Des intellectuels Français commencent à comprendre le mode de fonctionnement de l'islamisme et de son corollaire le terrorisme, tel que le pratiquent méthodiquement les Frères musulmans en Occident et en France en particulier ; ce que Gilles Kepel appelle le "jihadisme d'atmosphère" et qu'Eric Delbecque appelle "Les silencieux", pour dénoncer l'imprégnation des esprits par le wahhabisme envahissant qu'exportent les pétromonarques en France.
Le salafisme terme utilisé par ces intellectuels, comme par les journalistes et les hommes politiques, prête à confusion de vouloir stigmatiser les islamistes/terroristes par ce générique qui englobe toutes les écoles/obédiences du monde musulman sunnite qui font toutes référence au "salafs" les prédécesseurs que sont Mohamed et ses compagnons; alors qu'il s'agit bien du wahhabisme cette dernière née des obédiences sunnites la plus dangereuse et la plus obscurantiste; puisque son fondateur Mohamed Abdel Wahhab fait une lecture littéraliste du Coran et se réfère uniquement à la chariaa promulguées par les 4 premiers califes de l'islam que sont les compagnons du Messager Mohamed; l'exégèse ayant été close avec eux, selon ce fou d'Allah !
Or comme dit Albert Camus : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ». Et l'objet en l'occurrence, c'est bel et bien le wahhabisme !
R.B
L’auteur ne manque pas de mettre à mal la notion de "Loup solitaire" car un milieu est là pour préparer le passage à l’acte. Et appelle « à assumer d’exposer clairement ce qui se joue en ce moment même, à savoir un combat se livrant à l’intérieur même de l’islam entre les partisans de l’interprétation et les intégristes ».
L’auteur est expert en sécurité intérieure. Il fut responsable de la sécurité de Charlie Hebdo après l’attentat de 2015. Il a enseigné entre autres à Sciences Po, à l’ENA et à l’Institut national des hautes études de la Défense Nationale.
Eric Delbecque dénonce des polémiques stériles : « Notre problème ne se situe pas au niveau des Services en matière de lutte contre le terrorisme islamiste, tant au niveau de l’anticipation que du pilotage de crise ».
L’analyse de l’auteur est d’autant plus forte que la construction de l’ouvrage est rigoureuse, étayée, nourrie de nombreuses références. Il invite à découvrir la "pyramide islamiste".
- Sa première branche, "quiétiste" dont les adeptes sont « investis d’une mission morale d’insufflation d’une authentique conscience islamique ». Elle rejette, théoriquement, tout engagement politique.
- La deuxième branche, le salafisme politique, prône pour sa part la conquête du pouvoir; et enfin
- Le troisième courant, est le salafisme jihadiste.
« D’une manière ou d’une autre, l’Arabie Saoudite est le promoteur et animateur axial du salafisme », indique l’auteur qui met en garde : « Le salafisme quiétiste prépare, mécaniquement, le terrain pour le jihadisme salafiste ».
Puis, il revient sur l’histoire, l’idéologie des Frères Musulmans. Il parle d’un système qui veut « proposer l’islam politique comme idéal de gouvernance des pays arabes, puis de l’intégralité du globe. L’ennemi héréditaire qu’ils définissent eux-mêmes, c’est la laïcité et nos sociétés ouvertes ».
La critique du concept d’islamophobie est sans appel tout en précisant : « Il ne s’agit pas de nier que des actes ou violences antimusulmanes existent : les Ministères de l’Intérieur et de la Justice documentent cette réalité avec régularité ».
Pour Eric Delbecque, « reconquérir la spiritualité du Coran, voilà qui forme un bel objectif pour un islam français. Dès lors, l’ambition qui se dévoile facilement consiste à faire reculer les interprétations littéralistes d’un message religieux qui n’a plus vocation à déterminer un modèle politique. La source du problème ne réside pas dans le Coran, mais dans ceux qui s’en servent comme d’une arme pour affaiblir la République ».
Face à la menace salafiste l’essayiste plaide en faveur d’une société de vigilance qui, précise-t-il immédiatement, « vise à éviter la société de surveillance ». « Nous ne viendrons définitivement à bout des terroristes qu’en retissant l’unité nationale autour du refus des extrémistes », affirme-t-il. Et de nous prévenir nous devons accepter de vivre dans « des sociétés vulnérables ». « C’est la contrepartie des libertés dont nous jouissons en république ».
L’auteur incite à nous interroger sur les racines du mal, à nous demander ce que nous avons raté. Il pointe du doigt : « Les accusations permanentes du récit national par les élites hexagonales, la panne de l’ascenseur social (...), l’accroissement des inégalités (...) forment un faisceau de tendances toxiques à la fabrication d’une saine cohésion nationale qui se définit comme une solidarité élémentaire entre les membres du corps social ».
« A une violence diffuse il faut opposer une résistance globale de la nation » poursuit-il avant d’ajouter : « Mettre sur pied une société de vigilance, une dynamique sécurité du quotidien, un continuum de sûreté public/privé, c’est progresser vers cet horizon noble de la police qui rêve d’une polis tendue vers la liberté, l’égalité et la fraternité ».
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