Contrairement aux discours, aux promesses et aux apparences, les USA sont les pires ennemis de tout mouvement démocratique dans le Tiers-Monde et les plus puissants alliés des dictateurs et cela depuis la seconde guerre mondiale. Lorsque nous parlons des USA, nous visons non pas le peuple, qui semble en avoir marre de ces guerres à répétition et des destructions de civilisations souvent multi-millénaires mais de leurs stratèges sans état d’âme. Ils rappellent que la puissance de leur patrie a été faite à partir de la destruction d’autres pays, d’autres peuples et d’autres civilisations. Ces tristes vérités ne cessent de se répéter tout au long des dernières décennies. Le « Yes we can » d’Obama, son discours au Caire et les faits ou méfaits dans la région dite "arabe et musulmane", sont les derniers exemples.
l) LE PLAN AMÉRICAIN ET SES LIMITES :
Encore une fois, l’histoire semble se répéter dans certains pays arabes en ébullition depuis l'année 2010. Petit à petit, le monde a fini par comprendre que les USA tiraient les ficelles quelques jours après la révolution en Tunisie puis en Libye, en Egypte, au Yémen et en Syrie. McCain et sa bande, tels des hyènes, sortent de leur tanière et imposent leurs diktats. Pour cela, il faut saluer chapeau bas les stratèges US, pour avoir mis un plan véritablement machiavélique visant à se débarrasser des dictateurs qui dirigeaient ces pays mais devenus de plus en plus honnis par leurs peuples.
Ce plan vise à mettre en place le wahhabisme dans ce qu’ils nomment « le Grand Moyen-Orient Arabe ». Dur comme fer, ils pensent qu’il est le meilleur moyen pour se débarrasser d'El Qaïda qu’ils ont pourtant créé de toute pièce. En plus, il asservira des centaines de millions sous la tutelle des pays théocratiques du Golfe, véritable poumon des Américains et des Israéliens pour ses richesses en hydrocarbures et sa position stratégique.
Mais très rapidement leurs alliés islamistes se révélèrent bien plus dictateurs et plus répugnants que les anciens démis par leur peuple. Fascisme théocratique, guerres de religions, grave crise sociale, destruction de l’économie et une totale instabilité sécuritaire non seulement pour ces peuples; mais surtout pour leurs propres intérêts vitaux.
Mieux ! Jamais Al Qaïda et les jihadistes n’ont été aussi puissants. Ils pavoisent déjà ! Et pas uniquement qu’en Syrie. Et la révolte gronde de nouveau dans ces pays. En fait, McCain et ses complices se sont tirés une balle dans leurs pieds.
Dommage ! Ils ont mal visé car nous aurions souhaité qu'elle soit tirée bien plus haut.
Mais l'histoire ne pardonne pas. L’échec le plus grave des Américains et de leurs alliés en Occident et dans les pays du Golfe, le Qatar en tête, fut la seconde révolution populaire en Egypte. Et pire que tout pour eux, les Égyptiens ont fini par relever la tête et refuser tout diktat américain. " La politique de l’Egypte se fera au Caire et non plus à Washington ", fut leur réponse finale. Cette réponse risque de faire rapidement tâche d’huile dans les pays voisins. En effet, un malheur n'arrive jamais seul pour les Américains : de multiples échecs voient le jour aussi bien en Libye, qu'au Yémen, qu'en Syrie, ou en Turquie ... et le même scénario égyptien est en train de se répéter en Tunisie. Il risque de sonner le glas de l’islamisme et du "Mouvement International des Frères Musulmans", justement à cause de l’entêtement d'Ennahdha qui se croit « élue » pour l’éternité pour ne pas dire l'élu de Dieu comme vient nous l'affirmer Abdelkrim Harouni le ministre du transport de Ghannouchi. Comme en Egypte, les Tunisiens veulent en découdre avec les "frères" nahdhaouis et se débarrasser à jamais de cette hideuse théocratie.
La situation devenait plus que brûlante pour les USA. Il fallait donc stopper cette folie, non pas parce que la Tunisie est détruite, mais parce que leurs propres intérêts régionaux sont menacés. Un plan B est alors mis en place.
