jeudi 16 janvier 2020

LES SIMAGRÉES DES FRÈRES MUSULMANS AU BARDO ...

Depuis que les Frères musulmans ont investi le parlement national du Bardo, ils tentent d'introduire de nouvelles pratiques qui lui étaient inconnues dans la République Tunisienne. Ils entendent transformer l'hémicycle en tribune religieuse, sinon en mosquée où ils font montre de leur prétendue religiosité en multipliant de façon ostentatoire les actes de leur bigoterie feinte !

Tout le monde se souvient du cirque que faisaient ces marchands du Temple lors de la Constituante, quand Habib Khedher, neveu de Ghannouchi, chargé d'instiller la chariaa dans la nouvelle constitution, donnait le la en levant la séance à heures fixes, pour permettre à son groupe parlementaire de sortir faire les prières; transformant les toilettes du parlement en salles d'ablution et perturbant les travaux des constituants !

Souvent les séances plénières commencent par des psalmodies du coran avec un officiant qui donne de la voix dans l'hémicycle comme s'il était dans une mosquée; et ce, devant des parlementaires "progressistes" qui semblent gênés par ce folklore inhabituel dans un tel lieu mais qui n'osent critiquer ces simagrées, de peur d'être stigmatisés mauvais musulmans par les Frères musulmans.

La fatiha* aussi est devenue un rituel pour chaque "événement" important en Tunisie. Elle a même été dite à la mort du Frère musulman Mohamed Morsi, ex-président d'Egypte. Mais paradoxalement, les "Frères" n'ont pas jugé bon de la dire pour les militaires et autres policiers tunisiens massacrés et morts par leur faute; puisque devant la mort aussi, ils pratiquent la règle de deux poids, deux mesures; pour dire la "fatiha" à la carte !

Si jusque-là, les Frères musulmans intimidaient les "progressistes" qui ne pipaient mots sur la bigoterie soudaine des opportunistes qui cherchent à plaire à Ghannouchi; désormais, depuis l'arrivée des destouriens du PDL, avec à leur tête Abir Moussi, leurs mascarades seront remises en cause et contestées, comme il se doit.

Abir Moussi n'a jamais été dupe des Frères musulmans. Tout comme Bourguiba, elle sait qu'ils sont un danger pour la République et la Nation tunisienne. Elle sait qu’ils sont sans foi ni loi. Elle sait aussi qu'ils sont capables de tout pour prendre le pouvoir : violence, terrorisme, assassinats font partie de leur "culture politique". Depuis leur retour d'exil en 2011, elle leur tient la dragée haute; dénonçant constamment leur hypocrisie, l’instrumentalisation de la religion, celle de la "révolution" et de ses "martyrs", leurs abus, leurs crimes; car ils se considèrent les nouveaux maîtres du pays, au-dessus des lois !

L'occasion va se présenter pour Abir Moussi pour dire stop à la comédie.

Le 14 janvier, date anniversaire de la "révolution", Ghannouchi proposait en séance plénière un hommage aux martyrs de la révolution sous forme de récitation de la fatiha au moment où le groupe PDL quittait l’hémicycle pour faute de procédure de la part de Ghannouchi. C'en était trop pour Abir Moussi. Ce que les Frères musulmans ont assimilé à une insulte à leur mémoire des "martyrs de la révolution" !
Non seulement elle conteste l'idée même qu'il y ait eu une révolution émanant du peuple puisqu'elle a toujours affirmé qu'il s'agit d'un coup d'Etat ourdi par des puissances étrangères; elle conteste aussi l'incrimination de Ben Ali dans le massacre de plus de 300 jeunes tunisiens entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011. Or nous avons appris qu'ils sont morts du fait de mercenaires venus de l'ex-Yougoslavie à la demande de l'émir du Qatar, cheville ouvrière du fumeux printemps arabe avec l'accord des EU & de l'UE, pour terroriser la population et la pousser à dégager Ben Ali ! Ce qui explique la constante jubilation des Frères musulmans pour une "révolution" à laquelle ils n'avaient pas participée mais qu'ils qualifient de "Ors" (fiançailles), "thaoura moubaraka" (révolution bénie), parcequ'elle a permis à l'émir du Qatar de les installer au pouvoir.

