Un texte qu'il est bon de relire pour ne pas oublier la cauchemardesque troïka, dominée par Ennahdha, et son pouvoir de nuisance !
Espérons que Nidaa Tounes et BCE en tireront les leçons et n'associeront pas les Frères musulmans au pouvoir !!
R.B
Ali Bakir *
J'ACCUSE
« En haut de l’échelle des hommes politiques se trouvent ceux dont l’action est guidée par la pensée vers les futures générations et en bas de l’échelle ceux dont l’action est guidée par la pensée vers les prochaines élections » (W. Churchill)
Il ne faut point être un génie de la politique pour constater que notre Pays est en fort mauvaise posture sur le plan socio-économique mais aussi parce qu’il semble glisser sur une pente qui risque de le mener directement, comble de l’ironie, vers une dictature post révolutionnaire, pouvant aboutir à un régime totalitaire sans précédent dans notre contrée et pire que celui qui a été renversé.
Je me reproche aujourd’hui d’avoir été complice de ZABA and C° par mon silence mais je n’ai pas honte d’avouer que j’avais peur pour mes enfants car, contrairement à Bourguiba qui réprimait ses opposants, ZABA, formé à la CIA, employait des méthodes qui pouvaient aller jusqu’à la destruction d’une famille entière. Alors, j’ai décidé aujourd’hui de ne plus me taire en bénéficiant du principal acquis qu’est la liberté de parole avant qu’il ne soit trop tard. Bien plus, comme tous les Sadikiens j’ai toujours été engagé dès mon enfance, puis à l’UGET et à la cellule de la Faculté; mais j’ai démissionné de tout engagement le jour où deux de mes camarades de promotion ont été emprisonnés sans procès alors que nous n’étions qu’à notre quatrième année d’études. Alors aujourd’hui j’ai décidé de me réengager dans un parti démocratique pour essayer d’avoir autant que possible une action productive sur le terrain et « légitime ».
Je tiens à préciser au départ que le terme « révolution », sera toujours entre guillemets car il est abusif. En effet, pour moi il s’agit d’une révolte populaire spontanée et sans guide politique mais qui a eu l’effet d’une révolution en entraînant le renversement d’un dictateur et, je l’espère, le bannissement définitif de la dictature.
I. J’accuse l’ANC : Comme l’a si bien expliqué mon ami et grand juriste, reconnu comme une sommité auprès des instances internationales les plus illustres, le Doyen Yadh Benachour : l’ANC, en s’octroyant illicitement le droit d’élire un gouvernement et de s’ériger carrément en parlement au lieu de se limiter uniquement à son rôle de rédacteur de la constitution pour lequel elle a été élue, s’est rendue complice d’un « coup d’Etat institutionnel » !! Comment une ANC peut-elle, dans ces conditions, avoir le temps et l’indépendance de travailler sans être sous la coupe d’une coalition gouvernementale issue d’une majorité (toute relative) qui s’attachera avant tout à mettre de son côté tous les atouts qui lui assureront de remporter les élections à venir. « Nous prendrons le pouvoir et ce sera pour y rester longtemps » : déclarait Ghannouchi déjà en janvier 2011.
Ceci, évidemment, avec la complicité d’une partie des élus de la minorité qui sont devenus des opposants lorsqu’ils n’ont pas eu satisfaction suites aux longues et honteuses tractations pour l’attribution, par un pseudo vote, des présidences et sans doute déjà des principaux postes au gouvernement; tout cela avec la bénédiction de l’Ayotallah qui se fait photographier, sans vergogne, au palais avec les trois « présidents ». Mais à quel titre est-il là ?? Est-il en réalité le chef revanchard et haineux d’un « triparti unique » qui va avant tout se venger essentiellement des responsables de l’ « ancien parti unique »?
On aurait dû au moins obliger les députés nommés à des responsabilités ministérielles de céder leur siège.
Par ailleurs, messieurs et mesdames les élus personne ne vous a demandé ni obligé de présenter votre candidature !! Nous avons pensé naïvement que vous étiez prêt à des sacrifices bénévoles par devoir patriotique. Mais il s’est avéré que ceci n’était vrai que pour une toute petite minorité. Nous avons bien remarqué que vos discussions étaient souvent bien chaudes, parfois à la limite de la correction voire une ou deux fois allant jusqu’à l’agression physique; mais il n’y a eu aucune contestation quand il s’est agit de l’augmentation de vos émoluments et là toutes les parties ont « fraternisé ». L’argent fait des miracles…
Que vous ayez réclamé des indemnités de déplacement et d’hébergement à ceux qui venaient d’au-delà de 100 km de la capitale nous aurions compris. S’octroyer des salaires et des indemnités mirobolants nettement supérieurs à ceux d’universitaires qui n’en obtiennent que la moitié après une vingtaine d’année d’études et de concours et équivalents à plus du salaire annuel d’un ouvrier au SMIG est d’une indécence inqualifiable et…. je pèse me mots !
Vous avez subi, avec une pâle réaction, le limogeage du plus honnête et du plus compétent Gouverneur de la BCT que nous pouvions avoir; décidé sur un simple « diktat » d’un président de la République (démocrate?) et son remplacement par un ancien ministre au passé plus que douteux et que votre président a fait éclipser par la petite porte sans vous donner l’occasion de le « cuisiner ». Et vous avez en plus participé à la mascarade d’un vote pré-acquis au lieu de quitter l’hémicycle pour au moins faire annuler ce vote.
L’opposition s’est fait avoir lorsque les députés d’Ennahdha ont proposé dans le préambule que la Tunisie était « un état arabe et islamique ». On a détourné l’attention durant un mois de discussion pour qu’enfin le Cheikh des ténèbres magnanime cède et consente qu’on remplace islamique par « sa religion est l’islam » !! Mais au fait de quoi se mêle-t-il celui-là ?? En réalité il a eu ce qu’il voulait : l’opposition a cédé sur la laïcité en l’amenant à penser que c’était un moindre mal… En fait, si la grande majorité des élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition étaient de vrais patriotes, seule la formulation « est une République dont la langue est le Tunisien » (point final sans aucune mention de la religion) eut été la plus juste et en harmonie avec notre Histoire et notre culture : Qui parle l’arabe littéraire dans sa vie quotidienne ?? Nous parlons tous le tunisien, dialecte berbéro-latino-arabe certes mais comme les maltais parle le maltais, mélange de d’arabe de latin et d’anglais !! En quoi serait-ce dégradant. Au contraire les hommes politiques auraient intérêt à ne plus s’adresser à la population dans une langue qui lui est en grande partie insaisissable.
