lundi 22 septembre 2014

EU : le nouveau géant aux pieds d'argile ?

LES EU SONT-ILS ENCORE EN ETAT POUR RÉGENTER LE MONDE ?
En tout cas, les peuples qu'ils disent "arabo-musulmans" doivent résister à leur nouveau impérialisme qui ne dit pas son nom, puisque servi par des pétromonarques cupides et leurs stupides mercenaire Frères musulmans et autres islamistes !
R.B
Mohamed Hafayedh

LE CHOIX DES AMÉRICAINS DE PROMOUVOIR « UN ÉTAT ISLAMIQUE » EN TUNISIE : QUELLE STRATÉGIE ?


Paru dans : Kapitalis
Bourguiba et les américains :
La diplomatie de la nouvelle Tunisie indépendante née de la lutte pour l’indépendance nationale a su garder relativement une distance de la guerre froide entre les puissants de ce monde. Le choix de Bourguiba pour le monde libre, le soutien apporté des états unis à la cause tunisienne ont scellé une relation de confiance et de sympathie avec les américains, malgré le difficile équilibre entre l’hégémonisme américain et le non-alignement de Bourguiba et plus particulièrement la solidarité infaillible de la Tunisie avec la cause juste des palestiniens à disposer d’une patrie indépendante.
Mais l’amitié de la Tunisie avec les États Unis n’avait jamais atteint le niveau d’une alliance. L’appartenance de la Tunisie à un espace arabo-musulman en conflit avec l’état d’Israël, allié stratégique des américains, pouvait faire basculer à tout moment la Tunisie dans le camp les opposants aux intérêts stratégiques des américains.
Ceux-là même qui n’ont pas hésité un seul instant à donner le feu vert aux israéliens de commettre une agression sur le territoire tunisien à Hammam Chott et brandir la menace du veto contre toute condamnation de l’état d’Israël. Bourguiba avait menacé de rompre les relations diplomatiques avant que la diplomatie des deux pays trouve une formule de résolution plus au moins « raisonnable » pour les parties.

Le choix des américains après le 14 janvier 2011 :
Le voisinage de la Tunisie avec le grand « petit-frère » algérien, déterminera principalement les relations étrangères de la Tunisie de l’après le 14 janvier 2011.
L’Algérie comme la Tunisie font partie des affaires américaines dans le monde arabo-musulman hypothéquées par « la fidélité de l’Amérique à Israël » selon l’expression de Emmanuel Todd.
Les tentatives de déstabiliser l’Algérie par une guerre civile intérieure est une constante de la politique étrangère israélienne soutenue par les wahhabites du golfe, qui tentent chaque fois qu’une occasion géopolitique se présente de réaliser leur projet destructeur de l’Algérie.
Actuellement, l’Algérie est dans l’œil du cyclone que ses ennemis veulent faire déferler sur ses terres profitant du désordre post-révolutionnaire en Tunisie.

Le projet israélien pour le Moyen Orient arabo-musulman et le Maghreb concocté par les grands décideurs sionistes et qui n'est plus un secret, consiste à transformer cette région par la destruction de ses puissants états comme l'Irak, la Syrie, l’Egypte le Soudan et l’Algérie pour les transformer en petites entité fondamentalistes islamistes sous forme de Khalifats (Califats) pour djihadistes qui se diviseront à l’infini et se déclareront une guerre fratricide pour régler des différends dogmatiques concernant la chariâa ou le bien-fondé d’une fatwa à propos de la Burqa ou de la conduite d’un véhicule par une femme !

Après le 11 septembre 2001, la relative distance américaine par rapport au conflit du Moyen Orient d’un Kissinger exaspéré par des « peuples irrationnels, luttant pour leur terre promise » et la timidité du parti démocrate d'un Clinton se limitant à protéger Israël tout en respectant, dans la mesure du possible, les droits des palestiniens; cette époque est révolue. 
l’Amérique d’aujourd’hui se radicalise pour coller à la stratégie sioniste en adoptant aussi sa vision, avec l’incapacité des États Unis à percevoir les Arabes comme des êtres humains : la démonstration est faite en Irak ! Et la Syrie suit le même exemple.

Une alliance renforcée de l’intérieur par un phénomène que la sociologie politique révèle comme nouveau et paradoxal, un soutien neuf et original à Israël de la droite républicaine, alors que traditionnellement les juifs américains votent pour le parti démocrate. Ce phénomène de l’après 11 septembre est amplifié par l’effondrement de l’économie américaine, la faiblesse de l’armée de terre américaine dont le besoin devient vital pour utiliser des contingents alliés comme le Tsahal et ses réseaux d’espionnage pour contrôler la rente pétrolières au proche Orient et aux portes de l’Afrique.