Devant cette nouvelle comédie d'hommage aux "martyrs" assassinés par les Frères musulmans et leurs complices, c'en était trop pour Abir Moussi ! Comme disent les tunisiens "Ils assassinent, puis ils sont les premiers à participer aux funérailles de leur victime"... ce qu'ils ont fait pour Chokri Belaid
Elle a préféré s'abstenir de participer à l'instrumentalisation des "martyrs", pour ne pas cautionner les simagrées de Ghannouchi qui ne l'ont jamais impressionnées contrairement à beaucoup de "progressistes" !!

Et comme à son accoutumé, ne supportant pas qu'un opposant lui tienne tête (qui plus est, est une femme), Ghannouchi va lâcher sa milice, ces voyous autoproclamés "gardiens de la révolution", qu'il va laisser entrer au parlement dans une expédition punitive contre la récalcitrante Abir Moussi. Elle aurait, selon eux, outragé les familles des martyrs et manqué de respect à leurs enfants morts, par son refus de se prêter à la mascarade des Frères musulmans en quittant l'hémicycle pendant la fatiha !

Cet énième incident, sera malheureusement une nouvelle occasion de voir qu'il y a encore des intellectuels et des journalistes pour tomber dans le piège des Frères musulmans; puisqu'ils reprochent à Abir Moussi d'avoir boycotté l'hommage aux "martyrs". Comme s'ils n'ont toujours pas compris la stratégie des marchands du Temple à instrumentaliser les "martyrs" , la "révolution", comme ils instrumentalisent la religion !

Aux progressistes d'être conséquents avec leurs convictions : pas de place en politique aux partis religieux qui veulent mettre la religion à toutes les sauces !

Il suffisait d'une minute de silence pour honorer la mémoire de tous les morts de cette fumeuse révolution qu'ils soient du fait des snipers de l'émir du Qatar ou du fait de Ghannouchi et de ses Frères musulmans depuis qu'ils se sont accaparé le pouvoir en Tunisie !

Rachid Barnat

mercredi 15 janvier 2020

Tunisie : une classe politique désespérante !


On passe vite en Tunisie de la joie à la tristesse et cela à cause de l’absence totale de patriotisme des hommes politiques. Alors que la démonstration a été faite de manière éclatante qu’il est possible à une majorité de se dégager pour mettre Ennahdha dans l’opposition et pour la sortir du pouvoir, voilà que de nouveau les partis qui se disent de progrès, retombent dans les erreurs du passé récent.

Voilà que l’on entend de nouveau que l’on ne veut pas écarter les islamistes, que l’on veut parvenir à un accord avec eux. Voilà que l’on nous ressert la vielle lune d’un gouvernement d’union qui serait seul efficace pour sortir le pays des difficultés.

Autrement dit revoilà le fameux « consensus » de Beji Caïd Essebsi dont on a vu les résultats calamiteux et pour le pays et pour son parti ! 
Voilà que sous la pression des islamistes, on veut encore écarter le PDL et Abir Moussi !

Les politiques n’ont donc pas encore compris que toute alliance quelle qu'elle soit avec les obscurantistes, les conduira à leur perte aux prochaines échéances électorales, comme ont été conduits à leur perte le CPR, Etakattol, Nidaa Tounes et Taya Tounes !

Mais plus grave, ils veulent faire croire qu’une politique efficace pourra être menée. C’est une lamentable erreur.
Comment imaginer qu’un projet politique fort (absolument nécessaire pour sortir le pays de sa régression et de son échec) pourra être bâti avec les islamistes ?
Je ne prendrai que quelques exemples mais ils sont parlants . Si la Tunisie veut sortir de sa régression commencée sous Ben Ali et aggravée sous les islamistes, ce pays doit faire un effort considérable sur la question de l’éducation. Le pays doit y mettre le prix et doit relever le niveau de tous les enseignements. Mais enseignement, dit aussi et nécessairement, un modèle; et c’est là que les choses sont impossibles. Car où bien le pays décidera franchement, délibérément d’aller vers les enseignements de la modernité, c'est-à-dire qu’on le veuille ou non, vers les langues comme le français et l’anglais, vers l’histoire des civilisations etc ... Ou bien se contenter, comme c’est le projet des obscurantistes, de l’enseignement coranique et de la charia.

