Les martyres tunisiens tombés lors des évènements de janvier 2012 qui ont permis de chasser le tyran Ben Ali se retourneraient certainement dans leur tombe s’ils pouvaient savoir que 18 mois après la révolution dite « de la dignité », une femme volée par deux policiers se retrouverait au banc des accusés, poursuivie en justice pour « outrage à la pudeur ».
Dire que l’affaire de la femme tunisienne violée par des policiers et se retrouvant au banc des accusés a fait l’effet d’une bombe, relève de l’euphémisme. En effet, depuis une semaine, les médias du monde entier ne font que relayer cette sombre histoire qui paraît relever du surréalisme et qui ne fait malheureusement que ternir l’image de ce beau pays qu'est
L’affaire est d’une gravité telle qu’elle est rapportée par des journaux australiens et néo-zélandais, dans des pays situés à
Pour
résumer les faits : le soir du 2 septembre 2012, une jeune femme de 27 ans se
trouvait à bord de sa voiture en compagnie de son fiancé lorsque 3 agents de
police les ont abordés, les obligeant par la force à quitter la voiture. Deux
des policiers ont obligé la jeune fille à monter à bord de leur voiture, alors
que le troisième a menotté le fiancé et s'est dirigé avec lui vers un
distributeur de billets pour l'obliger à retirer la somme de 300 dinars (150
euros) et la lui remettre. Pendant ce temps, les deux premiers policiers ont
violé la jeune fille, à tour de rôle et à trois reprises.
Plus
tard, lorsque les deux fiancés ont porté plainte au poste de police, les agents
en service ont tenté de les persuader de retirer leur plainte.
Pire,
lorsque l'affaire a été ébruitée suite à la déclaration télévisée d'une célèbre
avocate, le porte-parole du ministère de l'intérieur a tenté de justifier le
viol en prétendant que le couple a été retrouvé dans "une position portant
atteinte à la morale", propos qui ont choqué l'opinion publique
tunisienne.
Mais les
choses n'allaient pas s'arrêter à ce niveau. En effet, le juge d'instruction
chargé de l'affaire a tenté de faire pression sur la fille afin de l'obliger à
retirer sa plainte. Devant sa détermination, il n'a pas trouvé mieux que de
traduire le couple en justice au motif "outrage public à la pudeur".
Ainsi donc, la jeune femme passe du statut de victime à celui de coupable !
Mais la
société civile tunisienne, outrée par cette décision de justice ubuesque,
allait se mobiliser et soutenir par tous les moyens le jeune couple et c'est
ainsi que l'affaire allait prendre une dimension internationale.
Devant
l'implication du ministère de l'intérieur et du juge d'instruction dans cette
affaire sordide, il devient difficile de croire qu'il s'agit d'un acte
crapuleux isolé. En effet, il est tout à fait légitime de penser qu'elle
s'inscrit dans le cadre d'une machination ourdie par des milieux islamistes
dans le but d'intimider les femmes tunisiennes et les obliger à adopter un
style de vie et un mode vestimentaire bien déterminés.
Il n’est
de secret pour personne que les partis islamistes en général vouent une haine à
la femme qu’ils cherchent à rabaisser, à humilier, à vilipender. Ils font de la
misogynie leur fonds de commerce.
Le parti
Ennahdha, au pouvoir en Tunisie depuis les élections du 23 octobre 2012, a cherché à imposer la Charâa dans la future
constitution tunisienne, ce qui aurait supposé, entre autres, l’abrogation du
Code du Statut personnel établi depuis 1959 et qui assure l'égalité des droits
aux femmes et aux hommes, avec en ligne de mire, le rétablissement de la
polygamie en Tunisie. Mais ce projet a rencontré une forte opposition tant à
l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale, obligeant le Président
d’Ennahdha à y renoncer et à maintenir les mêmes termes dans l’article 1 de la
constitution tunisienne, en cours d'élaboration.
Mais les
islamistes ne s’avouent pas vaincus. Par une des entourloupettes dont ils ont
le secret, ils tentent d’imposer dans la future constitution, un article qui
ferait de la femme un simple complément de l’homme. Encore une fois, la Société Civile se
mobilise contre ce projet, à travers notamment l’impressionnant rassemblement
de dizaines de milliers de femmes et d’hommes à l’occasion de la journée de la
femme, le 13 août 2012.
Cependant,
les islamistes se montrent coriaces et cherchent à imposer leurs idées en
faisant appel à la violence et à l’intimidation. Ainsi, de nombreuses femmes
furent harcelées et même violentées tant par les agents de police que par les
milices d’Ennahdha, et ce, dans le but de les obliger à adopter un mode
vestimentaire particulier. Ces actes de harcèlement ont été fortement médiatisés
lorsqu’ils ont concerné des personnes connues, notamment une actrice et un
top-model. Mais à chaque fois, le porte-parole du Ministère de l’Intérieur
s’est empressé de démentir les faits et de transformer les victimes en
affabulatrices.
Sur un
autre plan, sur les réseaux sociaux et notamment certaines pages Facebook, des
militants pro-islamistes lancent des appels au viol des femmes non voilées, et
ce, sans être inquiétés outre mesure.
Ainsi,
par ces multiples actes d'intimidation, demeurés impunis et même couverts, il a
été créé un terrain propice pour que trois policiers se permettent de commettre
l'irréparable. C'est le geste de trop qui oblige toute la société civile
tunisienne à se mobiliser, car si les choses continuent ainsi, un véritable
climat de psychose risquerait de s'installer en Tunisie. Sachant que ces
jours-ci, peu de femmes osent s'aventurer le soir dans la rue et les parents ne
laissent plus leurs filles sortir seules.
Le laxisme de Ghannouchi et de son gouvernement a permis l'incendie de l'ambassade des EU, et a crée toutes les conditions pour que des fonctionnaires violent une jeune tunisienne ! De ce fait ils ont perdu toute légitimité !
RépondreSupprimerCeux qui tentent de disculper Ghannouchi font semblant de ne pas comprendre les intentions politiques derrière toutes ces manifestations de violence envers les femmes : d'abord par ses "enfants" salafistes" qu'il utilise tels des barbouzes et maintenant par la police qui a enrôlé les milices de son parti... pour imposer aux tunisiens le modèle social et sociétal wahhabite de ses amis saoudiens et qatari, dont le port du hijab, de la burqa .... constitue le premier signe visible de la transformation de la société tunisienne en une société saoudienne bis autrement dit soutiennent ce nouveau type de colonialisme : "le colonialisme religieux" !
Mais mal lui a pris à Ghannouchi : l'incendie de l'ambassade américaine et le viol de cette tunisienne, ne lui seront jamais pardonné par les tunisiens et je l’espère par les européens et les américains, parce qu'il a franchi le rubicon et a montré son vrai visage !