Par Nizar BAHLOUL
Nelson Mandela est mort. Paix à ton âme Madiba. A 95
ans, tu as quitté le monde par la grande porte en laissant des millions de tes
élèves méditer sur tes leçons. Et des leçons de paix, de justice, de tolérance,
de patience, tu en as bien données ! Tes leçons ne seront oubliées que par tes
mauvais élèves à la tête desquels je mettrai, sans aucun risque d’erreur, ton
admirateur, notre président, Moncef Marzouki.
Durant des décennies, notre président a su jouer avec
nos esprits simples en criant sur tous les toits qu’il est l’un de tes
disciples. Et nous l’avons cru. Avec le temps, on s’est rendu compte que s’il
était vraiment l’un de tes élèves (ce qui reste à vérifier) c’est qu’il était
le grand cancre de la classe.
Cher Madiba, tu disais un jour qu’« en faisant
scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire
autant ».
Notre président a fait scintiller sa lumière et il
s’avère qu’elle est sombre. Très sombre. Encore plus sombre que la cellule où
tu as vécu 27 ans. Lui, Moncef Marzouki, n’a pas connu la prison sous son
prédécesseur. Il a vécu dans la ville des lumières, loin de toute obscurité, et
de la lumière parisienne qui a inondé son esprit n’ont jailli que d’obscures
idées.
La lumière de ton cancre, cher Madiba, est noire et
cette noirceur a déteint sur ses apôtres : Imed Daïmi, Adnène Mansar, Tarek
Kahlaoui…
Cher Madiba, tu as su libérer ton peuple de la haine
légitime qu’il avait contre ses compatriotes blancs. Ton cancre, lui, n’a su
libérer que sa propre haine envers ses compatriotes.
Tu as su inculquer le pardon et la paix à ton peuple.
Ton cancre, lui, n’a su libérer que l’esprit de rancune et de conflit.
Tu as su utiliser le rugby pour rassembler ton peuple.
Ton cancre, lui, a utilisé le foot pour diviser le sien.
Tu t’es débarrassé de tous les opportunistes qui
t’entouraient, y compris ta propre épouse. Ton cancre, lui, pour être
conseillé, s’est fait entourer d’opportunistes de tous bords.
Cher Madiba, Stevie Wonder et Johnny Clegg ont été les
porte-voix de ton peuple alors que les conseillers de ton cancre, face à la
souffrance de leur peuple, partageaient du Oum Kalthoum sur Facebook pour
étouffer les pleurs et les cris de rage.
De tes leçons, Cher Madiba, je retiendrai celle-là :
« Souvent, les révolutionnaires d'autrefois ont succombé à l'appât
du gain, et se sont laissés prendre à la tentation de confisquer des ressources
publiques pour leur enrichissement personnel.»
Aujourd’hui, en Tunisie, cette leçon est plus que
jamais appliquée par ton cancre.
Tu es parti cher Madiba en nous laissant un lourd
héritage. Tu es parti en nous laissant un disciple qui a mal retenu la leçon.
Tu es parti en laissant un peuple uni où noirs et
blancs se consolent mutuellement de ta perte. Tes cancres s’évertuent à diviser
le leur depuis le premier jour.
Tu es parti par la grande porte. Tes cancres sont au
pas de la petite.
Ta fin, cher Madiba, a été héroïque. Tes cancres, eux,
ont un passé dramatique, un présent comique et une fin tragique.
Notre ami Jean Dabansens me rappelait hier que, juge dans je ne sais quel pays rebaptisé de l'Afrique noire, il avait comme jeune assesseur... le futur empereur Bokassa. Malheureuse Afrique.
RépondreSupprimerEn mémoire de Nelson Mandela le poème "Invictus" de William Ernest Hinley que Madiba aimait beaucoup et qui, disait-il, l'a soutenu pendant sa captivité.
RépondreSupprimerEn ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur,
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
Dans la nuit qui m'environne,
Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Je loue les dieux qui me donnent
Une âme à la fois noble et fière.
Prisonnier de ma situation,
Je ne veux pas me rebeller.
Meurtri par les tribulations,
Je suis debout, bien que blessé.
En ce lieu d'opprobre et de pleurs,
Je ne vois qu'horreur et ombres.
Les années s'annoncent sombres,
Mais je ne connaîtrai pas la peur.
Aussi étroit que soit le chemin,
Bien qu'on m'accuse et qu'on me blâme;
Je suis le maître de mon destin,
Le capitaine de mon âme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Invictus_(po%C3%A8me)
L'HOMMAGE D'UN GRAND RÉSISTANT A UN AUTRE GRAND RÉSISTANT !
RépondreSupprimerMandela :
« L’ANC s’est inspiré de la stratégie tunisienne qui a permis à la Tunisie d’acquérir son indépendance aux moindres frais ».
« Nous avions appris de Bourguiba que la lutte armée, la guérilla et les actes de sabotage étaient le complément et non l’essentiel du combat qui demeure la lutte qui doit se mener sur les plans politique et diplomatique ».
Quand les grands se rencontrent et se reconnaissent entre eux ... les nains paraissent encore plus nains qu'ils ne le sont ! N'est-ce pas tartour !
http://www.leaders.com.tn/article/mandela-et-la-tunisie?id=12787
Et dire que c'est le tartour qui hypocritement tentait de récupérer le symbole en se précipitant pour ses funérailles !!