Dans un autre domaine, croyez-vous qu’avec cette alliance on mettra un terme à l’action politique des mosquées et aux prêches des arriérés qui viennent de pays étrangers ?

Croyez-vous qu’avec cette alliance une lutte contre la corruption et pour l’indépendance réelle des Juges pourra avoir lieu, avec ce parti corrompu qui n’a eu de cesse de mettre la Justice à sa botte ?

Pensez vous que c'est avec un ministère de la religion et ses 19000 fonctionnaires, que le pays ira vers le progrès ? Ne nous faîtes pas rire !

Jusqu'à maintenant les gouvernements voulus par Ennahdha, comportaient un nombre impossible de Ministres et secrétaires d'Etat, le dernier celui de Jomli proposait 42 postes de ministres et de secrétaires d'Etat ! Croyez vous que cela soit nécessaire à un projet efficace ? Non. Mais il faut évidement caser les copains et se partager le gâteau ... les dépenses publiques étant le dernier souci des islamistes.

Autrement dit on repart pour des années perdues et c’est le peuple Tunisien qui en souffrira.

Il ne reste plus qu'à Abir Moussi et à son parti PDL de continuer leur travail politique courageux, nécessaire et qui finira, j'en suis sûr, par gagner.

samedi 11 janvier 2020

GHANNOUCHI, LE ROI NU !

L’image contient peut-être : Mouna Beltifa

Depuis son retour de son exil doré londonien, Ghannouchi chef d'Ennahdha et membre du bureau politique de l'organisation internationale des Frères musulmans, profitant de la fumeuse révolution du jasmin déclenchée par son sponsor l'émir du Qatar, n'a cessé de faire la pluie et le beau temps en s'imposant aux tunisiens comme le nouveau maître du pays. 

Il s'est imposé aussi à une classe politique disparate et pour l'essentielle inculte sinon novice en politique, pour devenir le faiseur/briseur de carrière politique pour bon nombre d'entre eux.

Sa stratégie machiavélique était simple : se sachant haï par les tunisiens et que les Frères musulmans ne sont pas encore suffisamment implantés dans le paysage politique tunisien, il a eu l'idée (ou la lui a-t-on soufflée ?) d'instrumentaliser les hommes et les partis dits "progressistes" pour donner l'illusion du "démocrate progressiste", n'accordant les postes qu'à ceux qui lui mangent dans la main mais dont il tire les ficelles. Ce fut le cas de la troïka quand il a fait une alliance avec Marzougui et Ben Jaafar ... avec le résultat que l'on sait dont la mort politique de ses "alliés" ainsi que la disparition de leur partis respectifs, le CPR et Ettakatol.

Avec Béji Caid Essebsi, il est passé à la vitesse supérieure en imposant le consensus (tawafoq). Consensus tellement banalisé par ce bourguibiste qui fera des émules dans tous les partis; puisque depuis, beaucoup se sont mis à lui courir après, dans l'espoir d'un strapontin à défaut d'un maroquin !

Seulement voilà, les tunisiens ont fini par découvrir le pot aux roses. Ils ont compris ce que cache le consensus et que veut dire "oiseau rare" !

Au bout de 9 ans d'islamisme, les tunisiens commencent à comprendre que tous leurs malheurs sont dus aux Frères musulmans qui ont infiltré tous les rouages de l'Etat, s'ils ne se l'étaient pas accaparés !

Les élections présidentielles et législatives de 2019, auront été pour les tunisiens l'occasion de voir de façon claire le jeu de Ghannouchi et le mépris qu'il a pour la République tunisienne ainsi que pour la classe politique, tous partis confondus ! 
Certains commençaient même à craindre une dictature islamiste derrière tous les "oiseaux rares", que Ghannouchi a fini par imposer aux tunisiens. 

