Les récents tweets de Jean-Luc Mélenchon en réaction à l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron ont inspiré l’éditorialiste, Maurice Szafran qui regrette les excès de l'ancien candidat à l'élection présidentielle.
Mélenchon, pourquoi tant de haine …
Comme une boule de
haine. Ne supportant rien ni personne, à l’exception de quelques jeunes députés
LFI dans la dévotion la plus béate. Il n’y a plus de semaine où Jean-Luc
Mélenchon ne trouve pas une (ou plusieurs) raisons de dérailler, de cogner - à
mauvais escient -, de créer partout des tensions et des conflits, y compris au
sein de "son " organisation, La France Insoumise. Le " lider Maximo " ne
supporte plus la moindre divergence sur quelque sujet que ce soit. Il faut être
en tout point en accord avec lui; sinon, il excommunie.
Dernière victime en
date? Jean-François Kahn. Dans un récent débat télévisé, le journaliste et
essayiste s’est autorisé l’analyse suivante à propos des putschs
militaro-fascistes en Amérique Latine dans les années 60-70 : " Une
certaine gauche radicale, par ses excès a favorisé l’arrivée au pouvoir de
l’extrême-droite. Il y a un risque de voir ce processus aujourd’hui " [en
France]. On peut être d’accord (ou pas) avec ce rapprochement historique. Mais
rien dans les propos de Kahn ne justifie le déchaînement de Mélenchon, le
qualificatif qu’il utilise - " ignoble " - . Il va jusque l’accuser,
c’en est même risible, " d’extrême-droitisation ".
Nous avons connu
jadis, il y a fort longtemps, Mélenchon brillant dialecticien, capable de
soutenir le débat idéologique, la controverse historique ou l’affrontement
politique, nous nous souvenons de Mélenchon défenseur acharné de François
Mitterrand, - pas précisément un gauchiste…-, capable de toutes les pirouettes
pour défendre le " vieux " Président. Mais qu’est-il devenu ce
Mélenchon qui séduisait y compris parmi ses adversaires les plus irréductibles?
Un personnage acariâtre et méchant.
Condamnation à demi-mot après l'agression de Jean-Baptiste Trogneux
Après que le petit neveu du président de la République, Jean-Baptiste Trogneux, ait été bastonné à Amiens en raison de ses liens familiaux avec Emmanuel et Brigitte Macron, les chaînes d’info ont voulu connaître la réaction, le commentaire, de Jean-Luc Mélenchon. À ces journalistes que Mélenchon, désormais, exècre, ce qu’il ne dissimule même plus, Mélenchon refuse d’abord de répondre. Il finit par consentir à quelques explications et remarques dans un … tweet ! Au moins ne sera-t-il pas interrogé, contredit, titillé, toute chose qu’il ne supporte plus. Sa Majesté républicaine…
Voici donc le tweet, dans son entier : " Des
commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes
contre des Insoumis me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre
le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma
protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour
nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour
quand il fut molesté ".
Le ton, il faut bien
évidemment relever ce ton, d’un souverain mépris, l’écho d’un mépris de classe :
le " chocolatier " Trogneux d’abord ne mérite pas son prénom; les
Macron pas davantage et ces journalistes maudits qui le " somment ",
lui l’Intouchable, détenteur d’une parole magique que l’on ne saurait contester
sinon par esprit réactionnaire, quasi fascisant. Quand une chaîne d’info, BFM en l’occurrence, titre sa bande-annonce
" Trogneux : les ambiguïtés de Mélenchon ", alors il feint la
martyrologie pour mieux éviter une nouvelle fois de s’expliquer pour de bon.
Alors il cogne. " Ignoble incitation à la haine [contre sa personne, cela
va de soi], récrimine-t-il. Ces gens-là [les journalistes, toujours eux,
présents dans tous les mauvais coups à son encontre] font de moi une cible
". En bon français, cela veut dire que Jean-Luc Mélenchon considère sa vie
menacée.
Le ton donc,
toujours plus acrimonieux, mais le fond du propos, lui aussi problématique.
Relevons d’abord que, dans son tweet, Mélenchon est incapable de rappeler que
Jean-Baptiste Trogneux et Emmanuel Macron sont liés familialement, qu’il s’est
fait casser la gueule pour cette seule et unique raison. Ensuite, il s’entête
dans cette explication absurde selon laquelle, jour après jour, Emmanuel
Macron, tout comme Jean-François Kahn, tout comme tant d’autres qui le
critiquent, qui le contestent, auraient en réalité des accointances avec
l’extrême-droite. La preuve? Le président " ménagerait " le raciste
récidiviste Éric Zemmour. Ça n’a aucun sens, aucune réalité, mais qu’importe.
Mélenchon entretient de la sorte la haine anti-Macon. C’est son objectif.
La Nupes menacée ?
Les Verts, les
socialistes et les communistes, partenaires de LFI et donc de Mélenchon au sein
de la Nupes, pourront-ils supporter encore longtemps tant de provocations et de
grossièretés qui éloignent la gauche de tout retour en grâce auprès de ces
millions d’électeurs qui ont fini par l’abandonner?
La question
Mélenchon est d’autant plus aiguë qu’elle ne tarabuste pas uniquement les
alliés, de circonstance ou pas, mais qu’elle mine plus que jamais LFI de
l’intérieur, en particulier au sein du groupe parlementaire. Dernier exemple en
date, le sort du député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. Parmi les
Insoumis , il compte parmi les poids (très) lourds siégeant à l’Assemblée
nationale.
Il y a quelques mois encore,
Corbière était rangé parmi les inconditionnels de Mélenchon, un membre du
premier cercle, l’un des rares qui puisse exercer un peu avoir d’influence sur
le chef. Terminé! Out, Corbière, sorti de toutes les structures de direction,
sans la moindre explication, sans qu’on sache ce que Mélenchon lui reproche
exactement. Il n’est pas le seul dans ce cas, à subir une disgrâce sans motif
apparent. Sa compagne Raquel Garrido, elle aussi députée, se retrouve
embarquée elle aussi dans la même galère. À LFI, on morfle désormais en
famille ! On croyait disparue cette pratique stalinienne. Erreur. Jean-Luc Mélenchon
a choisi de la réhabiliter, de la remettre au goût du jour.
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