OU LA MAUVAISE FOI DES
JOURNALISTES PRO NAHDHA !
Dans « Studio
Essiyessa » débat animé par Elyes Gharbi, sur Nessma TV, sur le thème « une année
de la Troïka »,
avec présent sur le plateau :
-
Hamadi Redissi, juriste et écrivain, professeur de sciences politiques à
Tunis ;
- Zied
Krichene, rédacteur en chef du journal « Le Maghreb » ;
-
Mohamed El Fourati, rédacteur en chef du journal « Al Fajr », journal
d’Ennahdha;
-
Mohamed El Hamrouni, rédacteur en chef du journal « Al Dhamir » ; proche
d’Ennahdha ;
- Sofiene Ben Hamida,
journaliste et analyste politique, de la chaîne Nessma.
1°/
Mohamed Fourati affirme avec un culot monstre qu’Enahdha est un parti CIVIL et
qu'il n'a jamais prétendu être un parti religieux ayant pour programme la
religion ! Elyes Gharbi a beau lui rappelé
les débats qui ont agité la société tunisienne à propos de la chariâa et autres
questions ayant trait à la religion ... il continue à affirmer qu'Ennahdha est
un parti civil comme les autres.
Elyes Gharbi lui fait
remarquer que la troïka a accordé le visa à "Hezb Tahrir", un parti
ouvertement religieux .... Mohamed Fourati ne relève pas.
Dommage qu'Elyes Gharbi
n'ait pas poursuivi sur ce thème pour débusquer une fois pour toute un parti
qui pratique le double langage même à propos de son "identité", et
continue à jouer un double jeu :
- pour mettre en avant
son idéologie religieuse,
- tout en prétendant à
un statut civil comme le veut la loi !
C'est selon le public ou
les interlocuteurs auquel il s’adresse !
2°/ Selon Mohamed El
Hamrouni les difficultés pour la troïka sont dues au fait que l’opposition n’a
jamais accepté sa défaite électorale, et de ce fait n’a cessé de mettre les
bâtons dans les roues au gouvernement.
Il impute le retard dans
la rédaction de la constitution à l’absentéisme (33%) répété des constituants !
Rappelant que les plus
disciplinés et plus présents que leurs collègues, sont les élus
nahdhaouis !
S’il reconnaît l’échec
de l’ANC comme celle du gouvernement, il estime que l’existence même de ces
deux entités est en soi une réussite puisque légitimes pour la première fois
dans l’histoire de la Tunisie.
3°/ Ziad Krichen a mis
le doigt sur les erreurs qui qualifie de péchés originels qui ont conduit à la
crise générale, dont la crise de confiance des tunisiens dans la troïka.
Il rappelle ce pourquoi
les élections du 23 octobre ont eu lieu : rédaction d’une nouvelle
constitution dans un délai de un an.
Or la Troïka et à sa tête Ennahdha, se sont
attribués d’autres rôles hors mandat, de pouvoir législateur, de pouvoir
exécutif et du mandat de constitutionnaliste.
Avec la ferme intention
d’appliquer son programme en 360 points pour lequel il a été élu.
Pour cela Ennahdha a
décidé de partir de la "feuille blanche" pour :
- la rédaction de la
constitution, et
- la gestion des
affaires du pays !
Alors qu'il lui aurait
suffi de poursuivre la gestion des dossiers les plus urgents en cours, compte
tenu que la troïka est provisoire, le temps de terminer la seconde phase de la
transition démocratique !
Dossiers préparés mis en
route par des technocrates lors de la première phase pour la transition
démocratique, sous la conduite de BCS.
Au lieu de quoi, avec
arrogance et bien qu'incompétents et surtout n'ayant pas mandat pour cela, la
troïka se prévalant de sa "légitimité", s'est crue autorisée à passer
outre son mandat pour tout chambouler....croyant que la gestion d'un pays se
suffit de trouver l'argent pour le gérer comme on gère une épicerie !
Ignorant tout de ce
qu'est la gestion d'un pays, ils se sont permis de vendre à tout va le
patrimoine tunisien pour ne pas dire à le brader à leurs amis du Khalije (pays
du Golfe) !
Le gouvernement quoique
pléthorique (plus d’une centaines) en ministres, de secrétaires d’état et de
conseillers de rang de ministre pour certains, a installé des gens qui n'ont
aucune expérience, ne serait-ce qu'administrative, à des postes clefs dont ils
ignorent l'alpha et l’oméga ! Leur nomination à ces postes n’étant qu’une
compensation pour militantisme ou pour service rendu au parti.
En somme la Tunisie est devenue
pour eux vaste laboratoire expérimental et d’apprentissage !
Comme dit Ziad Krichen
reprenant l’adage tunisien : « ils apprennent la coiffure sur des
orphelins » !
Si le pays a continué à
fonctionner c'est grâce à des institutions solides contrairement à ce
qu'affirment Fourati et Hamrouni : il n'est pas vrai que toutes nos
administrations sont corrompues, leur rappelle Ziad Krichen !
Ziad Krichen s'étonne
que plus d'un an après son élection, l'ANC ne se soit pas imposée un agenda
clair pour les tunisiens pour les échéances pour lesquelles ils l'ont mandatée
:
- date de remise de la
copie finale de la constitution,
- date des élections.
