Pas surprenant qu'il y ait eu rupture de stock pour la farine, on dirait qu'Ennahdha a tout acheté pour justement rouler ses opposants dans la farine !
Encore une fois, les opposants au pouvoir actuel se font avoir jusqu'au trognon par des islamistes aussi rusés et persévérants que droits dans les bottes de leur légitimité.
Après avoir sorti Ahmed Mestiri de leur chapeau, après avoir soutenu un autre dinosaure en la personne de Mustapha Filali, les Nahdhaouis ont mis sous les feux de la rampe celui que personne n'attendait. Jeune, dynamique, connaisseur du dossier économique, Mehdi Jomaa répond aussi bien aux attentes populaires qu'à celles de... l'opposition !
Encore une fois, les opposants au pouvoir actuel se font avoir jusqu'au trognon par des islamistes aussi rusés et persévérants que droits dans les bottes de leur légitimité.
Après avoir sorti Ahmed Mestiri de leur chapeau, après avoir soutenu un autre dinosaure en la personne de Mustapha Filali, les Nahdhaouis ont mis sous les feux de la rampe celui que personne n'attendait. Jeune, dynamique, connaisseur du dossier économique, Mehdi Jomaa répond aussi bien aux attentes populaires qu'à celles de... l'opposition !
Entre-temps, Ennahdha aura baladé l'opposition et ses leaders durant presque cinq mois. Quant au Quartet, il s'est retrouvé en bout de cycle face à un candidat acceptable, une opposition déboussolée et des Nahdhaouis triomphants.
D'ailleurs, Rached Ghannouchi ne s'est pas privé d'étaler son succès indiscutable sur sa page Facebook dès le 15 décembre, annonçant ainsi qu'Ennahdha n'avait pas modifié sa position d'un iota et que l'opposition subissait une énième débandade.
Mieux, les récents sondages confirment cette impression en soulignant une embellie pour Ennahdha qui peut de nouveau faire la pluie et le beau temps, voire se lancer dans un cavalier seul en ce qui concerne les autres points de l'agenda du Dialogue national, devenu un monologue islamiste à cause d'une opposition immature, dispersée et surtout fragile et incompétente.
D'ailleurs, Rached Ghannouchi ne s'est pas privé d'étaler son succès indiscutable sur sa page Facebook dès le 15 décembre, annonçant ainsi qu'Ennahdha n'avait pas modifié sa position d'un iota et que l'opposition subissait une énième débandade.
Mieux, les récents sondages confirment cette impression en soulignant une embellie pour Ennahdha qui peut de nouveau faire la pluie et le beau temps, voire se lancer dans un cavalier seul en ce qui concerne les autres points de l'agenda du Dialogue national, devenu un monologue islamiste à cause d'une opposition immature, dispersée et surtout fragile et incompétente.
L'actualité est en train de démontrer qu'il ne suffit pas d'avoir été un opposant à Ben Ali pour faire un bon gouvernant ou un bon opposant. En effet, la Troika gouverne mal, ne tient pas ses promesses, fait preuve de cynisme en investissant les champs idéologique et culturel mais cette alliance tripartite qu'on pensait épuisée continue à avoir les coudées franches. Pire, elle nourrit son incompétence patente de la propre incompétence de ses opposants. Malheureusement pour la Tunisie, la ruse et les manœuvres peuvent permettre de se maintenir au pouvoir mais ces manigances ne font nullement progresser le pays confronté à une crise des plus délicates.
En bons courtiers, les membres du Quartet gardent un profil bas et ne cherchent pas à interférer en faveur de l'une des parties prenantes. C'est que le réalisme du Quartet lui permet aussi un constat indiscutable : seule la Troika a aujourd'hui les moyens de gouverner, même si c'est au prix d'évidentes dérives, même si c'est en développant un agenda douteux.
De plus, Ennahdha tient tous les leviers du pouvoir, peut bloquer ce que bon lui semble et adouber qui bon lui semble. De même, Ennahdha est présente sur tous les fronts y compris celui de l'assise populaire et du recours à la menace au nom de la légitimité du 23 octobre.
Alors qu'Ennahdha pratique un coup d'Etat permanent, ce parti accuse quiconque le menacerait de tentative de coup d'Etat. Inextricable, comme au bon vieux temps d'une dictature qui renait, au nom de l'islamisme, sous nos regards impuissants.
De plus, Ennahdha tient tous les leviers du pouvoir, peut bloquer ce que bon lui semble et adouber qui bon lui semble. De même, Ennahdha est présente sur tous les fronts y compris celui de l'assise populaire et du recours à la menace au nom de la légitimité du 23 octobre.
Alors qu'Ennahdha pratique un coup d'Etat permanent, ce parti accuse quiconque le menacerait de tentative de coup d'Etat. Inextricable, comme au bon vieux temps d'une dictature qui renait, au nom de l'islamisme, sous nos regards impuissants.
