La
Tunisie et l'Égypte sont de nouveau au cœur de l'actualité : elles avaient
donné le départ du « Printemps arabe », qui, lors de son éclosion au début de
2011, avait suscité d'immenses espoirs, et vivent depuis des destins parallèles.
S'étant libérées de leurs dictatures, qui paraissaient inexpugnables, elles ont, tout naturellement, installé au pouvoir, par le vote de leurs citoyens, les principales victimes des autocrates déboulonnés : les islamistes.
Héritiers inattendus de l'autorité, ces islamistes ont pris en main les destinées des deux pays. En Tunisie, leur parti, créé il y a trente ans, porte le nom d'Ennahdha ; en Égypte, on les appelle « Frères musulmans » ; née en 1928, leur confrérie s'est donné, il y a peu, une vitrine politique (Parti de la liberté et de la justice).
Ici et là, ils ont promis intégrité, bonne gouvernance et respect des règles démocratiques. Ici et là, ils exercent l'essentiel du pouvoir depuis un temps suffisamment long pour qu'on puisse porter un jugement qualifié sur leur action.
Ce qu'on observe en février 2013 nourrit la plus grande inquiétude : les deux pays qu'ils gouvernent sont en crise politique ouverte. Les manifestations se succèdent, avec leur lot de morts et de blessés ; en Tunisie, on en est même arrivé à des expéditions punitives menées par des milices proches d'Ennahdha et à l'assassinat d'un dirigeant politique, favorisé par un islamisme débridé.
Dans les deux pays, la situation sociale est préoccupante, la sécurité n'est pas assurée, la justice n'est pas bien rendue et l'économie souffre de mauvaise gestion.
L'observateur le plus indulgent est donc obligé de constater que les islamistes de Tunisie et d'Égypte ont, en quelques mois, dilapidé le préjugé favorable dont ils bénéficiaient au départ. Leur performance est calamiteuse et montre qu'ils ne sont ni capables ni dignes d'exercer le pouvoir dans un pays moyennement évolué.
Ils n'ont ni stratège ni fédérateur ; leur seul horizon est d'occuper le pouvoir et de s'y maintenir. De l'islam, ils donnent une piètre image.
S'étant libérées de leurs dictatures, qui paraissaient inexpugnables, elles ont, tout naturellement, installé au pouvoir, par le vote de leurs citoyens, les principales victimes des autocrates déboulonnés : les islamistes.
Héritiers inattendus de l'autorité, ces islamistes ont pris en main les destinées des deux pays. En Tunisie, leur parti, créé il y a trente ans, porte le nom d'Ennahdha ; en Égypte, on les appelle « Frères musulmans » ; née en 1928, leur confrérie s'est donné, il y a peu, une vitrine politique (Parti de la liberté et de la justice).
Ici et là, ils ont promis intégrité, bonne gouvernance et respect des règles démocratiques. Ici et là, ils exercent l'essentiel du pouvoir depuis un temps suffisamment long pour qu'on puisse porter un jugement qualifié sur leur action.
Ce qu'on observe en février 2013 nourrit la plus grande inquiétude : les deux pays qu'ils gouvernent sont en crise politique ouverte. Les manifestations se succèdent, avec leur lot de morts et de blessés ; en Tunisie, on en est même arrivé à des expéditions punitives menées par des milices proches d'Ennahdha et à l'assassinat d'un dirigeant politique, favorisé par un islamisme débridé.
Dans les deux pays, la situation sociale est préoccupante, la sécurité n'est pas assurée, la justice n'est pas bien rendue et l'économie souffre de mauvaise gestion.
L'observateur le plus indulgent est donc obligé de constater que les islamistes de Tunisie et d'Égypte ont, en quelques mois, dilapidé le préjugé favorable dont ils bénéficiaient au départ. Leur performance est calamiteuse et montre qu'ils ne sont ni capables ni dignes d'exercer le pouvoir dans un pays moyennement évolué.
Ils n'ont ni stratège ni fédérateur ; leur seul horizon est d'occuper le pouvoir et de s'y maintenir. De l'islam, ils donnent une piètre image.
Que faire d'eux ? Quelle attitude adopter à leur égard ?
Il nous faut répondre le plus clairement possible à ces questions qu'on se pose de plus en plus, en Tunisie et en Égypte, mais tout autant chez les partenaires africains, européens, américains et asiatiques des deux pays.
À ceux qui me font l'honneur de me lire et de prendre en considération mon point de vue, je soumets, ci-dessous, mon analyse et quelques éléments de doctrine.
Les « Frères musulmans » d'Égypte et les « Nahdhaoui » de Tunisie sont encore, pour la plupart d'entre eux, à un niveau d'évolution politique inframoderne et infradémocratique.