Nous avons toujours été tolérants et considéré que les croyances sont d’ordre personnel et donc individuelles. J’aurais accepté à la rigueur que la formulation «….et dont la religion principale est l’islam » car cela aurait respecté les citoyens minoritaires qui ont d’autres croyances et qui n’en demeurent pas moins tunisiens. Les califes intelligents et bons croyants n’ont pas exclu de leur communauté les non musulmans qui étaient des citoyens à part entière.
Je rappelle à ce titre que nous ne sommes pas arabes au sens propre du mot car nous sommes d’origines multiples : Berbères nomades de l’Ifriquia, nous avons subi de nombreuses et diverses invasions arrivant aussi bien d’Orient que d’Occident. Le fait est, que celle qui a perduré est l’invasion arabe et c’est donc par un « accident » de l’histoire que nous avons une langue composée majoritairement d’arabe (qui fait de nous des arabophones et non des arabes) et que nous soyons en majorité musulmans et que nous sommes de culture essentiellement arabo-ifriquienne à laquelle s’ajoute une part de culture occidentale apportée par la colonisation française et qui fait notre richesse et notre pouvoir d’adaptation à quelque point du globe que ce soit. Si La Kahéna avait réussi à arrêter l’invasion et refouler les arabes hors de l’Ifriquia nous serions très probablement encore des Berbéro-romains en majorité de confessions judéo-chrétiennes avec peut-être une minorité musulmane reliquat d’une invasion arabe avortée ??
Enfin le plus intolérable est votre taux d’absentéisme qui vous aurait fait licencier de n’importe quelle institution ou entreprise respectable. Que de séances annulées par manque de nombre suffisant d’élus présents !! Il y a même souvent des pseudo-présents qui ronflent, lisent leur quotidien, consultent leur IPad ou échangent des SMS, et évidemment un bon nombre de marionnettes tricoteuses qui ne semblent pas comprendre grand-chose à ce qui se discute, on le voit à leur regard hébété, et qui, les pauvrettes, ne sont « actionnées » que pour les votes qu’on leur dicte.
Résultat : Médiocrité. Elus vous nous coûtez parait-il 28 millions de DT par an !! De quoi financer largement l’indemnisation des victimes de la répression; des handicapées et des familles des martyrs et même le lancement, dans les régions défavorisées, de petits projets qui pourraient faire entrevoir l’espoir de jours meilleurs à cette jeunesse désœuvrée et désabusée grâce à laquelle vos fesses sont aujourd’hui confortablement posées sur les sièges de l’hémicycle et aussi sur un bon pactole.
Toutes ces dépenses et tout ce temps perdu pour nous pondre au bout d’un an le « brouillon d’un brouillon » de la constitution bourré d’erreurs inadmissibles tant sur le plan du fond que sur celui de la forme, plein de contradictions et de faux renvois entre les articles. Des erreurs qui sautent aux yeux même à ceux de gens qui ne sont pas experts en la matière MAIS qui ont un minimum de culture, d’intelligence et donc de bon sens…(bil tounsi: miswadda msawda isawwid wjouh’houm).
Cela en fait ne nous étonne point depuis que nous avons constaté le niveau très moyen (courbe de Gauss) des élus lors de vos débats historiques et que nous savons à quel génie a été confiée la présidence du comité de rédaction….
La dernière des dernières est que le président fait voter le projet de la loi des finances et lorsque le résultat escompté (adoption évidemment) n’est pas obtenu, on use de tous les subterfuges pour refaire le vote. Le plus grave est que l’opposition finit par baisser les bras et le vote est refait et la majorité obtient satisfaction !!
Mais alors comment vont se passer les prochaines élections législatives et présidentielles et municipales avec une majorité omnipotente et une opposition indirectement complice !!!
A qui va-t-on faire confiance ???
De tout cela l’Histoire retiendra qu’on aurait dû rétribuer les membres de cette minable ANC en régimes de bananes car, à l’exception de quelques unités qui n’ont pas besoin d’être rétribuées, ils sont un groupe de babouins* ayant à leur tête un couple formé d’un gros singe* apathique (d’une espèce inclassable) et « dominé », à défaut d’être « dominant », par une grosse guenon* « déracinée » et « dominante » et pour lequel (couple) toute une forêt de bananiers (même « exportables » pour la femelle) ne suffirait pas pour les rassasier tellement ils ont faim et sont boulimiques : bil tounsi « JWA’AAAA ».
Elus de l’Opposition réveillez-vous, bougez-vous et ne baissez plus les bras car vous finirez par baisser vos culottes !!! La population nous a donné une très belle leçon de grandeur unique en son genre dans l’Histoire de l’Humanité (Notre peuple a toujours innové). Pour retrouver votre dignité faites comme ces valeureux silianais : Démissionnez et quittez ce Zoo et laissez-y les élus de la pseudo-troïka se débattre seuls en dénonçant les irrégularités et en révélant la médiocrité de leur œuvre et en les laissant seuls responsables vis-à-vis d’un peuple qui sera derrière vous car aujourd’hui il a réalisé qu’il a été berné. Vous me rétorquerez que cela peut engendrer une agitation avec le risque d’une deuxième révolution (que la pseudo-troïka qualifierait de contre révolution) ; et alors ?? Perdu pour perdu, cela en vaudrait la peine non ??? Mais il est vrai qu’il est difficile de renoncer à une confortable « bourse » et certains autres petits avantages: et là serait toute l’explication de votre complicité de continuer à siéger et à faire durer l’accouchement de cette satanée constitution en continuant à couper les cheveux en quatre alors que vous savez que la majorité continuera à faire passer les lois qu’elle veut selon les formes qu’elle veut par le biais de votes pré-acquis !! Si non quelle autre explication ???
II. J’accuse le GOUVERNEMENT : Gouvernement issu de l’ANC, c’est tout dire !!! = la crème.
Mais pour qui nous prennent-ils avec leurs mensonges, leurs doubles discours grossiers et leur irresponsabilité politique qui va jusqu’à justifier leurs erreurs par la fait qu’ « ils sont encore en période d’apprentissage » (Jbéli dixit) ou de stage (son obscure maître dixit). Robba Oôdhrin akbahou min dhénbène (L'excuse peut des fois être pire que la faute elle même) !
Gouvernement dont la majorité des membres ont été choisis selon des critères que nous connaissons et qui n’ont rien à voir avec les compétences. Gouvernement dont les ministres n’ont pas tous déclaré leurs avoir avant la prise de leur fonction et dont certains nous ont fait part de CV pour le moins douteux. D’autres sont dans les affaires et qui plus est avec des entreprises montées durant leur « pénible exil » (Sic) ! Qui nous garantit qu’il n’y aura pas collusion entre leurs affaires et leur postes qui peut les favoriser comme en ont profité leurs prédécesseurs ??