Au bout de 2,5 mois de tergiversation pour former un nouveau gouvernement alors que le pays est au bord du gouffre, avec tout le cirque médiatique que faisaient Ghannouchi et ses Frères musulmans, le ras le bol a fini par excéder tous les progressistes dont beaucoup pourtant étaient prêts à pactiser avec le diable pour s'allier à Ghannouchi.
Mais son mépris pour ces hommes et la façon humiliante dont il les traitait, ont fini par provoquer l'électro-choc salutaire tant espéré par les patriotes, qui a fini par l'isoler lui et ses Frères musulmans; puisque le nouveau gouvernement de Ghannouchi, a été rejeté par 134 voix sur 200 votants, dont 3 abstentions, lors du vote de confiance du 10 janvier 2020 ! C'est le premier camouflet pour le faiseur de rois, Ghannouchi.

S'il y a révolution, comme beaucoup de tunisiens persistent à le croire, elle est essentiellement celle de la liberté d'expression. En effet, à suivre les débats, tous médias confondus, on est surpris de la liberté de ton et d'expression des participants, du moins de ceux qui souhaitaient s'exprimer librement. 
De même sur les réseaux sociaux, on est étonné de la totale liberté d'expression des internautes. Bref la surprise est grande, d'autant que les tunisiens étaient longtemps privés de politique, dictature oblige.

Les députés n'étaient pas en reste pour vider leurs sacs contre les gouvernants. 

D'ailleurs la séance plénière du 10 janvier à l'issue de laquelle les députés votaient pour ou contre l'octroi de leur confiance au nouveau gouvernement de Ghannouchi, s'est transmuée en séance de critique de l'islamisme en Tunisie et plus particulièrement d'accusation de Ghannouchi responsable de tous les déboires politiques et économique du pays; depuis qu'Ennahdha s'est emparée du pouvoir ! 

Les plus virulents, ce sont ceux de la prétendue opposition, les anciens alliés de Ghannouchi du temps de la troïka, qui ne lui pardonnent pas de les avoir humiliés lors des tractations pour former son nouveau gouvernement; et dont les discours trahissent une naïveté sinon une fausse sincérité ... bien que leurs arguments pour abattre Ghannouchi, soient crédibles ! 

Alors que dans le camp de l'opposition réelle, beaucoup n'ont pas ménagé Ghannouchi mais la meilleure d'entre tous, fut Abir Moussi qui n'a pas mâché ses mots et qui durant 15 minutes, a méthodiquement explicité le pourquoi de son rejet du nouveau gouvernement de Ghannouchi ! Avec une clarté d'exposé comme à son habitude, admirable dans sa cohérence et sa concision; puisque tout a été dit sans papier, s'il vous plaît, à lire comme le faisaient certains députés.

Au lendemain du camouflet du Bardo, Ghannouchi a filé vers la Turquie ! Est-ce pour pleurer sa défaite auprès de son Frère musulman Erdogan ou pour prendre des instructions auprès du Sultan turc qui se rêve héritier du Califat Ottoman ? C'est scandaleux ! C'est un aveu de son allégeance au Sultan et qu'il a ramené la Tunisie à son statut de province de colonisée !
Après avoir fâché la Tunisie avec la Syrie, il va sûrement impliquer la Tunisie dans le conflit Libyen et du mauvais côté de surcroît; ce que le pays risque de payer cher. Voilà les agendas que sert Ghannouchi : turcs & qataris !

Le Roi est nu mais il doit impérativement le rester. Désormais les Frères musulmans sont rejetés par les tunisiens et par leurs élus ! Par conséquent, l’alliance qui s'est faite dans les urnes pour chasser son gouvernement de prétendument " indépendants ", doit se poursuivre non pas dans un but politicien mais pour enfin présenter aux Tunisiens un programme crédible et fort, afin de sortir le pays du marasme et de le remettre sur la voie du progrès. 
C'est possible si les politiques savent dépasser leur ego et leurs petits intérêts à courte vue, pour l'avenir du pays. En un mot, s'ils se montrent véritablement patriotes.

Mais une chose est claire, ce marchand du Temple prétendait corriger la politique par la religion et il n'a fait que dénaturer la religion par la politique, en dénaturant cette dernière aussi !