II) LA « MODÉRATION » DES TUNISIENS ...
ET COMMENT L’EXPLOITER :
La cocotte tunisienne risquait d’exploser à tout moment après deux années de gestion catastrophique par Ennahdha. Pour éviter le pire, un quartet s’est constitué afin de sauver le pays qui passe par sa plus grave crise depuis des siècles.
Voir les syndicats des ouvriers (UGTT) et du patronat (UTICA) main dans la main avec la Ligue des Droits de l’Homme et le Conseil de l’ordre des avocats prendre le flambeau du dialogue pour arriver à un consensus acceptable pour tous, est un succès unique au monde.
La modération est le maître-mot. En même temps BCE ne cesse de répéter qu'Ennahdha doit avoir toute sa place dans le jeu politique.
Le quartet et BCE sont les véritables sauveurs des islamistes … contre leur gré (sous pression américaine ?).
C’est une situation bien étrange. Cette carte de virginité offerte à Ghannouchi, rappelle celle accordée par BCE, l’UGTT et autres partis de gauche aux Américains bien avant la révolution. Elle affirme qu'Ennahdha est un parti qui doit être intégré dans le jeu démocratique et lui accorde une légitimité "consensuelle" alors que la légitimité électorale est finie le 23 octobre 2012.
Mais personne n’a souligné que c’est un parti théocratique malgré toutes ses actions dans ce sens. Personne n’a relevé que c’est une branche de la nébuleuse islamiste aux ordres du "Mouvement Mondial des Frères Musulmans". Personne n’a revendiqué dans la nouvelle constitution l’interdiction de tout parti à caractère religieux ou racial.
Pourtant ces oublis risquent de noyer la Tunisie dans les prochains mois et prochaines années.
Mais personne n’a souligné que c’est un parti théocratique malgré toutes ses actions dans ce sens. Personne n’a relevé que c’est une branche de la nébuleuse islamiste aux ordres du "Mouvement Mondial des Frères Musulmans". Personne n’a revendiqué dans la nouvelle constitution l’interdiction de tout parti à caractère religieux ou racial.
Pourtant ces oublis risquent de noyer la Tunisie dans les prochains mois et prochaines années.
Pendant des semaines de dialogue, malgré cette main tendue, Ennahdha continuait à refuser toute concession. La guerre civile pointe du nez et l’exemple égyptien risque de se reproduire en Tunisie.
Face à ce péril et à la ruine du plan américain, les USA décident alors d’agir. Est-ce le bâton qu’ils lèvent pour menacer Ennahdha comme semblent le faire penser les informations « exfiltrées » par leurs services spécialisés ? Est-ce la carotte qu’ils offrent à Ghannouchi pour le sauver et sauver son mouvement.
Tout porte à croire que c’est cette promesse qui est la plus proche de la conception des visées américaines.
III) LE PLAN "B" AMÉRICAIN : RECULER POUR MIEUX SAUTER !
Face à l’intransigeance des faucons d'Ennahdha et à la comédie de la mise à l’écart de Ghannouchi, les Américains décident d’appuyer les revendications de l’opposition, du syndicat des ouvriers et de celui du patronat. A savoir renvoyer le second gouvernement nahdhaoui et le remplacer par un gouvernement de compétences, apte à sauver ce qui peut être sauvé et préparer les prochaines élections législatives et présidentielles.
Mais ce soutien américain est-il vraiment pour voir naître une vraie démocratie en Tunisie ? Le doute est certain et non pas permis !
En attendant, les contacts de l’Ambassadeur américain tant avec le patron de l’UGTT et de celui du Quartet qu’avec BCE ou même avec Hamma Hammami, rassurent Ghannouchi. Ennahdha reste dans la scène politique.
Mais ce qui va tout précipiter, ce sont les mouvements sociaux dans plusieurs régions. Le pays tient au renvoi du gouvernement Laaridh. L’ambassadeur tronche dans le vif. Ghannouchi doit reculer … pour mieux sauter dans les mois à venir certainement.