- Un ministre des affaires religieuses « dépassé » ou complice puisque de nombreuses mosquées sont des forums politiques islamistes avec des Imams illégalement autoproclamés. Plus surprenant ; un cheikh qui s’autoproclame directeur de l’université islamique de la Zitouna, sans aucune autorisation ni droit de regard de l’Etat, et qui a confisqué les clés quand on a contesté sa nomination, contre qui le ministère porte plainte et qui quelque temps après se retrouve légitimé par le fait que le chef du gouvernement prie « derrière » lui à la Zitouna ... qu’il a confisquée !!
- Un ministre de l’éducation qui ne réagit pas à la véritable épidémie des maternelles islamiques non autorisées et non soumises à une réglementation ni à un programme pédagogique établis par l’administration comme il est d’usage avec les maternelles « normales ». Un ministre de la culture qui n’encourage aucune création et qui au contraire n’a pas défendu les artistes dont les œuvres ont déplu à certains illuminés.
- Un ministre de l’enseignement supérieur qui a fait la démonstration de sa débilité en s’autoproclamant professeur des universités par le biais d’un pseudo-concours devant un jury qu’il a composé lui-même. Mais comme le ridicule ne tue pas, il pousse le bouchon plus loin et il s’auto octroie le payement de supposés arriérés de salaire sous prétexte qu’il aurait dû percevoir en tant que professeur depuis 1987, année où il aurait pu concourir s’il n’avait été emprisonné !! Et qui peut assurer qu’il aurait réussi à ce concours ??? Ces arguments devraient alors faire aboutir toute demande d’ex prisonnier politique qui n’a pas pu terminer ses études pour se faire délivrer un diplôme à la date présumée de son obtention d’office. En fait ce ne serait pas plus grave d’avoir des pseudos diplômés quand on a déjà des pseudos présidents et des pseudos ministres en période de stage !! kothr el ham idhahhik (trop de malheur fait rire) !! A ce clown, qui ose accuser l’un des Doyens les plus illustres, qui défend à juste titre les valeurs académiques fondamentales, de collaborer avec les sionistes, je rappellerais que ce n’est pas ce Doyen qui a reçu Mac Caine, une des plus grandes figures du sionisme colonisateur politique des USA, avec des accolades fraternelles infâmes (Hammadi Jebali) !!!
- Un ministre de la Santé qui refuse d’avouer une pénurie médicamenteuse en « accusant » les malades de s’être multipliés et qui veut que les résidents en médecine, après 7 à 9 ans d’étude et de concours et qui, souvent déjà mariés, d’effectuer un service civil en remplacement d’un service militaire et donc en renonçant à leur paye contre une solde….
- Un ministre des affaires sociales plus politicien et dandy sur les plateaux de télé que gestionnaire de la misère sociale ;
- Un ministre de l’emploi, au passé sulfureux et flou, folklorique qui déclare qu’il n’est pas là pour créer des emplois ????
Quant aux femmes ministres, je préfère ne pas en parler par respect du lecteur, car je risque d’être plus grossier qu’un Ben Brik; et Dieu sait que c’est très difficile de dépasser ce « maître » en la matière, mais j’ai tellement les boules rien qu’à y penser, que je risque des performances inimaginables !!!
Tout cela n’est que vétilles ! Mais les choses vont aller en s’aggravant :
- Un gouvernement qui, avec la complicité des ministres de l’économie, du commerce, de l’industrie et de l’énergie, brade les richesses pétrolières et minières du Pays au profit de sociétés étrangères qui en tirent de très gros bénéfices qui peuvent valoir cinq à six fois le prix d’achat, sans parler des fausses factures et du rejet par le gouvernement de certaines propositions émises par un comité d’experts pour lutter contre les évasions fiscales dans le projet de loi du budget.
Ajoutez à cette « sauce » le non respect des conventions internationales quant aux lois et réglementations de lutte et de répression contre les contrevenants impliqués dans les marchés « noirs » et dans les circuits de « blanchiment » d’argent sale (selon des experts du ministère des finances avec des preuves à l’appui) !!! Pourquoi ???
- Un gouvernement qui, sans délivrer d’autorisation, ferme les yeux devant le braconnage par des émirs du Golf, en particulier celui perpétré sur des espèces internationalement protégées que sont les gazelles et la « hobara » et ce avec la complicité des ministres de l’agriculture, de l’environnement et surtout de la défense qui met à leur disposition une troupe de l’armée pour protéger leurs camps établis dans le Sahara !!!
- Un gouvernement qui a terni l’image du pays à l’étranger à cause d’un chef de la diplomatie d’une nullité navrante. Pour commencer On ne s’improvise pas diplomate, cela demande un long apprentissage passant par plusieurs grades, alors que dire de la fonction de ministre des affaires étrangères !!! Je rappellerais ici que la « petite » Tunisie était « TRÈS GRANDE » sur le plan de la notoriété internationale grâce à la haute valeur de ses diplomates à tel point que feu Mongi Slim Ministre (avec grand M) des affaires étrangères a été le premier africain et arabe (si l’on veut…) à être élu président de l’assemblée générale de l’ONU pour 1961-62. Bien plus significatif, la « petite » Tunisie est le seul pays qui, dans l’Histoire du Conseil de Sécurité de l’ONU, a imposé aux grands USA l’abstention et l’interdiction de l’utilisation du droit de véto contre une résolution condamnant Israël !! « chattana ma beyna etthara wa etthourayya ». Par la faute de Bouchléka « Chellekna rwahna » !!!
- Un gouvernement qui se déclare démocrate et prêt à dialoguer et qui démontre une immaturité politique non seulement en rejetant l’initiative de l’UGTT (sous de mauvais et faux prétextes) mais qui, en plus, s’attaque à cette grande organisation syndicale qui, je le reconnais, n’est pas constituée uniquement par des anges, mais qui a un énorme et valeureux passé historique et surtout une assise populaire vaste et indestructible que ni Bourguiba ni encore moins ZABA n’avaient réussi à ébranler !!
Nous arrivons maintenant à l’intolérable des grande vedettes :
- Samir Dilou, un hâbleur ministre des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle au bagou incomparable mais qui n’a pas compris qu’on ne peut plus duper ce peuple rusé. Son bagou grotesque va jusqu’à déclarer que lors de l’usage criminel de chevrotine à Siliana « il y a eu certes des atteintes oculaires graves mais que heureusement aucune victime n’a perdu les deux yeux » (ce qui est un mensonge en plus) ;
Il « gère » les dossiers « chauds » en les gardant au « congélateur » !!
Cette minable politique ne peut que faire monter la grogne et attiser la colère de ceux qui se sentent frustrés et déboutés par ce gouvernement (qui peut être tout, sauf révolutionnaire) issu de LEUR révolution.
(On lui a associé accessoirement un ministre de la lutte contre la corruption pour qui ce poste a été créé sur mesure (pour satisfaire aux demandes du misérable Ettakattol) et qui apparemment n’a combattu que des fantômes ???)
- Ali Larayedh, un sinistre ministre de l’intérieur, vedette de la mauvaise foi, qui fait réprimer une manifestation pacifique commémorative de l’un des événements les plus importants dans la lutte anticoloniale, un certain 9 Septembre, par une police secondée par une milice dont bon nombre de membres occupaient les mêmes « fonctions » dans les cellules du RCD. Interpellé par l’ANC, il a promis la constitution d’une commission d’enquête dont nous attendons toujours les résultats ! C’est drôle car nous savons que tout est filmé et photographié au ministère de l’intérieur et ce, particulièrement au niveau de l’Avenue Bourguiba ! Peut-être na-t-on pas eu le temps de concocter un montage adéquat des archives audiovisuelles….
Ensuite il interdit la manifestation des clowns de Ikbiss (organisée par Lotfi Zitoun, cadre d'Ennahdha) et menace de faire intervenir la police efficacement contre ceux qui ne respecteraient pas cette décision. La manifestation a eu lieu impunément Place du gouvernement sous l’impulsion de l’amère Zitoun, qui l’a nargué lui et sa police.. Il est vrai qu’il nous a expliqué par la suite qu’en fait ce n’était qu’un rassemblement de militants avant la « salet » (la prière).
Il a interdit toute manifestation même à caractère pacifique sur l’Avenue Bourguiba mais il a toléré une marche des salafistes agités (physiquement et psychiquement) qui s’est terminée par l’historique « Ghazouat El Mongala » (la prise d'assaut du monument face au ministère de l'intérieur).
Ce ministre, se rendant compte de l’affaiblissement de son appareil sécuritaire après la mise à la retraite d’office en masse d’un grand nombre d’officiers remplacés par des jeunots manipulables mais inefficaces, s’est vu contraint d’en rappeler quelques uns quand il s’est trouvé dépassé par les Jihadistes qui ont osé le défier et le menacer sur un plateau TV. Ils ont démontré leur efficacité durant les événements de Siliana, mais la population a démontré qu’elle ne recule plus même devant une sauvagerie « démocratique et républicaine » des forces de l’ordre, supposées assurer la sécurité du citoyen et qui devront en tenir compte à l’avenir
Ministre qui « achète » des munitions INTERDITES par la communauté internationale et dont il ne connait pas les effets et les conséquences ... mais qui ne demande même pas qu’elles soient testées auparavant pour en évaluer le degré de dangerosité !!!
Passons au plus dangereux : Il est certainement criminel et contre révolutionnaire de prendre le risque d’anéantir l’institution la plus respectée que même ZABA n’a pas réussi à complètement corrompre; à savoir notre appareil judiciaire reconnu par les instances internationales comme un des systèmes des plus fiables ; appareil garant des libertés, de la justice, de l’égalité et de la dignité qui sont, dans une démocratie, les valeurs de base primordiales et pour lesquelles nous nous sommes révoltés.
Le chef du gouvernement ne cesse de répéter, quand cela lui permet de se défiler devant une affaire délicate, qu’il n’intervient pas par respect de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Or la star des stars qu’est notre ministre de la justice Noureddine Bhiri, ne cesse de faire démentir son chef par ses exactions ! Il nous occupera la plus grande partie de notre réquisitoire si je rappelais ses dires et ses abus. .
- Affirmer l‘indépendance prétendue de la justice n’est plus crédible quand le minus ministre de la justice ose faire des déclarations qui dénotent, soit une ignorance grave du droit soit, ce qui me paraît plus sûr, une lecture volontairement déformatrice du droit et donc une interprétation mensongère des lois. Cet agissement prouve implicitement que le ministre intervient dans les affaires juridiques et cela ne peut se faire que pour défendre les intérêts politiques du gouvernement en plus ceux de la formation politique à laquelle il est affilié !!!
Tout ce que je dirais ci-après n’a pas pour but de défendre un quelconque accusé, ceci est du rôle des avocats et je fais confiance au parquet comme il vient de le démontrer dernièrement par ses décisions logiques, n’en déplaise au ministre qui a été déjugé à plusieurs reprises par de grands juristes tunisiens et étrangers réputés pour leur savoir et leur probité (Juges, Avocats, Professeurs universitaires et Docteurs en droit).
- Pour commencer, je ne suis pas juriste mais pour le peu que j’ai appris du droit à la Faculté de médecine (donc une institution qui ne fait que survoler les généralités sur le droit pour ne s’approfondir que sur le droit médical déontologique et la médecine légale), j’ai toujours su que le B.a.-ba en ce qui concerne les différentes instances juridiques est que la cour de cassation est au sommet de la pyramide et ses décisions sont irrévocables. Bien plus, l’exécutif n’a absolument aucun droit de juger des décisions juridiques. Donc, quand ce minus ose accuser publiquement la cour de cassation de se tromper pour lui nier le droit d’annuler une décision juridique de la cour d’appel, il se met, et met avec lui le gouvernement, en mauvaise posture !!! Le débat sur un plateau télévisé autour de l’affaire Sami Fehri m’a convaincu de la mauvaise foi du porte parole et « mauvais » conseiller du ministre (aussi minus que son maître) et de son acolyte « aux mains blanches » qui, je l’espère pour lui, ne s’avéreront pas « sales » le jour où la roue tournera… Mais peut-on me dire quel danger représente Fehri dont tous les avoirs sont gelés, sous séquestre et sous contrôle judiciaire ? Et le minus veut tromper l’opinion publique en déclarant que son action vise à récupérer l’argent du peuple détourné par les Trabelsi dont Fehri est complice : or cet argent de Cactus est entre les mains de la justice !!!!
