Article paru dans : Kapitalis
WATANIA 1
: voix de son maître ? !
Vous
vouliez des preuves que cette chaîne de la TV nationale est devenue la voix de son
maître comme l'affirmait la porte parole du syndicat des journalistes ?
Il faut avoir vu le débat politique de l'émission "Siassa Show".
Iheb Chaouch, le journaliste animant l'émission est-il aux ordres ?
Il faut croire que oui : il n'ose couper la parole à Larayedh, contrairement à ce qu'il fait avec les autres participants, dont Belgacem Ayari de l'UGTT.
Il faut avoir vu le débat politique de l'émission "Siassa Show".
Iheb Chaouch, le journaliste animant l'émission est-il aux ordres ?
Il faut croire que oui : il n'ose couper la parole à Larayedh, contrairement à ce qu'il fait avec les autres participants, dont Belgacem Ayari de l'UGTT.
Ameur Larayedh donne
l’impression d’être le maître des lieux : il prend la parole quand il veut
et la garde autant qu’il veut ! L’animateur n’osant l’interrompre, ce rôle
incombe aux invités de lui rappeler qu’il prend plus de temps qu’eux et qu’il
n’a pas à les couper quand ils prennent la parole !
Le public à dominante
"jeunesse nahdhaouie", applaudissait à chaque intervention de
Larayedh ... ce qui agaçait un député de l'opposition Mahmoud el Baroudi qui rappelait que cela
lui évoque ZABA et la "spontanéité" de son public
"enthousiaste" !....
Avec humour il regrette
de ne pas disposer de bus comme font les nahdhaouis, pour « inviter »
lui aussi « son public » !
Avant même qu’il n'ait fini sa remarque, Larayedh a fait un geste de ses deux mains pour calmer son public qui a obéi de suite ! On se croirait dans un régime communiste, s’il ne s’agissait de pire encore, puis qu’ils mêlent dieu à leur action politique !
Avant même qu’il n'ait fini sa remarque, Larayedh a fait un geste de ses deux mains pour calmer son public qui a obéi de suite ! On se croirait dans un régime communiste, s’il ne s’agissait de pire encore, puis qu’ils mêlent dieu à leur action politique !
Pour la
« démocratie », on accordait au public la prise de parole pour poser des
questions : ainsi la parole fut donnée en gros aux « jeunes »
nahdhouis apparemment bien briefés par leur parti, puisque une
« jolie foulardée aux yeux bleus » (un choix non innocent quand on
sait l’impact de l’image), a débité un discours « convenu »
fustigeant ceux qui demandent aux constituants de « dégager » le 23
octobre 2012 pour raison de « fin de mandat » ; et un autre carrément
lisait sa question …. qui n’en était pas une, puisque l’animateur n’a cessé de
demander aux deux intervenants de poser leurs questions !
Dommage, l'animateur était beaucoup plus à l'aise et plus mordant avant l'arrivée du nouveau PDG Imen Bahroun. On sent qu'il est soumis au contrôle du pouvoir, plus exactement d’Ennahdha, par PDG interposé.
Ce qui confirme les dires de la syndicaliste, que les invités sur le plateau des émissions politiques, aussi bien que le public, sont triés sur le volet, selon les desiderata d'Ennahdha !
En d'autre termes,
Ennahdha impose les personnes sensées jouer le rôle d'opposants, pour répliquer
à ses hommes ; prenant bien soin d’éviter les grands ténors de
l’opposition qui gêneraient leur représentant dans l’émission tout en évitant
de faire de la « pub » au parti auquel ils appartiennent !
D'ailleurs le choix sur
un des parlementaires de l’opposition, s’est porté sur un tout petit parti… et
surprise, dont le père avait milité dans Ennahdha !
Or les journalistes et
techniciens de cette institutions ne cessent de dénoncer
l’ingérence d’Ennahdha dans ce média. Voici ce qu’en dit Sihem Abderrahman
(responsable du service juridique) :
Depuis la nomination
arbitraire du PDG Imen Bahroun, une journaliste qui avait roulé pour
l’ancien régime avant de se recycler dans Ennahdha et de Mohamed Meddeb ancien électricien, leur situation ne cesse de se dégrader de jour en
jour !
Ce PDG supervise, pour
le compte de son patron Ennahdha :
- la grille des
programmes
- contrôle de la
ligne éditoriale
Et Mohamed Meddeb :
Et Mohamed Meddeb :
- écarte, par des
mises au placard, les journalistes et animateurs qui veulent conserver leur
liberté retrouvée depuis le 14 janvier
- recrute sans
concours les nouveaux « arrivants » tous pro Nahdha pour
remplacer journalistes et animateurs !
- règle ses
comptes à tous ceux avec qui il a un différend
- arbitrairement
sans aucune explication et sur un simple coup de fil, il change de poste les
cadres de Watania, ou leur confisque leur bureau ou leur interdit carrément
l’accès à la maison de la radio et de la TV.. .. autrement usant de
mesures vexatoires.
Comme dit Sihem
Abderrahman : « chakchek’ha » ! (il a foutu le
bordel dans la maison !)
- traduit devant le
conseil disciplinaire, pour les intimider, ceux qui lui résistent, comme Mme
Sihem Abderrahman …
- c’est
le règne de l’arbitraire et de l’opacité pour toutes décisions
concernant les programmes, et la gestion de l’institution…
Selon Sihem Abderrahman,
le PDG imposé par Ennahdha réinstalle la peur dans les esprits, copiant
ZABA..... comme si le 14 janvier 2011 n'a jamais eu lieu !
Est-ce là la démocratie selon Ennahdha ?
Décidément, belle
télévision !
Vivement la fin du
gouvernement provisoire de la troïka !
Quand au discours de
Ameur Larayedh ce soir là, il ne manque pas de contradiction !
Voilà un parti qui n’a
cessé de mépriser l’opposition voir même ses propres amis de la troïka, qui
tout à coup découvre les bien faits du « dialogue », de la
« concertation » et du « consensus » ! Alors qu’il
faisait la sourde oreille durant près d’un an quand tout le monde l’invitait au
consensus et au dialogue !
A l’appel de l'UGTT pour une initiative de
sauvetage de la République , Larayedh
pose des conditions dont l’exclusion des anciens du RCD et du Destour, tactique
n’ayant pour but que l’exclusion de Mr BCS du jeu démocratique !
A moins qu’ils fassent
leur autocritique en somme leur mea-culpa, et présentent des excuses,
dit-il !
Ce qui a étonné le jeune
parlementaire de l’opposition Mahmoud el Baroudi qui lui répondit :
- l’aviez-vous fait à
Ennahdha ?
- pourquoi l’exiger
uniquement de ceux qui rejoignent d’autres partis que celui d’Ennahdha, et ne
rien demander à ceux qui collaborent avec vous ?
- pourtant le directeur de
la banque centrale que vous avez choisi, en fait parti !
Il faut rappeler que
Ghannouchi et ses hommes n’ont toujours pas rendu compte à la justice de leur
terrorisme, des meurtres commis et des dégâts matériels causés à
autrui dans les années 80 ! Que Ghannouchi reconnait mais refuse de s’en
excuser auprès des victimes !
Larayedh en guise de
réponse, invoque « la compétence et l’expérience » du directeur de la
banque, comme pour excuser l’ « exception ».
Ce à
quoi rétorque le jeune député : « Ne croyez-vous pas que
d’autres puissent aussi intégrer la vie politique pour leur expérience et leur
compétence » ?
Devant l’arrogance et le
mépris de Larayedh dont il a fait preuve durant tout le débat, donnant
l’impression d’« être chez lui », j’ai apprécié que Belgacem Ayari de
l’UGTT lui rappelle certains faits historiques dont le plus important, et
duquel l’UGTT tire fierté et légitimité, d’avoir participé à la révolution et
d’en avoir été la clef de voûte ! Ce qui n’est pas le cas d’Ennahdha et de
ses hommes qui étaient courageusement cachés entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 !!
M.
Ayari a insisté sur le fait que l’UGTT s’interdit, par principe, d’exclure
aucun parti. Il a même rappelé à M. Lârayedh le soutien de cette organisation
syndicale à ceux-là même qui, aujourd’hui au pouvoir, recourent encore à cette
pratique chère à Zaba, dont ils ont eu pourtant à souffrir par le passé !
Quant a sa déclaration
selon laquelle le pouvoir va communiquer rapidement des dates et une feuille de
route, c’est une aimable plaisanterie ! Et, en tous cas, cela n’a en
aucune façon la faculté de prolonger une légitimité qui prend fin le 23
octobre. Les électeurs ont voté sur un décret de convocation très clair et qui
prévoyait un délai d’un an. Au-delà, la légitimité politique, juridique et
morale disparaît.
Se proclamant de la
légitimité du vote du 23 octobre 2011, Ameur Larayedh croit pouvoir jouer les
prolongations ….
Il nous promet de faire
ce que son parti n’a pas fait en un an ! Communiquer un agenda clair pour les
actions que la troïka va entreprendre : création de la nouvelle ISIE, date
de fin de rédaction de la constitution, date de la consultation populaire du
projet de constitution, date des élections….
Pourquoi les tunisiens
les croiront-ils maintenant ?
Qui peut croire
encore en la sincérité des hommes d’Ennahdha ?
Quand on découvre ce que dit clairement Ghannouchi le dirigeant de ce parti lorsqu’il pense ne pas être entendu, on
est effaré !
C'est pourquoi il est indispensable que le mandat accordé par le peuple pour les élections du 23 octobre 2011, accepté et signé par Ennahdha le 15 septembre 2011, doit être respecté ! Au-delà de cette date, il n'y a plus de légitimité qui tienne ..... d'autant que les constituants formant le gouvernement provisoire de Ghannouchi l'ont perdue par leur laxisme et l'insécurité qu'ils ont laissée s'installer à l'encontre des tunisiens et surtout des tunisiennes mais aussi de leurs biens !
Rachid
Barnat
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