Cette donne troublante mène à trois constatations :
1. Les opposants à Ennahdha se sont dans le passé opposés à Ben Ali, sans aucun succès. En fait, jamais, ils ne se sont vus exerçant le pouvoir. Pour eux, le pouvoir est une fiction et si Ben Ali disposait aussi d'une opposition de façade, il pouvait également compter sur une autre opposition résolue mais infantile qui s'avère aujourd'hui incapable de trouver sa place dans un jeu démocratique. C'est grave car, par défaut, cela signifie que seule Ennahdha est apte à diriger le pays après avoir été la seule formation à s'opposer véritablement à Ben Ali.
1. Les opposants à Ennahdha se sont dans le passé opposés à Ben Ali, sans aucun succès. En fait, jamais, ils ne se sont vus exerçant le pouvoir. Pour eux, le pouvoir est une fiction et si Ben Ali disposait aussi d'une opposition de façade, il pouvait également compter sur une autre opposition résolue mais infantile qui s'avère aujourd'hui incapable de trouver sa place dans un jeu démocratique. C'est grave car, par défaut, cela signifie que seule Ennahdha est apte à diriger le pays après avoir été la seule formation à s'opposer véritablement à Ben Ali.
2. Après la déroute du 23 octobre 2011, de nombreuses voix avaient demandé aux leaders de l'opposition de s'effacer au profit de cadres plus jeunes. Ces voix, dont la mienne, n'ont pas été entendues. Les leaders de l'opposition sont restés aux commandes, ont commis les mêmes erreurs et mènent maintenant leur camp vers de nouvelles déroutes.
Paradoxe ultime : aujourd'hui, l'opposition est menée par un géronte alors qu'Ennahdha fait monter au créneau sa jeune garde. La tendance avait été amorcée par Zied Laadhari. Elle est confirmée par Mehdi Jomaa. Elle sera consolidée par de nombreux nouveaux quadras qu'Ennahdha sortira de sa manche le moment voulu.
Paradoxe ultime : aujourd'hui, l'opposition est menée par un géronte alors qu'Ennahdha fait monter au créneau sa jeune garde. La tendance avait été amorcée par Zied Laadhari. Elle est confirmée par Mehdi Jomaa. Elle sera consolidée par de nombreux nouveaux quadras qu'Ennahdha sortira de sa manche le moment voulu.
3. Reste Nidaa Tounes. Cette formation née après le 23 octobre 2011 assure une convergence des forces des démocrates destouriens et de la gauche sociale. Ce parti a œuvré pour un front uni de l'opposition mais, pour le moment, cet édifice demeure fragile alors que se poursuit la recomposition du paysage politique qui n'est plus celui de 2011. Nous allons lentement vers une bipolarisation et la naissance d'un centre mou, un centre purement politicien qui regroupera, nous le verrons, plusieurs partis destouriens et des formations-girouettes sans assise populaire mais dont les leaders sont présents dans le casting médiatique.
On peut en effet se demander dans quelle mesure le casting imposé par les médias empêche l'opposition de se régénérer. Malgré leurs erreurs et leurs dérobades, ce sont toujours les mêmes ténors dérisoires d'une opposition en lambeaux que les médias nous font subir.
En conclusion, le recours à Mehdi Jomaa ouvre une nouvelle page dans la transition tunisienne. Il est une première résultante dans un dialogue national qui traîne et qui avait commencé peu après l'assassinat de Mohamed Brahmi.
Entre-temps, l'opposition a eu de nombreuses chances de s'affirmer et même des centaines de milliers de Tunisiens dans les rues en août dernier. Toutes ces opportunités ont été dilapidées à cause d'une naïveté conjuguée au manque de réalisme et à l'aventurisme et les retournements de veste de nombreux leaders. Puissent tous ces rendez-vous manqués les inciter à partir même s'ils affirmeront en chœur que cela profiterait à Ennahdha.
En conclusion, le recours à Mehdi Jomaa ouvre une nouvelle page dans la transition tunisienne. Il est une première résultante dans un dialogue national qui traîne et qui avait commencé peu après l'assassinat de Mohamed Brahmi.
Entre-temps, l'opposition a eu de nombreuses chances de s'affirmer et même des centaines de milliers de Tunisiens dans les rues en août dernier. Toutes ces opportunités ont été dilapidées à cause d'une naïveté conjuguée au manque de réalisme et à l'aventurisme et les retournements de veste de nombreux leaders. Puissent tous ces rendez-vous manqués les inciter à partir même s'ils affirmeront en chœur que cela profiterait à Ennahdha.
Trois ans après la révolution, il est temps de construire une opposition digne de ce nom pour sortir de l'ornière. Sinon le cavalier seul des islamistes et de leurs alliés va se poursuivre pour de longues décennies ...
RIEN N'A CHANGÉ SOUS LE SOLEIL DE SATAN ...
RépondreSupprimerLes tunisiens ont cru avoir dégagé un dictateur et ses 40 voleurs, ils se retrouvent avec pire encore : un dictateur islamiste et ses milliers de voleurs !
Ennahdha continue à mener le jeu d'une classe politique prétendue progressiste mais toujours aussi lamentable !