Or l'ISIE, ou ce qui la
remplacera, n'est toujours pas à l'ordre du jour de la constituante ...
Ce qui fait douter les
tunisiens sur les intentions de la troïka et les rend plus méfiants des chefs
des partis qui la composent !
Ziad Krichen est
scandalisé que la troïka ait proposé plusieurs dates différentes et toutes
"officielles" pour les prochaines élections qui doivent clore la fin
de la deuxième phase de transition vers la démocratie. Il estime que toutes ces
personnes se sont moquées des tunisiens !
Et le
pire c'est Moustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, qui solennellement a
promis dans un discours à la
TV , la remise de la copie finale de la constitution pour le
23 octobre 2012 !
Mais n'a pas tenue
parole, lui non plus !! Ce qui a beaucoup choqué les tunisiens et les a rendus
encore plus méfiants des constitutionnalistes comme de ceux qui sont sortis de
leur rang pour former le gouvernement !
Ziad Krichen insiste sur
la nécessité de la sécurité pour que le débats et les réunions politiques de
l'opposition puissent se faire dans un climat normal. Il rappelle que l’insécurité
a atteint le stade de l’assassinat politique ! Ce qui est inadmissible ! Il
rappelle au ministre de l'intérieur son rôle pour cela.
Par ailleurs Ziad
Krichen est scandalisé que les constituants continuent à narguer les tunisiens
en affirmant qu’ils sont seuls maîtres de la durée de la constituante !
Oubliant qu’Ennahdha entre autre a pris un engagement pour une durée de UN
AN … et qu’il est inadmissible de se croire élus pour une durée
indéterminée avec un chèque en blanc !
Il dénonce la
multiplication des amendements à propos de chacun des articles de la constitution.
Au rythmes où en sont
les constituants, il est probable
qu’il faille des années de plus pour finir sa rédaction ! Est-ce une
tactique de la part de la troïka, à leur tête Ennahdha, pour jouer les prolongations … en
repoussant toujours au calanque grec la remise de leur copie
définitive ? !
3°/ Le Pr Hamadi Rdissi,
rappelle l’arrogance des hommes d’Ennahdha après la proclamation des résultats
du 23 octobre 2011, qui claironnaient une victoire absolue alors qu’elle était
relative !
Il reproche à la troïka
de s’être comportée comme si elle était dans une démocratie installée alors que
la démocratie est en cours de construction !
Le péché originel selon
lui, est qu’Ennahdha a suspendu tous les dossiers en cours pour appliquer son
programme … programme en 360 points … dont aucun n’a été réalisé !
Bien que pour cela ils
se sont accordés 3 mois pour s’installer dans leurs nouvelles fonctions !
Il rejette l'idée
défendue par Fourati et Hamrouni, qu'il faille beaucoup de temps pour qu'une
révolution aboutisse ... quand ils citent l’exemple de la révolution française.
Le problème d'Ennahdha
selon Rdissi est de n'avoir jamais admis le jeu démocratique ni la pluralité
des partis. Elle s'ingénie à casser tout parti qui risque de lui faire de
l'ombre ! C'est le cas pour "Nida Tounes".
4°/ Pour faire le bilan
d’une année de troïka, Sofiene Ben Hamida :
- ne peut la juger sur
un programme : car il y avait trois programmes, chaque parti ayant le sien.
- ne peut juger le
gouvernement sur un programme, puisqu’il n’en avait pas !
Il ne peut la juger que
sur les objectifs de la révolution dont aucun n’a été réalisé !
Par contre le seul
exploit de la troïka, selon Sofiene, est de s’être maintenue au pouvoir malgré
l’échec du gouvernement !
Il n'admet pas que le
gouvernement se contente de plates excuses pour s'être trompé, encore faut-il
qu'il en assume la responsabilité ! Par la démission de ceux qui ont failli
comme cela se pratique dans les régimes démocratiques !
Puisque l'argument du
complot ne convainc personne pour expliquer la faillite du gouvernement,
celui-ci fini par reconnaître certains de ses échecs imputables selon lui au
manque d'expérience .... ce que Fourati et Hamrouni lui pardonnent en affirmant
que l'expérience aidant...les ministres feront mieux !
Or le péché originel
selon Sofiene, est dans le mariage contre nature de trois partis à l’idéologie
diamétralement opposée, et à l’absence d’un programme minimum commun !
Sofiene Ben Hamida se
félicite qu'un vrai débat ait pu avoir lieu lors de l’émission et espère que
cela augure d'un changement de comportement et de cap de la part de la troïka
et surtout d'Ennahdha vis à vis de l'opposition qu'elles appelaient avec mépris
les "zéro virgules..." lui rappelant son score aux élections du 23
octobre 2011 !
************
J'ai des doutes ! Je pense que ce n'est qu'une tactique
dilatoire pour gagner du temps !
L'opposition tombera-t-elle
une fois de plus dans le piège de Ghannouchi ? Car depuis son retour de son
exil londonien il nous a habitué à louvoyer .... ce petit stratège !
On verra.
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