Rachid Barnat






lundi 6 janvier 2020

Quand la démocratie installe des nuls au pouvoir ...

" Accorder la démocratie à un peuple inculte, 
c'est remettre son destin entre les mains d'une majorité inculte "
Habib Bourguiba
Le peuple tunisien instruit, est-il pour autant mûr pour la démocratie ? En 9 ans de galère post-révolutionnaire et de chaos du fait des Frères musulmans, la classe politique dite progressiste, s'est montrée immature pour prendre le pouvoir, préférant courir après les islamistes pour en ramasser des miettes. 
Le peuple de son côté, a montré qu'il est inculte politiquement; puisque malgré les échecs des islamistes et tous les problèmes qu'ils lui ont créés, en quelques années seulement de pouvoir, il continue de scrutin en scrutin, de leur accorder sa confiance.
Si les hommes politiques dits progressistes, admettent le parti Ennahdha jusqu'à pactiser avec lui et si le peuple plébiscite Ghannouchi, c'est bien la preuve que les deux n'ont pas compris qu'ils coupaient la branche sur laquelle les avaient installés les destouriens libérateurs de la Tunisie et fondateurs de la République et de la Nation Tunisiennes; puisqu'ils semblent ignorer que les islamistes ne pensent qu'à restaurer le Califat; lequel Califat, est antinomique de la République !
Une certaine élite a fini même par croire que les Frères musulmans sont incontournables et indispensables à la vie politique en Tunisie ! Ils vous disent, " ils sont là, il faut faire avec " ! Et les journalistes, pas en reste, les invitent au dernier salon où l'on cause entre républicains, sur leurs plateaux TV et aux studios de leurs radios, comme si les Frères musulmans étaient des républicains ! 
Comment peut-on se dire bourguibiste et prétendre défendre le bourguibisme si on admet l'idéologie qu'il avait combattue toute sa vie, au point de banaliser le pan-islamisme et lui faire de la place, comme l'avait fait Béji Caid Essebsi en acceptant le consensus que lui imposait Ghannouchi ? 
Si Béji Caid Essebsi avait trahi ses électeurs et trahi Bourguiba dont il se prétendait pourtant l’élève, en pactisant avec ses ennemis pour des raisons bassement terre à terre (entre autres, il espérait que Ghannouchi assure un avenir politique à son rejeton); faut-il pour autant conclure qu'Ennahdha est devenu un parti républicain fréquentable ? Qui peut croire que ce parti soit devenu subitement démocrate, quand on sait que les Frères musulmans fonctionnent sur le mode de l’allégeance au chef/guide/imam, ce que n'a cessé d'être Ghannouchi, depuis plus de 40 ans ?
Il n'y a que les naïfs ou les opportunistes, pour croire à la métamorphose de ce parti ! Et malheureusement, ils sont nombreux. 
Le seul homme à ne pas tomber dans le piège de Ghannouchi et poursuit la lutte contre les ennemis de la République, se trouve être une femme : Abir Moussi.   
En attendant, Ennahdha détient tous les pouvoirs grâce à sa stratégie machiavélique de l'oiseau rare, donnant l'illusion d'une démocratie, alors qu'en réalité Ghannouchi met en place une nouvelle dictature islamiste. 
Ce que le leader Habib Bourguiba disait de la démocratie chez les peuples incultes, reste donc valable, quand on voit le résultat des élections depuis la fumeuse révolution du jasmin; puisque des incultes ont été élus démocratiquement aussi bien au Bardo qu'à Carthage pour poursuivre la destruction de la République
R.B


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«Bourguibisme et bourguibistes» ou «Quand on coupe la branche sur laquelle on est assis»