La même situation juste au moment de la révolution de Janvier 2011. Les Américains vont le préparer pour gagner les élections par tous les moyens. Leurs intérêts sont les mêmes. La logistique suivra dans les jours à venir. Le réseau des renseignements Yankee déjà en place sera réactivé. D'anciens éléments du fameux "Peace Corps" revisiteront notre pays comme en 2011 pour … se ressourcer. Des agents tunisiens à l’instar d’un Radhwan Masmoudi et de réseaux dits sociaux, culturels ou technologiques auront tous les moyens financiers pour encadrer le pays et la jeunesse. Les mêmes moyens financiers et humains du Qatar, de la Turquie et du "Mouvement International des Frères Musulmans" vont inonder le pays dans les régions reculées, les quartiers populaires, les mosquées et les associations dites caritatives islamistes. Les miliciens et les prédicateurs qui chapeauteront le tout, paraderont en terre conquise au nom de la démocratie. Revoilà donc le Cheikh rassuré, de redevenir "modéré" et de signer la charte.
Revoilà le mouvement Ennahdha, parti théocratique, responsable de la destruction de tous les repères des Tunisiens et de tous les crimes connus, retrouver sa virginité.
Revoilà le gourou absout de ses crimes alors qu‘il est le premier responsable du désastre. Dont la liste serait bien longue. Inutile de les rappeler.
Normalement, si on applique les lois espagnoles, Ghannouchi mérite, avec tous ces complices et ses alliés de la Troïka et leurs ligues de criminels, plusieurs peines de morts et des siècles de prison. Sans aucun esprit de vengeance, Le pardon ne viendra qu’après.
IV) QUESTIONS AU QUARTET ET A L’OPPOSITION :
Les questions qui méritent d’être posées sont les suivantes.
Est-ce qu’ils croient réellement qu'Ennahdha, parti théocratique affilié à l’ "Internationale des Frères Musulmans" va devenir par une baguette magique démocratique et moderniste ?
La réponse est à rechercher chez le plus que « modéré » islamiste, Abdelfattah Mourou.
Il est allé représenter son parti au Pakistan afin de comploter contre son propre pays et contre les pays arabes tombés entre les griffes de cette association mafieuse.
Est-ce que le quartet, BCE et les partis politiques ont donné leurs accords pour qu’il n'y ait aucune poursuite judiciaire contre Ghannouchi et ses hommes pour avoir détruit notre pays ?
Si c'est le cas, vont-ils alors sortir de leurs chapeaux un ministre de la justice aux ordres qui ne fera que noyer les milliers de plaintes que ne manqueront pas de déposer nos concitoyens qui ont tant perdu ? Ou bien une réelle justice punira-t-elle les criminels sans aucun esprit de vengeance pour enfin retrouver la paix perdue depuis voilà trois ans ? Eviter la guerre civile à la Tunisie, ne veut pas dire réinstaller l’ogre comme si de rien n’était.
Plus que tout, Ennahdha avec l’appui plus que certain des Américains, des Qataris, des Turcs et des frérots vont tout faire pour gagner les prochaines élections : certainement par les moyens les plus illégaux. Ghannouchi a bien affirmé qu'il va gagner les prochaines élections. Ce n'est pas une fanfaronnade. Il n'a pu dire cela que suite à des garanties obscures. Dans ce cas, est-ce que le Front de Salut National va rester uni et préparer les élections prochaines législatives et présidentielles en choisissant le meilleur candidat pour chaque siège quel que soit sa couleur politique ou bien allons-nous assister à la mascarade du 23 octobre 2011 ?
Pourra-t-on dire un jour, comme en Egypte, que la politique de la Tunisie se fera à Tunis et non pas à Washington comme au temps de Bourguiba ? Faute d’une bonne réponse à ces questions, le peuple veillera.
Nul doute qu’il ne va pas encore une fois accepter d’être arnaqué comme en 2011.
Encore une fois, les Égyptiens éclaireront les Tunisiens.
A bon entendeur.
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