Le
débat de la dernière chance avant l'échéance du 23 octobre.
Sur
le plateau de Nessma TV, jeudi, dans le cadre de l’émission politique Studio Essiyassa animée
par Elyes Gharbi, une brochette d’invités : Adnene Mnassar, membre du
bureau politique du Congrès pour la république (CPR) et porte-parole de la
présidence de la république, Houcine Jaziri, membre de Majlis Choura d’Ennahdha
et ministre de l’Émigration et des Tunisiens à l’étranger, Maya Jeribi,
secrétaire générale du Parti républicain, Belgacem Ayari, secrétaire général
adjoint de l’UGTT, et le journaliste politique Sofiène Ben Hmida.
Ce
qu'on retient de ce débat :
1°/ La
sincérité de Maya Jribi et son patriotisme crèvent l'écran.
Elle
insiste sur la nécessité du dialogue et réfute toute exclusion de partis, dont
celle de Nida Tounes.
Elle
confirme qu'il est encore possible de sauver la
Tunisie et
la démocratie : pour cela il faut une volonté politique réelle !
Elle
dénonce l'attitude méprisante d'Ennahdha à l'égard de l'opposition ...
confirmée par le lapsus du ministre d'Ennahdha qui lui disait "avoir
daigné discuter avec elle", ce que Maya Jribi reprend pour bien démonter
l'esprit d'Ennahdha à l'égard de l'opposition et même à celle de ses amis de la
coalition ! Un complexe de supériorité grotesque,
"légitimé" par 1200000 voix !
Quand
à l'exclusion, leitmotiv du CPR, pour expliquer son refus de répondre à l'appel
national de l'UGTT, elle a dénoncé l'hypocrisie de tous ceux qui appellent à
l'exclusion des anciens du RCD, plus particulièrement Ennahdha et le CPR qui
ont recruté par brassée ceux qu'ils présentent comme ennemis du peuple dont :
-
le Directeur de la banque centrale choisi par Moncef Marzouki lui même, chef du
CPR; et
-
le directeur d'Essabah Lotfi Touati et de dénoncer l'hypocrisie du
porte parole de Moncef Marzouki qui ne trouve rien à dire à propos de ceux que
recrutent la troïka mais cherche des poux dans la tête de ceux qui rejoignent
l'opposition !
Alors,
s’énerve-t-elle, il faut cesser avec cette mascarade une fois pour toute et
laisser à une justice indépendante de décider de qui pourra ou non pratiquer la
politique !
Devant
l’escalade de la
violence par la milice d’Ennahdha qui passe au stade d'assassinat
politique, elle exige du gouvernement la dissolution de cette milice !
Si
la violence sur le terrain se développe, Maya Jribi en impute la responsabilité
aux hommes politiques au pouvoir qui ont crée le climat pour, par leur discours
et surtout par leur laxisme allant jusqu’à l’impunité qu'ils accordent aux
salafistes auteurs de toutes les exactions !
Faut-il
rappeler quelques unes des agressions par les salafistes, milice d’Ennahdha
contre :
- le
journaliste Ziyed Krichen et l'universitaire Hamadi R'Dissi, coursés et frappés
devant le poste de police et des policiers impassibles,
- le Pr
Jawher Ben Mbarek, avec tentative d’égorgement, pour avoir tenu une réunion
politique,
- l’écrivain écrivains
Youssef Seddik, qu’ils ont empêché de tenir sa réunion par des menaces de
violence physique,
- les poubelles que les
miliciens déposaient devant les locaux du syndicats UGTT,
- le Front
Populaire de Hamma Hammami, quand lors de sa réunion en plein air pour annoncer
la fusion de 12 partis, la milice d’Ennahdha s’est invitée pour caillasser les
participants et leurs véhicules,
- les
menaces de mort contre la personne de Béji Caïd Essebsi …..
- Etc.…
- et le
dernier, avec un passage à l’acte, qui est le premier assassinat politique
après depuis le 14 janvier 2011, sur le coordinateur de Nida Tounès à Tataouine, Lofti
Naguedh !
Maya Jribi déplore que la troïka fasse des difficultés pour trouver des
solutions consensuelles entre tous les partis en concertation avec les
associations civiles, qui représentent une bonne frange du peuple tunisien
comme le rappelle Bel-Gacem Ayari,
pour l'après 23 octobre, date de fin de mandat pour les constituants !
2°/ Et l'hypocrisie
des représentants de la troïka !
L'un
et l'autre n'ont cessé de se gargariser de "dialogue", de
"concertation", de "consensus", de "démocratie",
d' "ouverture", de "bonne volonté" .... mots creux s'il en
est besoin, que Sofiéne Ben Hmida dénoncera dans sa conclusion !
3°/ Le
représentant de l'UGTT, pratiquant la politique de la main tendue, n'a
cessé de répéter la nécessité du consensus, vu le blocage du dialogue de près
d'un an qui a abouti aux crises à tous les niveaux que vit la
Tunisie par
manque de concertation de la part d'un parti qui se targuant de sa
"légitimité", qu’il croit éternelle, s'est cru au
dessus de tout le monde !
Il réitère son
appel au dialogue et maintient la porte ouverte pour ceux qui ont refusé le
dialogue en posant des conditions ou en exigeant l'exclusion de Nida Tounes !
Il
rappelle l'évidence, que le dialogue se fait avec ceux qui ne sont pas du même
avis, et insiste que l'UGTT ne pratiquera jamais l'exclusion !
Il
s’inquiète de la montée de la violence et de l’impunité de ses auteurs par un
gouvernement laxiste à dessein !
Il condamne l’assassinat
politique, n’ayant pour but que de créer un climat de terreur pour empêcher
l’opposition de toute réunion politique et de s’exprimer.
4°/ En conclusion,
Sofiène déplore que le débat est enfin de compte aussi stérile que ceux
d'avant.... et pense que la troïka ne "bougera pour rien au monde",
la position qu'elle a adoptée depuis sa prise du pouvoir !
Par
conséquent, il estime que tous leurs discours "d'ouverture" et de
"démocratie", ne sont que pure hypocrisie de façade ... et que du bla bla bla ...
Il
est heureux que le mandat des constituants et du pouvoir provisoire qu'ils ont
accordé à leurs collègues, arrive à son terme pour changer la donne !
Et
met en garde la troïka que si elle cherche à s'imposer... qu'elle en assume la
responsabilité !
Il
semble pessimiste, notre Sofiéne : il pressent que Ghannouchi
jusque-au-boutiste, veuille aller au clash !
Que les tunisiens
sachent donc à quoi s'en tenir avec une bande de voyous à qui 1200000
d'inconscients ont confié les rênes de la
Tunisie !
Vivement
le 23 octobre !!!
Rachid Barnat
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