- Dois-je rappeler l’affaire de Abdellia symbole de l’atteinte de la liberté de création; l’affaire du Doyen Kazdhagli dont on a « violé » le bureau et qui de victime devient accusé par ses agresseurs (dont certains sont étrangers à la Faculté, ceux–là même qui persuadés, grâce à votre complicité avec votre collègue de l’enseignement supérieur, de pouvoir obtenir ce qu’ils veulent, ont revendiqué par la suite interdire la mixité dans les restaurants universitaires et pourquoi pas plus tard dans les faculté) ; l’affaire de la jeune fiancée, violée par une police devant laquelle elle se retrouve accusée d’atteinte aux bonnes mœurs et qui (sûrement très urgent ?) passe en jugement avant ses violeurs dont le constat est illégal puisqu’il n’ont pas emmené la « coupable » et son « complice » du lieu du forfait au commissariat et enregistrer la déposition des inculpés qui doivent l’approuver et la signer après lecture.
J’ai laissé pour la fin les deux affaires les plus graves :
- Celle d’une juge certainement trop probe qu’on oblige à se dessaisir d’un dossier brûlant, en lui faisant glisser sur son pupitre en pleine séance un billet où on lui signifie qu’il y a eu dépôt au ministère d’une lettre l’accusant de corruption. Coïncidence ?? Si la dénonciation est anonyme elle est nulle non avenue et n’aurait jamais dû « atterrir en urgence » sur le pupitre de la dite juge, le ministre pouvait la faire convoquer à la fin de sa session. Si la dénonciation est déposée et signée par des personnes identifiables, la juge doit être immédiatement suspendue de ses fonctions en attendant une enquête au bout de laquelle elle doit être soit démise de ses fonctions et traduite en justice, ou alors blanchie et les signataires traduits en justice pour diffamation. Or je viens d’apprendre que suite au dépôt de plainte de la juge contre ses accusateurs, cette dernière est informée que ses accusateurs n’ont fait qu’une déclaration verbale sans qu’on leur ait demandé leur identité et qu’on n’ait réussi à les retrouver !! C’est digne d’un très mauvais mousselsil (feuilleton) de la catégorie la plus basse, conçu et mis en scène par une équipe d’une médiocrité inimaginable.
- Celle enfin de Mr. Kamel Jendoubi, affaire nauséabonde qui tombe juste quand on commence à discuter de la future ISIE !! Encore une coïncidence ?? Il vaut mieux ne pas prendre de risque avec un président de l’ISIE qui a avoué qu’aux dernières élections, qu’il a constaté à posteriori quelques erreurs et irrégularités….
Alors Bhiri, s’il te plait, un peu de décence et de retenue; et ne nous parles plus de l’indépendance de la justice !! Personne ne te croit plus, ou alors nous et les juristes avons tort et tu es SEUL à avoir raison ... et tu dois donc « dégager » tous les juges de la cour de cassation et peut être d’autres dans d’autres instances qui ont fauté comme les premiers… En plus tu pousses le ridicule en déclarant que tu ne céderas pas devant le chantage après avoir reçu des menaces de mort (Sic) !
Si le gouvernement voulait vraiment et sincèrement œuvrer à l’instauration de la démocratie, pourquoi n’a-t-il encore rien fait pour la création des instances garantissant l’indépendance de l’information, l’indépendance de la justice et les libertés de la presse et de l’audiovisuel, si ce n’est pour restreindre les libertés et garder le contrôle sur les deux principales sources de leurs soucis que sont l’information et la justice !!!
Je dois avouer qu’il y a des ministres compétents qui, comprenant que « l’entreprise » était vouée à l’échec, ont eu l’intelligence et le courage de démissionner dignement;à ceux-là j’exprime mon respect.
Nous terminerons par l’accusation du président de la République sensé être celui qui chapeaute l’exécutif et le législatif et qui aura largement contribué à ridiculiser cette haute fonction. Il nous joue la comédie du président-citoyen prolétaire sans cravate et portant le burnous. Comme durant toute son existence il se déjuge en ne faisant pas ce qu’il a déclaré : il a gardé le salaire et l’avion de ZABA (qu’il jugeait abusifs). Il pique une crise de nerfs lors d’une conférence de presse, il se fâche lors de l’affaire Baghdadi et fait un discours enflammé lors des événements de Siliana pour ensuite renter dans sa coquille dès que l’Ayotallah et son second lui font les gros yeux…
Pour le récompenser, la majorité va reconduire dans la constitution les articles qu’il a fortement et bruyamment contestés et dénoncés et qui avaient été concoctés pour ZABA : garder son salaire à vie et garder l’immunité après la fin de son (ses ?) mandat(s) !!!
Comment un président n’intervient pas quand il voit un ministre de la justice violer ce qui fonde la démocratie qu’est l’indépendance des instances judiciaires; ou qu'un ministre de l’intérieur n’intervient pas non plus contre les groupes fauteurs de troubles ou seulement selon leur couleur politique ?
Que fait-il des revendications qu’il ne cessait de répéter du temps de ZABA : il est vrai qu’on change quand on est très confortablement installé de l’autre côté de la barrière.
Que peut-on dire si non qu’à l’instar du bourgeois gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, notre président réussit sans le savoir à jouer le rôle d’un personnage digne du théâtre de l’absurde tragi-comique d’Eugène Ionesco ou de Samuel Beckett…..
De tout ceci nous retiendrons qu’on ne pouvait rien attendre de bon de la part de pseudos politiciens animés par un esprit revanchard et qui n’étaient point préparés à l’exercice du pouvoir. L’association de cultivés de mauvaise foi avec des ignares incompétents ne permet pas un travail d’équipe en harmonie, ce qui se traduit par des chefs et des ministres qui font souvent des déclarations contradictoires et ce, surtout qu’on propulse bêtement des ministres sur des plateaux de télé traitant de sujet qui ne sont pas de leurs compétences. Et c’est de ce fait que j’ai parlé de pseudo troïka. Une véritable troïka (d’origine russe) est l’ensemble d’un traîneau et de trois ETALONS (les blancs étant les plus élégants) attelés de front et qui tirent dans la même direction; or notre pauvre Tunisie se trouve tiraillée par trois équidés d’une classe inférieure et donc aux qualités limitées et qui ne tirent pas toujours dans la même direction et jamais dans le bon sens !!
C’est regrettable mais Voilà où en est l’état de la « heybit eddawla » (prestige de l'Etat) !!!
III. J’accuse les PARTIS et l’UGTT : Ces formations devaient à mon sens engager un dialogue constructif pour rester soudés et rebâtir ensemble une Tunisie démocratique.
Or, comment peut-on engager un dialogue productif alors qu’aucun parti n’a proposé un vrai programme politique avec une vision socio-économique et de développement clair, structuré et objectivement argumenté ? Après les élections on s’est alors limité petitement à des chamailleries sur des distributions de « fauteuils » et de « portes feuilles »; et plus grave à s’invectiver par des qualificatifs du genre : « zéro virgule » ... et d'« obscurantistes ».
- A l’opposition je dirais qu’il aurait été plus judicieux, pour le bien de la Patrie, de proposer, voire d’imposer au gouvernement (élu qu’on le veuille ou pas), sans en faire partie, de l’aider indirectement à réaliser les objectifs les plus urgents et ce, en allant simplement, au lendemain des élections, dans les régions défavorisées expliquer à la population la situation et l’impossibilité de satisfaire tout le monde en même temps et que par solidarité on commencerait par aider les plus démunis. Un discours simple, en tunisien et sincère peut faire des miracles. L’opposition aurait ainsi pu imposer au gouvernement d’entreprendre des actions urgentes pour les populations en créant des mini projets agricoles et des petites, voire moyennes entreprises pour les diplômés.
- Pour ces réalisations l’argent existe à condition évidemment que les partis arrivent à s’entendre pour en premier lieu imposer la réduction des dépenses de l’Etat : réduire, voire abolir les logements et les voitures de fonctions (avec leurs bons de carburant) (ce qui n’existe pas dans des pays développés et riches comme en Scandinavie) et les mettre à la vente ; vendre l’avion présidentiel dont les vols coûtent en moyenne 50.000 DT et réduire le budget de la présidence et le salaire d’un président qui est logé, nourri, habillé, blanchi et transporté aux frais du contribuable, restreindre les frais d’une ANC qui doit au plus tard terminer la rédaction de la constitution le 31 Janvier si non la remplacer par un comité d’experts en droit public et constitutionnel et en deuxième lieu d’obliger le gouvernement de cesser de brader nos richesses.
- Par ailleurs les partis doivent arrêter leurs confrontations violentes et doivent au contraire se serrer les coudes pour faire front aux extrémistes qui peuvent nous faire entrer dans une nébuleuse en profitant de notre union. Le Pays ne peut plus continuer à souffrir des luttes entre des chefs nostalgiques et des chefs illuminés convaincus des deux côtés d’être chargés d’une mission sacrée politique pour les premiers et politico-religieuses pour les seconds.
- Seule l’UGTT a commencé intelligemment à vouloir redresser la barre en prenant l’initiative d’une réunion et là je n’ai pas compris pourquoi Ennahdha a refusé d’y répondre pour des raisons qui ne me semblent pas du tout justifiées. Je m’explique en m’adressant à la majorité qui prône l’exclusion de tous les anciens destouriens de toute activité politique pour lui dire qu’elle risque de commettre une lourde erreur anticonstitutionnelle qui violerait toutes les conventions internationales dont nous sommes signataires et l’Histoire ne la lui pardonnera pas. La déchéance d’un individu de ses droits civiques ne peut émaner que d’une décision juridique !! De Gaulle ne s’est jamais permis d’exclure tous ceux qui, sans être des dirigeants, ont servi sous le gouvernement de Vichy considéré comme gouvernement traître; seuls ont été déchus de leurs droits civiques ceux que les tribunaux ont jugés coupables. Alors procédons avant les élections à des enquêtes sur tous les candidats et laissons l’appareil judiciaire (indépendant bien-sûr !!) faire son travail. Je m’étonne de voir des politiciens, qui ont souffert hier de ces pratiques d’exclusion arbitraire, vouloir user de ces mêmes pratiques : êtes-vous aujourd’hui là pour corriger et éviter les erreurs du passé de vos prédécesseurs ou pour vous venger en leur rendant la pareille ? Ce n’est pas avec cet esprit que nous avancerons dans la bonne direction.
- A tous les partis, à l’UGTT et à toutes les associations; cessons ce jeu de massacre par vos agressions nuisibles même si elles ne sont que verbales. Ceci n’est pas digne d’une nation qui a toujours été donnée en exemple, parmi les pays en émergence, en matière de développement, de culture, de tolérance et d’accueil.
Commençons pour cela par dissoudre ces pseudos comités ou ligues de protection de la révolution. Cette dernière est terminée, elle n’a plus besoin de personne mais par contre elle nous impose de réaliser ses objectifs, ce qui ne semble pas préoccuper en premier lieu notre classe politique qui ne vise que les prochaines échéances électorales. Ce qui s’est passé à Tataouine est criminel, dramatique et honteux et ne doit plus se reproduire et j’espère que ce sacrifice servira au moins de leçon. Tous les partis du monde ont leurs barbouzes mais leur rôle se limite à celui de garde-de- corps de leurs dirigeants sans droit d’agresser des manifestants du camp adverse et encore moins de s’immiscer dans les interventions de la police d’Etat!
- Je préviens A Ennahdha : Vous avez agité le spectre des Salafistes pour intimider les contestataires mais cela n’a pas freiné ces derniers. Constatant leur échec et la passivité des autorités, ils ont forcé la dose jusqu’à s’attaquer aux forces de l’ordre et le ministre de l’intérieur s’est trouvé dépassé et obligé d’user de la force allant jusqu’à la violence meurtrière. Ces derniers s’étant révolté allant même jusqu’à menacer publiquement le ministre de l’intérieur sur un plateau de télé, vous vous êtes tournés vers les soi-disant ligues de protection de la révolution et ceci ne peut que me rappeler les chemises brunes de Hitler et celles noires de Mussolini.
Vous jouez un mauvais jeu dangereux et faites attention au retour de manivelle car ces formations peuvent devenir rapidement incontrôlables.
IV. Je NOUS accuse, NOUS LE PEUPLE :
- A part la minorité des journalistes, de juristes, d’intellectuels, des militants indépendants des associations et de la société civiles et évidemment des frustrés des régions défavorisées, la « majorité silencieuse », qui s’est trouvée entraînée dans les premiers temps, se terre à nouveau confortablement dans son quotidien pépère comme toujours. Au mieux certains osent des dénonciations et des partages de vidéos et d’images avec quelques commentaires « courageux ». Les manifestations et revendications pacifiques ainsi que les actions limitées dans les associations civiles ne suffisent plus, il faut nous engager en dénonçant publiquement par voie de presse et en agissant sur le terrain.