Les détracteurs-accusateurs de la démocratie et les nostalgiques de l'ancien Régime sont de plus en plus nombreux. Rien de plus normal dans un pays malmené qui glisse vers la médiocrité, la pauvreté, le délitement de l'État.
Mais ce qui est inadmissible, c'est qu'on le fasse au nom du bourguibisme, et à grand renfort de citations puisées dans les déclarations du fondateur de la première République tunisienne, comme celle-ci : " Accorder la démocratie à un peuple inculte, c'est remettre son destin entre les mains d'une majorité inculte ". Transcrite en gros caractères, (et en couleur), la phrase circule sur le Net, sans considération pour le contexte où elle a été énoncée, ni pour la pensée et la mémoire du Zaim.
Bourguiba, comme la plupart des destouriens et des chefs des pays décolonisés, n'a jamais placé la démocratie dans la liste de ses priorités, ni caché le fait, (qui était son défi majeur) que le petit peuple était " inculte ". C'est d'ailleurs le double " crime " (dictature et mépris des couches-régions pauvres) que lui reprochent ses ennemis politiques, les islamistes dont les masques de la pseudo-démocratie, de la pseudo-piété, de la pseudo-empathie avec les " zaoualyia " (les pauvres), sont tombés l'un après l'autre, depuis leur accès au pouvoir en 2012.
Bourguiba savait pertinemment, avant même de s'engager en politique ou de participer à la fondation du Neo-destour, qu'il avait plusieurs ennemis à combattre à la fois : la colonisation et l'orthodoxie religieuse d'un côté, l'inculture et la pauvreté de l'autre. 
Il savait également que pour atteindre ces objectifs, il fallait une méthode, une stratégie bien définie. Il a opté, très tôt, pour " siésit el marahel " (la politique des étapes). Les articles qu'il a publiés dans la presse (tunisienne et française) au cours des années 1930, sont d'une étonnante lucidité, d'une profondeur et d'une érudition qui feraient rougir plus d'un politique aujourd'hui.
Cette " vision " (mot qu'il affectionnait) et cette méthode, qui n'était pas évidente et que ne partageaient pas tous les néo-destouriens, ont orienté les discours et les prises de position du Zaim ; positions qu'il a modulées en fonction du temps et des circonstances.
Il a dit non à la démocratie au lendemain de l'indépendance, comme il a dit oui au voile (qu'il considérait comme un signe identitaire) du temps de la colonisation. Il a dénoncé, avec virulence, (dans un article paru à " L’Étendard tunisien " le 11 janvier 1929) l'appel de Habiba Menchari au dévoilement de la femme musulmane. Ce même voile, il s'emploiera à l'enlever de ses propres mains dans toutes les villes où il est allé à la rencontre du peuple dans la Tunisie fraîchement décolonisée. Un autre geste que ne lui pardonneront pas les islamistes.
Bourguiba n'a pas non plus défendu Tahar Haddad quand les conservateurs le déchiraient à pleines dents. Mais il a " dévoré " son livre " Notre femme devant la législation musulmane et la société " et placé le travail sur le CSP (Code du statut personnel) à la tête de ses priorités dès l'obtention de l'autonomie interne. L'historien tunisien Lotfi Chaïbi, parle, à juste titre, de " la rencontre reportée " entre le Penseur et l’homme politique.
Les destouriens qui ont côtoyé le jeune Président, gardent en mémoire son engouement pour l'essai de Tahar Haddad et la rapidité avec laquelle il s'est penché sur les questions de la femme, du planning familial ... avant, leur disait-il, que " les cheikhs ne s'en mêlent ". 
En effet, dès qu'ils s'en sont mêlés, les Oulémas ultraconservateurs ont freiné net le projet sur l'égalité successorale. Lequel projet est aujourd’hui rejeté par les islamistes et par les " modernistes ", ses fervents et  légitimes héritiers.
Le " Combattant suprême " était un homme cohérent avec lui-même, centré sur ses objectifs, soucieux du lien entre passé et avenir, tradition et modernité. Il jouissait d'une vaste culture qui lui a permis non seulement de " faire de la politique " ou de " fonder un parti ", (tout un chacun peut y prétendre, on le voit) mais de réfléchir/écrire sur la politique, d'avoir une " vision " claire, " el bo'od essiyasi " (la portée politique), (comme il disait) et d'articuler idée (ou idéal), réalité et instant historique.
Plus d'un demi-siècle après l'indépendance, on peut (et doit) juger l'oeuvre du Fondateur. On peut penser que le système éducatif n'a pas tenu toutes ses promesses, que le peuple est encore " inculte ", qu'il " n'est pas prêt pour la démocratie ", on peut estimer que l'ignorance amène de facto l'ignorance, (même si l'intelligence allemande a bien amené le nazisme). Mais encore faut-il bien contextualiser les faits et définir les concepts. 
Qui est le peuple et qui est l'élite ? Qui est en mesure de juger les " compétences féminines ou masculines " ? Et c'est quoi " l'inculture " en matière de connaissances socio-politiques ? Est-il sûr que les chefs censés piloter le navire, soient mieux notés que la masse populaire ?
Que ceux qui se servent de l'image et des réflexions du Zaim pour juger le peuple, les projets de lois, la démocratie qui a enfanté les islamistes, se nourrissent (et nourrissent le peuple) de la culture et des écrits du Gand Maître.
Ça permettra de clarifier le paysage politique et de comprendre les filiations et les positionnements des différentes familles.
Et ça évitera aussi à certains " bourguibistes " d'avoir l'air de casser la branche sur laquelle ils croient être assis.


dimanche 5 janvier 2020

Mezri Haddad jette l'éponge

Avant de fermer définitivement ce compte facebook le 1er janvier, ainsi que ma page officielle (les autres pages qui utilisent mon nom n'étant pas de mon ressort), je voudrai revenir dès ce soir sur certains faits qui ont peut-être quelque importance et dont je ne voudrai pas en tout cas que l'histoire les retiennent autrement que dans leur véracité ou exactitude. La décision de clôturer mes comptes répond à un double besoin.
D'abord celui de revenir au travail strictement intellectuel pour achever deux essais qui me tiennent particulièrement à cœur, sans parler de mes Mémoires qui serviront peut-être aux futures générations. Ensuite, celui de me tenir à l'écart de l'histoire événementielle et plus exactement des réseaux sociaux, notamment facebook.
Je vous avouerai ici que la première fois où j'avais entendu parler de facebook c'était en 2002. Un jeune ami m'avait alors appelé pour me dire qu'il avait publié un article sur facebook. Habitué à me faire publier dans Libération et Le Monde, pour ne citer que ces deux quotidiens français, je croyais à l'époque que facebook était le nom d'un nouveau journal. Et quelle a été ma surprise lorsque j'ai lu "l'article" en question : c'était un assemblage de mots et de phrases plus ou moins correctes, totalement dépourvues de la moindre intuition ou étoffe intellectuelle et politique. Mon jeune ami, devenu célèbre en 2011 - comme beaucoup d'autres journaleux, écrivassiers, politicailleurs, affairistes, cyber-collabos, "artistes", "humoristes", "journalistes", "députés", "ministres", "ambassadeurs"..., tous charriés par la boue de la révolution bouazizienne -, m'avait alors appris quelque chose qui échappait à ma sagacité: "ce que ta génération appelle article, la mienne appelle post" !
Ce jour là, j'avais réalisé que facebook est une invention des plus diabolique, qui allait désormais pervertir et subvertir la nature même des relations sociales en détruisant la culture, l'art, l'esthétique, la morale, l'émulation ... et en marginalisant l'excellence intellectuelle comme l'essence politique. J'avais réalisé par conséquent l'imminence de ce péril sur le monde arabe et particulièrement sur la Tunisie, le pays le plus connecté à l'époque. Facebook, l'univers virtuel et hautement pathogène où n'importe qui parle de n'importe quoi ! Facebook, où le fils devient "ami" avec son père ! Facebook, où l'inculte devient analyste politique ou géopolitique ! Facebook, univers logorrhéique par excellence, lieu de l'incontinence verbale, pépinière de l'égocentrisme et du narcissisme sublimés, réceptacle de la crétinisation et des déficiences mentales normalisées. Comme je l'avais écrit dans la préface du tout premier livre sur Internet en Tunisie (2002, son auteur Dafrallah Mhiri), Facebook, c'est le mythe de la caverne platonicienne, là où les esclave prennent les ombres pour des réalités.
Humblement, pour avoir tout dit et prédit dès 2011, je pense que je n'ai plus rien à dire sur la question tunisienne. Ceux qui veulent connaitre la suite de leur tragédie pseudo-révolutionnaire et la descente aux enfers du sous-développement et de l'obscurantisme, peuvent toujours consulter mes livres : "Carthage ne sera pas détruite", édition Du Rocher, 2002; "La face cachée de la révolution tunisienne", édition Apopsix (pour la France), 2011 et édition Arabesques (pour la Tunisie). Dans ce dernier livre qui est gratuitement téléchargeable, mes compatriotes sauront à quoi ressemble leur avenir. Mes amis réels, s'ils le désirent, connaissent mon numéro de téléphone et mon adresse email pour maintenir les relations.
Je remercie toutes celles et ceux qui m'ont fait confiance en sollicitant mon amitié sur facebook. Cette expérience a duré huit ans. Le moment est venu d'y mettre fin.