Deux livres décrivent la situation américaine : celui de l’historien de la politique étrangère des états unis, Pierre Mélandri « Les États-Unis : un empire qui n’ose pas dire son nom ? » et celui de l’historien sociologue Emmanuel Todd : « Essai sur la décomposition du système américain ».
Selon les chiffres mis à jour par Benoît Richard de la Revue Sciences humaines, l’endettement des états unis ne cesse de grossir pour atteindre des sommets vertigineux. La dette publique en 2005 a atteint près de 70 % du PIB et dépasse les 100% depuis 2011; que non seulement les Etats-Unis sont endettés, mais ils ne peuvent pas faire appel à l’épargne domestique pour trouver des crédits. L’« hyperpuissance américaine » n’a pas d’autre choix que de faire appel à des bailleurs étrangers. Or, aujourd’hui, ces bailleurs sont aussi les puissances susceptibles à terme de remettre en cause le leadership américain, à commencer par la Chine. 
La première économie du monde se finance de plus en plus aux frais de pays plus pauvres parce qu’elle représente, en tant que marché, le principal débouché pour ces économies en forte croissance. 

L’historien Emmanuel Todd voit ainsi dans le déficit commercial des Etats-Unis « un prélèvement impérial » qui permet aux Américains de consommer tandis que le reste du monde produit et épargne (« Les dessous économiques d'une superpuissance » par Benoît Richard. Grands Dossiers n° 4 - Septembre - Octobre - Novembre 2006 - La revue sciences humaines. Remise à jour en 2011). 
L’Amérique n’est pas l’hyperpuissance selon Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères de François Mitterrand. 

Les analyses de l’establishment américains sont plus réalistes, au-delà de leurs divergences, les grands théoriciens stratèges américains comme Paul Kennedy, Samuel Huntington, Zbigniew Brzenski, Henri Kissenger ou Robert Gilpin, ont la même vision mesurée d’une Amérique qui loin d’être invincible, doit gérer l’inexorable réduction de sa puissance relative dans un monde de plus en plus peuplé et développé. 
Une représentation inquiète de la force des Etats-Unis, dont le pouvoir sur le monde apparaît fragile et menacé. Le constat de Samuel Huntington est alarmant et catastrophique sur le déclin de l’Amérique et du monde occidental. Robert Giplin perçoit déjà les conséquences néfastes de la régionalisation de la planète sur le système économique et financier américain. 
Si l’Europe et le Japon organisent chacun de son côté leur zone d’influence, ils rendront inutile l’existence d’un centre américain du monde. Zbigniew Brzezinski est hanté par le cauchemar d’une Eurasie réunifiée par l’effondrement du communisme et oubliant les Etats-Unis, isolés dans leur nouveau monde.
Désormais les américains doivent lutter pour se maintenir en superpuissance et maintenir un niveau de vie correspondant; alors qu’ils sont économiquement dépendants et politiquement inutiles.

La guerre de l’Irak et le conflit du proche Orient révèlent une Amérique narcissique, agressive et déstabilisatrice. Les grands alliés des Etats-Unis sont de plus en plus gênés et perplexes du comportement de la première puissance du monde occidental. La majorité des européens ne comprennent pas pourquoi l'Amérique se refuse à régler la question israélo-palestinienne, alors qu’elle en a le pouvoir absolu. Ils commencent à se demander si Washington n’est pas au fond satisfait qu’un foyer de tension se perpétue au proche orient et que les peuples arabes manifestent une hostilité grandissante au monde occidental. 
Les lectures des grands analystes historiens sociologues comme Emmanuel Todd qui sont loin de tout soupçon d’antiaméricanisme, convergent toutes à cette conclusion terrible : l’Amérique est menacée par la démocratisation du monde et par la paix. Pourtant la théorie de Francis Fukuyama de la « Fin de l’histoire » après l’effondrement du mur de Berlin, confirmait la loi de Michael Doyle qui conclue à l’impossibilité de la guerre entre les démocraties.

