dimanche 12 janvier 2014

L'Occident porte Ennahdha au pinacle

Et il a tort ! 
Il croit, ou fait semblant de croire, à un islamisme modéré et à sa compatibilité avec la démocratie !!
Ce faisant, il tente d'imposer les Frères musulmans à des peuples qui n'en veulent plus !

écrivain
Une page sera bientôt tournée avec la confrérie. Il y en aura hélas d’autres dans ce livre bien obscur des marchands du temple. Ne nous y trompons pas, les caciques d’Ennahdha ne déposent pas les armes. Ils reculent pour mieux sauter…. sur le pouvoir et durablement ! La mobilisation de la société civile (quartet et citoyens) qui ne s’est pas arrêtée tout au long des deux années et les a acculé à lâcher prise apparemment au niveau du gouvernement (en attendant d’en voir la composition et le respect de la feuille de route) et partiellement pour la rédaction de la constitution. Ce semblant de reflux est truffé de dangers. C’est tout simplement une vieille tactique.
La bataille pour instaurer un système véritablement démocratique et pour garantir une société tournée vers le progrès n’est pas terminée.

Nos « dévots » laissent derrière eux une économie en ruine, une population appauvrie et éreintée, un terrain miné par le terrorisme et les nominations partisanes. C’est la politique de la terre brûlée ! Souhaitons que l’expression « Là où ils sont passés, l’herbe ne repousse plus » ne se réalise pas ! Ils sont effectivement experts dans la besogne de miner les terrains : constitution, appareil de l’Etat et monticules boisés !

De surcroît, ils réussissent à apparaître aux yeux des Européens et des Américains comme les meilleurs « islamistes modérés » du monde.

Il suffit de lire les satisfecits réitérés et octroyés à ces « islamistes modérés » par la correspondante d’un quotidien de l’hexagone dit « de référence » (Le Monde), jadis respectueux de ses lecteurs, pour réaliser le degré d’envoûtement !
Ceci exige de la société civile et des Tunisiens en général une mobilisation persévérante et une vigilance à toutes épreuve, tout au moins jusqu’aux prochaines élections. Car il ne sert à rien de subir durant deux années toutes ces épreuves, de résister face au rouleau compresseur de cette confrérie, de remporter quelques petites victoires pour abandonner lorsque la ligne droite se dessine.

Les Tunisiens ont bien constaté que cette espèce de politiciens est impitoyable, excessivement cynique, âpre au gain, indifférente aux préoccupations des citoyens, même les plus démunis. Posons-nous une seule question : quelle catégorie socio-professionnelle a été épargnée par le saccage de cette machine à broyer ? Journalistes, écrivains, hommes et femme de théâtre, politiques, magistrats, médecins, agriculteurs…

Maintenant, ils se mettront en réserve, pour souffler et reprendre des forces. Ne croyez pas qu’ils laisseraient agir le nouveau gouvernement pour qu’il puisse assainir autant que possible la situation et remédier à leurs déprédations. La frange la plus réactionnaire et la plus violente de la confrérie se mettrait en ordre de bataille pour saboter le nouveau gouvernement. La provocation de troubles s’intensifierait, de probables assassinats… Le harcèlement redoublerait pour empêcher la mise en œuvre de la feuille de route et les poursuites judiciaires contre certains corrompus avérés dans les rangs de la défunte Troïka. Leur groupe à l’assemblée se mettrait en embuscade pour faire du chantage à la motion de censure. Une épée de Damoclès suspendue sur la tête du gouvernement ! Ils continueraient leurs tentatives de faire pousser une barbe toute ébouriffée à la constitution !

Sur le terrain, ils mèneraient une campagne électorale avant l'heure, déployant tout leur savoir-faire et toute leur panoplie d’appâts sonnants et trébuchants malgré leur bilan désastreux. Ils escomptent ainsi faire oublier le calvaire infligé aux Tunisiens durant les deux années d’une gouvernance catastrophique.

Sans oublier le président provisoire, aigri par l’ingratitude de ses concitoyens qui contestent ses talents. Il broie du noir et déverse son acrimonie à travers des assauts chafouins qu’il mène inutilement avec ses affidés.

Les « oppositions » de leur côté poursuivraient leur vaine effervescence, complètement désorientées, agissant en ordre dispersé et incapables de renouveler leurs discours, de se ressaisir pour représenter une véritable alternative.

Ce scénario cauchemardesque est malheureusement plausible si les oppositions ne deviennent pas une, si le nouveau gouvernement ne parvient pas à maîtriser les forces centrifuges et les saboteurs éventuels et n’applique pas strictement la feuille de route, si la société civile baisse les bras.

On voit bien qu’il y a beaucoup de propositions interrogatives indirectes !

Mais, lorsqu’on jette un coup d’œil rapide vers le rétroviseur, on mesure aussi le chemin parcouru depuis les élections du 23 octobre 2011. On ne peut que garder espoir pour franchir encore cette étape combien sensible avec de moindre dégâts.
L’essentiel est de rester éveillé devant ce qui risque de se produire et d’agir pour redresser et maintenir le cap vers une Tunisie indépendante, florissante et tournée vers le progrès….


En rêvant que les « partants » tireraient finalement les leçons de leurs échecs, feraient amende honorable et réviseraient de fond en comble aussi bien leur approche que leurs méthodes, pour démentir l’adage tunisien : النُخالة ما تصير دقيق والخصم ما يصير صديق (jamais le son ne se transforme en semoule, pas plus que l’adversaire ne devient ami).

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