISÉ, LA SOCIÉTÉ CIVILE S'ORGANISE POUR Y METTRE UN TERME ...
RépondreSupprimerNeila Charchour, membre fondateur du mouvement "Tunisie En Avant" a souligné :
“Nous n’avons pas de leader à proprement parler dans notre mouvement.
Ce qui nous intéresse avant tout est que les citoyens adhèrent à nos valeurs et aux actions que nous proposons et non pas pour complaire à tel ou tel fondateur.
Notre mouvement sera, toutefois, dirigé de manière collégiale par Maher Gaïda qui présidera le comité exécutif.”
Bon vent à ce nouveau mouvement !
https://www.leconomistemaghrebin.com/2018/08/20/tunisie-en-avant-2/