Essayiste algérien et
journaliste,
ex professeur de
philosophie à l’Université d’Alger.
Après avoir
publié, voici un an, un petit livre remarquable et remarqué, « L’islamisme,
vrai visage de l’islam », Hamid Zanaz a publié un nouveau livre, qui est
le recueil d’une série d’entretiens réalisés avec divers spécialistes de
l’islam en Europe.
Le titre
est très explicite, très exact, et, hélas, très pertinent dans l’ère où nous
sommes présentement : « Islamisme. Comment l’Occident creuse sa
tombe ».
Dans une
introduction concise et claire, Hamid Zanaz dresse un certain nombre de
constats que chacun devrait dresser, mais que, face à l’intimidation
médiatique, nul ou presque, désormais, n’ose mettre par écrit, ni même énoncer,
de peur de subir anathèmes et exclusions.
Oui, note-t-il, les lieux de culte musulmans se
multiplient en Europe et en France, et,
Non, le discours qui s’y tient n’est pas toujours très
compatible avec la démocratie, les droits de l’être humain, la moindre laïcité
ou la moindre tolérance.
Oui, les grands médias se taisent et se courbent dans
la direction indiquée, les dirigeants politiques aussi, et même l’Église
catholique, qui adopte peu à peu la position du dhimmi, mécréant en terre
d’islam.
Et non, ce n’est pas du tout raciste de critiquer
l’islam et de dire sa dangerosité.
Oui, le discours « antiraciste » devient une
arme au service d’autres causes que la lutte contre le racisme.
Et non, l’assimilation ne se fait pas.
Dans les
pays où des sondages de ce genre peuvent être réalisés, il apparaît clairement
que le nombre de musulmans qui se considèrent davantage membres du pays
d’Europe dont ils sont citoyens que membres de la oumma (communauté des
croyants) est faible.
Le nombre
de musulmans qui se considèrent essentiellement comme membres de la
oumma, représente une majorité écrasante.
Il s’opère,
qui plus est, un retour des jeunes gens vers l’islam, qu’on ne peut que
constater quotidiennement, outre les mosquées, par la prolifération des voiles
et des barbes accompagnées de tenues salafistes.
Hamid Zanaz
voit dans ce retour une « bombe à retardement… qui éclatera au visage de…
ceux qui ont abandonné des quartiers entiers aux radicaux
islamiques ».
Il souligne
le décalage profond entre des opinions publiques, très majoritairement
inquiètes de ce qui se passe, et l’aveuglement imposé qui fait peser une chape
de plomb.
Les entretiens
qui suivent l’introduction sont autant de témoignages qui, parfois, glacent le
sang. Ceux-ci portent, précisément, sur la réislamisation des banlieues, sur
l’oppression que subissent chaque jour davantage les femmes et les jeunes
filles soumises à la loi islamique, sur la violence qui monte en Europe, sur la
liberté de parole et l’accès à la connaissance, qui reculent.
Pour ceux
qui penseraient que les entretiens penchent à droite, et à droite seulement, je
dirai qu’Hamid Zanaz me semble être un homme de gauche, attaché à des valeurs
qui lui paraissent très menacées. On trouve d’ailleurs parmi les gens avec qui
il s’entretient des gens de toutes couleurs politiques et qui sont, simplement,
lucides.
Les titres
des entretiens sont sans ambiguïté : « La détestation de nos sociétés par
les islamistes va jusqu’au crime », « Il faut une surveillance accrue
des mosquées en Occident », « Les problèmes juridiques posés par la
progression de l’islam »…
Les propos
tenus par les personnes avec qui les entretiens ont été réalisés sont, eux
aussi, sans ambiguïté. Les personnes en question sont parfois nées musulmanes,
comme c’est le cas d’Hamid Zanaz lui-même – ce qui rend leurs propos d’autant
plus courageux. Je citerai, entre autres, Djemila Benhabib, Mohamed Moksidi,
écrivain d’origine marocaine réfugié en Suisse, Sami Aldeeb Abu-Salieh, qui vit
en Suisse, lui aussi, et Wafa Sultan, Américaine d’origine syrienne. D’autres
personnes n’ont jamais été musulmanes, et mènent un travail opiniâtre de
vigilance, tels Aldo Michel Mungo en Belgique. Dois-je l’ajouter ? C’est un
livre indispensable.
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