Plus brutalement, la formule reprise par beaucoup de journalistes grands-reporters : « Nous ne savons pas encore si l’universalisation de la démocratie libérale et de la paix est un processus historique. Mais nous savons déjà qu’un tel monde serait une menace pour l’Amérique. Dépendante économiquement, elle a besoin d’un niveau de désordre qui justifie sa présence politico-militaire dans l’ancien Monde ».
Ce qui donnerait une trajectoire stratégique erratique et agressive.
Bref dans leur « démarche d’ivrogne de superpuissance solitaire », il reste à savoir : contre quelles nations les américains vont faire le casse du nouveau siècle ?!

Même si la Chine est désignée par Huntington comme le principal rival des Etats-Unis, c’est la menace du monde arabo-musulman contre l’Occident chrétien qui sous-entend la théorie du « choc des civilisations ».
Lors d’une rencontre informelle en Californie, courant juin 2013 en Californie, Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping, ont promis de jeter les bases d'un "nouveau modèle" de relations entre la Chine et les États-Unis, affirmant que de bonnes relations entre Pékin et Washington étaient importantes "pour le monde" entier. Le président américain a espéré parvenir à un "nouveau modèle de coopération" avec Pékin, une formulation que Xi Jinping a reprise en substance en évoquant "un nouveau modèle de relations entre de grands pays". (Le Point du 08/06/2013). Ce qui répondra aux souhaits de la Chine selon Bruno Tertrais (Le Monde du 25/02/2014) de bâtir avec les Etats-Unis des relations sur la base d’une nouvelle doctrine Monroe à l’échelle mondial, qui verrait chaque puissance dominer son propre voisinage et s’y limiter (Bruno Tertrais, le Monde 25/02/2014).
La Chine est épargnée sur le moyen terme, le défi imminent pour le Pentagone c'est le Moyen Orient et l'Afrique.

Nick Turse (rédacteur en chef du magazine Tim Dispatch, grand journaliste reporter américain vient de publier en février 2014, traduit en France vers la mi-mars), pour alerter le monde sur un désastre : « Les nouvelles armes de l’empire américain » réservées par les américains au proche Orient, à l’Afrique du Nord et certaines régions d'Afrique Noir ; en recourant à la stratégie (je cite les titre du livre) : « La fabrique de l’instabilité mondiale » (page 127), « Armer les autocrates du Moyen Orient » et « Investir dans la guerre par procuration » (édition LA DÉCOUVERTE, mars 2014)
Nick Turse fait observer que si l’on se fie aux discours de Barak Obama, c’est une vision de réconciliation, de paix et de démocratisation avec " le printemps arabe ". Mais si on suit la trace des armes, cette vision change radicalement.
Quoi qu’annonce le Président Obama, ses actes contredisent radicalement ses discours, de l’autre côté, avec l’appui du Pentagone. La Maison Blanche devient une machine infernale pour fabriquer des conflits et procurer les armes les plus sophistiquées aux régimes les plus autoritaires et théocrates pour assurer la vitalité de l’industrie militaire nationale.
L’auteur résume le projet de la maison Blanche et du Pentagone pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord en un slogan « Déficit, despotes et pétrodollars ». Les chiffres des prévisions du Pentagone que doit réaliser l’industrie de l’armement selon le Cabinet américain Forst and Sullivan analysant le marché de l’armement au Moyen Orient et en l’Afrique du Nord entre 2010 et 2020, sont atteints. Ces chiffres sont édifiants, notamment pour leurs premiers clients qui sont l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes.

Kay Judkins (directrice du programme International Military Education and Training du Pentagone) déclarait au service de presse de l’armée en mai 2011 : « Nous nous concentrons en priorité sur l’Afrique et le Moyen Orient car « nous savons » que le terrorisme gagne du terrain et que les pays démunis sont ses cibles favorites ». (Plutôt, devrait-on lire, à la place de "nous savons" : "nous fabriquons des terroristes").

C’est exactement le rôle qu’a tenu l’Amérique dans une Tunisie qui avait réussi une révolution pacifique sans la participation des barbus ni le soutien de leurs leaders les Frères musulmans nahdhaouis, en intervenant dans la vie politique intérieure du pays afin de promouvoir la montée des islamistes et celui de leur pari Ennahdha arrivé au pouvoir grâce à l'appui des américains et leurs fidèles amis les pétromonarques, pour ouvrir la Tunisie, portes grandes ouvertes, au wahhabisme, et au terroristes djihadistes armés de tout bord, afin d'assassiner les républicains, égorger les soldats tunisiens et menacer l'Algérie directement en utilisant les territoires tunisiens comme base arrière.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire