Mariage des petits. Belle journée. Belle cérémonie scellant une belle amitié de prés de 40 ans, née un certain 18 septembre 1976.
Le pont des arts ... là où tout a commencé.
Montaigne et La Boétie
L’amitié qui unit Montaigne et Étienne de la Boétie est restée célèbre comme un exemple d’amitié parfaite, illustrée par les fameuses lignes :
Michel de Essais, Livre I, XXVIII, « De l’amitié » ,Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu’accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s’entretiennent. En l’amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l’une en l’autre, d’un mélange si universel, qu’elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant :parce que c’était lui ; parce que c’était moi.
Ces mots résonnent d’autant plus tragiquement que cette amitié était encore jeune puisque les deux hommes s’étaient rencontrés au parlement de Bordeaux en 1557 et que La Boétie devait s’éteindre en 1563, à peine âgé de 33 ans.
... symbolisés par les cadenas !
QU'EST-CE QUE "Al-ICHRA" ?
Hanen Allouch
Al-ichra (العشرة) est un mot arabe qui n'a d'équivalent dans aucune langue.
Plus fort que les mots "amitié", "camaraderie", "amour" et "passion" qui pourraient exprimer des sentiments éphémères, des liens défaits et inscrits dans un passé sans avenir.
Al-ichra, implique une économie temporelle déplaçable et transposable dans toutes les situations, tout au long d'une vie et même après elle.
Al-ichra est ce temps qui n'est jamais révolu, cette durée qui n'est pas quantifiable.
C'est la plénitude de ce qui a existé et de ce qui existera toujours.
Al-ichra est le propre des âmes nobles.
Elle est une éthique incessamment présente dans le rapport à autrui, l'amant(e), l'ami(e).
Al-ichra, c'est quand l'amitié, l'amour, la tendresse et la passion se conjuguent autour d'un idéal commun, naturel, jamais négocié ni explicité.
Al-ichra, c'est ce qui entretient une parfaite complicité entre des êtres qui ne se sont jamais rien promis et qui pourtant resteront soudés pour la vie.
Al-ichra n'est pas l'habitude, elle n'implique pas le retour du même ; elle consiste à construire du nouveau dans le temps commun d'un lien ancien et indéfectible.
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Camus - Le premier homme - p : 229
" Jacques, légèrement écœuré, s'impatientait en même temps, le faisait sentir (à Pierre), et il n'était pas rare qu'une de ces bouderies, qui sont le ciment de l'amitié, s'ensuivit. "
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" Il ne suffit pas dans la vie que deux êtres se rencontrent, il faut que cela arrive au bon moment, quand ils sont tous deux prêts à célébrer la communion silencieuse destinée à les unir. Nous étions heureux ensemble et non moins heureux de l'avenir parfaitement inconnu qui se dressait face à nous." - Giullano da Empoli - Le mage du Kremlin (p : 240)
Eloge de l'amitié, ombre de la trahison.
RépondreSupprimerTahar Ben Jelloun :
L’amitié est rare, très rare, d’où son aspect précieux et marquant. On arrive à la fin de sa vie et on essaie de compter ceux que l’on considère comme de vrais amis, ceux dont la fidélité a été sans faille, ceux qui vous ont aimé tel que vous êtes, sans vous juger ni essayer de vous changer.
C’est dans les épreuves, les moments difficiles et parfois décisifs, que l’amitié se révèle et se consolide, ou s’absente et tombe dans le commun de l’oubli.
L’amitié est ce qui permet de désarmer la cruauté et affronter le mal.
Elle peut avoir existé, sincère et forte, puis se briser d’un seul coup, s’anéantir parce qu’elle aura manqué à l’un de ses principe fondamentaux : la fidélité ; c’est-à-dire la constance dans la confiance, cette présence qui ne doit jamais faire défaut.
Comme l’écrit Cicéron : " c’est quand la fortune varie que se montre à coup sûr l’invariable ami ".
La trahison c’est " manquer à la foi donnée à quelqu’un " ; c’est une forme d’abandon doublée parfois d’une volonté de nuisance ou d’une participation active ou passive à une opération de malfaisance. On agit comme quelqu’un à qui on devait fidélité, souvent par intérêt ou par jalousie, par vengeance, par mesquinerie. Toutes ces notions sont, non seulement étrangères à l’amitié, mais sont sa négation absolue.