- Pour les jeunes révolutionnaires: Ce n’est point de votre faute de vous être fait piégés car vous n’étiez pas encadrés par des politiciens ni de juristes compétents et honnêtes après le 14 Janvier. Vous avez été plutôt MAL encadrés à La Kasba où j’avais été très surpris de vous voir scander des slogans qui vous étaient visiblement dictés par des politiciens aux arrières pensées précises car, quand j’ai posé des questions précises sur vos revendications pour l’élection d'une ANC et d’un régime parlementaire, aucun de vous, même parmi des diplômés, n’était capable de me donner des réponses correctes; et certains ont été surpris quand je leur ai expliqué que même avec un régime parlementaire on pouvait arrivé à la dictature d’un parti en leur donnant l’exemple de Hitler. J’ai compris ce jour là que nous partions sur de mauvaises bases avec un peuple manquant de culture politique et qui s’est révolté et que ce n’était plus une vraie révolution.
Vous vous rendez compte aujourd’hui qu’il aurait mieux valu soutenir ceux qui préconisaient sagement de charger un comité d’experts de réécrire la Constitution dans les 3 mois, de la présenter aux partis pour discussions et de la soumettre à l’approbation par référendum et nous aurions eu des élections beaucoup plus tôt avec un gouvernement et des partis SOUS contrôle du parlement et non le contraire.
- Pour les pro-troïka: Vous prônez toujours de « laisser travailler ce gouvernement » ; nous sommes d’accord mais soyez objectifs pour constater qu’il a commencé à échouer dès le départ en nommant des ministres incompétents et ceci il ne fallait pas plus d’un trimestre pour le constater.
- Pour les opposants : vos revendications sont indiscutablement justifiées et légitimes depuis le temps que vous souffrez d’injustice, d’abandon voire de discrimination. Mais autant ces revendications sont justifiées sur le fond autant elles ne sont plus défendables sur le plan de la forme. Une désobéissance civile et des sit-in quotidiens pacifiques auraient été plus judicieux et auraient eu le soutient de toute la population; et n’auraient pas justifié les interventions musclées des forces de l’ordre. Dois-je vous rappeler que Ghandi a réussi à faire plier l’Empire Britannique. Or en cela ce grand personnage s’est inspiré, bien longtemps après, par une action du Tunisien Abdeljélil Zaouche, maire de Tunis à l’époque coloniale, et qui a initié le premier boycottage pacifique des transports publics suite aux événements du 7 Septembre 1911 provoqués par l’affaire dite « du tramway ». La Tunisie a toujours été innovatrice !! (révisez l’histoire et surtout celle de votre pays elle éclairera votre bon sens). Les sit-in qui coupent les axes commerciaux routiers et ferroviaires exaspèrent la population active qui se retourne contre vous.
Faire des grèves sauvages avec des occupations des entreprises qui ont souvent tourné au drame avec leur destruction est illogique et catastrophique car vous mettez au chômage vos compatriotes, vos amis, vos parents même et faites fuir les investisseurs et hypothéquez ainsi votre avenir !!
- Mais, encore une fois, pauvres délaissés ce n’est pas de votre faute car personne, surtout de celles qui vous ont fait des promesses sans les tenir en continuant à vous ignorer, n’est venu vous expliquer avec sincérité (sans tberwill, baratin) les raisons économiques de ces retards et vous présenter un projet de programme avec un échéancier acceptable. Bien plus le président lui-même, qui avait promis, lors de sa campagne électorale, qu’il s’occuperait en premier lieu et dans l’urgence du développement de vos régions, ne vient au bout d’un an vous tenir un drôle de discours pour vous demander (grosso modo) de patienter deux à trois ans avant de commencer à voir le bout du tunnel !!!
Qui peut alors vous reprocher de vous révolter de nouveau lorsque vous continuez à croupir dans votre misère en voyant ceux qui n’ont pas fait cette « révolution » se pavaner et « se sucrer » qui à l’ANC et qui dans le gouvernement et dont certains s’étaient déjà sucrés dans un pseudo et confortable exil dont il ne sont revenus qu’une fois assurés que la voie leur était ouverte tout en gardant jusqu’à ce jour leurs « petites » affaires extraterritoriales juteuses ?
Vous avez aussi raison quand certains contestataires des vôtres croupissent en prison et que vous constatez que d’anciens corrompus, causes de votre misère, ont été relaxés au bout de quelques mois et que d’autres n’ont pas du tout été inquiétés ou même se sont retrouvés nommés dans de hautes fonctions.
Vous ne pouvez pas supporter de voir autour de vous profiter ceux qui ont fait vite de retourner la veste, mais ne vous en faites pas, gardez votre dignité et la tête haute car "bien mal acquis ne profite guère" ... et tôt ou tard la vérité et la justice triompheront.
Pour conclure : Nous devrions inviter, voir exiger par un sit-in pacifique permanent, le président et le chef du gouvernement d’avoir la clairvoyance et le courage de réunir autour de la table les principaux dirigeants des partis, de l’UGTT et les personnalités indépendantes expertes dans les différents domaines pour :
- Procéder en premier lieu et en urgence à la mise en place d’un gouvernement d’union nationales ou au moins à un remaniement ministériel fondé sur les compétences indépendamment de toute appartenance politique en demandant à ceux qui accepteraient de s’engager sur l’Honneur qu’ils ne présenteraient pas leur candidature à aucune des prochaines échéances électorales.
- En second lieu faire élaborer par cette « assemblée » avec le nouveau gouvernement un programme urgent de développement des régions défavorisées et une stratégie d’économie crédibles avec un échéancier réaliste tout en envisageant une stratégie d’avenir qui permettra au gouvernement suivant de continuer dans la même direction. Et bien-sûr il faudra désigner parmi les dirigeants du gouvernement et partis, des portes paroles capables de tenir des discours convaincants sans fausses promesses.
- Et enfin, primordial : instaurer en urgence les Instances assurant l’indépendance de la justice, de l’information et de la création littéraire et artistique seules garantes des libertés publiques et de l’égalité entre les citoyens.
Je suis désespéré tous les jours par la lecture de la presse et les soirs devant la télévision mais je demeure malgré tout optimiste car notre peuple a toujours été à l’avant-garde et grâce à lui la Tunisie a toujours su se sortir des pires situations. A ce titre rappelons que selon le témoignage d’Aristote, Carthage avait une assemblée des 100 en partie élus et des commissions sénatoriales bien avant que la démocratie soit instaurée dans la cité d’Athènes et que donc que nous ne retrouverons notre stabilité et notre place dans le monde moderne que sous un régime démocratique.
Oh merde !! ce que je viens d’apprendre m’oblige à « rallonger la sauce » et mes propositions exprimées dans la conclusion me semblent bien caduques et moi encore une fois me retrouve naïvement idiot !!!