samedi 4 janvier 2020

Le mensonge comme politique ...

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Le nouveau gouvernement tunisien est enfin né, après une laborieuse gestation de plus de deux mois. Il va probablement être accepté par une majorité étriquée à l’Assemblée Nationale; et cela grâce au vote du parti Qualb Tounes qui avait pourtant juré et répété qu’il ne votera pas pour un gouvernement Nahdhaoui. Mais, dans le fond, chacun savait à quoi s’en tenir et ce parti, contrairement à la parole donnée à ses électeurs, avait déjà voté pour l’élection de Gannouchi à la Présidence de l’Assemblée ! Ce ne sera qu’un mensonge de plus de ce parti, qui dégoûtera un peu plus les Tunisiens de la politique.

Mais ce petit épisode de politique politicienne lamentable, n’est pas l’essentiel. Et l’on peut affirmer que c’est toute la politique aujourd’hui menée par Ennahdha qui est basée sur le mensonge, le double langage et le masque.

Le premier Ministre cache sa proximité avec Ennahdha et voudrait faire croire contre toute évidence que son gouvernement est composé, nous dit-il, d’indépendants choisis seulement pour leur compétence ! 

Quelle immense mascarade dictée par Ennahdha !

D’abord dans le principe même, un gouvernement de techniciens et d’indépendants, est une vaste fumisterie destinée clairement à tromper les citoyens. Il n’y a pas et il ne peut pas y avoir de gouvernement composé d’indépendants et de purs techniciens. Cela c’est vraiment pour les gogos, les naïfs qui ne réfléchissent pas et qui ne veulent pas voir qu’il y a toujours un projet derrière un gouvernement. Ennahdha veut simplement cacher son projet et n’assume pas de mener une politique de destruction de la République mise en place par Habib Bourguiba. Elle le fait de façon cachée, hypocrite en maniant le double langage.
Ceux qui acceptent cette imposture, ce mensonge, sont ou des opportunistes ou des islamistes.

Il est clair que de nombreux ministres sont clairement nadhahouis et parmi les plus importants : justice, intérieur, éducation nationale, sport et j’en passe. Ne pas voir cela, c’est être aveugle !

Mais ce qui doit interpeller les Tunisiens, c’est cette pratique islamiste du mensonge. Ennahdha ne veut pas assumer sa politique; et c’est le signe de mauvaises arrières pensées.
Elle confirme, ce faisant, que les islamistes utilisent en permanence le double langage, qu’ils ne veulent pas assumer clairement leur existence et leur politique. Et cela seul, devrait conduire les Tunisiens à se méfier et à craindre leur nuisance.

Quant à ceux, aujourd’hui Qualb Tounes, qui soutiennent en mentant eux aussi, adoptant  ces façons de faire de la politique, il est clair et certain qu’ils le paieront très vite et seront éliminés de la scène comme l’ont été tant d’autres partis qui avaient cru pouvoir soutenir les mensonges des islamistes.

Cette pratique du mensonge, est un affront fait à la démocratie et une insulte à l'intelligence des tunisiens, rend le pouvoir impuissant, sans projet véritable, gérant au jour le jour, à la petite semaine le pays et le conduisant petit à petit à la régression qui a bien commencé.