Ils se disent démocrates et modérés par simple habileté tactique, pour se faire admettre des modernistes et des démocrates de leur pays et de l'extérieur.
En fait, ils n'ont guère évolué : islamistes ils étaient, islamistes ils demeurent : tournés vers le passé et plus fidèles à leurs formations respectives qu'à leur pays ; la discipline de parti prévaut chez eux sur l'intérêt national comme sur les accords avec d'éventuels partenaires.
Leur proximité avec les salafistes leur importe davantage que leurs liens avec les modernistes ; islamiser la société dans laquelle ils vivent est pour eux plus important que de procéder à une lecture éclairée de l'islam.
Leurs soutiens moyen-orientaux - auxquels ils sont inféodés - sont les intégristes wahhabites du Qatar et d'Arabie saoudite.
À l'évidence, ils ne sont pas plus proches aujourd'hui de la démocratie qu'ils ne l'étaient il y a une génération. Mais ils ont retenu qu'elle pouvait leur servir d'instrument de conquête de ce pouvoir... qu'ils ont entrepris de noyauter, en Tunisie comme en Égypte, un pan après l'autre. Ils ont commencé par le civil et visent le militaire.
Nul ne les a entendus condamner ni le salafisme ni même le jihadisme. Ils ont été prompts, en revanche, à critiquer la France pour son intervention au Mali, et qui veut s'en donner la peine relève aisément leurs propos antisémites.
Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, et Mohamed Morsi, président élu d'Égypte, se sont fait une spécialité du double langage, de l'hypocrisie et de la duplicité propres à tromper les gens ...?
Et d'ailleurs, sont-ils les chefs ou bien les suiveurs de leurs troupes ?
De tout cela, qui est patent, je conclus pour ma part que ces islamistes-là n'ont rien appris et rien oublié, sont nuisibles et même dangereux, incapables de gouverner un pays au XXIe siècle.
Sous leur férule - et tant qu'elle durera -, la Tunisie et l'Égypte seront en sérieuse régression.
Que faire d'eux ?
La réponse à cette question découle du constat que je viens d'esquisser.
Ni en Tunisie ni en Égypte - ni ailleurs - les islamistes ne sont majoritaires dans l'opinion. Ils recueillent entre 20 % et 30 % des voix et ne sont au pouvoir qu'à la faveur des divisions qui minent leurs concurrents et grâce à l'appoint de satellites politiques qui ont accepté, contre des miettes, d'être leurs « compagnons de route », de leur servir de caution.
Il faut convaincre ces démocrates de leur erreur, et de la nécessité de quitter, sans plus tarder, le navire islamiste.
Pour déloger les islamistes du pouvoir, il faut et il suffit de les isoler en détachant d'eux leurs alliés démocrates, de s'unir contre eux pour les ramener à leur condition de minoritaires.
Les Européens l'ont fait, hier, avec les communistes, le font aujourd'hui avec l'extrême droite.
J'ajoute que les islamistes comptent parmi eux des démocrates et des modérés que le salafisme rebute et qu'attire une lecture moderne de l'islam. Il faut les détacher des passéistes, les attirer dans le camp démocrate et ainsi affaiblir les islamistes les plus rigoristes.
Les partenaires extérieurs de la Tunisie, de l'Égypte, le camp des démocrates euro-américains devraient, de leur côté, se souvenir de l'erreur qu'ils ont faite en soutenant trop longtemps, sans leur faire de remontrances, les dictatures africaines et arabes.
Nous les voyons aujourd'hui prodiguer un soutien presque inconditionnel aux islamistes : ils devraient garder leurs distances, éviter toute connivence avec eux, n'accepter ni leur double langage ni, a fortiori, les libertés qu'ils prennent avec les règles de la démocratie.
Les islamistes tunisiens et égyptiens ne sont pas de bonne compagnie !
En les réprimant à outrance avec la complicité passive des grandes démocraties, les dictateurs d'hier ont renforcé les islamistes. Il me paraît nécessaire aujourd'hui - et salutaire - de les écarter du pouvoir, car ils y constituent un facteur de désordre.
Et d'isoler les non-démocrates et les passéistes d'entre eux derrière un cordon sanitaire jusqu'à ce qu'ils évoluent et se tournent vers la modernité.
Comment écarter des islamistes les modérés et démocrates d'entre eux, les partis satellitaires se proclamant de la démocratie (le CPR est-il vraiment un parti de démocrates ?) ?
RépondreSupprimerComment BBY puisse-t-il faire une telle analyse complètement erronée ? La Tunisie vit toujours sous dictature, celle-là est dirigée par des personnes hors-pouvoir. Le gourou manipule tartour et les profiteurs du palais du Bardou. Gourou invente une dictature unique au monde. Si on fait rien, cette personne pourra continuer à imposer ses points de vues et surtout de ses patrons occidentaux.
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