PS : Ce que je vais dire ci-après pourrait m’attirer les pires ennuis mais cela ne m’effraye point maintenant que je suis tranquille pour mes enfants. Si Paris a bien valu une messe Ma Tunisie mérite tous les sacrifices !!
1) Je pensais hier matin confier la relecture à quelques amis avertis et en début de semaine le soumettre à un organe de notre presse quotidienne ou à un journal électronique. Mais, au vu du « malheur » qui s’est passé autour du meeting de Nida Tounis (auquel je n’appartiens pas) à Djerba, je me dois de le publier en urgence car je vois que les responsables d’Ennahdha veulent continuer à faire pression et aujourd’hui continuent à nous prendre pour des idiots en arguant que cette fois ce n’est pas les membres d’une LPR qui se sont manifestés mais les youssifistes qui étaient en colère contre les anciens bourguibistes, alors que ces jeunes, en grande partie non djerbiens, sont bien connus et se manifestent en tout point du territoire dès qu’ « ON » leur fait appel (les partis d’opposition ont une liste nominative de ces tristes individus). De plus certains d’entre eux ont bien parlé au nom des LPR sans évoquer un groupe youssefiste quelconque et des yousséfistes ont fait sur face book des déclarations qui démentent les allégations des nahdhaouis. Le plus grave est que les dirigeants demandaient depuis plus de trois jours au sinistre ministre de l’intérieur de renforcer la protection par les forces de l’ordre suite aux menaces auxquelles ils étaient ouvertement soumis, mais encore une fois ce gouvernement va faillir à son devoir.
2) Nous sommes donc au bord de la catastrophe car il est clair aujourd’hui qu’Ennahdha est un mouvement théocratique prêt à user de tous les moyens légaux et illégaux pour s’installer définitivement au pouvoir et même par la force s’il le faut. Il est ironique de voir des futurs dictateurs traiter des démocrates de contre révolutionnaire !! C’est leur nouveau slogan pour essayer de diviser les tunisiens quand la tentative de division en croyants et mécréants n’a pas pris. Quand comprendront-ils que nous ne sommes pas en Afghanistan ou dans un pays du Golfe auquel ils sont inféodés ?
Ils se foutent de tout ce que nous pouvons penser ou dire. Plusieurs indices étayent ma thèse et dont les trois principaux sont :
a ) l’affaire Sami Fehri,
b) l’affaire Jendoubi pour mettre la main sur l’ISIE, ensuite
c) la mascarade de la foire des bijoux de la couronne pour amuser le peuple ! Et qui voit-on comme commissaire à la vente à côté de Jbéli ? Eh bien le frère de Sakhr El Matri !! Enfin
d) aujourd’hui le laisser faire par les autorités des soi-disant LPR et les salafistes qui ne sont que leurs milices et ce, malgré ce qui s’est passé à Tataouine (Lotfi Naghedh) et Place M’Hammed Ali (UGTT), et qui aurait pu aboutir à un drame sans l’intervention de l’armée encore une fois !!
3) Plusieurs scénarios sont envisageables car je ne pense pas que nous allons rester les bras croisés face à ces agissements :
a) Une révolte avec l’association des populations délaissées et l’opposition qui nous fait rentrer dans une guerre civile car ce ne sera pas du gâteau avec Ennahdha qui cette fois au lieu de nous agiter ses chiens des LPR, nous sortira son armée salafiste bien équipée et bien entraînée dans des camps connus par les autorités régionales et que le gouvernement ne semble pas user de ses forces de sécurité et de l’armée pour les démanteler ! Cette armée sera certainement soutenue par al Qaïda !! Cela nous coûtera plus cher que ce qu’il en a été pour les algériens car en Algérie le FLN était au pouvoir et contrôlait donc les forces de l’ordre et l’armée loyaliste.
b) Intervention de l’armée qui doit obliger Ennahdha à respecter ses engagements pré-électoraux pour ne pas l’obliger à intervenir, quoique personnellement il serait bien préférable que l’armée prenne tout de suite les choses en main en espérant qu’elle arrive à contrôler tout le territoire en réussissant à entraîner avec elle la majorité des forces de l’ordre (police et garde nationales) qui, je pense et je le souhaite, sont en majorité fidèles aux valeurs républicaines. C’est malheureux d’en arriver à souhaiter le retour à une dictature (militaire cette fois) après un espoir de démocratie !!! Mais on ne peut que faire confiance à l’armée qui pourra, après avoir assuré la stabilité avec un gouvernement sans relation avec un parti quelconque et en écartant définitivement de la vie politique ceux qui n’ont pas respecté les règles démocratiques, repasser le pouvoir aux civils en passant par des élections organisées et contrôlées par elle-même.
c) Le risque est que le scénario b ne se passe pas comme on peut le souhaiter s’il vient l’idée à un général de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible avec une junte. Pire, ce même général peut se faire renverser par une nouvelle junte etc.… comme cela s’est passé dans plusieurs pays africains et latinos.
Je m’arrête car je vis un vrai cauchemar et mes larmes de sang me brouillent la vue...
Il ne me reste plus qu’à remercier tous ceux qui, hypocritement, ont fait semblant d’être patriotes de défendre les valeurs démocratiques, les droits de l’Homme et les libertés alors qu’ils ne cherchaient qu’à réaliser leur rêve de prise de pouvoir même s’il fallait s’allier au diable sachant que ceci pouvait détruire la Patrie !! J’en veux pour preuve leurs tractations pré et post électorales pour se partager les fauteuils et leurs attitudes devant les agissements d’Ennahdha à travers SON gouvernement !!
Merci à Marzougui qui déclarait qu’il ne s’allierait jamais aux islamistes car il ne croyait pas en l’existence d’islamistes modérés : il lui arrive d’être sensé théoriquement mais son obsession du pouvoir, démocratique ou pas, le rend Insensé et carrément fou dans la pratique.
Merci à Ben Jaafar donneur de leçons de sagesse et de morale et qui s’est avéré un faux jeton de la pire espèce au comportement totalement débile et inféodé allant jusqu’à falsifier les résultats des débats à l’ANC
Merci à tous ceux qui s’accrocheront encore demain à leurs fauteuils de L’ANC et/ou du gouvernement au lieu de démissionner comme ont eu le courage de le faire quelques uns fidèles à leurs principes.
Pour tous ces derniers, l’Histoire retiendra que ces médiocres auront trahi leur pays, leur peuple, la démocratie, les libertés et auront vendu leurs âmes en réalisant des alliances contre-natures pour des broutilles avec les nahdhaoui et à leur tête l’Aytoitallah dont les agissements vont à l’encontre des préceptes de l’Islam….
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